Classe Fubuki — Wikipédia

Classe Fubuki
Image illustrative de l'article Classe Fubuki
Le diagramme classe Fubuki
Caractéristiques techniques
Type Destroyer
Longueur 118,4 m
Maître-bau 10,4 m
Tirant d'eau 3,2 m
Déplacement 1 780 t (standard)
Port en lourd 2 080 t (pleine charge)
Propulsion 2 turbines à engrenages à 2 arbres Kampon
3 ou 4 chaudières Kampon
Puissance 50000 ch
Vitesse 38 nœuds
Caractéristiques militaires
Armement Origine :
Rayon d’action 5 000 milles marins à 14 nœuds
Autres caractéristiques
Équipage 219
Histoire
A servi dans  Marine impériale japonaise
 Marine soviétique
Commanditaire Japon
Période de
construction
1926 - 1933
Période de service 1928-1945
Navires construits 24
Navires prévus 24
Navires perdus 22
Navires démolis 2

La classe Fubuki (吹雪型駆逐艦, Fubukigata kuchikukan?) est une série de 24 destroyers de 1re classe de la Marine impériale japonaise construite après la Première Guerre mondiale. La classe Fubuki a été appelée le « premier destroyer moderne du monde » et est vite devenue un standard pour d'autres marines étrangères ; ces destroyers étaient puissamment armés et très rapides.
Ils sont restés des adversaires redoutables durant la Seconde Guerre mondiale, bien que beaucoup plus anciens que la plupart de leurs adversaires.

Contexte[modifier | modifier le code]

Après la fin de la Première Guerre mondiale, l'État-major de la marine impériale japonaise a émis des exigences quant à la vitesse, le rayon d'action et le développement d'un torpilleur rapide et à longue portée pouvant rivaliser avec des croiseurs légers de marines étrangères. La classe Fubuki fut équivalente aux destroyers de l'US Navy de classe Porter et de classe Somers.

Conception[modifier | modifier le code]

La classe Fubuki inaugure les premières tourelles motorisées. Les supports de torpille type 93 Long Lance sont montés entre les cheminées. Pour augmenter le confort et la capacité de combat, même par mauvais temps, le gaillard d'avant a été rehaussé, le pont est agrandi et clos.

Entre 1928 et 1933, trois groupes distincts de constructions sont mis en œuvre créant ainsi trois sous-classes :

  • Sous-classe Fubuki : dix navires de construction plus simple que les suivants, un télémètre sur la passerelle et de tourelles de Type A ne permettant qu'un relèvement de 40°.
  • Sous-classe Ayamani : pont plus grand, avec une tour de télémétrie et une salle de contrôle anti-incendie et de tourelles de Type B permettant un relevage de 75° pour les tirs anti-aériens.
  • Sous-classe Akatsuki : mise en place de tourelles de lancement des torpilles permettant un rechargement immédiat.

Au cours de la guerre du Pacifique les navires survivants eurent un renforcement de lutte anti-aérienne. Une tourelle fut retirée pour être remplacée par 14 canons automatiques AT/AA de 25 mm, le rajout de deux autres mitrailleuses Hotchkiss de 13,2 mm et de 18 autres depth charges. Un radar fut aussi installé.

Armement[modifier | modifier le code]

Les destroyers de la classe Fubuki étaient mieux armés que leurs prédécesseurs de la classe Mutsuki : la batterie principale était portée à 6 canons Type 3 de 127 mm, montés par paire dans 3 tourelles modernes résistantes aux éclats, intempéries et gaz [1] mais non blindées[2]. Les tourelles Type A équipant les 10 premières unités de la classe avaient une hausse possible de +40°, tandis que les 14 bâtiments suivants reçurent des tourelles de Type B permettant un angle de hausse de +70° pour les tirs antiaériens, caractéristique inédite sur les destroyers à l'époque[3] Les canons étaient alimentés par des chargeurs de munitions stockés sous chaque tourelle, assurant ainsi au destroyer une cadence de tir plus élevée que ses contemporains à chargement manuel[4]

L'installation de trois lance-torpilles triples fut directement reprise de la classe Mutsuki, où leur efficacité fut largement prouvée. Chaque tube était chargé d'une torpille de 610 mm de type 8 et une autre était en réserve, donnant au destroyer de cette classe une capacité de 18 torpilles au total. Ces lance-torpilles étaient localisés juste derrière les cheminées au centre du navire.

Service[modifier | modifier le code]

Les navires de la classe Fubuki ont tous combattu pendant la guerre du Pacifique sauf le Miyuki qui coula en 1934 lors d'une collision.

Le Ayamani, endommagea en le USS South Dakota (BB-57) au cours de la bataille navale de Guadalcanal avant d'être attaqué par le USS Washington (BB-56). Le PT-109 (patrouilleur-torpilleur) de John Fitzgerald Kennedy a été coulé par l'Amagi.

