Abbé Grégoire — Wikipédia

Henri Grégoire
Portrait de l'abbé Grégoire par Pierre Joseph Célestin François (1800), musée Lorrain, Nancy. (French)
Fonctions
Membre du sénat conservateur
-
Président du Corps législatif
5 -
Membre du Conseil des Cinq-Cents
-
Président de la Convention nationale
15 -
Président de l'Assemblée constituante
18 -
Évêque constitutionnel
-
Titre de noblesse
Comte
Biographie
Naissance
Décès
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ParisVoir et modifier les données sur Wikidata
Sépulture
Panthéon (depuis le )Voir et modifier les données sur Wikidata
Nom de naissance
Henri Jean-Baptiste GrégoireVoir et modifier les données sur Wikidata
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signature d'Abbé Grégoire
Signature
Vue de la sépulture.

Henri Jean-Baptiste Grégoire, dit l'abbé Grégoire, né le à Vého et mort le [2] à Paris, est un prêtre catholique, curé rouge, évêque constitutionnel et homme politique français, ainsi que l'une des principales figures de la Révolution française[3].

Rallié au tiers état, à l'Assemblée constituante, il réclame l'abolition totale des privilèges et de l'esclavage et prône le suffrage universel masculin. Fondateur du Conservatoire national des arts et métiers et du Bureau des longitudes[4], il participe à la création de l'Institut de France, dont il devient membre.

Biographie[modifier | modifier le code]

Enfance et formation[modifier | modifier le code]

Henri Grégoire est né le à Vého. Il naît Français, puisque sa paroisse faisait partie de la province des Trois-Évêchés, et non du duché de Lorraine[5].

La plaque commémorative de la maison natale disparue à Vého.

Son père, Bastien Grégoire[6], était un tailleur d'habits respecté, ayant eu un temps un office d'échevin, et sa mère Marguerite Thiébaut, est une femme unanimement décrite comme d'une grande piété et ayant un souci constant des choses de la religion en cette époque marquée par le caractère rural du bas clergé qui restait alors un moyen d'ascension sociale[7]. Henri Grégoire n'était pas exactement fils unique comme il le dira toute sa vie, mais eut deux frères puînés morts en très bas âge : Jean à l'approche de sa première année (20 janvier 1754- 18 janvier 1755) et un autre (1756) décédé juste après son baptême[8].

Il commence ses études avec le curé de son village qui remarque ses dispositions intellectuelles dès l'âge de cinq ans. Lorsque celui-ci n'a plus rien à lui apprendre, il rejoint l'abbé Cherrier dans le village voisin d'Emberménil, paroisse dont dépend Vého. Il a alors huit ans. Il étudie, en compagnie de fils de hauts fonctionnaires au service du duc de Lorraine Stanislas Leszczyński, sur des livres de Jean Racine, de Virgile, mais aussi à partir de la Grammaire générale de Port-Royal[9].

Grégoire est ensuite orienté par l'abbé Cherrier pour suivre des études au collège jésuite de Nancy de 1763 à 1768. Il s'y lie avec un de ses professeurs, M. de Solignac, ancien secrétaire de Stanislas Leszczyński, qui semble avoir eu une influence intellectuelle importante sur son élève, lui faisant découvrir les idées des Lumières et lui ouvrant les portes des milieux intellectuels lorrains. Grégoire conserva un excellent souvenir de ses études chez les jésuites, même s'il avait des reproches à leur faire :

« J'étudiai chez les Jésuites de Nancy où je ne recueillis que de bons exemples et d'utiles instructions. […] Je conserverai jusqu'au tombeau un respectueux attachement envers mes professeurs, quoique je n'aime pas l'esprit de la défunte société dont la renaissance présagerait peut-être à l'Europe de nouveaux malheurs[10]. »

Après le collège des Jésuites, il s'oriente vers l'université de Pont-à-Mousson. Lorsque la Compagnie de Jésus est bannie de France en 1763, l'enseignement est réorganisé par le diocèse et Grégoire rejoint la toute nouvelle université de Nancy, où il a comme professeur Antoine-Adrien Lamourette, futur évêque constitutionnel de Lyon. De 1769 à 1771 il y étudie la philosophie et la théologie, pour faire suite aux humanités et à la rhétorique qu'il avait étudiées auparavant. Parallèlement, il suit des cours au séminaire de Metz tenu par les lazaristes[11].

Alors qu'il a passé une année comme régent de collège hors du séminaire, Grégoire commence à se lancer dans le monde. Il consacre notamment une grande partie de son temps à la poésie. Son premier succès public est le prix de l'Académie de Nancy, décerné en 1773 pour son Éloge de la poésie (il a alors 23 ans). Voyageant constamment entre Nancy et Metz, il doit à l'automne de 1774, rentrer au séminaire de Metz, comme il était prescrit, pour la préparation à son ordination sacerdotale : il est finalement ordonné prêtre le [12]. On lui confie la paroisse d'Emberménil[6].

Durant ses années de formation, Henri Grégoire est passé par une phase de doute sur sa foi et sa vocation religieuse. S'il rend hommage au milieu profondément croyant de son enfance, il n'a pas caché dans ses Mémoires avoir goûté aux philosophes des Lumières et être revenu à la foi après d'intenses réflexions : « Après avoir été dévoré de doutes par la lecture des ouvrages prétendus philosophiques, j'ai ramené tout à l'examen et je suis catholique non parce que mes pères le furent, mais parce que la raison aidée de la grâce divine m'a conduit à la révélation[13]. »

Portrait d'Henri Grégoire[modifier | modifier le code]

L'Abbé Henri Grégoire, Jean-Baptiste Mauzaisse, musée Carnavalet, Paris.

Les sources concernant l'abbé Grégoire sont assez abondantes. Elles décrivent aussi bien l'homme que ses idées et permettent d'avoir une bonne idée de son allure physique. Grégoire a laissé le souvenir d'un homme de caractère fortement trempé et d'une certaine prestance.

Ses camarades d'enfance ont laissé de lui la description d'un enfant au « front large, élevé, au regard profond », décrivant « la fierté de sa démarche », mais aussi son penchant contemplatif[14].

Du Grégoire adulte, outre les portraits, on a beaucoup de descriptions, doublées des interprétations de ces descriptions. L'engouement pour la physiognomonie à la fin du XVIIIe siècle avait conduit Grégoire à demander à son ami le pasteur Jean-Frédéric Oberlin de dresser par écrit son portrait détaillé, en 1787 : « Le front, le nez : très heureux, très productif, très ingénieux ; le front : haut et renversé, avec ce petit enfoncement : un jugement mâle, beaucoup d'esprit, point ou guère d'entêtement, prêt à écouter son adversaire ; idées claires et désir d'en avoir de tout ; le nez : witzig… spirituel, plein de bonnes réparties et de saillies heureuses, mais bien impérieux : la bouche : talent admirable d'un beau parleur, fin, moqueur, excellent satirique… c'est une bouche qui ne reste en dette avec personne et paye argent comptant ; le menton : hardi, actif, entreprenant[15] ». Outre ce portrait amical (certainement flatteur), fait avant la Révolution et donc dans la jeunesse de Grégoire, on dispose d'un portrait minimal pour son passeport en 1820, lui attribuant une taille de 1,77 mètre[16], des cheveux châtains et les yeux bruns, mais également du témoignage d'une lady anglaise, qui fréquente Henri Grégoire sous la Restauration, donc dans ses vieux jours : « Dans son air, dans ses manières, jusque dans ses expressions une sorte d'originalité, un je ne sais quoi qui sortait de la ligne d'un caractère ordinaire. […] On remarque peu de vieillesse dans l'évêque de Blois, quoiqu'il approche de 70 ans. Ses manières vives et animées, son esprit actif et vigoureux, son extérieur intéressant et portant un grand caractère, tout en lui semble défier les ravages du temps et être inébranlable aux chocs de l'adversité[17]. » « Un grand caractère » : de son vivant déjà, mais également dans l'historiographie, Grégoire est vu comme ayant un caractère très affirmé. Ses amis mêmes l'ont reconnu, comme Hippolyte Carnot qui a noté la ténacité, mais aussi la vive irritabilité de Grégoire[18]. Oberlin nota que « l'acquisition de la profonde et cordiale humilité évangélique vous fera un peu de peine », façon aimable de signaler la dualité que Charles-Augustin Sainte-Beuve a exprimé plus clairement : « l'homme de bien, homme de colère, et souvent si loin du pardon[19]. »

Le caractère vif et parfois emporté de Grégoire a donc été souligné, mais on a mis en valeur également son ouverture d'esprit : « Nous le verrons faire preuve d'un certain éclectisme », dit de lui Augustin Gazier[20], et sa carrière a été marquée par une extrême diversité.

Le curé de campagne « éclairé »[modifier | modifier le code]

Après son ordination et comme la majorité des jeunes prêtres à l'époque, Henri Grégoire devient vicaire de paroisse, d'abord à Château-Salins puis à Marimont-lès-Bénestroff. Ce n'est qu'en 1782 que l'abbé Cherrier, son ancien professeur à Emberménil, le désigne pour prendre la charge de ses deux paroisses d'Emberménil et de Vaucourt[21].

L'abbé Grégoire est alors très préoccupé par l'éducation de ses paroissiens. Selon lui, le curé est la pierre d'angle de l'Église mais aussi de toute la société. Il est le directeur spirituel et le guide temporel de ses paroissiens[22]. Il souhaite combattre un certain nombre de leurs préjugés, notamment en matière d'agronomie. Il aide les agriculteurs à rationaliser leur production et à l'augmenter. Il lutte également contre les almanachs, qui selon lui pérennisent de fausses méthodes de culture :

« Pour huit sols, chaque paysan se nantit de cette collection chiromantique, astrologique, dictée par le mauvais goût et le délire. Le débit, à la vérité, en était moindre depuis quelques années, parce que, grâce au clergé du second ordre, des idées plus saines de toutes espèces, pénètrent jusque dans les hameaux[23]. »

L'éducation morale et hygiénique de ses ouailles était également importante pour lui. Il avait dans sa cure une bibliothèque mise à la disposition des habitants du village, et qui contenait 78 ouvrages pratiques qu'il leur laissa à la fin de sa charge[24] :

« J'avais une bibliothèque uniquement destinée aux habitants des campagnes ; elle se composait de livres ascétiques bien choisis et d'ouvrages relatifs à l'agriculture, à l'hygiène et aux arts mécaniques[25]. »

Le village d'Emberménil comptait alors seulement 340 communiants, ce qui permet à Grégoire d'avoir des activités annexes à sa charge pastorale. Il était connu localement comme un bon prédicateur et était souvent invité à prêcher dans les paroisses voisines. Son désir de faire sortir ses paroissiens de ce qu'il appelle l'« obscurantisme » l'a amené à aller chercher ailleurs des exemples de bons pasteurs, y compris lorsque ceux-ci étaient protestants. C'est ainsi qu'il rencontre le pasteur Jean-Frédéric Oberlin, considéré comme un modèle, mais qui habitait assez loin d'Emberménil. Oberlin vient visiter Grégoire en 1785, et celui-ci se rend chez son ami protestant au Ban de la Roche en 1787 pour voir sur place les résultats de la méthode d'éducation des campagnes mise en place par Oberlin[26].

Vie intellectuelle et philanthropie[modifier | modifier le code]

Portrait de l'abbé Grégoire par Jacques-Louis David, musée des Beaux-Arts et d'Archéologie de Besançon, vers 1791-1792.

En dehors de sa paroisse, et dans la lignée de son Éloge de la poésie, Grégoire mène une vie intellectuelle active. Il parle l'anglais, l'italien et l'espagnol, et dans une moindre mesure l'allemand, ce qui lui permet d'être au courant des nouveautés intellectuelles[27].

Il s'intéresse notamment au fonctionnement démocratique de la Confédération suisse. Il se rend en Suisse où il rencontre Johann Kaspar Lavater et Johannes Gessner, qui l'aident également dans ses travaux d'agronomie.

Depuis 1776 il est membre de la Société philanthropique et charitable de Nancy. Cette appartenance a souvent fait dire de lui qu'il avait appartenu à la franc-maçonnerie. Il apparaît cependant qu'il n'a pas été membre d'une quelconque loge, même si les francs-maçons lui ont souvent rendu hommage et qu'une loge porte son nom[28]. L'amalgame viendrait des liens entre le philanthropisme allemand, mouvement d'origine piétiste, et la franc-maçonnerie politique française, volontiers gallicane et anti-vaticaniste.

Grégoire est également membre de la Société des philanthropes de Strasbourg, fondée par Jean de Turckheim vers 1776[29]. Ouverte à toutes les confessions, cette société a des membres à travers toute l’Europe, dont de nombreuses autorités maçonniques allemandes, françaises et suédoises. Elle s’inspire du piétisme allemand et du philanthropisme développé notamment par Basedow. Outre la pratique de la charité, on s’y intéresse à l’agronomie, à l’économie, à la géographie, à la pédagogie et on y prône la tolérance[30]. En 1778, cette société lance un concours sur l’amélioration du sort des juifs, pour lequel Grégoire rédige un mémoire, qui sert de base pour celui qui remporte le prix du concours lancé par l'Académie Royale de Metz quelques années plus tard ; un exemplaire de ce mémoire est conservé au Musée Lorrain de Nancy. Faute d’argent, le prix ne fut jamais versé, mais le curé d’Emberménil dit plus tard avoir remporté ce prix. L’intérêt de Grégoire pour la question juive pourrait trouver son origine dans un philanthropisme d’inspiration piétiste[29] mais aussi du fait de l'importance de la communauté juive en Lorraine — et notamment dans le Saulnois où il avait exercé.

Quoi qu'il en soit, cet intérêt pour la philanthropie lui a permis de rencontrer de nombreuses personnalités, notamment protestantes. Ses activités ont été principalement tournées vers le perfectionnement de l'agriculture et l'instruction des pauvres. Il revient sur ce thème lors du concours de l'Académie de Metz en 1787, pour lequel il reprend son premier mémoire en le remaniant. C'est son Essai sur la régénération physique, morale et politique des juifs. Il partage le prix avec deux autres candidats, un juif d'origine polonaise, Zalkind Hourwitz, et l'avocat nancéien protestant Thiéry.

