Council of Federated Organizations — Wikipédia

Council of Federated Organizations
Situation
Création 1962
Dissolution 1965
Domaine Droits civiques
Siège Jackson (Mississippi)
Organisation
Dirigeant Aaron Henry, David Dennis, Bob Moses
Organisations affiliées National Association for the Advancement of Colored People, Congress of Racial Equality, Student Nonviolent Coordinating Committee, Southern Christian Leadership Conference

Le Council of Federated Organizations ou COFO est une organisation fondée en août 1962 à Clarksdale dans le Mississippi par des membres de la National Association for the Advancement of Colored People (NAACP), du Congress of Racial Equality (CORE), du Student Nonviolent Coordinating Committee (SNCC), et de la Southern Christian Leadership Conference (SCLC) afin de mobiliser les électeurs afro-américains du Mississippi pour qu'ils s'inscrivent sur les listes électorales et votent. Il est soutenu financièrement par le Voter Education Project (en).

Histoire et organisation[modifier | modifier le code]

Devant les multiples obstacles que les mouvements suprémacistes imposaient pour décourager les Afro-Américains du Mississippi à s'inscrire sur les listes électorales (95% d'entre eux n'étaient pas inscrits) les divers mouvements des droits civiques décident de se fédérer au sein d'une organisation pour coordonner leurs actions pour le droit de vote, c'est ainsi que naît le Council of Federated Organizations (COFO)[1],[2].

Les organisations du Mississippi qui se coalisent sont le Student Nonviolent Coordinating Committee (SNCC) dirigé par Bob Moses (activist) (en)[3], le Congress of Racial Equality (CORE) sous la direction de Tom Gaither[4] et la National Association for the Advancement of Colored People (NAACP) dirigée par Aaron Henry[5] et la branche locale de la Southern Christian Leadership Conference (SCLC)[6],[7].

Les dirigeants se réunissent en à Clarksdale pour établir les statuts et missions du COFO, y sont élus Aaron Henry au poste de président, le révérend RLT. Smith au poste de trésorier, l'avocate Carsie Hall au poste de secrétaire, Bob Moses au poste de directeur de projet et Dave Dennis (activist) (en)[8] est élu à la tête de la commission exécutive[9],[10].

En 1963, le COFO établit son siège au 1017, John R. Lynch Street à Jackson dans l'état du Mississippi[11].

Le programme et les actions du COFO[modifier | modifier le code]

Les membres du COFO ont lancé différentes action pour amener les Afro-Américains du Mississippi à s'inscrire sur listes électorales : porte à porte, réunions de quartier, explication des démarches pour s'inscrire, initiation à la vie politique pour comprendre les enjeux des élections[12], des brochures et des dépliants sont édités[13],[14].

Le programme aboutit à ce que 80 000 Afro-Américains s'inscrivent sur les listes électorales[7].

Ce succès politique conduit les organisateurs du COFO à lancer le Freedom Summer[15] (l'été de la liberté) pour amplifier le mouvement, lancer un été (juin à août 1964) consacré à des activités de formation civique et politique de la population afro-américaine du Mississippi. C'est ainsi que le Student Nonviolent Coordinating Committee (SNCC), la National Association for the Advancement of Colored People (NAACP) et le Congress of Racial Equality (CORE), parties prenantes du COFO font appel à des étudiants des états du nord des États-Unis, principalement des blancs[16],[17]. Un millier d'étudiants blancs se joignent au Freedom Summer[18].

Dans la nuit du 21 au , trois militants des droits civiques, James Chaney, Andrew Goodman et Michael Schwerner, qui s'étaient joints au Freedom Summer, sont assassinés par des membres du Ku Klux Klan et des policiers du comté de Neshoba (Mississippi) dirigés par le shérif Cecil Price[19]. Ce triple meurtre fait la une de l'actualité jusqu'à la découverte de leurs cadavres le [20],[21],[22]. Cette tragédie est suivie d'un enquête du FBI pendant l'automne 1964, les assassinats s'étant produits dans l'état du Mississippi par des citoyens du Mississippi l'affaire doit être jugée dans l'état, aussi le FBI transmet le dossier de l'enquête aux autorités judiciaires de l'état du Mississippi, le jugement aboutit à un non lieu pour les 21 personnes personnes inculpées, c'est au prix de nombreux recours que peu à peu les coupables seront condamnés[22].

La conjonction du Freedom Summer et du triple meurtre ont attiré l'attention sur les revendications des Afro-Américains du Mississippi et des états du sud ségrégationnistes sur l'ensemble des États-Unis, préparant ainsi des décisions juridiques comme le Civil Rights Act de 1964 et le Voting Rights Act de 1965[23].

Parallèlement, le , pour faire entendre sa voix au sein du Parti démocrate, le COFO est à l'initiative de la création du Mississippi Freedom Democratic Party (MFDP)[24]. En effet, les responsables du Parti démocrate ont empêché la plupart des Afro-Américains à participer à la Convention nationale du parti préparant les élections présidentielles de . Face à ce refus le COFO crée un parti pour obtenir des délégués au congrès. Le MFDP, ouvert à tous (noirs ou blancs), élit des représentants pour les envoyer à la Convention nationale du Parti démocrate, d'août 1964[25],[26]. La délégation du MFDP est dévalorisée par les membres du Parti démocrate, leur reprochant leur manque d'expérience et de formation politique, cela dit la notoriété du COFO et du MFPD dans les médias amène le président Lyndon B. Johnson à proposer un compromis en acceptant deux délégués pour la Convention nationale, le MFPD par la voix, entre autres de Fannie Lou Hamer, refuse le compromis " Nous ne sommes pas venus ici pour deux sièges !"[27],[28].

