Joseph Cornudet des Chaumettes — Wikipédia

Joseph Cornudet des Chaumettes
Fonctions
Drapeau du Royaume de France Royaume de France
Député de la Creuse à l'Assemblée législative

(11 mois et 28 jours)
Drapeau de la France République française
Député de la Creuse au Conseil des Anciens

(2 ans, 7 mois et 1 jour)
Successeur Poste supprimé
Président du Conseil des Anciens

(29 jours)
Prédécesseur Mathieu-Augustin Cornet
Successeur Louis-Nicolas Lemercier
Membre de la Commission intermédiaire

(1 mois et 14 jours)
Prédécesseur Poste créé
Successeur Poste supprimé
Drapeau de la France République française
Drapeau de l'Empire français Empire français
Membre du Sénat conservateur
4 nivôse an VIII ()
Royaume de France Royaume de France
Drapeau de l'Empire français pendant les Cent-Jours Empire français (Cent-Jours)
Membre de la Chambre des pairs

(1 an, 1 mois et 20 jours)
Élection
Réélection (Cent-Jours)
(Révoqué par l'ordonnance du 24 juillet)
Drapeau du Royaume de France Royaume de France
Drapeau du Royaume de France Royaume de France
Membre de la Chambre des pairs

(15 ans, 6 mois et 8 jours)
Biographie
Date de naissance
Lieu de naissance Crocq
Date de décès (à 78 ans)
Lieu de décès Ancien 10e arrondissement de Paris
Nationalité Drapeau de la France Française
Parti politique Indépendant
Conjoint Jeanne Cellin du Montel en 1787
Enfants Jeanne-Joséphine Cornudet des Chaumettes
Marie-Anne-Julie Cornudet des Chaumettes
Étienne-Émile Cornudet des Chaumettes
Marie-Adèle Cornudet des Chaumettes
Eugène-Joseph Cornudet des Chaumettes
Profession Magistrat
Religion Catholicisme

Joseph Cornudet des Chaumettes Joseph Cornudet des Chaumettes
Liste des membres de l'Assemblée Législative
Liste des députés de la Creuse
Liste des membres du Conseil des Anciens
Liste des sénateurs de la Creuse
Liste des présidents du Sénat français
Liste des membres du sénat conservateur

Joseph Cornudet des Chaumettes[1], né le à Crocq[2] et mort le à Paris, est un magistrat et un homme politique français.

Avocat au Parlement de Paris, il plaide ensuite au siège du présidial de Guéret quand il est nommé lieutenant général au bailliage de Montaigut-en-Combraille en 1785. Lors de la création des départements, la municipalité de Crocq opte à l'unanimité, sous sa présidence, le , pour la Creuse, de préférence au Puy-de-Dôme, comme l'ensemble des communautés d'habitants du Franc-Alleu[3].

Partisan des idées nouvelles, Cornudet des Chaumettes devient procureur-syndic du district de Felletin en 1790 et le premier président de la Société des amis de la Constitution[4]. Le , il est élu, le 3e sur 7 par 252 voix sur 330 votants, député à l'Assemblée législative, où il joue un rôle modeste, mais devient membre du comité de l'ordinaire des finances[5]. Il se montre un défenseur de la cause de la monarchie constitutionnelle et vote l'absolution de La Fayette le [6].

De retour en Creuse après la chute de la royauté, il est nommé commissaire du gouvernement près le tribunal civil et criminel de la Creuse en 1795[7].

Château des Cornudet à Crocq (Creuse).

Par la suite, sous le Directoire, il est élu député le 21 germinal an V () au Conseil des Anciens, où il siège parmi les modérés, réclame la jouissance des droits politiques pour les anciens nobles, vote l'impôt sur le tabac et s'oppose aux droits de successibilité de l'État sur les biens des émigrés. Il intervient pour la première fois le pour s'opposer à la déclaration d'urgence de la résolution sur l'organisation de la garde nationale. Secrétaire, en l'an VI — il est élu le —, puis président de l'assemblée en l'an VII — du au [8] —, il est l'un des principaux coopérateurs du coup d'État du 18 brumaire, qui porte Napoléon Bonaparte au pouvoir[9],[10]. En particulier, il défend, avec d'autres, la translation des conseils à Saint-Cloud[11]. Le 20 brumaire, il fait partie de la commission intermédiaire chargée temporairement du pouvoir législatif[12].

Membre du Sénat conservateur dès sa création, le 4 nivôse an VIII (), il est le rapporteur du projet de sénatus-consulte organique du 16 thermidor an X ()[13] et secrétaire de cette assemblée en 1804[14]. De même, il est, pendant plusieurs années, membre et rapporteur de la commission du Sénat chargée d'examiner la régularité des élections au Corps législatif. En 1803, il est chargé de l'organisation des sénatoreries du Piémont. Lui-même reçoit la sénatorerie de Rennes le 5 vendémiaire an XII ()[15].

Couvert d'honneurs par le régime, il est nommé chevalier de la Légion d'honneur le 9 vendémiaire an XII (), commandeur le 25 prairial (), comte de l'Empire le et grand officier de la Légion d'honneur le .