Dans cet essai, Grégoire affirme qu'il tient une partie de sa documentation de ses relations dans le milieu des érudits juifs, et notamment d'Isaac Berr Bing et Simon de Gueldres, deux rabbins qui le conseillent et lui font connaître la presse juive éclairée de Berlin[31]. Il fustige l'attitude des gouvernements européens, qu'il accuse de cruauté et d'injustice envers les Israélites. Il considère que la discrimination qui frappe les juifs est contraire à l'utilité sociale. Il plaide également pour une « tolérance » religieuse, qui se comprend non comme un relativisme religieux, mais comme une humanité dans les rapports avec les juifs, à l'image du discours des Évangiles. Si pour lui le peuple juif est un « peuple témoin » dont la dispersion a été un événement fondamental de l'histoire humaine, conformément à la doctrine augustinienne, son but est la conversion des juifs. L'essai est un succès, et il est traduit dès l'année suivante en Angleterre.

Dans le même esprit, il a déjà prononcé un sermon dans l'église Saint-Jacques de Lunéville en 1785, à l'occasion de l'inauguration de la synagogue de la ville. Il y a développé le thème de la conversion des juifs dans une vision figuriste qui tendait à le rapprocher dès cette époque du mode de pensée janséniste[32]. Le texte de ce sermon a été perdu, mais Grégoire en parle dans plusieurs courriers et dans son Histoire des sectes religieuses en 1810.

Le prêtre citoyen et richériste[modifier | modifier le code]

Extrait du tableau du Serment du Jeu de Paume de David, représentant dom Gerle, l'abbé Grégoire et le pasteur Jean-Paul Rabaut de Saint-Étienne. Il allégorise la réconciliation des religieux lors de la Révolution française.

Les prémices de la Révolution française se font sentir avec acuité dans le clergé lorrain. En 1787, une assemblée provinciale réunissant le clergé et contrôlée entièrement par l'évêque cristallise le mécontentement des curés. L'un d'eux, Guilbert, curé de la paroisse Saint-Sébastien de Nancy, appelle ses confrères à former un syndicat de curés qui se bat pour que les prêtres aient de meilleurs revenus au détriment des évêques et des chanoines qui concentrent les richesses du clergé[33]. Il est secondé dans sa tâche par Grégoire. Ils participent à la fin de l'année 1788 à une réunion avec le tiers état à l'hôtel de ville de Nancy, où est prise la décision de dépêcher deux députés au roi pour lui demander la confirmation de la tenue des États et leur mode d'organisation. En vue de cette démarche, ils font signer une pétition aux curés, qui recueille près de 400 signatures[34].

L'action des curés lorrains a plusieurs buts : avoir des députés aux États provinciaux et généraux, mais aussi obtenir des avancées dans le mode d'organisation de ces États. Ils demandent notamment, en totale adéquation avec le tiers état, que le vote soit fait par tête et non par ordre aux États généraux. Ils renoncent également à tout privilège fiscal, solidairement avec la noblesse.

Dans cette organisation syndicale, Grégoire a le rôle de « commissaire du clergé », qu'il partage avec onze autres confrères. Il diffuse le procès-verbal de la réunion du qui a fixé les buts du clergé auprès des curés et des vicaires lorrains, en élargissant le débat : il demande à ses confrères « des observations et des mémoires sur tous les objets à traiter dans ces États », sortant clairement des simples doléances du bas-clergé. Il acquiert à cette occasion une expérience parlementaire et développe ses talents d'orateur[35].

Le mouvement des curés lorrains s'enlise ensuite dans des querelles de personnes, mais l'abbé Grégoire s'en tient prudemment éloigné, ce qui lui permet d'être élu député du clergé aux États généraux de 1789.

Il part donc pour Versailles le , accompagnant son évêque Anne-Louis de la Fare. Son mandat va bien plus loin qu'une simple représentation de son ordre, il considère qu'il a un « ministère sacré » à remplir.

En ce sens il s'inscrit parfaitement dans cette « insurrection des curés » (selon l'expression du temps) qui agite la France pré-révolutionnaire. Mais il la pousse plus loin qu'un simple mécontentement et, à l'instar de ses confrères lorrains dont la réflexion allait plus loin que dans les autres provinces, elle lui donne une « expression doctrinaire »[36]. René Taveneaux, comme avant lui Edmond Préclin[37], y voit une mise en pratique des idées richéristes et d'une démocratie inspirée par Pasquier Quesnel.

En effet, les curés remettent en cause l'ordre traditionnel à l'intérieur de l'Église, fondé sur la hiérarchie. Ils appliquent un « janséno-richérisme »[38], qui souligne le rôle spirituel fondamental des curés et leur institution divine, tout en proclamant par conséquent des revendications politiques et sociales novatrices.

Dans un contexte lorrain marqué pendant toute la seconde moitié du XVIIIe siècle par une lutte entre, d'une part, l'évêque et les curés, et, d'autre part, le clergé régulier et le clergé séculier, les idées quesnelliennes sur l'importance des curés comme conseils de leur évêque ont fait florès. Les mauvaises conditions économiques de la décennie pré-révolutionnaire touchent de plein fouet les curés des paroisses modestes et accentuent une aigreur qui se fait plus grande encore quand la réaction nobiliaire ferme l'accès aux évêchés et même aux chapitres cathédraux (celui de Metz est anobli en 1780)[39].

Telle est l'analyse d'Edmond Préclin et de René Taveneaux, qui expliquent la colère des curés par une individualisation du jansénisme et une rencontre profonde avec le richérisme, formant un corps de pensée politique et moins religieux. Cette analyse a été cependant combattue par l'historien américain William H. Williams : il considère que cette tendance au corporatisme, doublée d'une nostalgie de l'Église primitive, n'est pas véritablement janséniste mais plutôt une exaltation de l'utilité sociale du curé. Il nomme l'ensemble « parochisme », en ce sens que pour les curés de l'époque pré-révolutionnaire, la paroisse est l'unité de base de la vie religieuse, fer de lance de la lutte contre des Lumières anticléricales. Il pense que, si jansénisme il y a, celui-ci est profondément religieux et verse plutôt vers le conservatisme anti-révolutionnaire[40].

Dale Van Kley, dans sa somme sur Les Origines religieuses de la Révolution française, reprend cependant l'analyse de Taveneaux en soulignant le profond lien entre théologie et politique dans la jansénisation des curés français à la fin du XVIIIe siècle. Il montre comment le jansénisme de cette époque, nourri de gallicanisme, de richérisme et de « patriotisme » (au sens de l'époque) mène à la fois vers un engagement révolutionnaire, comme pour Grégoire, et parfois à l'engagement inverse (c'est le cas d'Henri Jabineau)[41].

L'intégration d'Henri Grégoire dans le personnel révolutionnaire dès le début des événements n'est donc pas un hasard. Il part à Versailles soutenu par ses confrères et nourri par des années de réflexion théologico-politique. Il retrouve également à Versailles un certain nombre de confrères imprégnés des mêmes idées.

Député à la Constituante[modifier | modifier le code]

M. l'abbé Grégoire, curé d'Emberménil, député de Nancy à l'Assemblée nationale.
Estampe, BNF, département des estampes et de la photographie, vers 1790-1792.

Élu député du Premier Ordre (le Clergé qui avait 291 élus) en 1789 par le clergé du bailliage de Nancy aux États généraux, Henri Grégoire se fait rapidement connaître en s'efforçant, dès les premières sessions de l’Assemblée, d’entraîner dans le camp des réformistes ses collègues ecclésiastiques et de les amener à s'unir avec le tiers état.

À l'Assemblée constituante, l'abbé Grégoire réclame l'abolition totale des privilèges, propose le premier la motion formelle d'abolir le droit d’aînesse, et presque seul avec Robespierre combat le cens du marc d'argent, exigeant l'instauration du suffrage universel masculin[42].

Nommé l’un des secrétaires de l'Assemblée, il est l'un des premiers membres du clergé à rejoindre le tiers état, et se joint constamment à la partie la plus démocratique de ce corps. Il préside la session qui dure 62 heures pendant que le peuple prend la Bastille en 1789, et tient à cette occasion un discours véhément contre les ennemis de la Nation. Il propose que la Déclaration des droits de l'homme soit accompagnée de celle des Devoirs[43].

Il contribue à la rédaction de la Constitution civile du clergé et parvient, par son exemple et par ses écrits, à entraîner un grand nombre d’ecclésiastiques hésitants. Il est ainsi considéré comme le chef de l'Église constitutionnelle de France. Il prête serment, devenant ainsi un prêtre jureur ou assermenté. Il est resté toute sa vie fidèle à son serment, se refusant même à le renier sur son lit de mort en . Jusqu'à la fin de ses jours également il a œuvré à la création d'une église constitutionnelle gallicane. Il plaide vigoureusement la cause des juifs et multiplie les écrits favorables aux Noirs[42]. Lui qui était fils unique se fait curieusement accuser en 1790 par des membres du club Massiac d'agir pour les métis parce qu'il serait le beau-frère d'une femme de couleur. Cette erreur s'explique peut-être par une confusion avec un collègue homonyme, également jureur, l'abbé Louis Chrysostome Grégoire, vicaire de Villers-Cotterêts, qu'avait connu dans son enfance Alexandre Dumas père[44]. Henri Grégoire contribue au vote le aboutissant à la première abolition de l'esclavage qui sera rétabli par Napoléon Bonaparte à la suite de la loi du 20 mai 1802, aboli partiellement par un décret d'abrogation de la traite des noirs lors des Cent-Jours le 29 mars 1815, puis complètement par le décret du 27 avril 1848 de Victor Schœlcher. Il est un des principaux artisans de la reconnaissance des droits civiques et politiques accordés aux juifs (décret du ). Pendant la période de l’Assemblée législative, dont il ne pouvait faire partie puisque les membres de l'Assemblée constituante avaient été déclarés inéligibles, il donne tous ses soins à son diocèse de Blois. En effet, premier prêtre à avoir prêté serment à la Constitution civile du clergé, il est élu évêque constitutionnel à la fois par deux des départements nouvellement créés : la Sarthe et le Loir-et-Cher (1791). Il opte pour ce dernier et est consacré évêque, le , par Talleyrand, Gobel et Miroudot. Il administre ce diocèse pendant dix ans avec un zèle exemplaire. Après la fuite de Louis XVI et son arrestation à Varennes en Argonne, dans le débat sur la question de l’inviolabilité de la personne du roi qui s'ensuit, Grégoire se prononce vivement contre le monarque, et demande qu’il soit jugé par une Convention. En mars 1792 à la différence de beaucoup de jacobins dont Robespierre, il prend la défense du maire d'Étampes, Simonneau, tué par des manifestants pour avoir voulu imposer la loi martiale en réaction à une émeute populaire qui réclamait la taxation des denrées. Le discours est à deux facettes. Grégoire s'exprime au nom de la loi sans approuver la répression la liberté illimitée du commerce votée en 1789 par l'assemblée constituante et le sacro-saint principe de la propriété[45].

Anti-esclavagiste et émancipateur[modifier | modifier le code]

Frontispice du livre De la littérature des nègres (1808), de Henri Grégoire, où il mit en lumière la littérature des intellectuels des Amériques d'origine africaine.

En , en relation avec la publication de son premier mémoire sur la question des hommes de couleur, il adhère à la Société des amis des Noirs de Brissot de Warville qui militait pour l'égalité des droits des blancs et des hommes de couleur libres (des mulâtres propriétaires d'esclaves pour la plupart), l'abrogation immédiate de la traite des Noirs et la suppression progressive de l’esclavage dans les Antilles. Il demande aussi que les propos et actes de discriminations racistes à l'encontre des métis soient sanctionnés pénalement :

« Défense de reprocher aux sang-mêlés leur origine sous peine d'être poursuivi pour injures graves[46] »

Une telle phrase il l'inscrit la même année contre l'antisémitisme dans une "motion en faveur des juifs"[47]". L'abbé Grégoire se fait ainsi l'apôtre avec près de deux siècles d'avance de la loi Pleven du 1er juillet 1972, sanctionnant l'incitation à la haine raciale. La publication de deux autres mémoires s'ensuit en et : le racisme et l'antisémitisme ne devaient donc pas être considérés comme des opinions mais comme des délits punis par la loi. Il prononce également un discours longtemps inédit au club des Jacobins le , contre la prochaine révocation par le comité des colonies de l'assemblée constituante — dominé par Barnave — des droits des mulâtres apparemment acquis le [48]. Mais comme il le craint, ces droits sont abrogés par l'assemblée constituante le . Ils ne seront rétablis que par l'assemblée législative en .

Le à la Convention, il soutient une délégation sans-culotte, dirigée par Pierre Gaspard Chaumette, qui accompagne une vieille femme de couleur dans le but de faire abolir l'esclavage. Son intervention est appuyée par des Montagnards tels que Robespierre et Jeanbon Saint-André[49]. À nouveau soutenu par Jeanbon Saint-André (sous la présidence de Danton), il demande et obtient le 27 juillet 1793 (jour où Robespierre entre au comité de salut public) l'abrogation des primes accordées par la monarchie aux armateurs trafiquants d'esclaves depuis 1784.

À l'opposé de ce qu'il écrit en 1807 dans ses Mémoires quand il affirma avoir jugé — en tant qu'ancien membre de la Société des Amis des Noirs — comme une catastrophe ce décret d'abolition immédiate, les 4 et il participe aux débats sur sa promulgation, en se faisant le porte-voix à la Convention avec René Levasseur, Georges Danton et Jean-François Delacroix de ses partisans les plus radicaux ; au côté également de certains déchristianisateurs de base, comme le journal, Le Sans-Culotte Observateur, qui l'avait attaqué en . Il saisit l'occasion de la préparation de son rapport sur l'anéantissement des patois pour demander le 16 prairial an II- l'instruction des anciens esclaves et leur maîtrise parfaite de la langue française :

« Les nègres de nos colonies dont vous avez fait des hommes, ont une espèce d'idiome pauvre comme celui des Hottentots, comme la langue franque qui dans tous les verbes ne connaît guère que l'infinitif[50] »

Sous le Directoire, le 7 germinal an IV- il salue le décret du 16 pluviôse an II comme une victoire de la Raison :

« Le doute méthodique en déblayant les idées reçues a émoussé le glaive de l'intolérance, éteint les bûchers de l'inquisition et affranchi les nègres[51] »

La restauration de l'esclavage, devenue officielle avec la loi du 20 mai 1802 ne l'empêche pas de continuer à militer pour son abolition, comme en témoignent les nombreux ouvrages qu'il consacre à ce sujet. Ainsi, en 1808, l’abbé Grégoire publie l’un de ses textes les plus importants, De la littérature des nègres, manifeste contre le rétablissement de l’esclavage et de la traite négrière, mais aussi gage de la fidélité aux combats abolitionnistes menés au sein des Sociétés des Amis des Noirs. Le fondement philosophique de la position de Grégoire est l’unité du genre humain, qui lui permet de concilier la proclamation révolutionnaire des droits de l’homme et le message évangélique. L’ouvrage reçoit un accueil discret, mais provoque des réactions indignées du parti colonial qui le présente comme un manifeste du nigrophilisme, un néologisme alors très péjoratif. Le livre est dédié « à tous les hommes courageux qui ont plaidé la cause des malheureux noirs et sang-mêlé, soit par leurs ouvrages, soit par leurs discours dans les assemblées politiques, pour l’abolition de la traite, le soulagement et la liberté des esclaves[52]». L'ouvrage connaît un large succès d’estime à l’étranger. Il est traduit d’abord en allemand, puis en anglais.

