Boussac (Creuse) — Wikipédia

Boussac
De haut en bas et de gauche à droite : la mairie ; une maison à tourelle ; le château ; le salon du château ; l'église Ste-Anne ; ancienne porte de la ville ; statue de Pierre Leroux ; le moulin sur la rivière Beroux ; la roue à aubes du moulin.
Blason de Boussac
Blason
Administration
Pays Drapeau de la France France
Région Nouvelle-Aquitaine
Département Creuse
Arrondissement Aubusson
Intercommunalité Communauté de communes Creuse Confluence
Maire
Mandat
Franck Foulon
2020-2026
Code postal 23600
Code commune 23031
Démographie
Gentilé Boussaquins
Population
municipale
1 242 hab. (2021 en diminution de 2,66 % par rapport à 2015)
Densité 839 hab./km2
Géographie
Coordonnées 46° 20′ 59″ nord, 2° 12′ 56″ est
Altitude Min. 335 m
Max. 395 m
Superficie 1,48 km2
Unité urbaine Commune rurale
Aire d'attraction Commune hors attraction des villes
Élections
Départementales Canton de Boussac
(bureau centralisateur)
Législatives Circonscription unique
Localisation
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Boussac
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Boussac
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Boussac
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Boussac

Boussac autrefois nommée Boussac-le-Château pour mieux la différencier de sa voisine Boussac-Bourg, est une commune française, située dans le département de la Creuse, en région Nouvelle-Aquitaine. Les habitants, au nombre de 1 255 en 2018, en sont les Boussaquins.

Elle est historiquement située dans la province du Berry, au cœur de la Marche berrichonne aussi appelée Montagne berrichonne.

Localisation[modifier | modifier le code]

Boussac est située sur la rive droite de la Petite Creuse (affluent de la rive droite de la Creuse).

Boussac est située à 19 km de Châtelus-Malvaleix, à 21 km de Sainte-Sévère-sur-Indre, à 23 km d'Huriel, à 26 km de Chambon-sur-Voueize, à 28 km de Culan, à 30 km de Bonnat et de Chénérailles, à 34 km de Montluçon, à 35 km de La Châtre et à 39 km de Guéret.

Géologie et relief[modifier | modifier le code]

  • Carte de l'occupation des sols de Boussac sur le Géoportail de l'ARB Nouvelle-Aquitaine : Entités paysagères:
Territoire communal : Occupation du sol (Corinne Land Cover); Cours d'eau (BD Carthage),
Géologie : Carte géologique; Coupes géologiques et techniques,
Hydrogéologie : Masses d'eau souterraine; BD Lisa; Cartes piézométriques.

Sismicité[modifier | modifier le code]

Commune située dans une zone de sismicité 2 faible[1].

Hydrographie et les eaux souterraines[modifier | modifier le code]

Cours d'eau traversant la commune :

Géographie[modifier | modifier le code]

Climat[modifier | modifier le code]

Historiquement, la commune est exposée à un climat montagnard[2]. En 2020, Météo-France publie une typologie des climats de la France métropolitaine dans laquelle la commune est exposée à un climat de montagne et est dans la région climatique Ouest et nord-ouest du Massif Central, caractérisée par une pluviométrie annuelle de 900 à 1 500 mm, maximale en automne et en hiver[3].

Pour la période 1971-2000, la température annuelle moyenne est de 10,6 °C, avec une amplitude thermique annuelle de 15,3 °C. Le cumul annuel moyen de précipitations est de 908 mm, avec 12,1 jours de précipitations en janvier et 7,8 jours en juillet[4]. Pour la période 1991-2020 la température moyenne annuelle observée sur la station météorologique installée sur la commune est de 11,0 °C et le cumul annuel moyen de précipitations est de 896,4 mm[5],[6]. Pour l'avenir, les paramètres climatiques de la commune estimés pour 2050 selon différents scénarios d’émission de gaz à effet de serre sont consultables sur un site dédié publié par Météo-France en novembre 2022[7].

