Radio Free Europe/Radio Liberty — Wikipédia

Radio Free Europe/Radio Liberty
Description de l'image RFERL primary brandmark.svg.
Présentation
Siège social Drapeau de la Tchéquie Prague (depuis 1995)
Drapeau de l'Allemagne Munich (1949-1995)
Site web www.rferl.org
Historique
Création Juin 1949
Diffusion hertzienne
AM oui (ondes courtes et ondes moyennes)
FM
Satellite oui
Diffusion câble et Internet
Streaming oui

Radio Free Europe/Radio Liberty (RFE/RL) est une station de radio et un groupe de communication privés financés par le Congrès des États-Unis. L'organisation existe en Europe et au Moyen-Orient. Elle diffuse dans 21 pays en 28 langues par ondes courtes, ondes moyennes, FM et internet[1].

Histoire[modifier | modifier le code]

Radio Free Europe[modifier | modifier le code]

Le National Committee for a Free Europe (Comité national pour une Europe libre) est fondé en juin 1949 à New York[2]. Radio Free Europe, qui est dès ce moment une radio privée, dépend alors de cette organisation[3]. Le siège de Radio Free Europe est installé à Munich et diffuse pour la première fois le en ondes courtes pour la Tchécoslovaquie.

L'organisation reçoit ses fonds du Congrès des États-Unis via la Central Intelligence Agency (CIA), mais aussi des financements privés[4],[3]. En 1971, la CIA cesse de financer Radio Free Europe, qui est placée sous la surveillance du International Broadcasting Bureau (en) (IBB), dont les membres sont nommés par le président américain[3].

Après la fusion avec Radio Liberty[modifier | modifier le code]

L'Europe séparée en deux par le rideau de fer durant la guerre froide : bloc capitaliste à l'Ouest, bloc socialiste à l'Est.
Tampons de radio free Europe conservés au Münchner Stadtmuseum.

Le , Radio Free Europe fusionne avec un autre organisme financé par le congrès, Radio Liberty, fondé en 1951 par l'American Committee for the Liberation of the Peoples of Russia (Comité Américain pour la Libération des Peuples de Russie)[5]. Aussi la nouvelle entité change son nom pour devenir Radio Free Europe/Radio Liberty.

Sous Carter, Brzezinski fait augmenter la puissance des émetteurs de la radio [6]. Les autorités soviétiques tentent régulièrement de brouiller les signaux de Radio Free Europe jusqu'en 1988[7]. De 1985 à 1993, Radio Free Europe a également géré Radio Free Afghanistan.

La chute de l'Union soviétique entraîne la réduction du budget de Radio Free Europe qui passe de 227 à 75 millions de dollars en 1993[2]. En 1994, Radio Free Europe/Radio Liberty passe sous la surveillance du Broadcasting Board of Governors, dont les membres sont nommés par le président des États-Unis[8]. Le siège de la station est déménagé vers Prague en 1995 et nombre d'émissions européennes supprimées (par exemple : le polonais en 1997), sauf celles du département Slave du Sud. Par ailleurs, son activité s'accroît au Moyen-Orient : Radio Free Iraq et Radio Farda (destiné à l'Iran) sont fondés en 1998, un service est lancé au Kosovo en 1999 et Radio Free Afghanistan ressuscite en 2002[7].

Selon les services de renseignement tchèques, le régime de Saddam Hussein a tenté d'organiser un attentat pour arrêter ses émissions vers l'Irak à partir de 1999[9].

En 2009, son siège s'installe dans un nouveau bâtiment moderne à Prague.

Le , Radio Free Europe/Radio Liberty (RFE/RL) et Voice of America (VOA) lancent un programme de nouvelles télévisées en langue russe, Current Time, qu'ils présentent comme destiné à « fournir aux auditeurs des pays limitrophes à la Russie une information contrebalançant la désinformation produite par les médias russes, désinformation qui entretient l'instabilité dans la région[10]. » Selon des renseignements en provenance des cercles intéressés, Current Time est devenu, dans les deux années qui ont suivi, un programme émettant en permanence, sur Internet et par télévision, en direction d'auditoires russophones du monde entier[11],[12].

