Mu Aquarii — Wikipédia

Mu Aquarii
Données d'observation
(époque J2000.0)
Ascension droite 20h 52m 39,23277s[1]
Déclinaison −08° 58′ 59,9499″[1]
Constellation Verseau
Magnitude apparente 4,731[2]

Localisation dans la constellation : Verseau

(Voir situation dans la constellation : Verseau)
Caractéristiques
Type spectral A3m[3]
Indice U-B +0,149[2]
Indice B-V +0,322[2]
Astrométrie
Vitesse radiale −9,1[4] km/s
Mouvement propre μα = +45,75[1] mas/a
μδ = −33,59[1] mas/a
Parallaxe 20,74 ± 0,29 mas[1]
Distance 157 ± 2 a.l. (∼ 48,1 pc)
Magnitude absolue +1,31[5]
Caractéristiques physiques
Gravité de surface (log g) 3,99[6]
Luminosité 24,6 L[6]
Température 7 181 K[6]
Rotation 53,7 km/s[6]

Désignations

Albulaan, μ Aqr, 6 Aquarii, BD−09°5598, FK5 1547, HD 198743, HIP 103045, HR 7990, SAO 144895[7]

Mu Aquarii (μ Aqr / μ Aquarii) dans la Désignation de Bayer est une étoile binaire[8] de la constellation du Verseau.

Nomenclature[modifier | modifier le code]

Albulan I est le nom propre de l’étoile Mu Aquarii / μ Aqr. C’est l’arabe البلعان al-Bulaᶜān. Ce nom résulte d’une individualisation des étoiles du groupe εμν Aqr appelé سعد بلع Saᶜd Bulaᶜ qui est, dans le ciel arabe traditionnel, le nom du groupe εμν Aqr constituant la XXIIIe des manāzil al-qamar ou « stations lunaires », déjà connue notamment, autour de l’an mil, dans les premières sources latines, sous la forme Scalbola[9]. La première étoile, ε Aqr est nommée البالع al-Bāliᶜ, littéralement « Celle qui avale », » car, selon un commentaire de l'érudit Ibn Qutayba (IXe s.), étant l’étoile la plus brillante du groupe εμν Aqr, elle dévorait littéralement les deux suivantes, dites البالعان al-Bulaᶜān[10]. En fait, même si la racine √BLᶜ contient l’idée d’« avaler », il s’agit d’une explication de type astronomique hors contexte culturel. La série des السعود al-Suᶜūd livre en effet des noms liés à des divinités antiques et il en est ainsi pour البالع al-Bulaᶜ, sur lequel a été formé البالع al-Bāliᶜ. D’ailleurs, dans l’univers linguistique arabe, Bulaᶜ est un nom propre attesté en sudarabique[11]. Le nom سعد بلع Saᶜd Bulaᶜ signifie donc « la Propice de Bulaᶜ ». Il s’ensuit que si البالعان al-Bulaᶜān ne sont « les Deux avalées » que si l’on oublie que Bulaᶜ est un nom propre. Le moins mauvais, si l’on peut dire, serait de traduire البلعان al-Bulaᶜān par « les Deux Bulaᶜ ».

La figure de سعد بلع Saᶜd Bulaᶜ dans le ciel arabe traditionnel

Le nom est transcrit Al Búlaán par Thomas Hyde dans sa traduction du یجِ سلطانی Zīğ-i Sulṭānī ou « Tables sultaniennes » d’Uluġ Bēg (1437), Thomas Hyde (1665)[12]. Transcrit à son tour Al Buläān par Richard Allen (1899)[13], il devient un nom au XXe siècle, par exemple Albulan II chez Jack W. Rhoads (1971)[14].

Le nom Sa’d bula’ a été donné au groupe Mu-Nu Aquarii / μν Aqr. L’introduction de ce nom est due à Johann Elert Bode (1801) qui reprend, sous la forme Sa’d Bula’, exactement la transcription du philologue Friedrich Wilhelm Lach (1796)[15] et limite comme lui cette appellation au groupe εμν Aqr dans son entier, mais les limite aux deux seules étoiles groupe μν Aqr[16]. Cela se retrouve chez Richard Allen (1899) qui donne pour la XXIIIe des manāzil al-qamar ou « stations lunaires », la transcription Al Sa‘d al Bula‘, sans suite[17],[18].

En chinois, Mu Aquarii est connue en tant que 女宿二 (Nǚ Xiù èr), « la seconde étoile de la Fille / Femme »[19]. Elle est incluse au sein de l'astérisme de la Fille (ou de la Femme) (女宿 (Nǚ Xiù), qui regroupe les étoiles μ Aquarii, ε Aquarii, 4 Aquarii, 5 Aquarii et 3 Aquarii[20].

Propriétés[modifier | modifier le code]

Mu Aquarii a une magnitude apparente est de +4,7[2], ce qui est assez brillant pour être visible à l'œil nu. Sa distance, déterminée à l'aide des mesures de parallaxe obtenues durant la mission Hipparcos, est de ∼ 157 a.l. (∼ 48,1 pc)[1].est un système binaire spectroscopique, ses deux étoiles tournent l'une autour de l'autre selon une période de 1 556 jours et avec une excentricité de 0,23[21]. La combinaison des spectres des deux étoiles lui donne un type spectral A3m, avec le suffixe m indiquant qu'il s'agit d'une étoile Am, un type d'étoile chimiquement particulière ayant une surabondance marquée de certaines métaux[3].

