Hubert Julien-Laferrière — Wikipédia

Hubert Julien-Laferrière
Illustration.
Hubert Julien-Laferrière en 2012.
Fonctions
Député français
En fonction depuis le
(6 ans, 10 mois et 2 jours)
Élection 18 juin 2017
Réélection 19 juin 2022
Circonscription 2e du Rhône
Législature XVe et XVIe (Cinquième République)
Groupe politique LREM (2017-2020)
NI (2020)
EDS (2020)
NI (2020-2022)
ÉCO-NUPES (2022-2024)
NI (depuis 2024)
Prédécesseur Pierre-Alain Muet
Secrétaire de l’Assemblée nationale

(1 an, 7 mois et 17 jours)
Président Yaël Braun-Pivet
Législature XVIe (Cinquième République)
Successeur Sabrina Sebaihi
Maire du 9e arrondissement de Lyon

(3 ans, 3 mois et 9 jours)
Élection 30 mars 2014
Prédécesseur Alain Giordano
Successeur Bernard Bochard

(4 ans, 8 mois et 8 jours)
Prédécesseur Pierrette Augier
Successeur Alain Giordano
Vice-président du Grand Lyon
chargé de la Coopération décentralisée

(5 ans, 11 mois et 3 jours)
Élection
Président Gérard Collomb
Adjoint au maire de Lyon
chargé des Relations internationales

(2 ans, 3 mois et 26 jours)
Élection
Maire Gérard Collomb
Biographie
Date de naissance (58 ans)
Lieu de naissance Boulogne-Billancourt (France)
Nationalité Française
Parti politique PS (1987-2017)
LREM (2017-2020)
(2021-2023)
ESNT (depuis 2023)
Profession Professeur

Hubert Julien-Laferrière, né le à Boulogne-Billancourt (Hauts-de-Seine), est un homme politique français.

D'abord membre du Parti socialiste à partir de la fin des années 1980, il est maire du 9e arrondissement de Lyon de 2003 à 2008, vice-président du Grand Lyon de 2008 à 2014, puis de nouveau maire du 9e arrondissement de Lyon jusqu'en 2017.

Après avoir rejoint La République en marche (LREM), il est élu député dans la 2e circonscription du Rhône lors des élections législatives françaises de 2017. Il quitte LREM en et, à l'Assemblée nationale, passe en du groupe LREM au nouveau groupe Écologie démocratie solidarité, dont il est porte-parole. Il rejoint Génération écologie en 2021 dont il devient porte-parole jusqu’en 2022 et qu’il quitte en 2023. Il est réélu député en juin 2022 et est membre du groupe Écologiste jusqu’en février 2024. De 2022 à 2024, il est secrétaire de l’Assemblée nationale.

En 2023, il est visé par une information judiciaire en raison de soupçons de corruption par des puissances étrangères.

Biographie[modifier | modifier le code]

Jeunesse et études[modifier | modifier le code]

Titulaire de deux diplômes d'études approfondies (DEA) en droit public et en droit international[1], Hubert Julien-Laferrière est spécialiste du développement et de la coopération internationale ainsi que des questions de logement et politique de la ville.

Parcours professoral[modifier | modifier le code]

De 1997 à 2002, il est chargé de cours en droit communautaire et politiques européennes aux universités Lyon-II et Lyon-III.

Il rejoint ensuite l'Institut d'études politiques de Lyon où il est d'abord chargé de cours en master « management du secteur public » jusqu'en 2011, avant d'être maître de conférences associé, responsable pédagogique du master 2 « coopération et développement Maghreb-Moyen-Orient » jusqu'en 2015.

Parcours politique[modifier | modifier le code]

Il s’engage au Parti socialiste à la fin des années 1980, en marge des manifestations étudiantes contre le projet de loi Devaquet[2].

Proche de Gérard Collomb qu’il rencontre à l’université d’été du PS à Ramatuelle, il est élu conseiller municipal de Lyon en 1995 et devient son adjoint aux relations internationales en 2001. De 2003 à 2008, il est maire du 9e arrondissement de Lyon et conseiller communautaire du Grand Lyon, délégué à la coopération internationale. De 2008 à 2014, il est vice-président du Grand Lyon, délégué à la coopération et à la solidarité internationale et président de la commission coopération-développement de l'organisation mondiale des pouvoirs locaux, Cités et Gouvernements locaux unis (CGLU). 

Le , après la victoire de Gérard Collomb du 30 mars précédent, Hubert Julien-Laferrière est de nouveau élu maire du 9e arrondissement de Lyon.

En , lors des élections législatives, Hubert Julien-Laferrière est élu député de la 2e circonscription du Rhône sous l'étiquette La République en marche au 2e tour avec 53,00 % des voix face à Nathalie Perrin-Gilbert (DVG)[3]. Conformément à la loi interdisant le cumul de mandats, il démissionne de sa fonction de maire d'arrondissement.