Puis il lance un appel au congrès de Vienne (1815) : De la traite et de l’esclavage des Noirs. À l'approche de la mesure, il édite une apologie de Las Casas abordant indirectement le problème : blanchir l'évêque du Chiapas de l'accusation d'avoir défendu les droits des Indiens en plaidant la mise en esclavage des Noirs. Sous la Restauration, cette notice fait débat chez ses co-religionnaires anti-esclavagistes[53].

Dans un virulent pamphlet publié en 1822 sous le titre Des peines infamantes à infliger aux négriers, il lance sa fameuse apostrophe[54]

« J’appelle négrier, non seulement le capitaine du navire qui vole, achète, enchaîne, encaque et vend des Noirs, ou sang-mêlés, qui même les jette à la mer pour faire disparaître le corps du délit, mais encore tout individu qui, par une coopération directe ou indirecte, est complice de ces crimes. Ainsi, la dénomination de négriers comprend les armateurs, affréteurs, actionnaires, commanditaires, assureurs, colons-planteurs, gérants, capitaines, contre-maîtres, et jusqu’au dernier des matelots, participant à ce trafic honteux. »

Il faut cependant relever que contrairement à ce qu'il a pu penser en 1793 et écrire dans ses Mémoires en 1808 et à ce que la plupart des historiens ont dit, le décret du 27 juillet 1793 relatif à la suppression des primes négrières, relevait seulement d'une confirmation d'un premier décret promulgué l'année précédente. C'était alors l'aboutissement des combats du député-journaliste Condorcet, du maire de Paris, Jérôme Pétion, tout à la fois jacobins, brissotins et anciens membres de la Société des Amis des Noirs. Ce décret avait été voté le 11 août 1792 par l'assemblée législative sans la participation de l'abbé Grégoire[55].

Une place porte le nom de l'abbé Grégoire à Fort-de-France en Martinique, inaugurée le par son maire Aimé Césaire.

Député à la Convention[modifier | modifier le code]

Le département de Loir-et-Cher l’élit député à la Convention nationale. Dès la première séance, le , fidèle à ses prises de position antérieures, il monte à la tribune pour défendre avec vigueur la motion sur l’abolition de la royauté proposée par Collot d’Herbois, et contribue à son adoption. C'est dans ce discours que l'on a retrouvé cette phrase mémorable : « Les rois sont dans l'ordre moral ce que les monstres sont dans l'ordre naturel ».

Élu le 17 octobre, il refuse de siéger au comité de sûreté générale. Élu président de la Convention, entre le 15 et le 29 novembre 1792, l'abbé Grégoire la préside en tenue épiscopale. Plus tard il ne participe pas au vote sur la mort de Louis XVI : il est alors en mission à l'occasion de la réunion de la Savoie à la France. Trois collègues l'accompagnent : Marie-Jean Hérault de Séchelles, Philibert Simond et Grégoire Jagot. À la fin février 1793 ils se séparent par groupe de deux : Hérault et Simond restent dans le Mont-Blanc tandis que Grégoire et Jagot prennent le chemin des Alpes-Maritimes.

La mort du roi[modifier | modifier le code]

Après la Révolution, jusqu'à sa mort il se défend de l'accusation de régicide portée par des royalistes ou des épiscopaux au second concile de Paris de 1801 (peut-être même au premier de 1797). Ses dénégations ont été validées sur parole par de nombreux historiens au nom de sa religion ou de sa philosophie abolitionniste qui lui interdiraient de verser le sang. Quoi qu'on puisse penser en bien ou en mal des votes de qui aboutirent à l'exécution du roi, ses multiples positions s'inscrivent en faux contre cette légende.

Il se prononce une première fois avant son départ en Savoie le . Certes, il s'exprime en faveur de l'abolition de la peine de mort (mais pas du pardon chrétien, du fait même de sa volonté de juger et de punir Louis XVI). Mais loin de demander que Louis XVI bénéficie le premier d'une abolition, dans le cadre d'une peinture au vitriol de la royauté, il entend a priori mettre le roi à égalité avec tous les autres repris de justice et se demande même s'il ne faut pas faire une exception :

« Et moi aussi je réprouve la peine de mort ; je l'espère ce reste de barbarie disparaîtra de nos lois. Il suffit à la société que le coupable ne puisse plus nuire : assimilé en tout aux autres criminels, Louis partagera le bienfait de la loi si vous abrogez la peine de mort, vous le condamnerez alors à l'existence afin que l'horreur de ses forfaits l'assiège sans cesse et le poursuive dans le silence de la solitude… Mais le repentir est-il fait pour les rois ? »[56]

De nombreux conventionnels abolitionnistes (Robespierre, Saint-Just, Jeanbon Saint-André, Marat, Joseph Lequinio, Lepeletier de Saint-Fargeau) votèrent inconditionnellement pour la mort du roi, considérant que de toute façon en la peine de mort étant encore dans la loi, la république ne pouvait faire d'exception pour Louis XVI. Le problème se posa aussi pour Grégoire ce fameux . Selon ses allégations post-révolutionnaires (c'est-à-dire postérieures au 18 brumaire an VIII-9 novembre 1799), publiées pour la première fois en novembre 1801 dans Les Annales de la religion par son ami François Moîse, ses trois collègues missionnaires écrivent à Chambéry une lettre pour demander « la condamnation à mort de Louis Capet par la Convention nationale sans appel au peuple », mais il aurait fait retirer les mots « à mort ». La réalité est tout autre. Le au matin, un journal jacobin bi-quotidien, le Créole Patriote de Claude Milscent, publie avec un mot d'accompagnement de Jeanbon Saint-André, député montagnard du Lot, une note de Hérault de Séchelles, Grégoire, Simond et Jagot. Elle indique leur « vœu formel », censé dissiper l'ambiguïté des termes « pour la condamnation de Louis Capet sans appel au peuple » (et dénoncée à ce titre au club des jacobins) : « Pour la mort de Louis sans appel au peuple ». Un second document, autographe lui, daté du 16 février 1793 montre Jeanbon Saint-André écrire aux quatre commissaires pour les informer qu'en réaction à des insinuations négatives relatives à l'équivoque d'une lettre officielle ne comprenant pas la mention "à mort", il fait précisément publier dans le Créole Patriote leur note informant la Convention de leur vrai but pour la mort de Louis sans appel au peuple. Or dans ses Mémoires en 1808 tout en niant avoir voulu la mort du roi, Grégoire reconnaît l'existence d'une intervention en faveur des quatre députés missionnaires, effectuée par Jeanbon Saint-André au club des jacobins[57], en même temps qu'il se refuse « à émettre une opinion sur ses collègues régicides qui ont suivi la voix de leur conscience »[58]. D'après Eugène Welvert et Jean-Daniel Piquet l'abbé Grégoire n'ayant pas protesté dans ses Mémoires contre les interventions de Jeanbon Saint-André, il y a lieu de croire qu'elles correspondaient à ses opinions du moment. Le il reproche aux « législateurs » d'avoir « royalisé » ces contrées : « Par la longueur de vos discussions sur le compte d'un tyran qu'il fallait se hâter d'envoyer à l'échafaud » (soit l'appel au peuple, l'amendement Mailhe, le sursis)[59]. Il regrette donc, comme Jeanbon Saint-André l'avait dit le 30 novembre 1792, que l'on n'ait pas été plus expéditif à l'égard de Louis XVI dont la vie et le procès même, à leurs yeux, mettaient en danger la république.

Bernard Plongeron conteste ces éléments, estimant que la note co-signée par Grégoire a été seulement insérée dans Le Créole Patriote, journal à ses yeux "très confidentiel", et qu'on ne saurait à ce titre promouvoir au rang de "sources" et de pièce à conviction. Le document autographe de Saint-André envoyé aux commissaires n'est pas commenté. Bernard Plongeron s'étonne par ailleurs qu'on puisse soupçonner Grégoire de s'être comporté comme une girouette entre novembre 1792 et janvier 1793 ; eu égard à l'intrépidité du personnage dans ses combats sous la Restauration et de ses démentis constants de l'accusation de régicide[60].

A partir des attaques dont Grégoire fait l'objet au club des Jacobins et du fait que son avis n’est pas pris en compte par la Convention, l'historienne américaine, Allyssa Goldstein Sepinwall jette à son tour, le doute sur l'authenticité de la signature de Grégoire dans la note publiée par le Créole Patriote. Ses trois collègues auraient pu signer la note à son insu en son nom après qu'il les ait forcés à refaire la lettre sans la mention "à mort". Mais Chez Grégoire, d'après elle, l'équivoque et la girouette n'en priment pas moins :

« On peut dire avec certitude que Grégoire s'essaya dans les deux voies. En 1792 il s'opposa à la peine de mort pour apaiser sa conscience religieuse, mais il demeura ambigu, à propos de ses véritables sentiments lorsque le verdict fut rendu, et il soutint l'exécution qui s'ensuivit afin de s'assurer de la punition du roi et de conserver son influence politique. L'ambiguïté présumée de la lettre (après tout il aurait pu choisir l'expression plus explicite de condamné à vie) dans le contexte de ses déclarations violemment antimonarchiques lui permit de garder de bonnes relations avec les patriotes de la Révolution sans toutefois avoir l'impression de violer ses croyances chrétiennes. Par conséquent lorsque Grégoire déclare n'avoir jamais changé d'opinion, il dissimule en réalité des choix stratégiques qu'il dut faire à des moments précis[61] ».

Cette auteure fait cependant l'impasse sur le mot d'accompagnement de Jeanbon Saint-André à la note parue dans le Créole Patriote du 28 janvier 1793-matin, sur la lettre de confirmation qu'il a envoyée aux commissaires le 16 février 1793 et sur la mention de son nom par Grégoire comme leur défenseur au club des Jacobins, dans ses Mémoires.

D'après Louis Maggiolo, les termes assez violents de la lettre officielle contre « ce roi parjure » laissent difficilement croire à une interprétation clémente du mot condamnation, et toujours d'après lui ses discours ultérieurs « lui donnèrent durant la Terreur le bénéfice et la sécurité du régicide »[62].

L'historienne française Françoise Hildesheimer, qui n'entend pas « en tirer une conclusion décisive »[63] souligne le bien-fondé des remarques d'Allyssa Goldstein Sepinwall et de Louis Maggiollo et admet, sur la base de recherches érudites condamnées par les laudateurs de Grégoire, « quelques accommodements opportunistes » contraires à « la vertu morale » qu'ils célèbrent en lui[64]. Elle s'interroge également, à partir du cahier de correspondance d'Hérault de Séchelles sur la version de Grégoire quant à la mention « à mort » retirée d'un texte originel rédigé et signé par ses trois collègues[65]. Françoise Hildesheimer relève que l'original du texte lu à la Convention le 19 janvier s'y trouve « identique et unique, sans rature aucune ni autre jet contenant l'expression condamnation à mort de Louis Capet »[66]. Elle pose alors la question :

« Grégoire aurait-il réécrit l'histoire et se serait-il inventé une attitude vertueuse ? »[67]

Elle relève que certains historiens, tels que Bernard Plongeron, « à la réaction indignée et méprisante »… Rita Hermon-Belot et quelques autres, qui « avaient largement ignoré les documents exhumés par Eugène Welvert, contestent ces pièces »[68]. A leurs yeux ils alimentent une « légende noire » mettant le personnage en contradiction avec ses principes religieux. Mais ces historiens, relève-t-elle, ne discutent pas de la « légende dorée » qu'ils avaient au contraire créée ou validée, erreurs à l'appui, lors du bicentenaire de la Révolution. Ainsi, en se basant sur l'article de François Moise, Bernard Plongeron, qu'elle considère comme « l'historien autorisé », a invoqué en 1989, au côté de la lettre collective du 13 janvier l'existence d'une missive personnelle de Grégoire où il indiquerait que « s'il reconnaissait à la Convention le droit de juger Louis XVI, sa religion lui défendait de répandre le sang des hommes »[69]. Or F. Hildesheimer après vérification a relevé que cette lettre n'a, au contraire, pas été signalée par l'article de Moise[70], qu'elle est restée « introuvable », alors même qu'elle « l'aurait lavé de tout soupçon »[71].

Seul élément authentique apparemment à décharge pour Grégoire dans ce dossier, invoqué par Grégoire et ses défenseurs, François Moise en 1801, puis Pierre Fauchon et Georges Hourdin en 1989, la réaction de l'abbé Claude Fauchet, député girondin du Calvados, publiée dans son périodique le Journal des Amis du 2 février 1793. Hostile à tout procès et à toute condamnation du roi, Fauchet s'abstient sur la culpabilité, vote pour l'appel au peuple, pour la détention durant la guerre, le bannissement à la paix, puis pour le sursis et considère que Grégoire n'a pas voulu la mort du roi à la lecture de la lettre officielle du 13 janvier 1793.