Vers 2017, Voice of America et RFE/RL lancent deux sites de vérification des faits (« fact-checking »), Polygraph.info (en) et, en langue russe, factograph.info[13],[14].

En 2019, RFE/RL annonce qu'un budget de 129 millions de dollars lui est alloué par les États-Unis[15].

En 2019, Radio Ozodi, la version tadjike de RFE/RL, est accusée de relayer la propagande du régime du président Emomalii Rahmon (en particulier en attaquant le Parti de la renaissance islamique du Tadjikistan), de ne jamais critiquer les actions du président et de sa famille, ni de mentionner le bilan du pays au niveau des droits de l'homme et d'être financièrement lié à la famille du président. Une enquête interne confirme les biais dans la ligne éditoriale et les reportages de Radio Ozodi[16],[17].

Organisation[modifier | modifier le code]

Statut[modifier | modifier le code]

Radio Free Europe est une entreprise privée, mais son financement vient du Congrès américain. La station est surveillée par le Broadcasting Board of Governors (BBG), un organisme d'État dont les membres sont nommés par le président des États-Unis. Le BBG comporte des personnes choisies parmi les Républicains et les Démocrates.

Objectifs[modifier | modifier le code]

L'objectif originel de Radio Free Europe était de combattre le communisme en diffusant des idées et des informations normalement indisponibles aux habitants du bloc de l'Est.

Les buts officiels revendiqués par la radio sont au nombre de cinq[18] :

  • « fournir des informations, des analyses et des discussions des sujets intérieurs et régionaux de façon objective, cruciales aux transformations démocratiques et de marché libre »[19] ;
  • renforcer les sociétés civiles en exposant les valeurs démocratiques ;
  • combattre l'intolérance religieuse et ethnique, et promouvoir la compréhension mutuelle entre les peuples ;
  • établir un modèle pour les médias locaux, aider la création d'un journalisme professionnel et indépendant, et développer des partenariats avec des médias locaux ;
  • nouer des liens entre les pays de la région (couverte par Radio Free Europe) et les démocraties établies.

Budget[modifier | modifier le code]

Ancien logo.

Bien que RFE soit une société privée, elle est financée par le Congrès américain. Le budget connaît une première diminution en 1993. De 1998 à 1999, il s'accroît, puis diminue et stagne en 2000 et 2001. Les attentats du 11 septembre 2001 incitent le gouvernement américain à faire un effort financier pour les organismes diffusant à l'étranger : le budget de Radio Free Europe passe ainsi de 67,9 à 79,127 millions de dollars en 2002. En effet, la station ne diffuse pas qu'en Europe, mais aussi en Asie et au Moyen-Orient. Le budget diminue à nouveau en 2003 et 2004, pour croitre légèrement en 2005.

Évolution du budget de Radio Free Europe/Radio Liberty[20]
1998 1999 2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007
Montant en millions de dollars 68,419 74,647 67,794 67,9 79,127 75,8 72,5 74 75,3 75,1

Langues diffusées[modifier | modifier le code]

Voici une liste non exhaustive des langues diffusées par Radio Free Europe[21] : arménien, azéri, bachkir, biélorusse, bosnien, dari, géorgien, kazakh, kirghize, macédonien, moldave, ouzbek, pachto, persan, russe, serbe, tadjik, tatar, tatar de Crimée, turkmène, ukrainien.

Évolution du nombre de langues diffusées par Radio Free Europe/Radio Liberty[20]
1998 1999 2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007
Nombre de langues 23 25 25 ou 26 28 30 34 28 28 28 28

Employés[modifier | modifier le code]

En 2005 Radio Free Europe comptait 512 collaborateurs, dont le nombre diminue depuis le pic de 2002 et 2003 (respectivement 593 et 602 employés), tout en restant supérieur au niveau observé à la fin des années 1990.