En , avec d'autres députés de l'aile gauche du groupe LREM, il signe une tribune appelant à répartir les migrants dans les zones rurales en pénurie de main-d'œuvre[4]. En , il co-signe une tribune avec dix autres députés LREM pour s’opposer aux mesures prévues par le gouvernement sur l’immigration concernant la santé, et notamment à la réduction de l'aide médicale d'État (AME), plaidant pour ne pas céder « à l’urgence et à la facilité »[5].

Il annonce quitter LREM en , après la décision du gouvernement de recourir à l'article 49 alinéa 3 de la Constitution. Il reste membre du groupe comme apparenté[6] avant de finalement participer à la constitution de l'éphémère groupe Écologie démocratie solidarité en , dont il est porte-parole[7]. Il quitte le parti le même mois[8].

En juin 2020, entre les deux tours des élections municipales à Lyon et des élections au conseil de la métropole de Lyon, il apporte son soutien aux têtes de liste EELV, Grégory Doucet et Bruno Bernard[9].

Le , il annonce rejoindre Génération écologie (membre jusqu'en septembre 2023) dont il devient porte-parole[10],[11]. Il soutient Delphine Batho, présidente du parti, pour la primaire présidentielle de l'écologie de 2021[11], puis devient porte-parole de Yannick Jadot pour l'élection présidentielle française de 2022 à la suite de la victoire de ce dernier à la primaire[12].

En novembre 2021, il s'oppose, aux côtés de l'avocat William Bourdon et de plusieurs victimes britanniques du régime émirati, à la candidature controversée du général Ahmed Naser Al-Raisi à la présidence d'Interpol[13].

Candidat à un nouveau mandat lors des élections législatives, cette fois sous la bannière de la Nouvelle Union populaire écologique et sociale (NUPES), il est réélu au second tour le en obtenant 51,64 % des voix face à Loïc Terrenes, candidat de LREM.

En , il exerce son droit de visite avec les sénateurs Marie-Arlette Carlotti et Guy Benarroche pour rencontrer à Hyères les migrants arrivés en France à Toulon via l'Ocean Viking[14].

En , après de nouvelles publications dans la presse concernant des soupçons de corruption, il se retire du groupe parlementaire des écologistes[15].

Autres activités[modifier | modifier le code]

En 2018, il incarne un cadre d'En marche dans le film Neuilly sa mère, sa mère ! de son frère Gabriel Julien-Laferrière[16].

Controverses[modifier | modifier le code]

En février 2022, lors d’une réunion de la Commission des affaires étrangères de l’Assemblée nationale, il fait la promotion d’un projet de cryptomonnaie douteux, le LimoCoin, mené par l'homme d'affaires camerounais controversé Émile Parfait Simb[17]. L'intervention de Julien-Laferrière lui a été soufflée par le lobbyiste Jean-Pierre Duthion[18] par le biais d'une émission de Radio France Internationale qui présentait cette monnaie comme un moyen de lutter contre la pauvreté. Duthion sera peu après mis en cause comme intermédiaire de l'officine Team Jorge (spécialisées dans la désinformation et qui s'est notamment vanté, devant des journalistes infiltrés, de manipuler le cours de cryptomonnaies)[19]. Hubert Julien-Laferrière reconnaît avoir « un peu déconné » et indique qu'il « aurai[t] dû [se] méfier plus »[17]. D'après l'enquête de Mediapart, après la réélection de Julien-Laferrière en juin 2022, Duthion se prévaut de son soutien et de son influence à la commission des affaires étrangères, ce que le député dément fermement dans un communiqué publié le 21 février[20].

Le 28 septembre 2023, son bureau de l'Assemblée nationale, ainsi que son domicile, sont perquisitionnés dans une procédure impliquant aussi le lobbyiste Jean-Pierre Duthion et portant sur le délit de corruption de le cadre d'ingérence étrangère[21],[22]. Le Monde observe qu'Hubert Julien-Laferrière « a tenu à plusieurs reprises des positions à rebours de celles de sa famille politique, mais alignées sur celles d’acteurs présumés du « Qatargate ». »[23] Le lobbyiste Jean-Pierre Duthion, mis en examen pour corruption active et passive, présente Nabil Ennasri, un politologue, lobbyiste du Qatar et représentant de la confrérie des Frères musulmans en France, comme son « associé » entre 2018 et 2019[24].Les deux hommes ont fréquenté Hubert Julien-Laferrière. A l’issue de ces contacts, Hubert Julien-Laferrière prend publiquement position contre les Émirats arabes unis, le grand rival régional du Qatar[25], et publie en octobre 2021 une tribune avec 34 autres députés qui dénonce la « candidature de la honte » d'un général émirati accusé de torture à la présidence d'Interpol[24],[26].

Selon les informations de la cellule investigation de Radio France et du Monde, Nabil Ennasri percevait chaque mois 30 000 euros d’une ambassade du Qatar et du Conseil national des droits de l’Homme du Qatar, une organisation basée à Doha. Une partie de cet argent aurait permis de payer Jean-Pierre Duthion et une autre, Hubert Julien-Laferrière. Le député aurait ainsi perçu 5 000 euros mensuels, ainsi que quelques primes de plusieurs centaines d'euros pendant près d’un an[24],[27].

