Henri de Bornier — Wikipédia

Henri de Bornier
Henri de Bornier dans le Nouveau Larousse illustré.
Fonctions
Fauteuil 31 de l'Académie française
-
Administrateur (d)
Bibliothèque de l'Arsenal
-
Georges Robertet (d)
Président de la Société des gens de lettres
-
Président
La Cigale (d)
-
inconnu
inconnu
Titre de noblesse
Vicomte
Biographie
Naissance
Décès
Sépulture
Cimetière Saint-Gérard, avenue de Mauguio (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Nom de naissance
Étienne Charles Henri de Bornier
Nationalité
Activité
critique théâtral, dramaturge, poète et romancier
Famille
Famille de Bornier (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Fratrie
Edmond de Bornier (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Enfant
Ernestine Magnan de Bornier (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Autres informations
Membre de
Distinctions
Œuvres principales
  • La Fille de Roland (1875)
signature de Henri de Bornier
Signature

Henri de Bornier, né le à Lunel (Hérault) et mort le à Paris 4e[1], est un dramaturge, poète, écrivain et critique théâtral français.

Biographie[modifier | modifier le code]

Origines et famille[modifier | modifier le code]

Étienne-Charles-Henri, vicomte de Bornier de Ribalte vient d'une famille originaire d'Aimargues[2] dans le Gard ; il vécut d'ailleurs près de cette ville, dans le mas familial de Bornier[3].

Fils d'Eugène, vicomte de Bornier de Ribalte (1795-1862), garde du roi, et d'Amélie Duranc de Vibrac (1801-1843), il épouse dans le 4e arrondissement de Paris, le , Blanche Gouilly, dont il eut trois enfants, nés au 1 rue de Sully, dans le même arrondissement : Charles-Victor, né le et décédé le 9 mars 1860 ; Henriette, née en août 1860 et décédée le 10 avril 1862 ; Ernestine, née le 1er juin 1864 et décédée le 5 janvier 1949 à Aimargues. Cette dernière se marie le 24 avril 1884 à Paris 4e avec Fernand Magnan (1856-1926), polytechnicien de la promotion 1876 qui devient lieutenant-colonel d'artillerie (démissionnaire en 1909) et promu officier de la Légion d'Honneur à compter du 25 décembre 1916[4].

Cette famille Magnan - en aucun cas apparentée au maréchal Magnan - fut autorisée par décret du à changer son nom en Magnan de Bornier[5],[6],[7].

Carrière littéraire[modifier | modifier le code]

Après des études classiques aux séminaires de Saint-Pons, de Montpellier et de Versailles, il vient à Paris pour étudier le droit, mais ne passe aucun examen. À l'âge de 20 ans, il publie un volume de poésies, Premières feuilles, et entre deux ans plus tard comme surnuméraire à la Bibliothèque de l'Arsenal, dont il est successivement sous-bibliothécaire, bibliothécaire, conservateur, puis administrateur en 1889. Il est critique dramatique de la Nouvelle Revue entre 1879 et 1887. Il est élu membre de l'Académie française, contre Émile Zola, en 1893[8].

Une seule de ses œuvres eut un véritable succès et lui apporta du jour au lendemain la célébrité. Il s'agit de La Fille de Roland, qui resta pendant trois mois à l'affiche de la Comédie-Française avec Sarah Bernhardt dans le rôle principal. Ce drame, qualifié à l'époque de « cornélien », raconte les amours de Berthe, la fille du chevalier Roland, avec Gérald, le fils du traitre Ganelon. L'un des spectateurs fut Maupassant, qui écrivit à son propos : « C'est une pièce de sentiments nobles, écrite en style de M. Casimir Delavigne — même moins bon[9]. » Un seul vers en est resté, prononcé dans la pièce par Charlemagne : « Tout homme a deux pays, le sien et puis la France[10]. »

Dans son Discours de réception à l'Académie, Edmond Rostand, qui succéda au fauteuil de Henri de Bornier, le décrivit comme un « vieux petit gentilhomme de roman, original, vif et bon avec une figure rose toute mangée de barbe d'argent, des yeux d'eau claire, de minuscules mains toujours agitées et fréquemment escamotées par des manchettes vastes, et je ne sais quelle grâce de gaucherie un peu fantastique qui me le faisait encore apparaître comme le kobold de la Tragédie[11]. »

Il est inhumé au cimetière Saint-Gérard de Lunel.