Selon Rita Hermon - Belot et la préfacière de son livre, Mona Ozouf, de tels commentaires témoignent assurément de l'opinion générale de la Convention Nationale à l'égard de la position de Grégoire sur le sujet, quelle qu'ait été celle-ci : tout le monde considérait qu'il s'opposa à la mort du roi en janvier 1793[72]. Françoise Hildesheimer infléchit cette interprétation :

« Selon lui (Fauchet) Grégoire a écrit avec les autres commissaires du Mont-Blanc, qu'il votait pour que Louis fut jugé sans appel par la Convention Nationale ; mais la nature de la peine à infliger n'est point marquée dans cette lettre[73]. Il reste que, si Fauchet a cru devoir faire cette mise au point, c'est que la lettre du quatuor était ambiguë[74]. »

De son côté en étudiant sa proximité en 1793 et 1794 avec les milieux jacobins et montagnards sur l'affaire du régicide et des questions coloniales Jean-Daniel Piquet relève que les allégations de Fauchet présentées comme assurées, débutent par « je pense que » et relèvent donc d'une interprétation personnelle dénuée de toute preuve documentaire ou même de témoignage oculaire[75]. Et l'intervention du montagnard jacobin Jeanbon Saint-André est là pour démontrer que les députés qui votent dans une écrasante majorité — à la différence de Fauchet — pour la culpabilité de Louis XVI, contre l'appel au peuple pour la mort et contre le sursis, sont désormais convaincus, comme le député du Lot, que Grégoire et ses trois collègues missionnaires s'étaient prononcés « pour la mort de Louis sans appel au peuple ». Jean-Daniel Piquet avait également relevé que Fauchet entend peut-être répondre à d'autres Brissotins, qui ont interprété la lettre apparemment ambiguë du 13 janvier comme un appel clair à la mort de l'accusé. Ainsi en a-t-il été de Antoine-Joseph Gorsas qui vota l'appel au peuple et le bannissement. Dans le numéro du 20 janvier 1793 de son journal, le courrier des quatre-vingt-quatre départements, Gorsas écrit à propos des quatre commissaires, « qu'ils sont convaincus de ses crimes, et qu'ils votent pour la condamnation à mort, sans appel au jugement du peuple. Cette lettre, signée Grégoire, Hérault, Jagot et Simon (sic), obtient le décret de mention honorable »[76].

À propos de l'épithète « régicide » ou « non régicide », basée sur le critère strict du vote parisien à la Convention, Jean-Daniel Piquet considère que « si Grégoire n'est pas de ceux qui ont contribué à faire périr le roi de par son son statut d'"absent pour commission", pour la même raison il n'est pas de ceux, minoritaires mais nombreux, qui tentèrent de le sauver »[77].

L'exaltation du tyrannicide[modifier | modifier le code]

En sous la Législative, à Blois dans son discours sur Simonneau, alors très remonté depuis contre la monarchie, il commence par dénoncer les rois comme « bourreaux du peuple », « fainéants titrés », « brigands couronnés », « fléaux de la terre », « tyrans »[78].

Sous la Convention dans le Mont-Blanc dès l'annonce en de la mort de Louis XVI, Grégoire s'inscrit dans le double concept religieux et antique du « tyrannicide ». Ainsi écrit-il dans une adresse aux habitants du Mont-Blanc :

« Grâce au Ciel, on ne jurera plus fidélité à un roi, puisque le fléau de la Monarchie a été anéanti ainsi que le tyran qui en était revêtu. Désormais les ecclésiastiques doivent jurer de maintenir la liberté, l’égalité ou de mourir en les défendant en y joignant la clause de veiller fidèlement sur les fidèles confiés à leurs soins[79]. »

Visiblement Grégoire exprime un soulagement religieux à l’annonce de l’échec cinglant de l’ultime tentative de sauvetage du roi : le sursis[80]. À l’instar de certains montagnards, il clame vis-à-vis de ses coreligionnaires « liberté, égalité ou la mort ». Certains analystes tels que Rita Hermon-Belot et Mona Ozouf ont distingué sa haine viscérale de la monarchie, ses appels au meurtre des rois étrangers, d'une aspiration à la clémence pour Louis XVI ou d'une hésitation sur le sujet[81]. Ce texte écrit juste après l’exécution de Louis XVI et publié dans les œuvres de Grégoire, fragilise le bien-fondé des doutes émis par certains quant à l'authenticité de la note publiée dans le Créole Patriote du -matin ou sur la falsification éventuelle de sa signature personnelle. Il a été par ailleurs relevé ultérieurement tout à la fois sa haine, en l'an II, de la tyrannie monarchique et son opinion clairement assumée en faveur des régicides historiques du et du  ; chacune des deux journées qui voient les exécutions de Louis XVI et de Charles Ier :

« Tout ce qui est royal ne doit figurer que dans les archives du crime. La destruction d’une bête féroce, la cessation d’une peste, la mort d’un roi, sont des moments d’allégresse pour l’histoire de l’humanité. Tandis que par des chansons triomphales nous célébrons l’époque où le tyran monta sur l’échafaud, l’Anglais avili porte le deuil anniversaire de Charles 1er, l’Anglais s’incline devant Tibère et Sejan»[82]. »

L'abbé Grégoire s'associe donc pleinement en 1794 aux célébrations nationales du premier anniversaire de la journée du  ; mais aussi par la négative du premier martyr de la Montagne, Lepeletier de Saint-Fargeau, assassiné le pour avoir voté la mort de Louis XVI. Il lui compare le tyrannicide Harmodius, qui malgré ses origines aristocratiques mourra en martyr pour avoir tué un tyran. D'après l'abbé Grégoire, Harmodius a exécuté « Pisistrate[83], le Capet d'Athènes qui avait à peu près l'âge et la scélératesse de celui que nous avons exterminé »[84].

Entre-temps, le , juste après l'expulsion des ténors de la Gironde, sur laquelle il ne se prononce cependant pas, il clame la nécessité de faire un « exemple terrible » en punissant « du supplice du tyran le chef de la force armée qui menaçait la Convention »[85].

Relevons quand même que si sa haine de la tyrannie est intransigeante, celle des monarques n'est pas aussi absolue. Au moment de quitter Blois pour Paris à l'été 1792, il prononce un sermon dans lequel il admet que deux rois de France sur les soixante-dix ayant régné méritaient considération[86]. Il s'agissait de saint Louis et de Charles V[87].

Le religieux au service de l'instruction publique[modifier | modifier le code]

Dès le , l'abbé Grégoire, membre de la Constituante, lance une importante enquête relative « aux patois et aux mœurs des gens de la campagne »[88]. Puis, à partir de 1793, pendant la Convention, au sein du Comité d'instruction publique où il se montre très actif, il lutte pour l'éradication de ces patois. L'universalisation de la langue française par l'anéantissement, non seulement des patois, mais des langues des communautés minoritaires (yiddish, créoles) est pour lui le meilleur moyen de répandre dans la masse les connaissances utiles, de lutter contre les superstitions et de « fondre tous les citoyens dans la masse nationale », de « créer un peuple ». En ce sens, le combat de Grégoire pour la généralisation (et l'enseignement) de la langue française est dans le droit fil de sa lutte pour l'émancipation des minorités[89]. En 1794 l'abbé Grégoire présente à la Convention son « Rapport sur la Nécessité et les Moyens d'anéantir les Patois et d'universaliser l'Usage de la Langue française », dit Rapport Grégoire, dans lequel il écrit :

« […] On peut uniformiser le langage d’une grande nation […]. Cette entreprise qui ne fut pleinement exécutée chez aucun peuple, est digne du peuple français, qui centralise toutes les branches de l’organisation sociale et qui doit être jaloux de consacrer au plus tôt, dans une République une et indivisible, l’usage unique et invariable de la langue de la liberté. »

Grégoire s'occupe de la réorganisation de l'instruction publique en étant un des membres les plus actifs du Comité de l'Instruction publique. Dans le cadre de ce comité, il entreprend une grande enquête sur les « patois » pour favoriser l'usage du français. Il contribue aussi à la création, en 1794, du Conservatoire national des arts et métiers pour « perfectionner l'industrie nationale », du Bureau des longitudes et de l'Institut de France.

Il participe également à la sauvegarde contre les pillages de certains lieux, comme la basilique de Saint-Denis, au motif qu'ils font partie de l'histoire de France. À ce titre, il invente le terme « vandalisme », en précisant : « J'ai créé le mot pour tuer la chose[90]. » Cet engagement préfigure la création du statut de monument historique, qui est effective à partir de 1840. Cependant, là non plus, il ne faut pas prendre à la lettre ses déclarations post-thermidoriennes, comme l'ont montré James Guillaume[91] puis Serge Bianchi[92]. D'après le premier, notamment, en l'an II, il agit en osmose avec le comité de salut public qu'il accuse par la suite d'avoir organisé le vandalisme : protection des monuments patrimoniaux, exigée par le comité et destruction de toutes les pièces royales ; sous réserve qu'elles ne symbolisent pas un acte régicide. Ainsi le 14 fructidor an II- (donc après la chute de Robespierre) il qualifie d'agents de l'Angleterre des vandales qui venaient de détruire une estampe de l'exécution de Charles Ier en 1649. Et de regretter l'absence d'estampes de ce type pour chacun des rois de France.

Malgré la Terreur, il ne cesse de siéger à la Convention en habit ecclésiastique et n'hésite pas à condamner vigoureusement la déchristianisation des années 1793 et 1794. Plusieurs fois, il échappe de peu à une arrestation. Il n'en continue pas moins de se promener dans les rues en tenue épiscopale et à célébrer tous les jours la messe chez lui. Sans doute est-il soutenu à la Convention montagnarde par Robespierre et par Danton qui prononcent chacun en l'an II, le 1er frimaire-21 novembre et le 6 frimaire-26 novembre, un discours en faveur de la liberté des cultes. Le 3 février 1793 Grégoire, Hérault de Séchelles, Simond et Jagot ont, sous le sceau du secret, écrit une lettre alarmiste à Danton dont ils connaissaient déjà l'esprit de tolérance religieuse et sa compétence missionnaire, pour l'informer de leur isolement et leur impopularité dans le département du Mont-Blanc[93]. Les facteurs d'opposition locale aux commissaires étaient alors nombreux : « opposition nobiliaire, cléricale, hostilité larvée des municipalités et des administrateurs provisoires, fidélité douteuse des Jacobins locaux, enfin et surtout hostilité générale des populations, chose terrible pour celui qui se croyait libérateur et se voit assimilé à un occupant »[94]. il y avait aussi espionnage « du Maire jusqu'au Mendiant », refus de «  ne rien nous communiquer »[95]. Quant au secret du document « il s'explique probablement par la crainte d'un renforcement de l'anticléricalisme girondin que réprouvaient Danton et Robespierre[96]. »

On n'oubliera pas non plus la convergence sur le régicide, Danton s'étant prononcé après son retour de mission pour la mort et contre le sursis puis fait repousser le jour du suffrage sur la peine une décision prise à la majorité des 2/3 des voix, proposée par le brissotin Lanjuinais[97]. Danton aurait même dit à la fin novembre 1792 : « Il ne faut pas juger le roi mais simplement le tuer[98] ».

Mais après la chute de Robespierre en juillet 1794, il acquiert l'hôtel particulier de Robespierre à la rue du Pot-de-Fer dite du Verger (actuelle rue Bonaparte) et maintient cette pratique. Plutôt en contradiction avec ses autojustifications ultérieures d'un homme qui n'aurait pas voulu verser le sang d'un homme, le 13 thermidor an II/31 juillet 1794 il se félicite auprès de ses administrés des journées des 9 et 10 thermidor, des exécutions des frères Robespierre, de Saint-Just, de Couthon et de Lebas[99]. Ce qui a fait dire à Françoise Hildesheimer : « Ni regret ni déploration du sang versé dans ce cas aussi »[100]. Ensuite, le , devant la Convention, Grégoire prononce sous les huées son Discours sur la liberté des cultes[101] où il demande la liberté pour les cultes et la réouverture des églises.

« Pendant de longues années, je fus calomnié pour avoir défendu les mulâtres et les nègres, pour avoir réclamé la tolérance en faveur des juifs, des protestants, des anabaptistes. J’ai décidé de poursuivre tous les oppresseurs, tous les intolérants ; or je ne connais pas d’êtres plus intolérants que ceux qui, après avoir applaudi aux déclarations d’athéisme faites à la tribune de la Convention nationale, ne pardonnent pas à un homme d’avoir les mêmes principes religieux que Pascal et Fénelon[102]. »

La réorganisation de l'Église constitutionnelle[modifier | modifier le code]

Fin 1794, il constitua avec Royer, Desbois et Saurine le groupe des « Évêques réunis à Paris » qui se donnait pour mission de régénérer l’Église de France gravement affaiblie par la campagne de déchristianisation et les démissions d’évêques et de prêtres. En 1795, il créa avec les évêques constitutionnels Saurine et Debertier, ainsi qu'avec des laïcs, la Société libre de philosophie chrétienne, qui avait pour but de reprendre les études théologiques arrêtées à cause de la Révolution, de lutter contre la déchristianisation et contre la théophilanthropie et le culte de la Raison et de l'Être suprême. L'organe de cette société, les Annales de la religion, est un journal gallican et virulent, supprimé par Bonaparte à la suite du Concordat.

Sous le Directoire, il s'efforça de réorganiser l'Église constitutionnelle. Il organise avec les évêques constitutionnels deux conciles nationaux, en 1797 et 1801, pour tenter de mettre sur pied une véritable Église gallicane.

Il tenta de s'opposer à la signature du Concordat de 1801. Contraint à la démission, avec les autres évêques constitutionnels, l'homme à la « tête de fer », comme le définissait l'historien Jules Michelet, fait toujours suivre son nom de la mention « évêque constitutionnel de Blois ».

En 1799, il publia un Projet de réunion de l'Église russe à l'Église latine. Il œuvre aussi à la réhabilitation de Port-Royal des Champs en publiant, en 1801 puis en 1809, Les Ruines de Port Royal des Champs, qui mettent en valeur les vertus des religieuses jansénistes et des Solitaires. Cet écrit contribue à la naissance du mythe de Port-Royal comme foyer intellectuel et comme foyer de résistance à l'absolutisme.

La constitution de l'an III le fit entrer au conseil des Cinq-Cents (député de l'Hérault) ; le coup d'État du 18 Brumaire le porta au Corps législatif comme député de Loir-et-Cher.

Présenté par le Corps législatif, le Tribunat et le Sénat conservateur, pour faire partie de ce dernier corps, ce ne fut qu'après une assez longue hésitation qu'il accepta ces hautes fonctions 4 nivôse an X (). Il fut nommé membre de la Légion d'honneur le 9 vendémiaire an XII () et commandant de l'Ordre le 25 prairial suivant. Il devint comte de l'Empire en 1808.