Statistiques 1991-2020 et records BOUSSAC_SAPC (23) - alt : 380m, lat : 46°20'35"N, lon : 2°13'41"E
Records établis sur la période du 01-10-1994 au 02-11-2023
Mois jan. fév. mars avril mai juin jui. août sep. oct. nov. déc. année
Température minimale moyenne (°C) 0,2 0 1,6 3,9 7,5 10,9 12,3 12,1 8,6 6,9 3 0,7 5,6
Température moyenne (°C) 3,8 4,2 7 9,8 13,4 17,1 18,9 18,8 15,1 12 7,2 4,4 11
Température maximale moyenne (°C) 7,3 8,5 12,4 15,7 19,4 23,3 25,5 25,6 21,6 17,2 11,4 8 16,3
Record de froid (°C)
date du record
−14,8
26.01.07
−16,1
09.02.12
−15,2
01.03.05
−6
08.04.21
−2,1
06.05.19
2
10.06.20
4
17.07.00
2,5
29.08.1998
−0,9
20.09.12
−7,8
30.10.1997
−11,3
24.11.1998
−14,6
31.12.1996
−16,1
2012
Record de chaleur (°C)
date du record
19,5
01.01.22
24,3
27.02.19
24,6
29.03.23
29,4
30.04.05
32,9
27.05.05
39,4
29.06.19
40,9
25.07.19
40,3
18.08.12
35,1
09.09.23
33,7
02.10.23
26,7
08.11.15
18,9
24.12.12
40,9
2019
Précipitations (mm) 75,8 64,2 70,1 78,9 86,3 73,1 71,5 69,9 67,7 74,5 81,4 83 896,4
Source : « Fiche 23031002 », sur donneespubliques.meteofrance.fr, edité le : 06/11/2023 dans l'état de la base


Voies de communications et transports[modifier | modifier le code]

Voies routières[modifier | modifier le code]

  • D 9617 vers Saint-Silvain-Bas-le-Roc.
  • D 997 vers Boussac-Bourg.
  • D 11 vers Les Forêts.

Transports en commun[modifier | modifier le code]

SNCF[modifier | modifier le code]

Urbanisme[modifier | modifier le code]

Typologie[modifier | modifier le code]

Maison à tourelle.

Boussac est une commune rurale, car elle fait partie des communes peu ou très peu denses, au sens de la grille communale de densité de l'Insee[Note 1],[8],[9],[10]. La commune est en outre hors attraction des villes[11],[12].

Occupation des sols[modifier | modifier le code]

L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de la base de données européenne d’occupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des territoires artificialisés (75,8 % en 2018), en augmentation par rapport à 1990 (64,2 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante : zones urbanisées (51,1 %), zones industrielles ou commerciales et réseaux de communication (24,7 %), prairies (12,9 %), forêts (9,5 %), zones agricoles hétérogènes (1,7 %)[13]. L'évolution de l’occupation des sols de la commune et de ses infrastructures peut être observée sur les différentes représentations cartographiques du territoire : la carte de Cassini (XVIIIe siècle), la carte d'état-major (1820-1866) et les cartes ou photos aériennes de l'IGN pour la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[Carte 1].

Carte en couleurs présentant l'occupation des sols.
Carte des infrastructures et de l'occupation des sols de la commune en 2018 (CLC).

Risques majeurs[modifier | modifier le code]

Le territoire de la commune de Boussac est vulnérable à différents aléas naturels : météorologiques (tempête, orage, neige, grand froid, canicule ou sécheresse), inondations et séisme (sismicité faible). Il est également exposé à un risque particulier : le risque de radon[14]. Un site publié par le BRGM permet d'évaluer simplement et rapidement les risques d'un bien localisé soit par son adresse soit par le numéro de sa parcelle[15].

Risques naturels[modifier | modifier le code]

Certaines parties du territoire communal sont susceptibles d’être affectées par le risque d’inondation par débordement de cours d'eau, notamment la Petite Creuse et le Béroux. La commune a été reconnue en état de catastrophe naturelle au titre des dommages causés par les inondations et coulées de boue survenues en 1982 et 1999[16],[14].

Carte des zones d'aléa retrait-gonflement des sols argileux de Boussac.

