Eka Zgouladze — Wikipédia
Eka Zgouladze ეკატერინე ზღულაძე Екатеріна Згуладзе | |
Fonctions | |
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Vice-ministre de l'Intérieur de l'Ukraine | |
– (1 an, 4 mois et 24 jours) | |
Président | Petro Porochenko |
Premier ministre | Arseni Iatseniouk |
Gouvernement | Iatseniouk II |
Prédécesseur | Volodymyr Evdokimov |
Ministre de l'Intérieur de Géorgie (Intérim) | |
– (1 mois et 5 jours) | |
Président | Mikheil Saakachvili |
Premier ministre | Vano Merabichvili |
Gouvernement | Merabichvili |
Prédécesseur | Bacho Akhalaïa |
Successeur | Irakli Garibachvili |
Vice-ministre de l'Intérieur de Géorgie | |
– (7 ans) | |
Président | Mikheil Saakachvili |
Premier ministre | Nikoloz Guilaouri Vano Merabichvili |
Gouvernement | Guilaouri Merabichvili |
Biographie | |
Nom de naissance | Ekaterina Zgouladze |
Date de naissance | |
Lieu de naissance | Tbilissi (RSS de Géorgie) |
Nationalité | Soviétique (1978-1991) Géorgienne (1991-2014) Ukrainienne (2014-2016) Géorgienne (depuis 2016) |
Conjoint | Raphaël Glucksmann (divorcés) |
Enfants | 1 |
Diplômée de | Université d'État de Tbilissi Université d'État de l'Oklahoma |
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Eka Zgouladze (en géorgien : ეკატერინე ზღულაძე, ukrainien : Екатеріна Згуладзе, parfois Ekaterina Zgouladze-Glucksmann[1]), née le à Tbilissi, alors en URSS, est une femme politique géorgienne et ukrainienne.
En Géorgie, elle commence par être vice-ministre de l'Intérieur (2005-2012) puis ministre de l'Intérieur par intérim (juillet à octobre 2012).
Après avoir adopté la nationalité ukrainienne, elle est vice-ministre de l'Intérieur de l'Ukraine dans le second gouvernement Iatsenouk (décembre 2014 à mai 2016).
Biographie[modifier | modifier le code]
Enfance et études[modifier | modifier le code]
Enfant, elle se définit elle-même comme « turbulente »[2], avant de rentrer dans le rang, notamment après avoir vu l'écrasement de la rébellion géorgienne par les troupes soviétiques en 1989[2].
Elle étudie le droit pendant un an à l'université d'État de l'Oklahoma[2] puis poursuit ses études dans son pays natal, obtenant un diplôme en journalisme international de l’université d'État de Tbilissi.
Carrière politique[modifier | modifier le code]
Elle travaille d'abord comme interprète au sein d'organisations internationales[3].
En Géorgie[modifier | modifier le code]
Nommée vice-ministre de l'Intérieur de Géorgie en 2005[4], elle réforme notamment les forces de police, « en faisant de cette corporation détestée l'institution la plus respectée du pays »[3]. Elle participe à la « désoviétisation » de l'institution policière, notamment en remplaçant 20 000 anciens fonctionnaires « suspects » par de jeunes recrues et fait passer les effectifs de 85 000 à 23 000 personnes. Elle participe également à la fusion de la police, des services secrets et de l'ex-KGB. Elle s'attaque enfin à la corruption et au crime organisé[3]. Après un scandale concernant les mauvais traitement reçus par des personnes incarcérées, le ministre de l'Intérieur en poste, Bacho Akhalaïa, démissionne le 20 septembre 2012 et Eka Zgouladze assure l'intérim à la tête du ministère[5]. Pour la nouvelle ministre, « nous n'entendons pas nous dérober devant nos responsabilités. Il y a eu des tortures dans nos prisons. Mais je souligne que ce n’est pas par hasard si ces vidéos sont sorties à dix jours d'un scrutin crucial », soulignant que cette coïncidence temporelle sert l'opposition, et notamment le candidat Bidzina Ivanichvili[6]. Ses fonctions prennent fin le 25 octobre 2012 lors de la démission du gouvernement Merabichvili[4]. Étant mariée avec Raphaël Glucksmann, conseiller officiel de Mikheil Saakachvili, le couple quitte brutalement la Géorgie en 2012[7].
En Ukraine[modifier | modifier le code]
Fin 2013, Ekaterina Zgouladze et Raphaël Glucksmann s'impliquent dans le mouvement Euromaïdan en Ukraine, qui aboutit au renversement du pouvoir en place l'année suivante[7].
Au printemps 2014, Petro Porochenko décide de mener des réformes profondes dans le pays, et les confie à des Géorgiens autour de Mikheil Saakachvili, dont font partie Eka Zgouladze, Sandro Kvitashvili et Giorgi Vashadzé[8].