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. a b c d e et f (en) F. van Leeuwen, « Validation of the new Hipparcos reduction », Astronomy and Astrophysics, vol. 474, no 2,‎ , p. 653–664 (DOI 10.1051/0004-6361:20078357, Bibcode 2007A&A...474..653V, arXiv 0708.1752)
  2. a b c et d (en) Adelina Gutierrez-Moreno, H. Moreno, J. Stock, C. Torres et H. Wroblewski, A System of photometric standards, vol. 1, Publicaciones Universidad de Chile, Department de Astronomy, (Bibcode 1966PDAUC...1....1G), p. 1–17
  3. a et b (en) A. Cowley, C. Cowley, M. Jaschek et C. Jaschek, « A study of the bright A stars. I. A catalogue of spectral classifications », Astronomical Journal, vol. 74,‎ , p. 375–406 (DOI 10.1086/110819, Bibcode 1969AJ.....74..375C)
  4. (en) Ralph Elmer Wilson, General Catalogue of Stellar Radial Velocities, Washington, Carnegie Institution of Washington, (Bibcode 1953GCRV..C......0W)
  5. (en) E. Anderson et Ch.Francis, « XHIP: An extended hipparcos compilation », Astronomy Letters, vol. 38, no 5,‎ , p. 331 (DOI 10.1134/S1063773712050015, Bibcode 2012AstL...38..331A, arXiv 1108.4971)
  6. a b c et d (en) C. Schröder, A. Reiners et J. H. M. M. Schmitt, « Ca II HK emission in rapidly rotating stars. Evidence for an onset of the solar-type dynamo », Astronomy and Astrophysics, vol. 493, no 3,‎ , p. 1099–1107 (DOI 10.1051/0004-6361:200810377, Bibcode 2009A&A...493.1099S, lire en ligne)
  7. (en) * mu. Aqr -- Spectroscopic binary sur la base de données Simbad du Centre de données astronomiques de Strasbourg.
  8. (en) P. P. Eggleton et A. A. Tokovinin, « A catalogue of multiplicity among bright stellar systems », Monthly Notices of the Royal Astronomical Society, vol. 389, no 2,‎ , p. 869–879 (DOI 10.1111/j.1365-2966.2008.13596.x, Bibcode 2008MNRAS.389..869E, arXiv 0806.2878)
  9. Roland Laffitte, Héritages arabes. Des noms arabes pour les étoiles, Paris : Geuthner, 2005, p. 117.
  10. (de) Paul Kunitzsch, Ubntersuchungen zur Sternnomenklatur des Araber, Wiesbaden : Harrassowitz, 1961, p. 47.
  11. Roland Laffitte, « Des étoiles et des dieux », in Le ciel des Arabes. Apport de l’uranographie arabe, Paris : Geuthner, 2012, pp. 35-43, et, en l’occurrence, p. 41.
  12. (la) Thomas Hyde, « Tabulae Long. ac Lat. Stellarum Fixarum ex Observatione Ulugh Beighi, Tamerlanis Magni Nepotis », Oxonii : Henry Hall, 1665, « Commentarii », p. 43. ».
  13. (en) Richard Hinkley Allen, Star-names and their meaning, New York & al., G. E. Stechert, 1899, réed. st. Star Names, Their Lore an Meaning, New-York: Dover Publications, 1963, p. 53.
  14. (en) Jack W. Rhoads, « A Reduced Star Catalog Containing 537 Named Stars, Pasedana : Jet Propultion Laboratory, California Institute of Technology, November 15, 1971, p. 18. ».
  15. (de) Friedrich Wilhelm Lach, « Beitrag zur orientalischen Sternkunde », in Algemeine Bibliotek der biblischen Litteratur, Bd. VII, Stück 4, 577-651, Leipzig : Weidmann, 1796, pp. 589-590. ».
  16. (la) Johann Elert Bode, Uranographia, sive astrorum descriptio viginti tabulis aeneis incisa ex recentissimis et absolutissimis astronomorum observationibus, Berlin : apud autorem, 1801, pl. XVI.
  17. (en) G. A. Davis Jr., « The Pronunciations, Derivations, and Meanings of a Selected List of Star Names », Popular Astronomy, vol. 52, no 3,‎ , p. 12 (Bibcode 1944PA.....52....8D)
  18. (en) R. H. Allen, Star Names: Their Lore and Meaning, New York, Dover Publications Inc, (réimpr. 1963) (1re éd. 1899) (ISBN 0-486-21079-0, lire en ligne), p. 53
  19. (zh) « AEEA (Activities of Exhibition and Education in Astronomy) 天文教育資訊網 2006 年 5 月 14 日 », sur aeea.nmns.edu.tw.
  20. (zh) 中國星座神話, écrit par 陳久金. Publié par 台灣書房出版有限公司, 2005, (ISBN 978-986-7332-25-7).
  21. (en) Helmut A. Abt, « Observed Orbital Eccentricities », The Astrophysical Journal, vol. 629, no 1,‎ , p. 507–511 (DOI 10.1086/431207, Bibcode 2005ApJ...629..507A)

Liens externes[modifier | modifier le code]