Le retrait-gonflement des sols argileux est susceptible d'engendrer des dommages importants aux bâtiments en cas d’alternance de périodes de sécheresse et de pluie. 22,5 % de la superficie communale est en aléa moyen ou fort (33,6 % au niveau départemental et 48,5 % au niveau national). Sur les 611 bâtiments dénombrés sur la commune en 2019, 77 sont en aléa moyen ou fort, soit 13 %, à comparer aux 25 % au niveau départemental et 54 % au niveau national. Une cartographie de l'exposition du territoire national au retrait gonflement des sols argileux est disponible sur le site du BRGM[17],[Carte 2].

Par ailleurs, afin de mieux appréhender le risque d’affaissement de terrain, l'inventaire national des cavités souterraines permet de localiser celles situées sur la commune[18].

Concernant les mouvements de terrains, la commune a été reconnue en état de catastrophe naturelle au titre des dommages causés par des mouvements de terrain en 1999[14].

Risque particulier[modifier | modifier le code]

Dans plusieurs parties du territoire national, le radon, accumulé dans certains logements ou autres locaux, peut constituer une source significative d’exposition de la population aux rayonnements ionisants. Certaines communes du département sont concernées par le risque radon à un niveau plus ou moins élevé. Selon la classification de 2018, la commune de Boussac est classée en zone 3, à savoir zone à potentiel radon significatif[19].

Intercommunalité[modifier | modifier le code]

Commune membre de la Creuse Confluence.

Toponymie[modifier | modifier le code]

Du gaulois (langue celtique) 'bocciacos' : de 'bocco' : bouche (ou bucco : bouc).La terminaison '-ac' : domaine, est issue du suffixe -acon (lui-même du celtique commun *-āko-), souvent latinisé en -acum dans les textes.

On trouve Cappella de Bociaco (1095), Bocac Ecclesiarum (1104), Botzac las Eglesias - écrit en ancien occitan - (1150) ; en 1150 l'apparition des noms Castrum de Botzac et de Cappella de Botzac le Chastel attestent l'existence d'une seigneurie. En réalité, celle-ci est établie depuis le milieu du XIe siècle, d'après l'archiviste Eugène Hubert (1931)[20].

Durant la Révolution, la commune porte le nom de Boussac-la-Montagne[21].

Histoire[modifier | modifier le code]

La postérité de la famille de Brosse[modifier | modifier le code]

Cette seigneurie[22] appartenait à la famille de Déols (parfois qualifiée de "princière" si l'on considère qu'en bas latin princeps peut tout aussi bien signifier "prince" que "seigneur"). Les descendants d'Ebbes Ier de Déols (mort vers 935) étaient en effet, à cette époque, les plus puissants féodaux du Berry. Au XIIIe siècle, une double alliance entre deux frères, Hugues II et son cadet Roger, de la famille de Brosse, et Isabelle et Marguerite, deux filles d'Ebbes III de Déols, mort sans postérité masculine vers 1256, fait passer la seigneurie de Boussac dans le giron de la famille de Brosse, dont le plus célèbre représentant sera Jean de Brosse de Boussac, maréchal de France (1375-1433, descendant de Roger), compagnon de Jeanne d'Arc.

La seigneurie de Boussac reste d'abord dans la lignée masculine du maréchal de Boussac jusqu'à Jean IV de Brosse, comte/duc de Penthièvre et duc d'Étampes, mort en 1565. Celui-ci est le très complaisant époux d'Anne de Pisseleu, maîtresse de François Ier. Ses domaines, incluant le comté de Penthièvre, passent ensuite à sa sœur, Charlotte de Brosse de Penthièvre, mère de Sébastien de Luxembourg, puis à leurs descendantes Marie de Luxembourg-Penthièvre-Martigues et Françoise de Lorraine-Mercœur, alliées successivement à la maison de Lorraine-Mercœur et à César de Bourbon-Vendôme, fils légitimé d'Henri IV et de Gabrielle d'Estrées.

Jusqu'à la Révolution, Boussac est administrée par quatre consuls, nommés chaque année « par les quatre sortants de charge ». Autant dire que quatre familles et leurs alliés se partagent la responsabilité des affaires municipales d'une génération à l'autre. Ils doivent notamment veiller à la bonne marche de l'hôpital fondé par Louis Ier de Brosse (le grand-père du maréchal de Boussac ; mort en 1356 à la bataille de Poitiers), situé près du cimetière de la cité.

