Marcelle Engelen Faber — Wikipédia

Marcelle Engelen
une illustration sous licence libre serait bienvenue
Biographie
Naissance
Décès
Voir et modifier les données sur Wikidata (à 99 ans)
La TroncheVoir et modifier les données sur Wikidata
Nom de naissance
Marcelle Marie EngelenVoir et modifier les données sur Wikidata
Nationalité
Activité
Autres informations
Membre de
Conflit

Marcelle Engelen, épouse Faber, née le à Strasbourg et morte le à La Tronche, est une résistante française, connue pour être la dernière survivante de l’équipe Pur Sang formée en octobre 1940 durant la Seconde Guerre mondiale.

Contexte historique[modifier | modifier le code]

Le , la France et le Royaume-Uni déclarent la guerre à l'Allemagne . La France battue demande l'armistice le . L'Alsace est alors annexée de fait à l'Allemagne du troisième Reich, la frontière est rétablie en l'état de 1871. Certains alsaciens refusent de céder et organisent une résistance intérieure composée de plusieurs réseaux dont le réseau Équipe Pur Sang auquel participe Marcelle Engelen.

Biographie[modifier | modifier le code]

Son enfance[modifier | modifier le code]

Marcelle Engelen passe son enfance à Strasbourg dans une famille de cinq enfants. Son père est bijoutier. Elle grandit dans une famille croyante, plus tard, elle intègre avec ses sœurs le mouvement scout Guides de France, elle a alors 6 ou 7 ans. Son expérience dans le scoutisme lui forge un caractère, elle développe ainsi un certain sens du devoir et du patriotisme. Elle devient par la suite guide-aînée[1].

Ses actions au sein de la résistance[modifier | modifier le code]

Marcelle n'a que 17 ans lorsqu'elle s'engage dans la Résistance, au sein d'une filière d'évasion : l’équipe Pur Sang. Ce groupe est composé de six jeunes femmes dont Marcelle Engelen. Avec Emmy Weisheimer, Alice et Marie Louise Daul, Lucie Welker, Lucienne Welschinger ; elles viennent en aide aux prisonniers de guerre français internés en Alsace. Elles aident à leur fournir des vêtements chauds, de la nourriture et à transmettre leur courrier, puis de l’automne 1940 à , aident les prisonniers évadés à franchir la frontière. Les Pur-Sang se relaient tous les soirs entre 18 et 19 heures à l'église Saint-Jean à Strasbourg qui devient un lieu de rassemblement pour les prisonniers de guerre évadés, dont le mot de passe d'entrée est « Pierre »[2],[3].

En , durant son année de terminale, elle passe devant le conseil du Reichsarbeitsdienst (RAD), le service de travail obligatoire instauré par le troisième Reich, mais elle réussit à obtenir une réforme de six mois. En , elle franchit la frontière par Landange en prenant en charge seule l’évasion de 4 prisonniers de guerre et 3 civils dont une jeune femme juive. Elle se réfugie temporairement en zone occupée, non sans refranchir seule la frontière pour revoir sa famille à Noel , et repartir en en compagnie de 4 prisonniers, qu'elle amènera jusqu'à la gare d'Epinal, point de ralliement pour d'autres évadés en partance pour Lyon. Un mois plus tard, Marcelle a 19 ans et intègre l’école d’infirmières et assistantes sociales à Lyon, en zone libre. Elle avait rejoint Lyon par ses propres moyens en trouvant des relais sûrs et en franchissant par ruse la ligne de démarcation dans le Doubs, entre la zone occupée et la zone libre[4],[5],[3],[2].

Elle échappera ainsi à l'arrestation de ses 5 compagnes par les Allemands en , le réseau ayant été découvert et démantelé.

À l’automne 1944, elle interrompt ses études pour s’engager au sein des Auxiliaires féminines de l'Armée de terre (AFAT)[5].

Sa vie après la guerre[modifier | modifier le code]

Démobilisée le , Marcelle est engagée à la Maison Centrale pour femmes de Haguenau afin d’en organiser le Service Social. Après une période de formation à Paris, Elle rejoint ensuite Arras en 1948 pour organiser le Service Social auprès des ouvriers étrangers embauchés dans le département du Nord.

En reconnaissance de son passé de Guide dans l’équipe des Pur-Sang, elle reçoit en 1946 dans le Haut Rhin une haute distinction du Guidisme, «l'Escoute de Jeanne d'Arc »[6].

L'une des membres de l’équipe Pur Sang entreprend des démarches afin que chacune reçoive les honneurs, ce dont Marcelle n'est pas informée, malgré son engagement risqué dans les actions de l'équipe.[réf. nécessaire].

En 1952, elle épouse Jean Faber, géologue et ancien incorporé de force alsacien. Elle est mère de quatre enfants.

Elle décède le à La Tronche[7]. C'était la dernière survivante de l’équipe Pur Sang[5],[3],[8].

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. Jean-Jacques Gauthé, « L'héroïsme au quotidien : les Pur-Sang d'Alsace », sur LaToileScoute (consulté le ).
  2. a et b « Musée de la résistance en ligne », sur museedelaresistanceenligne.org (consulté le ).
  3. a b et c « Marcelle Engelen-Faber, l’histoire oubliée d’une guide résistante », La Croix,‎ (ISSN 0242-6056, lire en ligne, consulté le ).
  4. Veneranda Paladino, « Marcelle, la dernière des Pur-Sang », DNA,‎ , p. 13
  5. a b et c « Marcelle, la dernière des “Pur-Sang” », sur www.dna.fr (consulté le ).
  6. Marie-José Masconi, Et les femmes se sont levées: portraits de résistantes alsaciennes et lorraines, la Nuée bleue, (ISBN 978-2-7165-0897-1), p. 36
  7. « matchID - Moteur de recherche des décès », sur deces.matchid.io (consulté le )
  8. « La dernière des pur sang », L'Alsace,‎ , p. 35 (lire en ligne)

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • Etienne Gendrin, La boîte à Bulles, Têtes de mule : Six jeunes alsaciennes en résistance, Vincent Henry, , 168 p. (ISBN 978-2-84953-376-5).
  • Eric Le Normand, ALSACE , Territoire de Résistance : Les filières d'évasion et les passeurs en 1939-1945, Vandelles Editions, , 192 p. (ISBN 978-2-88419-420-4).
  • « Les Pur-Sang : Elles étaient guide de France », dans Marie-José Masconi (préf. Frédérique Neau-Dufour), Et les femmes se sont levées, Strasbourg, La Nuée bleue, , 282 p. (ISBN 978-2-7165-0897-1), p. 17-36.
  • Laurence Lamard et Aurélie Charnet, « Résistantes ! Alice Daul et les Pur-sang », Les cahiers de Bischheim,‎ , p. 20-21
  • Bertrand Merle, Association pour des études sur la Résistance intérieure des Alsaciens (AERIA) (préf. Victor Convert, intro. Marie-Claire Vitoux), « Les filières d'évasions », dans 50 mots pour comprendre la Résistance alsacienne, Strasbourg, Éditions du Signe, , 196 p. (ISBN 978-2-7468-4334-9), p. 30-33

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]