L’opposant aux régimes « aristocratiques »[modifier | modifier le code]

La résistance à la censure et au rétablissement de l'esclavage[modifier | modifier le code]

Il s'engagea contre le rétablissement de l'esclavage par Napoléon après son coup d'État de 1799, quand « la censure et la propagande officielle »[103] du nouveau régime « imposent une idéologie massivement inégalitaire »[103], à une opinion publique souvent hostile, selon les rapports de police, via de nombreux articles de presse, brochures et gros ouvrages souhaitant rejeter l'apport des Lumières, « ouvertement au profit de théories pseudoscientifiques visant à classer et hiérarchiser »[103] les « races » humaines, « tout en proclamant hautement la vocation » des « êtres supérieurs » à « civiliser » les autres hommes[103], selon les analyses détaillées des publications de l'époque réunies par l'historien Yves Benot dans un livre de 1992[104].Au même moment se manifestait la persistance de « pôles de résistance »[103],[104] à la censure, émanant d'anti-esclavagistes, pas seulement les plus connus, comme l'abbé Grégoire, mais également d'autres libéraux plus modérés incluant aussi Amaury Duval, Pierre-Louis Ginguené, Jean-Baptiste Say, Joseph-Marie de Gérando, Dominique Dufour de Pradt et Antoine Destutt de Tracy[103],[104].

Vers la fin de l'Empire[modifier | modifier le code]

Pendant l'Empire et sous la Restauration, il écrivit de nombreux ouvrages, notamment une Histoire des sectes en deux volumes (1810). Il faisait partie, au Sénat conservateur, des rares opposants irréductibles à Napoléon Ier. Il fut l'un des cinq sénateurs qui s'opposèrent à la proclamation de l'Empire. Il s'opposa de même à la création de la nouvelle noblesse d’Empire puis au divorce de Napoléon Ier et de Joséphine.

Le , Grégoire fut l’un des 64 sénateurs qui répondent à la convocation de Talleyrand pour proclamer la déchéance de Napoléon. Depuis le mois de janvier, il participe régulièrement à des réunions avec Lanjuinais, Garat et Lambrechts pour préparer un plan : ils envisagent la création d’un gouvernement provisoire et la réunion d’une assemblée constituante en cas de défaite de l'Empereur[105].

Restauration[modifier | modifier le code]

À la première Restauration, Grégoire voulait que le Sénat déclarât que la nation française choisît pour chef un membre de l'ancienne dynastie, et qu'elle se réservait de présenter une constitution libérale à l'acceptation et au serment du roi élu par lui. Sa proposition fut rejetée[106] et son auteur ne fut pas compris dans la liste des nouveaux pairs.

L'ordonnance d'épuration de l'Institut de France qui frappait Carnot, Monge et quelques autres, ne pouvait pas épargner Grégoire. Sa pension même d'ancien sénateur fut quelque temps suspendue, et il dut à ses livres de fournir à ses besoins.

Élections de 1819[modifier | modifier le code]

Il était retiré à Auteuil[Où ?], lorsqu'à l’occasion des élections partielles du , qui constituaient une victoire pour les libéraux (35 sièges remportés sur 55 à pourvoir), Henri Grégoire fut élu député de l’Isère. Sa candidature a été soutenue par le journal Le Censeur, et par le comité directeur du parti libéral. Il dut son élection au report des voix ultraroyalistes, contre Rogniat, le candidat soutenu par le ministère. Par cette manœuvre, les ultras montrèrent à la fois leur opposition au gouvernement, et leur rejet de la loi électorale[107].

Chateaubriand écrivit dans Le Conservateur : « Le mal est dans la loi qui couronne, non le candidat régicide, mais l’opinion de ce candidat, dans la loi qui peut créer ou trouver cinq cent douze électeurs décidés à envoyer à Louis XVIII le juge de Louis XVI »[108]. À l'autre bord, c'est bien « l'ancien juge de Louis XVI » déterminé dans les grandes occasions à verser le sang, que Stendhal vient soutenir à Grenoble quand il le qualifia de « plus honnête homme de France ». Car dans sa correspondance avec Adolphe Mareste, le il écrivit : « Le bon entre amis c'est d'être francs ; comme cela on se donne le plaisir de l'originalité. Donc à l'âge près, je voudrais être Grégoire. Je ne trouve rien de plus utile qu'un twenty one j(anvier).(sic) Sans cela on n'aurait peut-être (sic) la const(itut)ion. Mon seul défaut est de ne pas aimer the Blood. »[109],[110],[111]

Cette élection créa un choc, d’autant plus que Grégoire conservait une réputation, méritée ou non, de régicide. Fraçoise Hidelsheiemer repose la question :

"Il (Grégoire en octobre 1820) affirme enfin et surtout que dans la lettre écrite aux Archives il aurait exigé la radiation des mots "à mort", affirmation dont on a vu qu'elle posait un réel problème"[112].

L'élection de Grégoire provoqua un retournement d’alliance au gouvernement, obligeant le centre alors aux affaires à s’allier à la droite. L’historien Benoît Yvert écrivit : « L’élection de Grégoire annonce par conséquent la fin de la Restauration libérale »[113]. Ouverte le , la nouvelle session parlementaire s’enlisa dès le dans un débat sur la manière d’exclure Grégoire de l’assemblée. Les libéraux, qui l’avaient soutenu, essayèrent d’obtenir de lui sa démission, qu’il leur refusa. Une commission formée pour l’occasion découvrit un vice de forme, mais on renonce à l’employer car il s’appliquerait de même à un grand nombre de députés. Finalement, le député Ravez proposa de statuer sur l’exclusion en renonçant à lui donner un sens acceptable par tous les partis : elle fut votée à l’unanimité moins une voix, celle du député du Nord Lambretchts[114],[107].

Dernières années et mort[modifier | modifier le code]

Plaque au no 44 rue du Cherche-Midi (6e arrondissement de Paris).

Il vécut dès lors dans la retraite mais, toute pension lui ayant été supprimée, il fut contraint de vendre sa bibliothèque. À la fin de sa vie, il demanda les secours de la religion. L'archevêque de Paris – le très légitimiste Hyacinthe de Quélen – y mit pour condition que Grégoire renonçât au serment qu’il avait prêté à la Constitution civile du clergé. L'ex-évêque, fidèle à ses convictions, refusa tout net. L'archevêque lui refusa donc l’assistance d’un prêtre et toute messe funéraire.

Âgé de 80 ans, l'abbé Grégoire mourut à Paris à l'emplacement actuel du 44 de la rue du Cherche-Midi, le . Passant outre les ordres de l’archevêché, l'abbé Guillon[115], lui délivre néanmoins les derniers sacrements[116], dont l’extrême-onction, et une messe de funérailles fut célébrée dans l’église de l’Abbaye-aux-Bois. Le corps de l’évêque humaniste et gallican fut ensuite conduit au cimetière du Montparnasse, accompagné par deux mille personnes, dont La Fayette. Ces sacrements, bien qu'illicites en raison de l'interdit prononcé par la hiérarchie de l'Église, ont néanmoins été administrés et célébrés en violation du droit canonique.

En 1989, à l'occasion du bicentenaire de la Révolution française, les cendres de l'abbé Grégoire ont été transférées au Panthéon. Dans Le Figaro du 12 décembre 1989, Annie Kriegel conteste le bien-fondé de sa panthéonisation, jugeant cet hommage critiquable[117].

Le protecteur des biens de la Nation[modifier | modifier le code]

Rapport sur les destructions opérées par le Vandalisme, et sur les moyens de le réprimer, par Grégoire, Séance du 14 Fructidor, l'an second de la République une et indivisible, 31 aout 1794. (Bibliothèque Nationale de France, département des estampes et de la photographie.)

La notion de vandalisme fut démocratisée par les écrits de l'Abbé Grégoire dans un rapport adressé à la Convention nationale en , en pleine Révolution française, après thermidor an II. Il mettait en avant la destruction massive et impunie des monuments et objets qu'il considéra de « nationaux ». L'abbé Grégoire joua un grand rôle dans la prise de conscience patrimoniale et demander la conservation des monuments de l'ancienne France monarchique, pourtant cibles des émeutes. Cette notion de vandalisme puisait ses origines sémantiques et étymologiques dans le mot vandales, un peuple germanique acteur des grandes invasions du Ve siècle, considéré depuis le Haut Moyen Âge comme un peuple barbare. Dans ses Mémoires, l'abbé Grégoire reconnut la paternité de ce néologisme, et déclara l'objectif de sa démarche :

« Je créai le mot pour tuer la chose »

— Henri Grégoire, Mémoires de Grégoire, ancien évêque de Blois, 1837[118].

Publications[modifier | modifier le code]

  • Henri Grégoire, Essai sur la régénération physique, morale et politique des juifs : Ouvrage couronné par la Société royale des sciences et des arts de Metz, le 23 août 1788 (français), Metz, Devilly, , 284 p. (BNF 30538362, lire sur Wikisource, lire en ligne)Voir et modifier les données sur Wikidata et Henri Grégoire, « Observations nouvelles sur les juifs, et spécialement sur ceux d'Amsterdam et de Francfort », Revue Philosophique, Littéraire et Politique, Paris, nos 15-16,‎ , p. 321-329 ; 385-394 (ISSN 1967-4279 et 2540-5039, BNF 36347773, lire en ligne)Voir et modifier les données sur Wikidata
  • Rapport et projet de décret sur les moyens d’améliorer l’agriculture en France, par l’établissement d’une maison d’économie rurale dans chaque département, présentés à la séance du 13 du 1er mois de l'an IIe de la république française, () au nom des comités d'aliénation et d'instruction publique, par le citoyen Grégoire. Imprimés par ordre de la Convention nationale, Paris, Impr. nationale, 1793, in-8°, 30 p.
  • Henri Grégoire, De la littérature des Nègres, ou, recherches sur leurs facultés intellectueles, leurs qualités morales et leur littérature : suivies des notices sur la vie et les ouvrages des Nègres qui se sont distingués dans les sciences, les lettres et les arts, Paris, Claude François Maradan, , 288 p. (BNF 30538410, lire sur Wikisource, lire en ligne)Voir et modifier les données sur Wikidata
  • Henri Grégoire, De la traite et de l’esclavage des Noirs et des Blancs par un ami des hommes de toutes les couleurs : par un ami des hommes de toutes les couleurs, Adrien Égron, , 84 p. (BNF 30538447, lire sur Wikisource, lire en ligne)Voir et modifier les données sur Wikidata
  • Rapport sur la nécessité et les moyens d'anéantir les patois et d'universaliser l'usage de la langue française, séance du 16 prairial de l'an deuxième ().
  • Rapport sur l'établissement d'un Conservatoire des Arts et Métiers, séance du 8 vendémiaire de l'an III (), Paris, Imprimerie nationale 1794, [Lire en ligne lire en ligne].
  • Mémoire en faveur des gens de couleur ou sang-mêlés de Saint-Domingue & des autres iles françaises de l'Amérique, adressé à l'Assemblée nationale paris, Belin, .
  • Lettre aux philanthropes sur les droits, les réclamations des gens de couleur de Saint-Domingue et des autres iles françaises de l'Amérique, , [lire en ligne].
  • Henri Grégoire, Lettre aux citoyens de couleur et nègres libres de Saint-Domingue et des autres isles françoises de l'Amérique, Paris, Imprimerie du Patriote français, , 15 p. (BNF 30538390, lire sur Wikisource, lire en ligne)Voir et modifier les données sur Wikidata
  • 1800 - Henri Grégoire, Apologie de Barthélemy de Las Casas, évêque de Chiappa, par le citoyen Grégoire, lu à l'Institut national le 22 floréal an VIII (lundi 12 mai 1800), Paris, Institut de France et François-Jean Baudouin, (OCLC 83534745, lire en ligne)Voir et modifier les données sur Wikidata
  • Histoire des sectes, 1810, deux volumes
  • Histoire des sectes religieuses, 1828-1829, cinq volumes chez Baudoin Frères, Paris.
  • Recherches historiques sur les congrégations hospitalières des frères pontifes ou constructeurs de ponts, Éd. Baudoin frères libraires, Paris, 1818, [lire en ligne].
  • Opinion du citoyen Grégoire…, concernant le jugement de Louis XVI, séance du , l'an premier de la République française. Paris, imprimerie nationale, 1792.
  • Adresse aux citoyens des campagnes du département du Mont-Blanc par le citoyen Grégoire, député à la Convention nationale, .
  • Convention Nationale : Rapport présenté à la Convention nationale au nom des commissaires envoyés par elle pour organiser les départements du Mont-Blanc et des Alpes-Maritimes, par Grégoire représentant nommé par le département de Loir-et-Cher, Paris, 1793.
  • Convention Nationale. Système de dénominations topographiques pour les places, rues, quais, etc. de toutes les communes de la République, 7 pluviôse an II-.
  • Essai historique et patriotique sur les arbres de la liberté, 12 germinal an II-.
  • Adresse aux Français, présentée par Grégoire à la Convention, 16 prairial an II-.
  • Convention nationale. Instruction publique. Rapport sur les destructions opérées par le Vandalisme, et sur les moyens de le réprimer, séance du 14 fructidor l'an second ().
  • 'Des peines infamantes à infliger aux négriers, Paris, Baudouin frères, , 48 p. (lire en ligne sur Gallica)
  • Du préjugé des blancs contre la couleur des Africains et celle de leurs descendants noirs et sang-mêlé (1826).
  • Mémoires de Grégoire, éd. Jean-Michel Leniaud, Paris, Éditions de Santé, 1989 (écrit en 1807 et 1808 et édité une première fois en 1837 avec une notice d'Hippolyte Carnot).