Personnalité de la Creuse, il est nommé président du collège électoral de ce département les et . En , il est nommé commissaire extraordinaire dans la 11e division militaire (Basses-Pyrénées, Landes, Gironde), à Bordeaux[16],[17],[18].

Revenu à Paris le , il adhère à la déchéance de Napoléon et est nommé pair de France le , lors de la Première Restauration. Dans cette assemblée, il défend la liberté de la presse, réclame des indemnités pour les victimes des événements politiques et propose de rendre aux émigrés leurs biens non-vendus.

Pendant les Cent-Jours, Napoléon lui confère la pairie le . Cependant, le 22, il défend la formation d'un gouvernement provisoire[19] et s'oppose à ceux qui veulent proclamer Napoléon II. Deux jours après, avec La Tour-Maubourg et Boissy d'Anglas, il s'oppose aux dispositions révolutionnaires que l'on se propose d'introduire dans le projet de loi relatif aux mesures de sûreté générale présenté par la commission de gouvernement[20].

Exclu, avec vingt-huit autres, de la Chambre des pairs pendant la Seconde Restauration, par l'ordonnance du 24 juillet 1815, il retrouve son siège grâce à Decazes le  ; le titre de baron est ensuite attaché à sa pairie par ordonnance du roi du . Là, il défend les libertés octroyées par la Charte et siège jusqu'à sa mort, après avoir prêté serment à Louis-Philippe Ier en 1830.

Il est le fils cadet de Jean-Baptiste Cornudet (né le à Crocq, mort le ), seigneur des Farges, notaire royal à Crocq, avocat au Parlement de Paris, bailli, notamment, de Barmont et de Magnat, marié en 1751 à Marie de Courteix, fille d'Annet et de Léonarde Chermartin des Bussières. Il a un frère, Michel, et deux sœurs : la première épouse M. du Courtial de La Suchette, la seconde, Marie, se marie en 1772 avec Joseph-Annet Chassaing, bailli d'Herment.

Le , il épouse à Ardes Jeanne Cellin du Montel (née audit Ardes le , fille de François Xavier, écuyer, capitaine au régiment Royal-La-Marine et de Jeanne Lagulhe), avec laquelle il a plusieurs enfants :

  • Jeanne-Joséphine, née en 1790, mariée en 1810 à Joseph-Charles Aubusson de Soubrebost, président de chambre à la cour de Limoges et député, et décédée le à Paris ;
  • Marie-Anne-Julie, née en 1793, mariée en 1813 au vicomte de Combarel, décédée en 1853 ;
  • Étienne-Émile (1795-1870), député de la Creuse (1831) et pair de France (1846) ;
  • Marie-Adèle, mariée à Lucien Arnault, préfet de la Meurthe ;
  • Eugène-Joseph, né en 1799, entré comme maître des requêtes au Conseil d'État sous la Restauration, chargé en 1848 des fonctions du ministère public près la section du contentieux et chevalier de la Légion d'honneur[21].

Le , une ordonnance royale octroie à la veuve de Joseph Cornudet, qui jouissait d'une pension d'ancien sénateur de 24 000 francs, une pension annuelle et viagère de 6 000 francs[22].

Distinctions

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Figure Blasonnement
Armes du comte Cornudet et de l'Empire

Coupé d'azur et de gueules ; sur l'azur à dextre quartier des comtes sénateurs, à senestre, lion posé d'or, sur le gueules, une fasce d'or.[23],[26]

Armes du comte Cornudet des Chaumettes, pair héréditaire

Coupé : au I, d’azur chargé à dextre d’un miroir d’or accolé d’un serpent d’argent, à senestre d’un lion rampant d’or ; au II, de gueules à la fasce d’or.[24]