Huit navires ont été coulés par des sous-marins, deux sur des mines et le reste par des raids aériens. Seuls l'Hibiki et l'Ushio ont survécu à la guerre. Hibiki a été pris comme prise de guerre par l'Union soviétique et fut utilisé jusqu'en 1953 sous le nom de Verniy.

Les unités[modifier | modifier le code]

Type Fubuki :

Indicatif Nom Chantier naval Quille Lancement Service Fin de carrière Photo
DD-35 Fubuki (吹雪, "Blizzard"?) Arsenal naval de Maizuru Coulé le lors de la bataille du cap Espérance par le tir groupé de destroyers et croiseurs américains, au nord-ouest de l'ile de Savo, à la position 9° 06′ S, 159° 38′ E. Rayé des registres de la Marine le .
DD-36 Shirayuki (白雪, "Neige blanche"?) Chantiers de Yokohama Coulé le par une attaque aérienne durant la bataille de la mer de Bismarck, à 55 milles marins (101,86 km) au sud-est de Finschhafen, à la position 7° 15′ S, 148° 30′ E. Rayé des registres de la Marine le .
DD-37 Hatsuyuki (初雪, "Premières neiges"?) Arsenal naval de Maizuru Coulé le par une attaque aérienne alors qu'il débarque des troupes sur Bougainville, à la position 6° 50′ S, 155° 47′ E. Rayé des registres de la Marine le .
DD-38 Miyuki (深雪, "Neige épaisse"?) Compagnie des docks d'Uraga Sombre le après être rentré en collision avec le destroyer Inazuma, au large de l'ile de Cheju, à la position 33° 00′ N, 125° 30′ E. Rayé des registres de la Marine le .
DD-39 Murakumo (叢雲, "Masse de nuages"?) Chantiers navals Fujinagata Rendu inmanœuvrable après avoir été torpillé et bombardé le par l'aéronavale américaine, il est finalement achevé par son sister-ship Shirayuki (qui a pris en charge les survivants) , à 90 milles marins (166,68 km) au nord-ouest de l'ile de Savo, à la position 8° 40′ N, 159° 20′ E. Rayé des registres de la Marine le .
DD-40 Shinonome (東雲, "Aube"?) Arsenal naval de Sasebo Coulé le après avoir été touché par 2 bombes du Dornier Do 24 X-32 du groupe d'aviation navale néerlandaise GVT-7. Il coule avec tout son équipage au large de Miri (royaume de Sarawak), à la position 4° 24′ N, 114° 00′ E. Rayé des registres de la Marine le .
DD-41 Usugumo (薄雲, "Nuages légers"?) Chantiers Navals d'Ishikawajima Torpillé le par le sous-marin USS Skate en mer d'Okhotsk, alors qu'il assure la protection d'un convoi entre Otaru et l'île d'Uruppu. Coule en six minutes, emportant 316 des 365 hommes d'équipage, à 330 milles marins (611,16 km) à l'ouest-sud-ouest de Paramushiro, à la position 47° 43′ N, 147° 55′ E. Rayé des registres de la Marine le .
DD-42 Shirakumo (白雲, "Nuage blanc"?) Chantiers navals Fujinagata Torpillé le par le sous-marin USS Tautog , alors qu'il assure la protection d'un convoi entre Kushiro et l'île d'Uruppu. Coule avec la totalité de son équipage, à 170 milles marins (314,84 km) à l'est de Muroran à la position 42° 25′ N, 144° 55′ E. Rayé des registres de la Marine le .
DD-43 Isonami (磯波, "Brisants"?) Compagnie des docks d'Uraga Torpillé le par le sous-marin USS Tautog , alors qu'il secourait les survivants du Penang Maru, faisant partie d'un convoi entre Surabaya à Ambon. Coule à 35 milles marins (64,82 km) au sud-est de l'île Wangi-wangi à la position 5° 26′ S, 123° 04′ E. Rayé des registres de la Marine le .
DD-44 Uranami (浦波, "Vagues littorales"?) Arsenal naval de Sasebo Coulé le par une attaque aérienne menée par 80 avions de la Task Force 77.4.2 "Taffy 2" durant la bataille du golfe de Leyte. Coule à 12 milles marins (22,224 km) au sud-est de Masbate à la position 11° 50′ N, 123° 00′ E. Rayé des registres de la Marine le .

Type Ayanami :

Type Akatsuki :

Voir aussi[modifier | modifier le code]

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Lien interne[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. Fitzsimons, Illustrated Encyclopedia of 20th Century Weapons and Warfare (London: Phoebus, 1977), Volume 10, p.1040.
  2. Mark Stille, Imperial Japanese Navy Destroyers1919–45 (1), Oxford, UK, Osprey Publishing, (ISBN 978-1-84908-984-5), p. 21-23
  3. Fitzsimons, Illustrated Encyclopedia of 20th Century Weapons and Warfare, Volume 10, p.1040.
  4. Peattie & Evans, Kaigun page 221-222.