Recueils ou textes commentés de ses œuvres

  • Henri Grégoire (préf. Albert Soboul), Œuvres, Nendeln, Liechtenstein, KTO press, , 14 volumes, 22 cm (ISBN 3-262-00007-8 et 978-3-262-00007-0, OCLC 782166886, BNF 35079179)
    vol.  1 : Grégoire député à l'Assemblée constituante ; vol.  2 : Grégoire député à la Convention nationale ; vol.  3 : Grégoire conventionnel en mission ; vol.  4 : Grégoire, évêque constitutionnel ; vol.  5 : Grégoire au Conseil des Cinq-Cents, le Consulat, l'Empire ; vol.  6-8 : Grégoire et l'abolition de l'esclavage ; vol.  9 : Grégoire et l'émancipation des juifs ; vol.  10-11 : Grégoire et l'Église gallicane ; vol.  12-13 : Grégoire historien ; vol.  14 : Grégoire et la Restauration ; la mort de Grégoire
  • Henri Grégoire, De la littérature des nègres (1808), avec une introduction de Jean Lessay, L'abbé Grégoire, défenseur des peuples de couleur, Paris, Perrin, 1991, lxxvii p.
  • Rita Hermon-Belot (dir), L'abbé Grégoire, Écrits sur les Noirs, 2 vol, Paris L'Harmattan, 2009,
    • tome 1, 1789-1808.
    • tome 2, 1815-1827.
  • Bernard Plongeron ( dir), L'abbé Grégoire et la république des savants, Paris, Editions du CTHS, 2001
  • Aimé Césaire, présentation de Grégoire, Henri Baptiste (dit Abbé), 1815. De la traite et de l'esclavage des noirs, Paris, rééd. Arléa,
  • « Un discours inédit de l’abbé Grégoire sur le décret du  : Discours de M. Grégoire sur la révocation du décret relatif aux gens de couleur », Annales historiques de la Révolution française, no 363, janvier/, p. 175-183. Texte reproduit et commenté par Jean-Daniel Piquet.

Colloques et collectifs[modifier | modifier le code]

  • Colloques organisés par le Conservatoire national des arts et métiers :
    • « L'abbé Grégoire, défenseur des droits de l'Homme »[119] (2009)
    • « L'abbé Grégoire et la séparation de l'Église et de l'État »[120] (2010)
    • « L'abbé Grégoire et la transmission des savoirs : tradition et modernité » (2017)
    • « L'abbé Grégoire et le patrimoine »[121] (2007)
    • « L'abbé Grégoire et les droits de la femme » (2012)
    • « L'abbé Grégoire, pionnier de la formation continue »[122] (2006)
    • « Grégoire et l'Europe » (2013)
  • « L'abbé Grégoire, l'ami des hommes de toutes les couleurs », Europe : Revue mensuelle, 1956, numéro 128-129.
  • Yves Bénot et Marcel Dorigny (dir)
    • Grégoire et la cause des Noirs, combats et projets, (1789-1831), publication de La Revue d'Histoire d'Outre Mer, Saint-Denis, 2000 (contributions de Lucien-René Abénon, Yves Bénot, Amady Aly Dieng, Marcel Dorigny, Anne Girollet, Rita Hermon-Belot, Bernard Plongeron, Allyssa Goldstein Sepinwall, Ann Thomson, Duraciné Vaval).
    • Grégoire et la cause des Noirs, combats et projets, (1789-1831), publication de la Revue d'Histoire d'Outre Mer Saint-Denis, 2005 (mêmes contributions avec en plus deux textes inédits de Duraciné Duval et de l'abbé Grégoire lui-même).
  • Jeremy D. Popkin et Richard H. Pokin (dir), the Abbé Grégoire and his World, (archives internationales d'histoire des idées) Kluwer Academic Publishers, 2000 ; contributions de David Bell, Marcel Dorigny, Rita Hermon-Belot, H.J. Lusesbring, Jeremy D. Popkin, Richard H. Popkin, Alyssa Goldstein Sepinwall, Dale Van Kley, Anthony Vilder.
  • Marcel Dorigny, Marie-Jeanne Rossignol (dir), La France et les Amériques au temps de Jefferson et de Miranda, Paris, Société des Études Robespierristes, collection études révolutionnaires, no 1, 2001,175 p.
    • Yves Benot, « Une lettre inédite de Thomas Paine à l'abbé Grégoire », p. 47-48.
    • Allyssa Goldstein Sepinvwall, « L'héritage de la Révolution française aux États-Unis : le rôle d'Henri Grégoire dans le monde atlantique », p. 49-61.
  • Monique Bourdin (dir), Bulletin de la Société archéologique, scientifique et littéraire du Vendômois :
    • « Une lettre inédite de l'abbé H. Grégoire à Rochejean (1793) », 1995, p. 49,
    • Pierre Fauchon, « Commentaire de la lettre de H. Grégoire », 1995, p. 49-50,
    • Michel de Sachy de Fourdrinoy, « Une lettre de l'abbé Grégoire au citoyen Rochejean, supérieur du séminaire de Blois », 1995, p. 50-51.
    • Régis Bouis, « À propos d'une lettre inédite de Grégoire », 1996, p. 18.
    • Jean-Daniel Piquet, « Remarques et précisions sur la lettre inédite de l'abbé Henri Grégoire à Rochejean (1793) publiée en 1995 », 2003 p. 116-118.

Hommages[modifier | modifier le code]

La littérature et l'abbé Grégoire[modifier | modifier le code]

Titres[modifier | modifier le code]

Distinctions[modifier | modifier le code]

Armoiries[modifier | modifier le code]

Figure Blasonnement
Armes du comte Grégoire et de l'Empire
Selon ses lettres patentes
Parti d'argent et de gueules ; l'argent coupé des armes de comte sénateur ; le gueules chargé d'une croix épiscopale mîtrée et crossée d'or surmontée d'un chapeau cordonné et houppé de six houppes de sinople.[127]

* Ces armes emploient le terme « cousu » dans le seul but de contrevenir à la règle de contrariété des couleurs : elles sont fautives : chapeau de sinople sur champ de gueules.

On trouve aussi
D'argent à la croix pattée de gueules ; franc-quartier brochant des comtes sénateurs.[130],[131],[132]


Littérature[modifier | modifier le code]

  • Royaliste sous la Restauration, Victor Hugo lui consacra quelques vers pamphlétaires :

« Je le hais libéral, je le plains régicide[133] »

  • Beaucoup plus tard, dans son grand roman Les Misérables, il en aurait fait un personnage de fiction « Le conventionnel G. » auquel rend visite au seuil de sa mort : Monseigneur Myriel. Mais ce n'est pas un prêtre. C'est un très vieil homme, vivant retiré du monde en 1814 pour cause de réputation d'ancien régicide, alors que selon Monseigneur Myriel, il n'avait pas voté la mort du roi. Il fait évoluer idéologiquement l'évêque assez conservateur, en lui mettant en parallèle les crimes de la Révolution avec ceux de l'Ancien Régime (révocation de l'Édit de Nantes par Louis Le Grand, exécution de la toute la famille du hors-la-loi Cartouche par Louis XV) et en mettant en relief ses efforts passés pour combattre le pire des despotismes : l'ignorance.

Bibliographie[modifier | modifier le code]

Ouvrages[modifier | modifier le code]

  • Robert Badinter, Libres et égaux : l'émancipation des juifs, 1789-1791, Paris, Fayard, 1989.
  • Marc Belissa, Fraternité universelle et intérêt national, 1713-1795 : les cosmopolitiques du droit des gens, Paris, Éditions Kimé, 1998.
  • Yves Bénot,
    • La Révolution française et la fin des colonies, Paris, La Découverte, 1987.
    • La Démence coloniale sous Napoléon, Paris, La Découverte, 1991.
  • Josiane Boulad-Ayoub, L'Abbé Grégoire, apologète de la République, Paris, Honoré Champion, 2005.
  • Michel de Certeau, Dominique Julia et Jacques Revel, Une politique de la langue : la Révolution française et les patois : l'enquête de Grégoire, Paris, Gallimard, 1975.
  • Caroline Chopelin-Blanc et Paul Chopelin, L'Obscurantisme et les Lumières : itinéraire de l'abbé Grégoire, évêque révolutionnaire, Paris, Vendémiaire, 2013 ; préface de Bernard Plongeron.
  • Rodney J. Dean,
    • L'Abbé Grégoire et l'Église constitutionnelle après la Terreur 1794-1797, Paris, Picard, 2008, 364 p., préface de Jean Dubray. (ISBN 978-2-7084-0823-4)
    • L'Église constitutionnelle, Napoléon et le Concordat de 1801, Paris, Picard, 2004, 737 pages (édition française).
  • Antonin Debidour, L'abbé Grégoire, Nancy, Imprimerie Paul Sordoillet, , 15 p. (lire en ligne)
  • Jean Dubray
    • La Pensée de l’abbé Grégoire : despotisme et liberté, Oxford, Voltaire Foundation, 2008.
    • Lettres à l'abbé Grégoire. Texte établi et annoté par Jean Dubray avec la collaboration de Caroline Carnot. Vol 1, a à j. Phénix éditions, 2013
  • Maurice Ezran, L'abbé Grégoire, défenseur des juifs et des Noirs, révolution et tolérance, Paris, L'Harmattan, 1992.
  • Pierre Fauchon, L'abbé Grégoire, le prêtre-citoyen, Tours, Éditions de la Nouvelle République, 1989.
  • David Feuerwerker, L'émancipation des juifs en France : de l'Ancien Régime à la fin du Second Empire, Paris, éditions Albin Michel, 1976 (ISBN 2-226-00316-9)
  • Florence Gauthier, Triomphe et mort du droit naturel en révolution (1789-1795-1802), Paris, PUF, 1992.
  • Augustin Gazier, Études sur l'histoire religieuse de la Révolution française, d'après des documents originaux, inédits, Paris, Armand Colin, 1887.
  • Anne Girollet, Contre le préjugé de couleur, le legs de l'abbé Grégoire, Paris, Éditions du CTHS, 2001, p. VII-XXX, préface à deux textes de V. Schœlcher (1840), S. Linstant, (1841), 183 p.
  • Paul Grunebaum-Balin, Henri Grégoire, ami des hommes de toutes les couleurs : la lutte pour la suppression de la traite et de l'esclavage, 1789-1831, Paris, Imprimerie de la S.A.C.P., 1948.
  • James Guillaume, Procès-verbaux du Comité d'instruction publique de la Convention, 6 vol, Paris, 1897,
  • Rita Hermon-Belot,
    • L'ami des hommes de toutes les couleurs : l'abbé Grégoire, 1750-1831, Blois, Bibliothèque abbé Grégoire, 1999.
    • (préface de Mona Ozouf), L'abbé Grégoire, la politique et la vérité, Paris, Éditions du Seuil, 2000, 506 p. [présentation en ligne], [présentation en ligne].
  • Françoise Hildesheimer, L'abbé Grégoire, Une « tête de fer » en révolution, Paris, Éditions du Nouveau Monde, 2022, 411 p.
  • Georges Hourdin, L'Abbé Grégoire, évêque et démocrate, Paris, Desclée de Brouwer, 1989.
  • Steven Kaplan, Adieu 89, Paris, Fayard, 1993.
  • Michel Lagrée, Francis Orhant, Grégoire et Cathelineau ou la déchirure, éditions ouvrières, 120 pages, 1988
  • Jean-Michel Leniaud, introduction aux Mémoires de l'abbé Grégoire, Paris, éditions de Santé, 1989
  • Louis Maggiolo, La vie et les œuvres de l'abbé Grégoire, 1789-1831 Paris, 2 vol, 1883 et 1884.
  • Albert Mathiez, Contributions à l'histoire religieuse de la Révolution française, Paris, 1907.
  • (en) Ruth Necheles, The Abbé Grégoire 1787-1831, The Odyssey of an Egalitarian, Baltimore, A Negro Press Publication, 1971.
  • Jean-Daniel Piquet, L'émancipation des Noirs dans la Révolution française (1789-1795), Paris, Karthala, 2002.
  • Bernard Plongeron,
    • Théologie politique au Siècle des Lumières : 1770-1820, Genève, Droz, 1973.
    • L'Abbé Grégoire ou L'arche de la fraternité, Paris, Letourzé et Anné, 1989.
    • L'histoire du christianisme et les défis de la modernité, 1750-1840, Paris, Desclée, 1997.
  • Michel de Sachy de Fourdrinoy, L'abbé Grégoire : une autre vision, Blois, Éditions Lignages, 1989.
  • Louis Sala-Molins, Le Code Noir ou Le calvaire de Canaan, Paris, PUF, 1987-1998-2003.
  • Alyssa Goldstein Sepinwall,
    • Regenerating France, Regenerating the World: the Abbé Gregoire and the French Revolution, 1750-1831, Stanford University 1998 (thèse d'histoire)
    • The Abbé Grégoire and the French Revolution; the Making or Modern Universalism, Berkeley, Los Angeles, Londres, University of California Press, 2005, 341 p. (includes bibliographical references and index).
    • L'abbé Grégoire et la Révolution française : les origines de l'universalisme moderne, traduit de l'anglais, préface de Marcel Dorigny, Bécherel, éditions Les Perséides, 2008, 349 p.

