Bateliers du Rhin — Wikipédia

Batelier du Rhin
Idéologie Patriotisme
Objectifs Renseigner les services secrets britanniques
Fondation
Date de formation septembre 1941
Origine Les membres sont principalement des bateliers naviguant sur le Rhin et la Sarre
Pays d'origine Drapeau de la France France
Dissolution
Date de dissolution octobre 1942
Causes Démantelé par les Allemands en octobre 1942
Actions
Mode opératoire Renseignement
Zone d'opération Drapeau de l'Alsace Alsace et Drapeau de l'Allemagne nazie Allemagne nazie
Période d'activité Septembre 1941 à octobre 1942
Organisation
Membres Lucien Jacob ; Emile Wendling ; Charles Lieby ; Joseph-Louis Metzger ; Berthe et Georgette Schenk
Allégeance Drapeau de la France France
Répression
Considéré comme terroriste par Drapeau de l'Allemagne nazie Allemagne nazie
Seconde Guerre Mondiale

Les Bateliers du Rhin est un groupe de résistance français pendant la Seconde Guerre mondiale qui travaille pour les services de renseignements britanniques. Grâce à leur liberté de circulation sur les fleuves et leur possibilité de franchir la frontière suisse, les bateliers renseignent les services secrets britanniques sur les activités militaires allemandes et l'efficacité des bombardements dans les vallées du Rhin et la Sarre.

Histoire[modifier | modifier le code]

Pendant la Seconde guerre mondiale, les bateliers du Rhin ont l'autorisation des autorités allemandes de franchir la frontière suisse pour décharger leur cargaison près de Bâle. La Résistance alsacienne et les services de renseignement recherchent la coopération des bateliers.

Voulant profiter de cette situation, en , le résistant Arthur Bossler, responsable d'une filière d'évasion, contacte les bateliers Emile Wendling et Charles Lieby pour faire passer à bord de leurs péniches des prisonniers de guerre (PG) évadés en Suisse[1]. Si l'on est certain qu'ils ont été approchés, en revanche, on ne dispose pas assez d'élément pour affirmer que les bateliers ont convoyé des fugitifs[2].

Agents pour les renseignements britanniques[modifier | modifier le code]

De son côté, à Bâle, Lucien Jacob en s'approvisionnant dans un magasin tenu par une dénommée madame Schneider entre en contact avec les services de renseignements britanniques. Il reçoit pour mission de surveiller les installations allemandes le long du Rhin plus particulièrement celles du port du Rhin à Strasbourg. Il doit rendre compte des conséquences des bombardements sur Sarrebruck. En , il demande à son beau-frère Emile Wendling de l'aider pour cette mission. Ce dernier doit se rendre à Volklingen près de Sarrebruck pour livrer un chargement. Il lui demande de réunir tous les renseignements concernant les dégâts causés par les bombardements de la région (nombre de maisons détruites, l'impact psychologique sur la population civile et les moyens de défense antiaérienne…). En septembre, Emile Wendling remet un rapport détaillé à Lucien Jacob. Mi-octobre 1942, c'est Charles Lieby qui est chargé de transmettre les renseignements obtenus à madame Schneider en Suisse. Lucien Jacob y rajoute une liste des noms de 15 agents au service de l'Allemagne, envoyés en zone libre. En effet, sa nièce, Georgette Schenk travaille comme sténodactylo au service des laissez-passer à Strasbourg. Elle recopie discrètement les noms des agents et les lui transmet. Elle lui fournira trois autres listes[1],[2].

C'est par des amis bateliers que Joseph-Louis Metzger entre en contact avec Madame Schneider. Il travaille dans une école à proximité de la ligne de chemin de fer Bâle - Mulhouse. Il recueille des informations sur le trafic ferroviaire sur cette ligne et sur l'activité de la gare de Saint-Louis. Il s'intéresse également aux usines d'armements de Mulhouse et des environs[1].

Arrestation[modifier | modifier le code]

À la suite d'une dénonciation, le , Joseph-Louis Metzger est arrêté par la Gestapo à Saint-Louis. Le 29 vers 10 heures du matin, au port du Rhin, les bateliers, Lucien Jacob, Charles Lieby, Emile Wendling et son épouse, Jeanne, sont interpellés. Joseph-Louis Metzger est conduit à la prison de Mulhouse, les autres sont internés aux prisons de Kehl et Offenburg d'où Jeanne Wendling est libérée le [1],[2].

Le , Berthe Schenk, la sœur de Lucien Jacob, et sa fille Georgette sont arrêtées par la Gestapo à Strasbourg et emprisonnées à Kehl[1].

Le , les inculpés sont transférés à la prison Alt-Moabit de Berlin. Les 26 et à Berlin-Charlottenbourg ils sont jugés par le 4e Sénat du Reichskriegsgericht pour espionnage au profit d'une puissance ennemie. Les quatre hommes sont condamnés à la peine de mort et à une amende de 250 Reichmarks et 30 francs suisses pour récompenser les auteurs de la dénonciation[2].

Georgette et Berthe Schenk sont acquittées et libérées. À leur retour à Strasbourg, elles seront une nouvelle fois arrêtées, le par la Gestapo et déportées au camp de sûreté de Vorbruck-Schirmeck sans jugement jusqu'à la libération[1],[2].

Le recours en grâce des quatre condamnés à mort est rejeté le et le jugement est confirmé[2].

Le à huit heures du matin, Lucien Jacob, Charles Lieby, Joseph-Louis Metzger et Emile Wendling sont guillotinés à la prison Roter Ochse à Halle-sur-Saale[1],[2].

Les membres du groupe[modifier | modifier le code]

  • Berthe Schenk, née Jacob le à Offendorf est la sœur de Lucien Jacob et la mère de Georgette née le [1].

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. a b c d e f g h i j et k Éric Le Normand, Association pour des études sur la Résistance intérieure des Alsaciens (AERIA) (ill. Christophe Clavel), La résistance des Alsaciens, Fondation de la Résistance, copyright 2016 (ISBN 978-2-915742-32-9 et 2-915742-32-4, OCLC 1152172696, lire en ligne)
  2. a b c d e f g et h Auguste Gerhards, Tribunal de guerre du IIIe Reich : des centaines de Français fusillés ou déportés : résistants et héros inconnus, 1940-1945, (ISBN 978-2-7491-2009-6 et 2-7491-2009-8, OCLC 896816152, lire en ligne)

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Document utilisé pour la rédaction de l’article : document utilisé comme source pour la rédaction de cet article.

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • [[Joseph-Louis Metzger|Eric Le Normand, Association pour des études sur la Résistance intérieure des Alsaciens (AERIA) (ill. Christophe Clavel), « L'affaire des bateliers », dans La résistance des Alsaciens, Fondation de la Résistance, département AERI, (ISBN 978-2-915742-32-9). Ouvrage utilisé pour la rédaction de l'article]]
  • Auguste Gerhards, Tribunal de guerre du IIIe Reich : des centaines de Français fusillés ou déportés: Résistants et héros inconnus 1939-1945, Le Cherche midi, (ISBN 9782749120676, lire en ligne). Ouvrage utilisé pour la rédaction de l'article

Articles connexes[modifier | modifier le code]