Détail des mandats et fonctions[modifier | modifier le code]

À l’Assemblée nationale[modifier | modifier le code]

Au niveau local[modifier | modifier le code]

Autres mandats[modifier | modifier le code]

  • 2008 - 2014 : président de la commission coopération-développement de l'organisation mondiale des pouvoirs locaux, Cités et Gouvernements locaux unis (CGLU). Représentation de CGLU aux conférences OCDE - Nations unies sur l'efficacité de l'aide publique au développement (Paris 2004, Accra 2008, Busan 2011).
  • Depuis 2018 : président du Partenariat français pour la ville et les territoires (PFVT).
  • 2019 - 2023 : président du groupe français de l’Union interparlementaire.
  • Depuis 2023 : président du Comité Moyen-Orient de l'Union interparlementaire.

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. « La spécificité des conventions fiscales signées entre la France et les pays d'Amérique Latine », sudoc.fr
  2. « Hubert JULIEN LAFERRIERE | La République En Marche ! », sur En Marche ! (consulté le )
  3. Ministère de l'Intérieur, « Élections législatives 2017 », sur elections.interieur.gouv.fr, (consulté le ).
  4. Jules Pecnard, « En durcissant le ton sur l'immigration, Macron sème le trouble au sein de La République en marche », sur bfmtv.com, (consulté le ).
  5. Hortense de Montalivet, « Immigration: ces députées LREM révoltées par le plan du gouvernement », sur huffingtonpost.fr, (consulté le ).
  6. « Le député Hubert Julien-Laferrière quitte le groupe LREM à cause du 49-3 », sur Le Figaro, (consulté le ).
  7. Justin Boche, « Lyon : Hubert Julien-Laferrière fait perdre la majorité de LREM », sur lyoncapitale.fr, (consulté le ).
  8. Kathleen Garon, « Le député du Rhône, Hubert Julien-Laferrière, quitte LREM pour EDS pour retrouver le sens du dialogue promis en 2017 », sur France 3 Auvergne-Rhône-Alpes, (consulté le ).
  9. Justin Boche, « Lyon : soutenu par des députés LREM dissidents, EELV se dit “prêt à gouverner” », sur Lyon Capitale.fr, (consulté le ).
  10. Lyon : le député du Rhône Hubert Julien-Laferrière rejoint Génération Ecologie
  11. a et b Pauline Graulle et Ellen Salvi, « Primaire écologiste : cinq candidatures à la lumière de leurs soutiens », sur Mediapart, (consulté le ).
  12. « Présidentielle 2022 : Yannick Jadot dévoile son organigramme de campagne », sur Franceinfo, (consulté le )
  13. « Opposition à la candidature d’un général des Emirats arabes unis à la présidence d’Interpol », Le Monde.fr,‎ (lire en ligne, consulté le )
  14. « Ocean Viking. Le manque d’interprètes est un « vrai handicap », juge le préfet du Var », Ouest France,‎ (lire en ligne, consulté le )
  15. AFP, « Soupçonné de corruption, le député lyonnais Julien-Laferrière quitte le groupe écologiste », sur Le Figaro, (consulté le ).
  16. N.C, « Cinéma La suite de Neuilly : on vote pour ! », Le Progrès,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  17. a et b Fabrice Arfi et Yann Philippin, « Le lobbyiste de l’affaire BFMTV a aussi réussi à mettre un député français à son service », sur Mediapart (consulté le )
  18. Florian Reynaud et Damien Leloup, « Désinformation : la surprenante plaidoirie d’un député français pour une cryptomonnaie suspecte », sur Le Monde, (ISSN 1950-6244, consulté le ).
  19. Ganguly, « 'Aims': the software for hire that can control 30,000 fake online profiles », The Guardian, (consulté le )
  20. le-tout-lyon, « Influence étrangère : le député lyonnais Hubert Julien-Laferrière plaide la maladresse », sur Tout Lyon, (consulté le )
  21. « Soupçons d’ingérence étrangère : le lobbyiste Jean-Pierre Duthion et le député Hubert Julien-Laferrière perquisitionnés » Accès libre, Libération, (consulté le )
  22. Jérémie Pham-Lê et Jean-Michel Décugis, BFMTV, Assemblée nationale… un célèbre politologue expert du Qatar en garde à vue dans une affaire d’ingérence étrangère, leparisien.fr, 2 octobre 2023
  23. Soupçons d’ingérence étrangère : les surprenantes prises de position du député Hubert Julien-Laferrière, lemonde.fr, 12 octobre 2023
  24. a b et c Cellule investigation de Radio France, Frédéric Métézeau, Un député écologiste cité dans une affaire d’ingérence étrangère et de corruption, francetvinfo.fr, 15 février 2024
  25. Story Killers : les dernières révélations sur les ingérences étrangères impliquant un député écolo, ouest-france.fr, 15 février 2024
  26. Présidence d'Interpol : un député dénonce la "candidature de la honte" d'un général émirati accusé de torture, francetvinfo.fr, 7 octobre 2021
  27. Affaire M’Barki : un député écologiste payé jusqu’à 8000 euros par mois et sous influence du Qatar ?, sudouest.fr, 15 février 2024

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]