Léon-Armand de Baudry d'Asson — Wikipédia

Léon de Baudry d’Asson
Illustration.
Léon de Baudry d’Asson, photographié par Isidore Chalot.
Fonctions
Député français

(38 ans, 2 mois et 22 jours)
Élection 20 février 1876
Réélection 14 octobre 1877
4 septembre 1881
4 octobre 1885
22 septembre 1889
3 septembre 1893
8 mai 1898
11 mai 1902
6 mai 1906
8 mai 1910
Circonscription 2e des Sables-d’Olonne
Législature Ire, IIe, IIIe, IVe, Ve, VIe, VIIe, VIIIe, IXe et Xe (Troisième République)
Groupe politique Union des droites (1876-1893)
Droite monarchiste (1893-1902)
Groupe de la Défense nationale (1902-1906)
Non-inscrit (1906-1910)
Groupe des Droites (1910-1914)
Prédécesseur Circonscription créée
Successeur Armand de Baudry d’Asson
Conseiller général de la Vendée
Circonscription Canton de Challans
Prédécesseur Théophile Boucher
Successeur Adam Boucher
Biographie
Nom de naissance Léon Armand Charles de Baudry d’Asson
Date de naissance
Lieu de naissance Rocheservière (France)
Date de décès (à 78 ans)
Lieu de décès La Garnache (France)
Nationalité Française
Conjoint Marie-Constance de La Rochefoucauld-Bayers
Enfants Armand
Religion Catholicisme romain

Léon-Armand de Baudry d'Asson

Léon Armand Charles de Baudry d’Asson, marquis romain[1], né à Rocheservière, en Vendée, le , et mort à La Garnache, en Vendée, le , est un député royaliste de Vendée sous la Troisième République, de 1876 à 1914.

Antisémite et adversaire irréductible de l’anticléricalisme de la Troisième République, il s’intéresse également à l’agriculture.

Son fils, Armand, puis son petit-fils, également prénommé Armand, sont également députés de la Vendée, respectivement dans les années 1920 et 1930, puis sous la Quatrième République.

Il est le fils de Charles Léon Baudry d'Asson (1810-1878), lui-même fils de Charles Lubin Baudry d'Asson (fils du seigneur de Landelière), qui s’est marié en 1778 avec Pélagie d’Escoubleau (1760-1835), d’une famille aristocratique du Poitou.

Il est élu au premier tour des législatives de septembre 1889 dans la deuxième circonscription des Sables-d’Olonne ; réélu au premier tour aux élections de 1893 ; de même aux élections de 1898 puis aux élections de 1902 et de 1906.

Aux élections d’avril 1914, il laisse sa place à son fils Armand-Charles, qui est député de la Vendée dans les années 1920-1930, avant de laisser à son tour sa place à son fils Armand-Quentin, député de la Vendée de 1945 à 1958.

Léon de Baudry d'Asson détenu dans le « petit local » dans la nuit du 11 au 12 novembre 1880.
Expulsion manu militari de Baudry d'Asson, vue par L'Illustration.

Armand Léon s’intéresse en particulier à l’agriculture et à la défense du catholicisme. Il s’oppose ainsi aux funérailles nationales de Jules Ferry, déposant une proposition de loi pour faire abroger la loi créant l’enseignement primaire gratuit et obligatoire, ainsi qu’une autre pour faire abroger la loi rétablissant le divorce, déposée par Alfred Naquet (1895).

Lors d’un débat sur l’amnistie des communards, en 1879, le radical Clemenceau suscite l’hilarité, en s’opposant au projet d’amnistie partielle du gouvernement Waddington, qui veut exclure les « ennemis de la société », déclarant :

« À quel signe, à quel critérium, on reconnaît un ennemi de la société : M. le duc de Broglie est un ennemi de la société aux yeux de M. Baudry d’Asson, et moi je tiens M. Baudry d’Asson pour un ennemi de la société. Nous sommes ainsi 36 millions d’ennemis de la société qui sommes condamnés à vivre dans la même société (Nouveaux rires)[2]. »

.

Sous Léon Gambetta (président de la Chambre des députés), il est enfermé à la « cellule de dégrisement » (ou « petit salon ») du palais Bourbon le 11 octobre 1880[3] après avoir traité le gouvernement de Jules Ferry de « gouvernement de voleurs »[4]. Il fut d'ailleurs le dernier député à y avoir été enfermé[3].Son attitude rebelle lors de son interpellation en pleine scéance en fait uh héros populaire[5]

Antisémite, il propose en de retirer la nationalité française aux Juifs[6].

Adversaire irréductible de la politique anticléricale du cabinet d’Émile Combes, il tente de le mettre en accusation en 1902 et interpelle le gouvernement au sujet de l’expulsion des congrégations religieuses sur « l’état de guerre civile dans lequel M. le président du Conseil a plongé la France ». Il déclare ainsi, à la Chambre des députés, le , au sujet des congrégations féminines :

« Nouvelles Jeannes d’Arc, ces femmes sauveront, par leurs conseils et leur courage, notre malheureuse France, l’arrachant ainsi aux mains des Juifs et des francs-maçons ! (Bruit à gauche — Applaudissements à droite)[6] »

Il vote contre la loi de 1901 sur les associations ainsi que contre la loi de 1905 de séparation des Églises et de l’État.

Provoquant un incident à la Chambre des députés, les députés prononcent la censure à son encontre.

Réélu en 1906, il continue à s’occuper des rapports entre politique et religion, protestant contre la suppression des indemnités ecclésiastiques (1909) et déposant une demande d’interpellation sur « les persécutions religieuses contre les catholiques ».

Notes et références

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  1. Baron Henry de Woelmont, Les marquis français : Nomenclature de toutes les familles françaises subsistantes ou éteintes depuis l’année 1864, portant le titre de marquis, avec l’indication de l’origine de leurs titres, Paris, Éditions Honoré Champion, , 175 p. (OCLC 4363960, lire en ligne), p. 11 et 167.
  2. Cité par Michel Winock, Clemenceau, éditions Perrin, 2007, chap. IV, p. 71.
  3. a et b « Un cachot découvert dans les murs de l’Assemblée », sur Le Monde, (consulté le ).
  4. Romain Rosso (entretien avec l’historien Jean Garrigues), « “Les chahuts parlementaires sont un signe d’impuissance” », sur L’Express, (consulté le ).
  5. Wally Bordas, Histoires secrètes de l'Assemblée nationale, Éditions du Rocher 2 24, pp. 15-19
  6. a et b Laurent Joly (2007), « Antisémites et antisémitisme à la Chambre des députés sous la IIIe République », Revue d’histoire moderne et contemporaine, 3/2007 (no 54-3), p. 63-90.

Bibliographie

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Articles connexes

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Liens externes

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