Pour la jeunesse :

Articles[modifier | modifier le code]

  • Yves Benot, « Comment la Convention a-t-elle voté l'abolition de l'esclavage en l'an II », Annales historiques de la Révolution française, juillet- no 293-294, 3e et 4e trimestres 1993, p. 349-361. (dossier édité en 1993 sous le titre Révolutions aux colonies, article p. 13-25).
  • Serge Bianchi :
    • « Le vandalisme révolutionnaire ou la naissance d'un mythe », dans La légende de la Révolution, (colloque tenu en 1986 à Clermont), Paris, Éditions Adosa, 1988, p. 189-199.
    • « Grégoire et le concept de vandalisme » dans Langages de la Révolution (1770,-1815), Actes du 4e colloque de lexicologie politique, Paris, Klincksieck, Publications de l'INALF, 1995, p. 591-600.
  • Pierre Birmbaum, « Sur l'étatisation révolutionnaire. L'abbé Grégoire et le destin de l'identité juive » in Le Débat, 1989-no 53, p. 157-173.
  • Sandrine Bouché, « Grégoire sous la Législative, garantir la loi pour garantir la Révolution », Révolution française.net, Commentaires, .
  • Jean Boulaine, « La carrière agronomique de l’abbé Grégoire », Comptes rendus hebdomadaires des séances de l’Académie d’agriculture de France (Paris), 1990, vol. 76, no 1, p. 83-89
  • Henri Dumolard, « Comment l'abbé Grégoire fut élu dans l'Isère », Annales de l'université de Grenoble, nouvelle série 1928, tome V, p.p. 231-277.
  • Paul Grunebaum-Balin, « Grégoire convertisseur ? ou la croyance au retour d'Israël », Revue des Études juives, numéros 1/2, 1962, p. 383-398.
  • James Guillaume, « Grégoire et le vandalisme », La Révolution Française, tome XLI, juillet-, p. 155-180 et 242-269.
  • Jean Lacouture et Dominique Chagnolaud, « Grégoire et les Amis des Noirs » in Jean Lacouture, Dominique Chagnolaud, Le Désempire : figures et thèmes de l'anticolonisme (dixit), Paris, Denoel, 1993 p. 27-56.
  • Yves Lemoine, « L'abbé Grégoire et la "régénération" », introduction de Jean-Pierre Mignard Lysias Partners, 2011.
  • Albert Mathiez,
    • « Robespierre et Grégoire à la Constituante » dans Annales historiques de la Révolution française, tome VIII, 1931, p. 261.
    • « L'abbé Grégoire » dans Annales historiques de la Révolution française, tome VIII, 1931, p. 345-348.
  • Michèle Perret, « La langue de la liberté. Éloge de l'abbé Grégoire », Du côté des langues romanes. Mélanges en l’honneur de Juhani Härmä, Mémoires de la Société Néophilologique de Helsinki, LXXVII, E. Havu, M. Helkkula, U. Tuomarla éds. 2009 : p. 222-232.
  • Jean-Daniel Piquet,
    • « L'abbé Grégoire et ses trois collègues en mission dans le Mont-Blanc furent régicides, article et documents inédits », dans Annales historiques de la Révolution française, no 303,1er trimestre 1996 p. 113-117.
    • « L'abbé Grégoire, un régicide panthéonisé », Cahiers d'histoire. Revue d'histoire critique, no 63 2e trimestre 1996 p. 61-77.
    • « La prétendue belle-sœur de couleur de l'abbé Grégoire, une homonymie cause de la bourde du club Massiac ? », Revue d'Histoire et de Philosophie Religieuses, tome 79-no 4-octobre-, p. 463-474.
    • « Lettre secrète de l'abbé Grégoire et de ses trois collègues en mission dans le Mont-Blanc, à Danton », Cahiers d'Histoire, (Lyon, Grenoble, Clermont, Saint-Étienne, Chambéry, Avignon, tome 46 no 3-4, 3e/4e trimestres 2001, p. 397-415.
    • « L'abbé Grégoire, ou l'universalisme jacobin d'une déclaration des droits et des devoirs des hommes de toutes les couleurs », Annales de l'Est, 6e série, 52e année, no 1-2002,(janvier-), p. 269-291.
    • « Controverses sur l'apologie de Las Casas lue par l'abbé Grégoire », Revue d'Histoire et de Philosophie Religieuses, tome 82-no 3-juillet-, p. 283-306.(revue numérisée depuis 2002 en format PDF)
  • Bernard Plongeron,
    • « Débats et combats autour de l'historiographie religieuse de la Révolution », XIXe – XXe siècles dans Revue d'Histoire de l'Église de France, t. 76,, 1990, p. 257-302.
    • « Sur Grégoire « régicide » d'après des documents pris pour sources », Annales historiques de la Révolution française, no 305 3e trimestre 1996, p. 535-536.
    • Bernard Plongeron, 2000 - Bernard Plongeron, Henri Grégoire, Yves Benot (dir.) et Marcel Dorigny (dir.), Apologie de Barthélémy de Las Casas, Evêque de Chiapas, par le citoyen Grégoire, vol. 87, (DOI 10.3406/OUTRE.2000.3799), chap. 328-329, p. 37-50Voir et modifier les données sur Wikidata
    • « Mémoires et documents : « Fallait-il panthéoniser l'abbé Grégoire ? Le bicentenaire de la Révolution », Revue d'Histoire de l'Église de France, tome 95, no 235, juillet-, p. 281-297.
  • Norman Ravitch, « Liberalism, Catholicism and the Abbe Gregoire » in Church History no 36, 1967 p. 419-439.
  • Michel Riquet SJ, « Un prêtre démocrate : l'abbé Grégoire » dans La Revue des Deux-Mondes, .
  • Vittorio Sciutti Russi, « Abolir l'inquisition d'Espagne : une lettre de l'abbé Grégoire », Annales historiques de la Révolution française, no 333, juillet-, p. 121-132.
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    • « French Abolitionism with an American Accent », Review of Cassiere/ Briere Grégoire's, translation De La littérature de nègres, dans H. France, H Net Review Humanities and Social Sciences, . (texte numérisé)
    • « Les paradoxes de la régénération révolutionnaire, le cas de l'abbé Grégoire », Annales historiques de la Révolution française, no 321, 3/2000, [lire en ligne].
    • « Strategic Friendships : Jewish Intellectual, The Abbé Gregoire and the French Revolution » In Reconfiguring Jewish Culture from Spinoza to the Haskalah, edited by Ross Brann and Adam Sutcliff. Philadelphia : University of Pennsylvania Press, 2004, p. 189-212.
  • Albert Soboul, « Une conscience religieuse au temps de la Révolution, l'abbé Grégoire (1750-1831) » in Albert Soboul, Portraits de révolutionnaires, Paris, Messidor, 1985, p. 135-156.
  • Antoine Sutter, Les années de jeunesse de l'Abbé Grégoire ; son itinéraire jusqu'au début de la Révolution, Sarreguemines, Éditions Pierron, 1992.
  • Pierre-Frankin Tavarès, « Hegel et l'abbé Grégoire, question noire et révolution française », dans Annales historiques de la Révolution française, juillet-, no 293-294, 3e et 4e trimestres 1993, p. 491-510. (dansRévolutions aux colonies, p. 155-173).
  • René Taveneaux,
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    • « L'abbé Grégoire et la démocratie cléricale », Jansénisme et Réforme catholique, Nancy, Presses Universitaires de Nancy, 1992, p. 137-157.
  • Eugène Welvert,
    • « L'abbé Grégoire fut-il régicide ? », Revue Historique, tome 53, 1893, p. 316-325.
    • « L'abbé Grégoire fut-il régicide ? », (Eugène Welvert), Lendemains révolutionnaires, les régicides, Paris, Calmann-Lévy, 1907, p. 171-190 (nouvelle édition revue et augmentée de l'article de 1893).

Notices de dictionnaires[modifier | modifier le code]

  • Guy Ikni, « Grégoire », dans Albert Soboul, Dictionnaire historique de la Révolution française, Paris, PUF, 1989 (réédition chez Quadridge, 2005).
  • Augustin Kuscinski, « Grégoire (Henri) » dans Dictionnaire des Conventionnels Paris, 1916
  • Edna H. Le May (dir), « Grégoire » dans Dictionnaire des Constituants, 1789-1791, Paris, Universitas, 1991, 2 vol, tome 1.
  • Bernard Plongeron,
    • « Grégoire (Henri) » dans Dictionnaire d'histoire et de géographie ecclésiastiques, Paris, 1987, tome 22, p. 59-72.
    • « Grégoire Henri-Baptiste » dans Dictionnaire Napoléon, Paris, 1987-1999, 2 vol, tome 1, p. 909-912.
  • « Grégoire (Baptiste-Henri, comte) », dans Adolphe Robert et Gaston Cougny, Dictionnaire des parlementaires français, Edgar Bourloton, 1889-1891 [détail de l’édition] [texte sur Sycomore]
  • (en) « Abbé Grégoire », dans Encyclopædia Britannica [détail de l’édition], (lire sur Wikisource).

Recensions[modifier | modifier le code]

  • Monique Cottret, « Caroline Chopelin et Paul Chopelin. L’obscurantisme et les Lumières, Itinéraire de l’abbé Grégoire évêque révolutionnaire. préface de Bernard Plongeron, Paris, Vendémiaire, 2013, 281 p. », Annales historiques de la Révolution française, juillet-, p. 51-55.
  • Bernard Gainot,
    • « Allyssa Golstein Sepinwall, The Abbé Grégoire and the French Revolution ; the Making or Modern Universalism, Berkeley, Los Angeles, London, University of California Press, 2005 », 341 p., Annales historiques de la Révolution française, no 343, janvier-, p. 211-215.
    • « Yves Benot, Marcel Dorigny (dir), Grégoire et la cause des Noirs, (1789-1831) combats et projets, Saint-Denis, 2005 », Annales historiques de la Révolution française, juillet-, p. 181-185.
    • « L'abbé Grégoire, Écrits sur les noirs, tome 1 ; 1789-1808 ; tome 2; 1815-1827 Présentation de Rita Hermon-Belot, Paris L'Harmattan, 2009 », Annales historiques de la Révolution française, no 360, avril-, p. 262-263.
    • « Jean Dubray, Lettres à l'abbé Grégoire. Texte établi et annoté par Jean Dubray avec la collaboration de Caroline Carnot. Vol 1, a à j. Phénix éditions, 2013 », Annales historiques de la Révolution française, juillet-.
  • Jacques Guilhaumou, « Rita Hermon‑Belot, L’abbé Grégoire. La politique et la vérité », Annales historiques de la Révolution française, no 325, 3/2001 Texte en ligne
  • Rita Hermon-Belot, « L'abbé Grégoire et la République des savants, introduction de Bernard Plongeron, Paris, CTHS, 2001, 302 p. », Annales historiques de la Révolution française, no 331, 1/2003 Texte en ligne
  • Jean-Daniel Piquet, « Rita Hermon-Belot, L’abbé Grégoire, la politique et la vérité, préface de Mona Ozouf », Cahiers d'histoire. Revue d'histoire critique [En ligne], 87 | 2002,p. 141-145.
  • Jean-Jacques Salomon, « L'abbé Grégoire », dans sous la direction de Michel Le Moël et Raymond Saint-Paul 1794-1994. Le Conservatoire national des Arts et Métiers au cœur de Paris, Délégation à l'action artistique de la Ville de Paris, Paris, 1994, p. 57-59, (ISBN 978-2-905118-77-6).
  • Catherine Laurence Maire, « L'abbé Grégoire devant les prophétesses », in Rivista di Storia del Cristianesimo, IV, no 2, 2007, p. 411-429, [lire en ligne] sur le site HAL-SHS (Hyper Article en Ligne - Sciences de l'Homme et de la Société).

Sources[modifier | modifier le code]