Dans la seconde moitié du XVIIe siècle, selon l'historien du Berry, Thaumas de la Thaumassière, Boussac se présente comme « une petite ville d'environ cent maisons, ceinte de murailles flanquées de tours à dix toises (environ 20 mètres) les unes des autres. Il y a un fort château qui joint la ville, bâti sur un rocher presque inaccessible, de hauteur de plus de quarante piques (...) les murailles en sont très épaisses et munies de tours, l'une desquelles est des plus hautes et des plus belles qui se voient ». Le pays d'alentour, où abondent les étangs, les bois, les taillis d'églantiers et de châtaigniers, est réputé pauvre, ne produisant que du blé et du seigle. On engraisse pourtant du bétail avec des raves et des châtaignes.

Les foires de Boussac, instituées par Jean IV de Brosse, sont réputées dans tout le Berry et assurent une relative prospérité à ce petit bourg, dont la population dépasse à peine 600 habitants à la veille de la Révolution. Ces foires ont lieu le lundi des Rameaux, le jeudi avant la Pentecôte, « le jeudi avant la décollation de saint Jean-Baptiste » (en juin), et « le jeudi avant la décollation de sainte Valérie » (en décembre).

Échangée en 1640 par César de Bourbon à Henri-Auguste de Loménie, comte de Brienne (sa femme Louise de Béon de Brienne était l'héritière des Luxembourg-Brienne), puis vendue à un gentilhomme auvergnat, Jean de Reilhac/Rilhac (-Xaintrie), la seigneurie de Boussac demeurera dans la postérité de ce dernier jusqu'à la veille de la Révolution. Charles-Henri, comte de Carbonnières (cf. Messac et Merle), fils aîné de Louise-Françoise-Armande de Rilhac[23], est alors le propriétaire de la seigneurie et du château.

Le , le comité de surveillance de Guéret dénonce la mansuétude du comité de Boussac à l'égard de la famille de Carbonnières et ordonne l'arrestation de tous ses membres. René-Henri de Carbonnières (frère cadet de Charles-Henri), prêtre réfractaire, ancien aumônier du comte de Provence, était pourtant déjà détenu à Boussac. Il devait être bientôt envoyé sur un ponton à Rochefort et mourra des suites de sa captivité. Charles-Henri, le chef de cette famille, ancien mousquetaire et capitaine de cavalerie, est alors appréhendé, en qualité de suspect et de père d'émigrés, ainsi que son épouse, Marie-Anne du Carteron, sa sœur, Madeleine-Paule, dite "Mademoiselle de Saint-Brice" et ses deux enfants, Armand (20 ans) et Claire-Pauline (19 ans). Ces deux derniers sont libérés, le 20 mars 1794 sur l'intervention de Vernerey, député du Doubs, représentant en mission de passage à Boussac. Mais une perquisition effectuée peu après au château de Beaulieu (à Vijon dans l'Indre), appartenant à l'épouse de Charles-Henri, provoque le transfert de ce dernier, accusé d'être un dangereux conspirateur fédéraliste, à Guéret. Le comité de salut public de cette ville note qu'il « n'est pas douteux que tous les individus qui composent la famille Carbonnières aient partagé les complots et les opinions de son chef». Si Charles-Henri est finalement élargi, sa sœur Louise-Melchiore, la marquise de Rânes (femme de Charles-Louis d'Argouges), et deux de ses frères, le vicomte Jean de Carbonnières, capitaine au Royal Normandie, et le chanoine René-Henri de Carbonnières sont peu après arrêtés à Paris. Ces deux derniers, incarcérés à la prison du Luxembourg, sont condamnés et exécutés, avec 58 autres personnes, le 9 juillet 1794. Leurs dépouilles reposent au cimetière de Picpus.

En 1790, les limites des communes avaient été généralement calquées sur celle des anciennes paroisses. C'est ainsi que la superficie de Boussac n'excédait pas 150 hectares (hier comme aujourd'hui), alors que Boussac-Bourg (qui comporte deux églises, et qui était sans doute la paroisse désignée en 1150 sous le nom de Botzac las Eglesias), en comptait près de 4 000.