Évolution du nombre d’employés de Radio Free Europe/Radio Liberty[20]
1998 1999 2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007
Nombre d'employés 440 457 476 ou 513 531 593 602 511 512 538 497

Participation à d'autres projets[modifier | modifier le code]

La station participe fortement à l'existence de certaines radios. C'est le cas de Radio Free Afghanistan, filiale de RFE. Radio Free Europe gère également avec Voice of America la station Radio Farda qui diffuse en persan à destination de l'Iran[22].

Personnalités liées à Radio Free Europe[modifier | modifier le code]

  • Jan Nowak-Jeziorański (1914-2005), directeur de la section polonaise (1952-1976).
  • Zdzisław Najder (1930-2021), directeur de la section polonaise de 1982 à 1987.
  • Jan Zaprudnik (en) (1926-2022), directeur de la section biélorusse dans les années 1970.
  • Kevin Klose (1940-), directeur de RFE/RL entre 1994 et 1997. Directeur de la NPR.
  • Hanna Herman (1959-), directrice de la station de Kiev.
  • Tadeusz Chciuk (1916-2001), rédacteur à la section polonaise.
  • Anatoli Kouznetsov (1919-1979), écrivain dissident soviétique, animateur de la section britannique en 1972-1979.
  • Ferdinand Peroutka (1895-1978), écrivain dissident tchécoslovaque, directeur de la section tchécoslovaque en 1951.
  • Sanda Stolojan (1919-2005), poètesse, traductrice et écrivaine roumaine.
  • Natalia Sedletska (1987-), journaliste ukrainienne travaillant sur la corruption, animatrice de la section tchèque en 2014.

Dans la fiction[modifier | modifier le code]

  • La radio est le sujet du roman Mr Suzuki et l'espion fou (1972), dans lequel un assassin extermine froidement et systématiquement les principaux journalistes de la station de radio, selon leur ordre d'ancienneté.

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. (en) « About Us », sur RadioFreeEurope/RadioLiberty, Radio Free Europe, (consulté le ).
  2. a et b http://www.rferl.org/specials/50Years/history/rferl-history.html.
  3. a b et c (en) « History », sur rferl.org, Radio Free Europe / Radio Liberty, (consulté le ).
  4. (en) Don Hill, « East/West: RFE/RL Celebrating 50 Years Of Broadcasting », .
  5. Source: http://hoorferl.stanford.edu/rlexhibit/timeline.php.
  6. David Binder, "Carter Requests Funds for Big Increase in Broadcasts to Soviet Bloc", The New York Times, .
  7. a et b « rferl.org/about/organization/p… »(Archive.orgWikiwixArchive.isGoogleQue faire ?).
  8. Source: https://pressroom.rferl.org/history Voir aussi: http://hoorferl.stanford.edu/rlexhibit/timeline.php qui donne une date différente : 1995.
  9. Alexis Rosenzweig, BIS : Saddam Hussein aurait financé un attentat déjoué contre RFE à Prague, Radio Prague, .
  10. "New TV Show Brings 'Facts, not Lies', to Russian Speakers", , RFE/RL.
  11. "Current Time Network Launches Real News, For Real People, In Real Time", , RFE/RL.
  12. Current Time website.
  13. (en) « About Polygraph.info », sur Polygraph.info (consulté le ).
  14. (en) « 'We got our f**** a***s beat, Yankees made their point': Russian mercenaries in Syria lament U.S. strikes », Newsweek,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  15. (en) « Trump Administration's 2020 Budget Request Calls For Closure Of Three RFE/RL Language Services », Radio Free Europe, .
  16. (en) Katherine Khashimova Long, « In Tajikistan, America’s beacon for a free press may have been corrupted », Columbia Journalism Review, .
  17. (en) Daisy Sindelar, « Message from RFE/RL's Acting President: Tajik Service », Radio Free Europe, .
  18. Énoncé des missions, site officiel de Radio Free Europe.
  19. to provide objective news, analysis, and discussion of domestic and regional issues crucial to successful democratic and free-market transformations.[1].
  20. a b et c Rapports annuels du Broadcasting Board of Governors de 1997 à 2007.
  21. (en) « RFE/RL Language Services », sur RFE/RL (consulté le ).
  22. Source: http://www.radiofarda.com/inenglish.aspx.

Voir aussi[modifier | modifier le code]

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Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]