Après avoir reçu la nationalité ukrainienne le 13 décembre 2014[9] et abandonné la nationalité géorgienne dans le même temps[10], elle est nommée quelques jours plus tard vice-ministre de l'Intérieur de l'Ukraine dans le second gouvernement Iatsenouk[11], forte du succès de sa lutte contre la corruption des forces de l'ordre géorgiennes[10]. Notamment, elle crée une nouvelle force de police, grâce à des fonds et une formation apportée entre autres par les Etats-Unis[12]. Elle devient alors la première femme à avoir intégré les gouvernements de deux pays différents[10]. Après de profondes réformes, elle fait nommer la Géorgienne Khatia Dekanoidze chef de la police.
Le 14 décembre 2015, Eka Zguladze est arrêtée à l'aéroport de Borispol avec une valise contenant jusqu'à 4 millions de dollars. Selon l'ancien ministre de l'intérieur Vitali Zakharchenko, elle aurait déclarée que "c'était son propre argent. Elle a dit qu'elle en avait besoin pour le service médical en France"[13].
Cette affaire est rappelée lors d'un débat du mercredi 12 juillet 2023 au parlement européen traitant sur une proposition de réforme des règles du Parlement européen en matière de transparence, d’intégrité, de responsabilité et de lutte contre la corruption[14].
En avril 2024, lors de la campagne de son ex-mari Raphaël Glucksmann pour les élections européennes du 6-9 juin 2024, son nom est cité indirecte[15]ment dans une campagne de désinformation étrangère visant son ex-compagnon et accusant aussi celle-ci d'avoir favorisé Euromaïdan en ayant touché 4 millions de dollars de pots-de-vin pour l'avoir favorisée[16],[17],[18], campagne également dénoncée par le site Conspiracy Watch.
Vie privée[modifier | modifier le code]
Elle a été l'épouse du Français Raphaël Glucksmann (avec qui elle eut un fils, Alexandre), également conseiller du président Mikheil Saakachvili de 2008 à 2012[19],[20].
Références[modifier | modifier le code]
- « Ukraine : la police qui fait tache », Libération, 0 mai 2016 (lire en ligne).
- Claire Bommelaer, « Le Louvre sur les routes de l'exode », Le Figaro, 31 juillet / 1er août 2010, p.12.
- Isabelle Lasserre, « La gamine qui a maté la police de Géorgie », Le Figaro, , p.20.
- « Ces « étrangers » devenus ministres à Kiev », sur letemps.ch, (consulté le )
- Polina Tchernitsa et Alexandra Dibizheva, « Vidéos de tortures en Géorgie : une provocation du pouvoir ? », in french.ruvr.ru, La Voix de la Russie, 21 septembre 2012.
- Régis Genté, « En Géorgie, le pouvoir et l'opposition sont à couteaux tirés avant les législatives », Le Figaro, , p.10.
- Hadrien Mathoux, « L'OPA réussie de Raphaël Glucksmann sur le PS, ou le mariage des repentis », sur www.marianne.net, (consulté le ).
- « Le Géorgien Saakachvili près du président ukrainien », Le Figaro, (lire en ligne).
- “Guest corruption fighter” Eka Zguladze caught attempting to take $4mn out of Ukraine
- Vincent Jauvert, « Ekaterina, ministre de la police... de deux pays », (consulté le )
- (en) « Former Georgian Official Joins Ukrainian Interior Ministry », Radio Free Europe,
- Former Georgian technocrat appointed to head Ukraine's National Police
- (en) « “Guest corruption fighter” Eka Zguladze caught attempting to take $4mn out of Ukraine », sur EADaily, (consulté le )
- « Compte rendu in extenso des débats - Mercredi 12 juillet 2023 », sur www.europarl.europa.eu (consulté le )
- https://www.conspiracywatch.info/europeennes-comment-raphael-glucksmann-est-devenu-le-punching-ball-des-complotistes.html
- https://www.challenges.fr/politique/europeennes-glucksmann-averti-d-une-campagne-de-desinformation-le-visant_890382
- https://www.leparisien.fr/elections/europeennes/europeennes-raphael-glucksmann-victime-dune-campagne-de-desinformation-pro-chinoise-16-04-2024-G7XNRMVF35HYPLQ2TQK77IZDHU.php
- https://www.20minutes.fr/politique/elections-europeens/4087203-20240418-europeennes-quoi-vague-desinformation-venue-chine-vise-raphael-glucksmann
- Géorgie : la « french connection », Marianne, 2 novembre 2012
- « Raphaël Glucksmann, l’anti-réac », Le Monde.fr, (ISSN 1950-6244, lire en ligne, consulté le )
Articles connexes[modifier | modifier le code]
Liens externes[modifier | modifier le code]