Le temps de la sous-préfecture[modifier | modifier le code]

La loi du 28 pluviôse an VIII () créa l’arrondissement de Boussac, composé des cantons de Boussac, Chambon, Châtelus, et Jarnages. Boussac, jusque-là chef-lieu de district, devient le siège de la nouvelle sous-préfecture, qui est supprimée, avec d’autres en France, en 1926. Parmi les sous-préfets de Boussac figure Joseph Joullietton, auteur de l'Histoire de la Marche et du pays de Combraille[24]. Nommé en 1825, il resta en fonction jusqu’à sa mort en 1829.

Dans les années 1840, les avis sont partagés sur le charme de la ville de Boussac. En , Prosper Mérimée, inspecteur général des monuments historiques, qui effectue une tournée dans la région, se montre plus que sévère : « Boussac est un horrible trou, la plus hideuse sous préfecture de France. Le château n'a même pas le mérite d'avoir la tournure féodale, il ressemble à ces vilains manoirs de la Bretagne, bâtis par des maçons qui n'auraient pas pu gagner leur vie autre part ». Dans son roman Jeanne (1836), George Sand avait pris par avance le contrepied de celui qui fut son éphémère amant (« J'ai eu Mérimée, c'est bien peu ») Elle écrit en effet :« La ville de Boussac peut être considérée comme une des plus chétives et des plus laides sous-préfectures du Centre. Ce n'est pas l'avis du narrateur de cette histoire. Jeté sur des collines abruptes, le long de la Petite Creuse, au confluent d'un ruisseau rapide, Boussac offre un assemblage de maisons, de rochers, de torrents, de rues mal agencées et de chemins escarpés qui lui donnent une physionomie très pittoresque ». Plus loin, elle décrira le château comme « irrégulier, gracieux et coquet dans sa simplicité ».

Pendant la Deuxième République, la commune de Guéret est à gauche (la Montagne), à la suite du séjour de Pierre Leroux de 1843 à 1848[25].

Le château[modifier | modifier le code]

Cour intérieure du château de Boussac.

Construit au XVe siècle, le château de Boussac est remanié aux XVIe et XVIIe siècles. (46° 20′ 53″ N, 2° 12′ 40″ E)

Cédant aux objurgations de la société populaire de Lépaud, relayée par l'administration du département, la municipalité de Boussac, sans enthousiasme, avait décidé le démantèlement du château en . L'adjudicataire, pour une somme de 8 400 livres (payables en assignats ?), y procéda à partir du mois de juillet : il combla les fossés, rasa le donjon, ainsi que les toitures orgueilleuses des tours, abattit le portail, etc. Le corps principal de bâtiment restait pourtant à peu près intact. Sa porte d'entrée comporte encore aujourd'hui, au-dessus du linteau, les armes de la famille de Brosse (trois brosses) sculptées dans la pierre.

Vendu le 3 octobre 1837 à la municipalité de Boussac par Pauline de Carbonnières, fille de Charles Henri, devenue comtesse de Ribeyreys, racheté par le département, le château abrita, à partir de 1838, le siège de la sous-préfecture de Boussac, puis, après 1926, une caserne de gendarmerie. Il a été acquis en 1965 par M. et Mme Blondeau qui l'ont superbement restauré et meublé. Il se compose d'un bâtiment rectangulaire flanqué d'une grosse tour ronde. Côté rivière il présente un façade sévère flanquée de deux tours rectangulaires. Au deuxième étage on peut voir la chambre que George Sand occupa à plusieurs reprises, notamment pendant une épidémie qui l'obligea à s'éloigner de Nohant.

Contrairement à des légendes bien établies, le prince turc Djem (Zizim) n'a jamais séjourné à Boussac ; à plus forte raison, il n'est pour rien dans la confection des tapisseries dites de La Dame à la licorne[26].