Bibliographie

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Notes et références

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  1. Son nom était également orthographié, autrefois, « Chomettes ». Voir par exemple le Bulletin de la Société archéologique et historique du Limousin, A. Bontemps., 1894, volume 42, p. 502.
  2. Province de la Marche, aujourd'hui dans la Creuse.
  3. Christophe Jamain, Le Département de la Creuse: ses origines et sa pérennité, Presses universitaires de Limoges, , 254 p. (lire en ligne), p. 115-116
  4. Mémoires de la Société des sciences naturelles et archéologiques de la Creuse, Imprimerie Le Cante, 1898, volume 11, p. 53.
  5. Michel Bruguière, La Première Restauration et son budget, Genève, Librairie Droz, , p. 137-138.
  6. François-Xavier de Feller, Charles Weiss, Biographie universelle, ou, dictionnaire historique des hommes qui se sont fait un nom par leur génie, leurs talents, leurs vertus, leurs erreurs ou leurs crimes, vol. 3, Jouby, J. Leroux, , p. 46.
  7. Jean B. Courcelles (1826), p. 199.
  8. Voir « Ministries 1700-1870 »
  9. Adolphe Thiers, Histoire de la Révolution française, vol. X : « Directoire » (lire en ligne), p. 14-18, chapitre XIX. Cornudet fait partie, avec Lemercier — son successeur à la présidence du Conseil des Anciens —, Fargues et Daunou des Anciens consultés par Bonaparte avant le coup d'État. « Leur avis à tous », explique-t-il, « était qu'il fallait s'allier au vrai parti, au parti réformateur, et s'unir à Sieyès, qui avait une constitution toute faite, et la majorité dans le conseil des anciens ».
  10. Sur le détail du rôle de Cornudet lors du coup d'État, lire la première partie des Mémoires de Joseph Fouché, Paris, Le Rouge, 1824.
  11. Adolphe Thiers, Histoire de la Révolution française, vol. X : « Directoire » (lire en ligne), p. 14-18, chapitre XIX : « Quelques membres voulurent s'y opposer; Cornudet, Lebrun, Fargues, Régnier, l'appuyèrent. »
  12. À ce titre, il contresigne la constitution de l'an VIII le 22 frimaire. Voir Lewis Goldsmith, Cours politique et diplomatique de Napoléon Bonaparte comme général en chef des armées républicaines, comme Premier consul et comme Empereur et Roi et du gouvernement français, ou Recueil de traités, actes, mémoires, décrets, ordonnances, discours, proclamations, etc. depuis mai 1796 jusqu'à la seconde abdication de Bonaparte en juin 1815, et contenant tout ce qui s'est passé en France pendant sa dernière usurpation, vol. 1, Londres, Chez J. Booth, , p. 12.
  13. Voir le « sénatus-consulte organique de la Constitution du 16 thermidor, an X de la République une et indivisible », extrait du Bulletin des Lois de la République, no 206, p. 535-550, dans Bulletin des Lois de la République française, 3e série, tome VI, Contenant les lois et arrêtés rendus pendant le second semestre de l'an X (no 171 à 219), Paris, Imprimerie de la République, brumaire an XI (1802).
  14. À ce titre, il contresigne le sénatus-consulte organique du 28 floréal an XII. Voir Jean-Pierre Gallais, Histoire de France depuis la mort de Louis XVI jusqu'au traité de paix du 20 novembre 1815, vol. 2, Paris, Chez Janet et Cotelle, , p. 131.
  15. « Sénatus-consulte portant création de Sénatoreries et Règlement sur l'administration économique du Sénat » du 14 nivôse, an XI de la République.
  16. Un décret du envoie dans chaque division militaire des commissaires extraordinaires, choisis parmi les sénateurs ou les conseillers d'État, pour « accélérer la levée des troupes et l'organisation des gardes nationales, pourvoir à l'équipement et à l'armement des nouvelles levées, faire approvisionner les places, ordonner enfin, suivant l'urgence des circonstances, des levées en masse. » Voir Édouard Lapène, Campagnes de 1813 et de 1814 sur l'Èbre, les Pyrénées et la Garonne, , p. 209.
  17. Joseph Vidal de La Blache, L'Évacuation de l'Espagne et l'invasion dans le Midi, juin 1813-avril 1814, Berger-Levrault, , p. 329. Selon lui, Cornudet ne fait que remplacer son collègue Germain Garnier, presque aveugle, le .
  18. Pour Philippe Le Bas, L'Univers, histoire et description de tous les peuples : Dictionnaire encyclopédique de la France, vol. huitième, Firmin Didot frères, , p. 630, Garnier « refusa la mission de commissaire extraordinaire dans la 11e division militaire, dont on voulait le charger en 1813, après la campagne de Moscou. C'était l'heure des revers. M. Garnier aima mieux voter peu de temps après la déchéance de Buonaparte, et contribuer à toutes les décisions du Sénat en faveur des Bourbons. »
  19. Sur proposition de Lucien Bonaparte, avec Hugues-Bernard Maret, Pierre-Louis Roederer, Joseph Bonaparte et Charles de Flahaut. Voir Jacques Marquet de Norvins, Histoire de Napoléon, vol. 4, Paris, Furne, , p. 272, 5e édition.
  20. Philippe Buchez, Célestin-Prosper Roux-Lavergne, Histoire parlementaire de la révolution française, vol. 40, Paris, Paulin, (lire en ligne), p. 269-277.
  21. André Borel d'Hauterive, Les Grands corps politiques de l'État : biographie complète des membres du Sénat, du Conseil d'État et du Corps législatif, par un ancien député, Paris, E. Dentu, (lire en ligne), p. 137.
  22. L'Ami de la religion, journal ecclésiastique, politique et littéraire, no 2401, vendredi , tome LXXXIII p. 698.
  23. a b et c « BB/29/974 page 120. », Titre de comte accordé à Joseph Cornudet. Bayonne ()., sur chan.archivesnationales.culture.gouv.fr, Centre historique des Archives nationales (France) (consulté le )
  24. a et b François Velde, « Armory of the French Hereditary Peerage (1814-30) », Lay Peers, sur www.heraldica.org, (consulté le )
  25. « Cote LH/593/58 », base Léonore, ministère français de la Culture
  26. Nicolas Roret, Nouveau manuel complet du blason ou code héraldique, archéologique et historique : avec un armorial de l'Empire, une généalogie de la dynastie impériale des Bonaparte jusqu'à nos jours, etc..., Encyclopédie Roret, , 340 p. (lire en ligne)

Articles connexes

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Liens externes

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