Malgré tout, les buts du COFO sont atteints, les Afro-Américains se sont inscrits majoritairement, le président Lyndon B. Johnson promulgue le Civil Rights Act de 1964 puis le Voting Rights Act de 1965, des membres du COFO ne voient plus de raisons à maintenir cette alliance, en juillet 1965 le COFO se dissout pour transférer son action politique au MFDP[2].

En 2011, l'université d'état de Jackson (Mississippi) ouvre le COFO Civil Rights Education Center, continuant le projet initial : former des élites politiques issues des classes défavorisées[29],[30].

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. (en-US) Erin Sullivan, « Council of Federated Organizations », sur Black Past,
  2. a et b (en-US) Brian D. Behnken, Iowa State University, « Council of Federated Organizations », sur Mississippi Encyclopedia (consulté le )
  3. (en-US) « Robert “Bob” Moses », sur freedom50.org (consulté le )
  4. (en-US) « Congress of Racial Equality (CORE) », sur SNCC Digital Gateway (consulté le )
  5. (en-US) Minion K. C. Morrison, Mississippi State University, « Aaron Henry », sur Mississippi Encyclopedia (consulté le )
  6. (en-US) « Southern Christian Leadership Conference (SCLC) », sur SNCC Digital Gateway (consulté le )
  7. a et b (en-US) University Stanford, « Council of Federated Organizations (COFO) », sur The Martin Luther King, Jr., Research and Education Institute, (consulté le )
  8. (en-US) « Dave Dennis », sur SNCC Digital Gateway (consulté le )
  9. (en-US) « Civil Rights Movement History & Timeline, 1962 », sur www.crmvet.org (consulté le )
  10. (en-US) « COFO, What it is ? What it does ? »
  11. (en-US) « Jackson State University | COFO Civil Rights Education Center | », sur www.jsums.edu (consulté le )
  12. (en-US) « SAVF-Council of Federated Organizations (COFO) papers (Social Action vertical file, circa 1930-2002; Archives Main Stacks, Mss 577, Box 16, Folder 6) :: Freedom Summer Digital Collection », sur content.wisconsinhistory.org (consulté le )
  13. (en-US) « Dunlap--Mississippi Freedom Project, 1964-1965 (Papers, 1964-1972, 1994; Z: Accessions, M2000-007, Box 2, Folder 5) :: Freedom Summer Digital Collection », sur content.wisconsinhistory.org (consulté le )
  14. (en-US) « CORE Southern Regional Office--Mississippi Freedom Summer, August 1962, March 1964, October 1965 (Congress of Racial Equity. Southern Regional Office records, 1954-1966; Archives Main Stacks, Mss 85, Box 17, Folder 2) :: Freedom Summer Digital Collection », sur content.wisconsinhistory.org (consulté le )
  15. (en-US) « Freedom Summer Project », sur Mississippi Encyclopedia (consulté le )
  16. (en-US) James Cameron Guy, « Freedom Summer », sur Black Past
  17. (en-US) Donald Cunnigen, University of Rhode Island, « Freedom Summer Project », sur Mississippi Encyclopedia (consulté le )
  18. (en-US) « Freedom Summer | Encyclopedia.com », sur www.encyclopedia.com, (consulté le )
  19. (en-US) Ellen Ann Fentress, « Ending 50 Years of Silence About Mississippi's Freedom Summer », sur The Atlantic, (consulté le )
  20. (en-US) James Newman, Southeast Missouri State University, « Neshoba County Murders », sur Mississippi Encyclopedia (consulté le )
  21. (en-US) « Overview of the 1964 Freedom Summer », sur Wisconsin Historical Society, (consulté le )
  22. a et b (en-US) « Murder in Mississippi | American Experience | PBS », sur www.pbs.org (consulté le )
  23. (en-US) « Freedom Summer - Ohio History Central », sur ohiohistorycentral.org (consulté le )
  24. (en-US) Rachel B. Reinhard, University of California at Berkeley History–Social Sciences Project, « Mississippi Freedom Democratic Party », sur Mississippi Encyclopedia (consulté le )
  25. (en) « Mississippi Freedom Democratic Party | political party, United States », sur Encyclopedia Britannica (consulté le )
  26. (en-US) « Mississippi Freedom Democratic Party (MFDP) », sur The Martin Luther King, Jr., Research and Education Institute, (consulté le )
  27. (en-US) « Jackson State University | COFO Civil Rights Education Center | History of COFO », sur www.jsums.edu (consulté le )
  28. (en-US) « Fannie Lou Hamer's Powerful Testimony | Freedom Summer », sur Channel AmericanExperiencePBS (consulté le )
  29. (en-US) « Jackson State University | COFO Civil Rights Education Center | », sur www.jsums.edu (consulté le )
  30. (en-US) « COFO Civil Rights Education Center | National Trust for Historic Preservation », sur savingplaces.org (consulté le )

Pour approfondir[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • (en-US) John R. Rachal, « "The Long, Hot Summer": The Mississippi Response to Freedom Summer, 1964 », The Journal of Negro History, Vol. 84, No. 4,‎ , p. 315-339 (lire en ligne),
  • (en-US) Francesca Polletta, « The Structural Context of Novel Rights Claims: Southern Civil Rights Organizing, 1961-1966 », Law & Society Review, Vol. 34, No. 2,‎ , p. 367-406 (lire en ligne),
  • (en-US) George A. Sewell et Margaret L. Dwight, Mississippi Black History Makers, University Press of Mississippi, , 468 p. (ISBN 978-1-60473-390-7 et 1-60473-390-X, lire en ligne),

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]