Tour de Grisset — Wikipédia

Tour de Grisset
Vue d'ensemble.
Présentation
Type
Style
Gallo-romain
Construction
IIe ou IIIe siècle
Propriétaire
Commune
Patrimonialité
Localisation
Département
Commune
Coordonnées
Localisation sur la carte de France
voir sur la carte de France

La Tour de Grisset est le vestige d'un fanum (petit temple gallo-romain) située à Fréteval, dans le Loir-et-Cher, en France.

Des fouilles menées dans les années 1960 ont révélé la présence d'un ensemble thermal et une série de structures à la fonction indéterminée ; l'hypothèse d'une petite agglomération secondaire est posée.

Localisation[modifier | modifier le code]

Le tour est située sur la commune de Fréteval, à 2 km au nord-ouest du chef-lieu communal, à 1 km de la rive droite du Loir et en bordure de la N 10. Elle est établie à une altitude de 103 m, au pied du coteau qui domine d'une cinquantaine de mètres la vallée du Loir.

Historique des études et des recherches[modifier | modifier le code]

La tour de Grisset par Gervais Launay (1849).

Aucune mention de la tour n'est connue avant le XIXe siècle et c'est en 1849 que sont publiés une description et un premier dessin représentant le fanum. Au début du XXe siècle, des pans de murs appartenant à d'autres bâtiments antiques étaient encore visibles et quelques études sont alors menées, mais après la Première Guerre mondiale, l'intérêt retombe et les vestiges du fanum ne sont inscrits au titre des monuments historiques qu'en 1948[1].

En 1963, le président de la société archéologique du Vendômois est alerté de la possible existence d'autres vestiges que le fanum. Des fouilles ont lieu en 1964 et 1965 au niveau de ce qui s'avère être un complexe thermal[2]. À partir de 1968, des campagnes de prospection aérienne décèlent la présence d'autres bâtiments, qui ne sont pas fouillés, permettant le dépôt d'un dossier de demande de protection auprès du ministère de la Culture, qui aboutit à l'inscription de l'ensemble du site en 1991[3],[4]. Un relevé architectural exhaustif est réalisé en 1995[5].

Description[modifier | modifier le code]

Le fanum[modifier | modifier le code]

La tour de Grisset est le vestige de la cella d'un temple antique de type fanum.

Le monument mesure extérieurement 6,80 × 6,15 m pour des dimensions intérieures de 3,65 × 3,60 m[6] et une hauteur sous voûtes de 7,15 m[7].

L'appareillage de la tour fait appel à deux parements de petits moellons de grès ou de calcaire alternant avec des lits de deux ou trois rangées de terres cuites[8] ; ils encadrent un noyau en blocage, la largeur totale du mur atteignant 1,3 m[6]. Il est possible, mais difficile à montrer en raison de l'état de dégradation du parement, qu'il ait présenté des motifs géométriques par un jeu de moellons de couleurs différents, comme c'est attesté pour le temple du site archéologique de Cherré à Aubigné-Racan (Sarthe)[9].

Le temple a pu être construit vers la fin du IIe ou la première moitié du IIIe siècle[10]. Sa cella se trouvait, à la fin des années 1990, exactement au centre d'une toute petite parcelle cadastrale (12 × 10 m), qui pourrait être la survivance d'une structure antique accompagnant la cella, peut-être la galerie périphérique du temple[6]. Encadrant cet ensemble sur au moins trois côtés, un mur est interprété comme celui du péribole du temple[3].


La tour de Grisset dans son environnement architectural[modifier | modifier le code]

Le temple dont la tour de Grisset est un vestige n'était qu'une partie d'un vaste complexe comportant des thermes (partiellement fouillés) plus au sud, un dispositif d'adduction ou d'évacuation d'eau et des bâtiments à la fonction non encore définie, décelés grâce à des campagnes de prospection aérienne ; deux d'entre eux pourraient également être des fana. L'ensemble, en raison de la dispersion spatiale des vestiges retrouvés, laisse envisager l'existence d'une petite agglomération secondaire antique qui aurait pu se construire peu à peu autour du sanctuaire. Une voie antique, du Mans à Chartres, passait probablement à proximité du site[3].

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. Leymarios 1999, p. 161.
  2. Claude Leymarios, « Des vestiges d'habitats gallo-romains près de la tour Grisset (commune de Fréteval) », Bulletin de la Société archéologique, historique et littéraire du Vendômois,‎ , p. 76-88 (lire en ligne).
  3. a b et c Leymarios 1999, p. 162.
  4. « Tour de Grisset », notice no PA00098448, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Mérimée, ministère français de la Culture
  5. Leymarios 1999, p. 163.
  6. a b et c Provost 1988, p. 112.
  7. Leymarios 1999, p. 165.
  8. Fauduet 1993, p. 70.
  9. Claude Lambert et Jean Rioufreyt, « Le sanctuaire d'Aubigné-Racan (Sarthe) », dans Véronique Brouquier-Reddé et al., Actes du colloque international « Autour d’Allonnes (Sarthe), Les sanctuaires de Mars en Occident », Rennes, Presses universitaires de Rennes, 337 p. (ISBN 978-2-7535-0207-9), p. 225.
  10. Leymarios 1999, p. 166.

Annexes[modifier | modifier le code]

Sur les autres projets Wikimedia :

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • Isabelle Fauduet, Les temples de tradition celtique en Gaule romaine, Paris, Errance, , 159 p. (ISBN 2-87772-074-8).
  • Claude Leymarios, « Un polissoir inédit près de la Tour de Grisset, commune de Fréteval (Loir-et-Cher) », Bulletin de la Société préhistorique française, t. 65, no 2,‎ , p. 81-84 (DOI 10.3406/bspf.1965.8829).
  • Claude Leymarios, « Fréteval (Loir-et-Cher) », dans Michel-Edouard Bellet, Christian Cribellier et Alain Ferdière, Agglomérations antiques en région Centre : 17e Supplément à la Revue archéologique du centre de la France, Tours, FERACF, , 224 p. (lire en ligne), p. 161-166.
  • Michel Provost, Carte archéologique de la Gaule : le Loir-et-Cher - 41, Paris, Académie des Inscriptions et Belles-Lettres, , 159 p. (ISBN 2-87754-003-0), p. 112-113.

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]

  • Ressource relative à l'architectureVoir et modifier les données sur Wikidata :