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. « https://www.siv.archives-nationales.culture.gouv.fr/siv/POG/FRAN_POG_05/p-jyf9r18o-of3eyjj6di3a »
  2. Guy-Robert Ikni, « Grégoire Henri », in Albert Soboul (dir.), Dictionnaire historique de la Révolution française, Paris, PUF, 1989 (rééd. Quadrige, 2005, p. 520).
  3. « L’abbé Grégoire et l’abolition de l’esclavage » (consulté le ).
  4. Écoles de l'an III.
  5. Rita Hermon-Belot, L'Abbé Grégoire ; la politique et la vérité, Seuil, 2000, p. 36.
  6. a et b Serge Van Den Broucke, « Les origines de la préservation des monuments en France et en Normandie », Patrimoine normand, no 107, octobre-novembre-décembre 2018, p. 34.
  7. Louis Maggiolo, La Vie et les Œuvres de l'abbé Grégoire (1789-1831), Nancy, Perger Levrault, , 2 vol. 23 cm (OCLC 39518759, lire en ligne).
  8. Françoise Hildesheimer, L'abbé Grégoire, "une "tête de fer" en révolution, Paris, Nouveau Monde, 2022, p. 17.
  9. Rita Hermon-Belot, p. 37.
  10. Henri Grégoire, Mémoires ecclésiastiques, politiques et littéraires de M. Grégoire, ancien évêque de Blois, mss, 1808, p. 19. Conservé à la bibliothèque de l'Arsenal.
  11. Rita Hermon-Belot, p. 38.
  12. Jean-Yves Calvez et Philippe Lecrivain, Comprendre le catholicisme, Eyrolles, , 199 p., 1 vol. (ISBN 978-2-21254-130-4, OCLC 470947334), p. 67.
  13. Henri Grégoire, Mémoires…, p. 146.
  14. Louis Maggiolo, La Vie et les Œuvres de l'abbé Grégoire, p. 7.
  15. Document autographe conservé au musée Oberlin du Ban de la Roche, cité dans Rita Hermon-Belot, p. 39. Ce portrait n'a bien sûr pas de valeur scientifique mais permet de décrire précisément Grégoire.
  16. Donc plutôt grand pour l'époque.
  17. Lady Morgan, témoignage cité par Pierre Grunebaum-Ballin, « Éloge de Grégoire », in Europe, no 128-129, août-septembre 1956.
  18. Mémoires de Grégoire, suivies de la notice historique sur Grégoire, Éditions de la Santé, 1989, p. 202. La notice historique est faite par Hippolythe Carnot.
  19. Sainte-Beuve, Port-Royal, livre deuxième, Paris, 1867, p. 28.
  20. Augustin Gazier, Histoire générale du mouvement janséniste, t. II, Paris, Honoré Champion 1924, p. 148.
  21. Rita Hermon-Belot, L'Abbé Grégoire…, p. 41.
  22. René Taveneaux, Jansénisme et Réforme catholique, Nancy, PU, 1992.
  23. Henri Grégoire, Essai sur la régénération physique, morale et politique des juifs, 1788, p. 189.
  24. A. Sutter, Les Années de jeunesse de l'abbé Grégoire, Sarreguemines, Pierron, 1992, p. 41.
  25. Henri Grégoire, Mémoires ecclésiastiques, politiques et littéraires…, p. 157.
  26. Rita Hermon-Belot, L'Abbé Grégoire…, p. 42-43.
  27. Rita Hermon-Belot, L'Abbé Grégoire…, p. 43.
  28. Rita Hermon-Belot, L'Abbé Grégoire…, p. 43; Alain Bauer et Roger Dachez, Les rites maçonniques anglo-saxons, Paris, Presses universitaires de France, 2011, p. 50 Certains auteurs considèrent qu'il a été membre de la loge l'Harmonie à l'Orient de Paris, sans apporter de preuves, ni donner de dates. cf. Daniel Ligou, Dictionnaire de la franc-maçonnerie, 3e éd., Paris, Presses universitaires de France, 1991, p. 550.
  29. a et b Alysaa Goldstein Sepinwall, « L’abbé Grégoire and the Metz Contest : The view from new Documents », Revue des études juives, 2007, no 166, p. 243-258.
  30. Jürgen Voss, « Die Strassburger 'Société des Philanthropes' und ihre Mitglieder im Jahre 1777 », Revue d'Alsace 1982, no 108, p. 65-80. Grégoire n’apparaît pas encore sur la liste de juillet 1777.
  31. Essai sur la régénération physique, morale et politique des juifs…, p. 118 et 186.
  32. Rita Hermon-Belot, L'Abbé Grégoire…, p. 446-447.
  33. Michel Lagrée et Francis Orhant, Grégoire et Cathelineau ou la Déchirure, Éditions de l'Atelier, , p. 35.
  34. René Taveneaux, « L'abbé Grégoire et la démocratie cléricale », in Jansénisme et Réforme catholique, Nancy, Presses universitaires de Nancy, 1992, p. 141 et 144.
  35. Rita Hermon-Belot, L'Abbé Grégoire… p. 46-47.
  36. L'expression est de René Taveneaux, Jansénisme et Réforme catholique, p. 140.
  37. Edmond Préclin, Les Jansénistes du XVIIIe siècle et la Constitution civile du clergé, Paris, 1928.
  38. L'expression est de René Taveneaux.
  39. Rita Hermon-Belot, L'Abbé Grégoire…, p. 50.
  40. (en) W.H. Williams, « The signifiance of Jansenism in the History of the Franch Catholic Clergy in the Pre-Revolutionary Era », in Studies in the XVIIIth Culture, t. VII, 1978.
  41. Dale K. Van Kley, Les Origines religieuses de la Révolution française. 1560 - 1791, Paris, Points-Seuil, 2002 (Yale University Press, 1996).
  42. a et b Jean Tild, L'Abbé Grégoire : « l'ami des hommes de toutes les couleurs », Nouvelles Éditions Latines, , p. 19.
  43. 14 juillet 1789 sur herodote.net
  44. Jean-Daniel Piquet, « La prétendue belle-sœur de couleur de l'abbé Grégoire, une homonymie cause de la bourde du club Massiac ? », Revue d'Histoire et de Philosophie Religieuses, tome 79-no 4-octobre-décembre 1999, p. 463-474.
  45. Sandrine Bouché, "Grégoire sous la Législative : garantir la loi pour garantir la révolution", Révolution francaise.net, commentaires, 18 décembre 2007.
  46. Jean-Daniel Piquet, « L'abbé Grégoire ou l'universalisme jacobin d'une déclaration des droits et des devoirs des hommes de toutes les couleurs » Annales de L'Est, 2002-no 1 p. 279-280 p. 269-297.
  47. Idem, p. 280.
  48. Jean-Daniel Piquet, « Un discours inédit de l’abbé Grégoire sur le décret du 15 mai 1791 :Discours de M. Grégoire sur la révocation du décret relatif aux gens de couleur», Annales historiques de la Révolution française, no 363, janvier/mars 2011, p. 175-183.
  49. Jean_Daniel Piquet, « L'abbé Grégoire ou l'universalisme jacobin d'une déclaration des droits et des devoirs des hommes de toutes les couleurs » Annales de L'Est, 2002-no 1 p. 269-297.
  50. Jean-Daniel Piquet, L'émancipation des Noirs dans la Révolution française (1789-1795), Paris, Karthala, 2002 p.345.
  51. Paul Grunenaum-Ballin, Henri Grégoire, ami des hommes de toutes les couleurs, la lutte pour la suppression de la traite et de l'esclavage, 1789-1831, Paris, Imprimerie de la S.A.C.P., 1948, p. 86.
  52. Parmi ces "hommes" il y avait une femme : "Mad. Olympe de Gouges "
  53. Jean-Daniel Piquet, « Controverses sur l'apologie de Las Casas lue par l'abbé Grégoire », Revue d'Histoire et de Philosophie Religieuses, tome 82-no 3-juillet-septembre 2002, p. 283-306.(revue numérisée depuis 2002 en format PDF).
  54. Grégoire 1822, p. 6.
  55. Augustin Cochin, L'abolition de l'esclavage , Fort de France, 1979 p. 11 (Paris, 1863) ; Jean-Daniel Piquet, « 11 août 1792 : l’abrogation des primes négrières », sur Internet Bulletin des Amis de Robespierre, 30 mars 2022.
  56. Opinion du citoyen Grégoire…, concernant le jugement de Louis XVI, séance du 15 novembre 1792, l'an premier de la République française, Paris, Imprimerie nationale, 1792.
  57. Eugène Welvert, « L'abbé Grégoire fut-il régicide ? » dans Eugène Welvert, Lendemains révolutionnaires, les régicides, Paris, Calmann-Lévy 1907 ; Jean-Daniel Piquet, « L'abbé Grégoire et ses trois collègues en mission dans le Mont-Blanc furent "régicides" article et documents inédits » Annales Historiques de la Révolution Française, no 303, 1er trimestre 1996, p. 113-117 ; « L'abbé Grégoire, un régicide panthéonisé », Cahiers d'Histoire Espace Marx, no 63, 2e trimestre 1996, p. 61-77.
  58. Louis Maggiollo, L’abbé Grégoire, sa vie ses œuvres 1750-1831, Paris, 1884, t. 1, p. 62.
  59. Convention Nationale : Rapport présenté à la Convention nationale au nom des commissaires envoyés par elle pour organiser les départements du Mont-Blanc et des Alpes-Maritimes, par Grégoire représentant nommé par le département de Loir-et-Cher, Paris, 1793.
  60. Bernard Plongeron, Sur Grégoire « régicide » d'après des documents pris pour source, AHRF, no 305 3e trimestre 1996 p. 5358-5360,
  61. Allyssa Goldstein Sepinwall, L'abbé Grégoire et la Révolution française ; les origines de l'universalisme moderne, Becherel, Éditions Les Perséides, 2005 p. 191-192.
  62. Louis Maggiolo, L’abbé Grégoire sa vie ses œuvres 1750-1831, Paris, 1884, t. 1, p. 61-62.
  63. Françoise Hildesheimer, L'abbé Grégoire une "tête de fer" en Révolution, Paris, Nouveau-Monde Éditions 2022 p. 179.
  64. Ibidem.
  65. Émile Dard, Hérault de Séchelles, Paris, Perrin, 1907 p. 288.
  66. Françoise Hildesheimer, op. cit. p. 181-182.
  67. Françoise Hidelsheimer, op. cit., p. 182.
  68. cité par F. Hildesheimer, op. cit., p. 186.
  69. Bernard Plongeron, L'abbé Grégoire ou l'arche de la fraternité, Paris, Letouzey et Anné, 1989 p. 26 ; id. article "Grégoire", Dictionnaire Napoléon.
  70. Françoise Hildesheimer, op. cit., p. 186-187.
  71. Ibidem p. 187 note 2. Cette remarque fut déjà déjà formulée en 1996 dans Jean-Daniel Piquet, « L'abbé Grégoire et ses trois collègues en mission… » note 12, p. 116 ; la réponse de Bernard Plongeron « Sur Grégoire "régicide"...» ne contesta pas l'objection.
  72. Rita Hermon-Belot, L'abbé Grégoire, la politique et la vérité, Paris, Seuil, 2000, préface de Mona Ozouf.
  73. Françoise Hildesheiemer, op. cit., p.180.
  74. Ibidem.
  75. Jean-Daniel Piquet, L'émancipation des Noirs dans la Révolution française 1789-1795, Paris, Karthala, 2002, p. 270-271 ; Idem, « L'abbé Grégoire, ou l'universalisme jacobin d'une déclaration des droits et des devoirs des hommes de toutes les couleurs », Annales de l'Est, 6e série, 52e année, no 1-2002,(janvier-), p. 269-291 (285 et note 55)
  76. Jean-Daniel Piquet, « Lettre secrète de l'abbé Grégoire et de ses trois collègues en mission dans le Mont-Blanc, à Danton », Cahiers d'Histoire, Lyon, Grenoble, Clermont, Saint-Étienne, Chambéry, Avignon, t.46-no 3/4, 3e /4e trimestres 2001, p. 397-415.
  77. Jean-Daniel Piquet, op. cit., p. 271, note 42.
  78. Sandrine Bouché, Grégoire sous la Législative art. cit.Révolution francaise.net, 18 décembre 2007.
  79. Adresse aux citoyens des campagnes du département du Mont-Blanc par le citoyen Grégoire, député à la Convention nationale) ; Albert Soboul (dir) Œuvres de Grégoire, Paris, EDHIS 1977, tome 3, Grégoire, conventionnel en mission, p 4(8).
  80. Jean-Daniel Piquet, L'abbé Grégoire, ou l'universalisme jacobin d'une déclaration des droits et des devoirs des hommes de toutes les couleurs », Annales de l'Est, 6e série, 52e année, no 1-2002, janvier-juin 2002, p. 269-291 ( 285).
  81. Rita Hermon-Belot, L'Abbé Grégoire, la politique et la vérité, Paris, 2000, préface de Mona Ozouf.
  82. Essai sur historique et patriotique sur les arbres de la liberté 12 germinal an II-1er avril 1794 cité par Eugène Welvert, « L'abbé Grégoire fut-il régicide ? » dans Eugène Welvert, Lendemains révolutionnaires, les régicides, Paris, Calmann-Lévy 1907 ; Jean-Daniel Piquet, L'Abbé Grégoire, un régicide panthéonisé, Cahiers d'Histoire Espace Marx, no 63, 2e trimestre 1996. Par Tibère et Sejan, il fallait comprendre le roi d'Angleterre, George III et son ministre Pitt.
  83. En réalité son fils Hipparque.
  84. Convention Nationale, Système de dénominations topographiques pour les places, rues, quais, etc. de toutes les communes de la République, 7 pluviôse an II-26-janvier 1794 ; Essai historique et patriotique sur les arbres de la liberté, 12 germinal an II-1er avril 1794 ; la note 2 du chapitre 1 est une reprise du passage des notes topographiques « sur invitation des gens de lettres ».
  85. Caroline Chopelin, Paul Chopelin, L'obscurantisme et les Lumières ; itinéraire de l'abbé Grégoire évêque révolutionnaire, Paris, Vendémiaire, 2013, préface de Bernard Plongeron, p. 63.
  86. Alyssa Goldstien Sepinwall, L'abbé Grégoire et la révolution française ; les origines de l'universalisme moderne, Paris, Les Persoides, 2008, p. 177.
  87. Discours prononcé dans l’Église cathédrale de Blois… au service célébré pour les citoyens morts le 10 août 1792, Blois, imprimerie de Jean-François Billault, 1792.
  88. Michel Baris, Langue d'oïl contre langue d'oc, Lyon, Fédérop, , 148 p., Page 30.
  89. Michèle Perret La langue de la liberté, éloge de l'abbé Grégoire, Mémoire de la société néophilologique de Helsinki (LXXVII), Du côté des langues romanes, mélanges en l'honneur de Juhani Härmä, 2009, 221-232.
  90. Sur l'histoire du mot et les prétentions de Lakanal qui en réclama également la paternité, voir (en) Cecilia Hurley, Monuments for the people: Aubin-Louis Millin's 'Antiquités nationales', Turnhout (Belgique) 2013, p. 162, no 47.
  91. James Guillaume, Grégoire et le vandalisme, Révolution française 1902.
  92. Serge Bianchi, Grégoire et le concept de vandalisme.
  93. Jean-Daniel Piquet, « Lettre secrète de l'abbé Grégoire et de ses trois collègues en mission dans le Mont-Blanc, à Danton », Cahiers d'Histoire, (Lyon, Grenoble, Clermont, Saint-Étienne, Chambéry, Avignon), tome 46 no 3-4, 3e/4e trimestres 2001, p. 397-415.
  94. Françoise Hildesheimer, op. cit., p. 171.
  95. Alysson Goldstein Sepinwall, op. cit., p. 181.
  96. Françoise Hildesheimer op. cit. p.171, note 1.
  97. Jean-Daniel Piquet, Lettre secrète… art. cité.
  98. Jacques-Philippe Giboury, Dictionnaire des régicides, Paris, Perrin, 1989 notice "Danton".
  99. Pierre Fauchon, « L'abbé Grégoire, le prêtre citoyen », Éditions de la Nouvelle République, Tours, 1989, p. 104 ; Georges Hourdin, l'abbé Grégoire, évêque et démocrate, Paris, 1989 p. 105 ; Jean-Daniel Piquet, « L'abbé Grégoire, un régicide panthéonisé », Cahiers d'histoire, no 63-2e trimestre 1996, p. 71.
  100. Françoise Hidelsheimer, L'abbé Grégoire, une "tête de fer" en Révolution, Paris, Nouveau Monde Éditions, p. 235.
  101. Discours sur la liberté des cultes
  102. Préface de la publication du Discours sur la liberté des cultes.
  103. a b c d e et f « La Démence coloniale sous Napoléon », par Yves Benot en 1992, aux Éditions La Découverte, compte-rendu de lecture par l'historien Marcel Dorigny dans la revue scientifique des Annales historiques de la Révolution française en 1993 [1].
  104. a b et c « La Démence coloniale sous Napoléon », par Yves Benot en 1992, aux Éditions La Découverte.
  105. Emmanuel de Waresquiel, Benoît Yvert, Histoire de la Restauration, 1814-1830, Naissance de la France moderne, Paris, Perrin, 2002, p. 36-37.
  106. C'est à cette époque qu'il publia sa brochure, intitulée : De la constitution française, 1814.
  107. a et b Jean-François Lemaire, « L'élection de l'Abbé Grégoire », La Revue des deux Mondes,‎ , p. 192-205 (lire en ligne).
  108. François-René de Chateaubriand, Le Conservateur : le roi, la charte, et les honnêtes gens, Le Normant, (lire en ligne), p. 631.
  109. Henri-François Imbert, Les Métamorphoses de la liberté, ou, Stendhal devant la Restauration et le Risorgimento, Slatkine, , 670 p. (ISBN 978-2-05-101076-4, lire en ligne).
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  115. Prêtre réfractaire, l'abbé Guillon a milité contre la « Constitution civile du clergé » ; il fut l'auteur de l'Épître catholique sur le nouveau serment.
  116. Confession par l'abbé Evrard de Saint-Séverin, viatique par l'abbé Baradère. Encyclopedia Britannica-1911..
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  120. L'Abbé Grégoire et la séparation de l'Église et de l'État.
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