Jean-Baptiste Pierre Saurine — Wikipédia

Jean-Baptiste Pierre Saurine
Jean-Pierre Saurine, évêque de Strasbourg
Fonctions
Évêque constitutionnel
& Évêque concordataire
Biographie
Naissance
Décès
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Soultz-Haut-RhinVoir et modifier les données sur Wikidata
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Signature

Jean-Baptiste Pierre Saurine est un ecclésiastique, curé rouge et homme politique français, né le à Eysus (Pyrénées-Atlantiques) et mort le à Soultz-Haut-Rhin.

Biographie[modifier | modifier le code]

Jean-Baptiste Pierre dit Jean-Pierre Saurine, fut ordonné prêtre par Révol, vicaire de Sainte-Marie d'Oloron. Il devint ensuite curé d'Eysus.

Il fut élu député du clergé aux États généraux le , par le clergé du Béarn[1]. Membre actif du club des jacobins, il prit une grande part aux discussions sur la constitution civile du clergé. Il prêta le serment ecclésiastique et fut élu le , évêque constitutionnel des Landes, siégeant à Dax. Il est sacré le à Paris par Jean-Baptiste Gobel. Un bref du pape du déclara cette élection nulle et la consécration sacrilège.

Le , Saurine fut élu député des Landes à la Convention où il fit partie des modérés. Il vota contre la mort de Louis XVI, déclarant : « Je n'ai point voté comme un juge. Mes commettants ne m'ont point envoyé pour un jugement criminel, car, lors des assemblées électorales, il n'était question que d'une déchéance constitutionnelle. Je vote pour la mesure de sûreté générale, pour la détention de Louis et de sa famille jusqu'à la paix. Cette mesure paraît la seule utile, la seule convenable aux intérêts du peuple et aux circonstances. »

Alors membre du comité des commissaires inspecteurs de la salle, du secrétariat et de l'imprimerie, il se montre hostile à l'arrestation des girondins lors des journées du et en signant avec d'autres députés une protestation. Pour cela il est inquiété et se retrouve menacé d'arrestation en [2]. Il parvient, malgré tout, à se soustraire à la prison et réintègre la Convention le 18 frimaire an III (). Il s'associa alors aux mesures de rigueur contre les jacobins. Il fut réélu député des Landes au Conseil des Cinq-Cents, le 23 vendémiaire an IV ().

Proche de Grégoire, Saurine fut l'un des plus actifs rebâtisseurs de l'Église constitutionnelle après la Terreur. Fin 1794, il constitua avec Grégoire, Royer, et Desbois le groupe des « évêques réunis à Paris » qui se donne pour mission de régénérer l’Église de France gravement affaiblie par la campagne de déchristianisation et les démissions d’évêques et de prêtres.

Il participe aux conciles nationaux de 1797 et 1801. Il accepte le concordat de 1801 se démet de son épiscopat et est nommé, le , évêque concordataire de Strasbourg, confirmé le suivant il le reste jusqu'à sa mort, en 1813[3]. Il fut accusé de partialité en faveur des assermentés dans l'administration de son diocèse et dut s'en expliquer à Paris, où il sut se concilier la faveur de Napoléon.

En tant que membre de la Société de philosophie chrétienne, il fut un des rédacteurs des Annales de la religion, qui étaient souvent rédigées à son domicile, rue Pierre-Sarrazin à Paris.

Franc-maçon favorable aux idées nouvelles, il est initié dans une loge de Bayonne, il est membre de la loge et du chapitre de Rose-Croix des « Amis intimes » à Paris, en 1781. Député du Grand Orient de France, porteur du grade de Chevalier Rose-Croix[4]. Il participe en tant que membre du « Grand Chapitre général de France » créé en 1784, à la rédaction des statuts et règlement de l'organe fédérateur des hauts grades maçonniques en France[5]. Membre en 1808 de l'ordre du Temple de Bernard-Raymond Fabré-Palaprat[6].

Distinction[modifier | modifier le code]

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. Pierre Puchulu, Les évêques originaires du diocèse de Bayonne depuis le concordat de 1801, Bulletin de la Société des sciences, lettres et arts de Bayonne, n° 133,
  2. Auguste Kuscinski, Dictionnaire des conventionnels, Éditions du Vexin Français, Brueil-en-véxin, p.557-558
  3. (en) « Bishop Jean-Pierre Saurine », sur catholic-hierarchy.org (consulté le )
  4. « Mgr Jean-Pierre Saurine, évêque et franc-maçon », sur cat.inist.fr (consulté le ).
  5. Pierre Mollier, Les hauts grades du Rite français : Histoire et textes fondateurs, Éditions Dervy, coll. « Renaissance traditionnelle », (ISBN 9791024202235), p. 38.
  6. BnF, fichier Bossu ; Arch. nat., 3AS/20.
  7. « Recherche - Base de données Léonore », sur www.leonore.archives-nationales.culture.gouv.fr (consulté le )

Sources[modifier | modifier le code]

  • Bernard Plongeron, L'abbé Grégoire et la République des savants, éditions du CTHS, 2001.
  • Rodney J. Dean, L'Église constitutionnelle, Napoléon et le Concordat de 1801, Paris, 2004.
  • Rodney J. Dean, L'abbé Grégoire et l'Église constitutionnelle après la Terreur 1794-1797, Paris, 2008.
  • « Jean-Baptiste Pierre Saurine », dans Adolphe Robert et Gaston Cougny, Dictionnaire des parlementaires français, Edgar Bourloton, 1889-1891 [détail de l’édition], tome 5, p.272-273.
  • Paul Pisani, Répertoire biographique de l'épiscopat constitutionnel (1791-1802), Paris, Alphonse Picard, 1907, p. 430-441.
  • Auguste Kuscinski, Dictionnaire des conventionnels, Éditions du Vexin Français, Brueil-en-véxin, p.557-558.

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]