Hommages[modifier | modifier le code]

Une voie du 16e arrondissement de Paris porte son nom, une impasse[12] et une rue de Saint-Étienne[13], mais aussi une rue de Lunel[14], et une place à Marsillargues[15].

En 2020, l'Association pour la maintenance du patrimoine lunellois donne un buste de Bornier par Max Crueize à l'école primaire de Lunel[16].

Œuvres[modifier | modifier le code]

À classer
Théâtre
Romans
  • Comment on devient beau (1861)
  • Comment on devient belle (1862)
  • Le Fils de la terre (1864)
  • La Lizardière, roman contemporain (3 volumes, 1883-1925)
  • Le Jeu des vertus, roman d'un auteur dramatique (1886)
  • Louise de Vauvert, le roman du phylloxera (1890) (lire en ligne)
Poésie

Distinctions[modifier | modifier le code]

Références[modifier | modifier le code]

  1. Acte de décès à Paris 4e, n° 249, vue 5/31.
  2. Prosper Falgairolle, « Notice sur la famille de Bornier », bornier.net.
  3. D'après Prosper Falgairolle, Essai sur les bibliophiles du Bas-Languedoc (département du Gard) et leurs ex-libris.
  4. « Recherche - Base de données Léonore », sur www.leonore.archives-nationales.culture.gouv.fr (consulté le )
  5. Société des archives historiques de la Saintonge et de l'Aunis Auteur du texte, « Bulletin de la Société des archives historiques de la Saintonge et de l'Aunis », sur Gallica, (consulté le )
  6. E. de Séréville, F. de Saint-Simon, Dictionnaire de la noblesse française, 1975, page 204.
  7. Pierre Marie Dioudonnat, Encyclopédie de la fausse noblesse et de la noblesse d'apparence, Volumes 1 à 2, Sedopols, 1994, page 463.
  8. Éléments biographiques d'après C.-E. Curinier, Dictionnaire national des contemporains, vol. II, 1899-1919, p. 324.
  9. Guy de Maupassant, Lettre à sa mère, 8 mars 1875. Zola fera la même comparaison : « Les auteurs de juste milieu, ceux qui ont eu, comme Casimir Delavigne, l’ambition de concilier les extrêmes, ne sont jamais parvenus qu’à un talent bâtard et neutre n’ayant plus de sexe. C’est un peu le cas de M. de Bornier. » Le Naturalisme au théâtre (1881). Texte sur Wikisource.
  10. Henri de Bornier, La Fille de Roland, Acte II, scène 3 (1875).
  11. Edmond Rostand, Discours de réception à l'Académie française (4 juin 1903). Texte en ligne.
  12. « Impasse Henri de Bornier, Saint-Étienne (42218) », sur adresse.data.gouv.fr (consulté le ).
  13. « Rue Henri de Bornier, Saint-Étienne (42218) », sur adresse.data.gouv.fr (consulté le ).
  14. « Rue Henri de Bornier, Lunel (34145) », sur adresse.data.gouv.fr (consulté le ).
  15. « Place Henri de Bornier, Marsillargues (34151) », sur adresse.data.gouv.fr (consulté le ).
  16. Midi Libre, « Lunel : trois donations pour les archives et le musée », Midi libre,‎ (lire en ligne Accès payant, consulté le ).
  17. « Cote LH/298/40 », base Léonore, ministère français de la Culture.

Annexes[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • « Bornier (vicomte Henri de) », dans Dictionnaire biographique du Gard, Paris, Flammarion, coll. « Dictionnaires biographiques départementaux » (no 45), (BNF 35031733), p. 88-89.
  • Nancy Stewart, La Vie et l'œuvre d'Henri de Bornier, Paris, Droz, 1935 (BNF 31407265) (présentation en ligne).
  • Yves Ricard, Biographie de l'académicien lunellois Henri de Bornier, Association pour la maintenance du patrimoine lunellois, 1993 (lire en ligne).
  • Patricia Wynands, Réception de l'œuvre de Henri de Bornier : du vivant de l'auteur à nos jours, Hervé, chez l'autrice, 1993 (BNF 35601794).
  • Clifford Edmund Bosworth, « A Dramatisation of the Prophet Muhammad's Life: Henri de Bornier's Mahomet », Numen, août 1970, vol. 17, no 2, p. 105-117 (lire en ligne).

Liens externes[modifier | modifier le code]

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