Les tapisseries[modifier | modifier le code]

La salle des gardes du château abrita, à partir du XVIIIe siècle, les six tapisseries de La Dame à la licorne. Exécutées dans les Flandres entre 1484 et 1500, ces tapisseries s'inspiraient d'une légende allemande du XVe siècle. Commandées par Jean Le Viste, président de la Cour des Aides de Lyon, elles parvinrent à Boussac à la suite d'héritages successifs, des Le Viste aux La Roche-Aymon, puis aux Rilhac, barons de Boussac, et enfin aux Carbonnières, propriétaires de Boussac à la veille de la Révolution. Elles demeurèrent dans le château à la suite de la vente de celui-ci. La municipalité de Boussac les céda pour la somme de 25 000 francs-or en 1882 au conservateur de l'actuel Musée national du Moyen Âge, Edmond Du Sommerard, mandaté par l'État. Ces tapisseries figurent aujourd'hui parmi les pièces majeures du Musée national du Moyen Âge (ancien hôtel de Cluny).

Le produit de la vente des tapisseries permit de paver la place de l'actuel Champ de foire, qui en avait sans doute bien besoin, d'autant qu'elle attirait des foules importantes les jours de marché et de foire aux bestiaux ; le solde, dit-on, servit à ériger en 1903 la statue de Pierre Leroux et à aménager le square qui porte aujourd'hui son nom.

Politique et administration[modifier | modifier le code]

Tendances politiques et résultats[modifier | modifier le code]

Liste des maires[modifier | modifier le code]

Liste des maires successifs
Période Identité Étiquette Qualité
février 1848 18XX Pierre Leroux   Maire nommé par le gouvernement provisoire
mars 2001 2008 Jean-Claude Devilard PS Conseiller général (1988-2008)
mars 2008 En cours Franck Foulon UMP-LR Conseiller départemental (depuis 2015)

Budget et fiscalité 2021[modifier | modifier le code]

Hôtel de ville.

En 2021, le budget de la commune était constitué ainsi[27] :

  • total des produits de fonctionnement : 1 646 000 , soit 1 293  par habitant ;
  • total des charges de fonctionnement : 1 307 000 , soit 1 027  par habitant ;
  • total des ressources d'investissement : 1 775 000 , soit 1 394  par habitant ;
  • total des emplois d'investissement : 1 291 000 , soit 1 014  par habitant ;
  • endettement : 2 403 000 , soit 1 887  par habitant.

Avec les taux de fiscalité suivants :

  • taxe d'habitation : 10,22 % ;
  • taxe foncière sur les propriétés bâties : 39,24 % ;
  • taxe foncière sur les propriétés non bâties : 54,66 % ;
  • taxe additionnelle à la taxe foncière sur les propriétés non bâties : 0,00 % ;
  • cotisation foncière des entreprises : 0,00 %.

Chiffres clés Revenus et pauvreté des ménages en 2020 : médiane en 2020 du revenu disponible, par unité de consommation : 18 790 [28].

Population et société[modifier | modifier le code]

Démographie[modifier | modifier le code]

Évolution démographique[modifier | modifier le code]

Pyramide des âges[modifier | modifier le code]

L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations légales des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[29]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2007[30].

En 2021, la commune comptait 1 242 habitants[Note 2], en diminution de 2,66 % par rapport à 2015 (Creuse : −3,87 %, France hors Mayotte : +1,84 %).

Évolution de la population  [ modifier ]
1793 1800 1806 1821 1831 1836 1841 1846 1851
5945865887578799529959551 011
1856 1861 1866 1872 1876 1881 1886 1891 1896
9769941 0621 0111 0461 3071 3271 3441 349
1901 1906 1911 1921 1926 1931 1936 1946 1954
1 3861 4081 3981 2171 2411 2371 2941 3861 400
1962 1968 1975 1982 1990 1999 2006 2007 2012
1 5141 5571 9331 8521 6521 6021 4361 4121 300
2017 2021 - - - - - - -
1 2571 242-------
De 1962 à 1999 : population sans doubles comptes ; pour les dates suivantes : population municipale.
(Sources : Ldh/EHESS/Cassini jusqu'en 1999[21] puis Insee à partir de 2006[31].)
Histogramme de l'évolution démographique

Enseignement[modifier | modifier le code]

École élémentaire, place Carnot.

Établissements d'enseignements[32] :

  • École maternelle et primaire.
  • Collège.
  • Lycées à Ahun, Aubusson, Bourganeuf[33].

Santé[modifier | modifier le code]

Professionnels et établissements de santé[34] :

  • Médecins à Sainte-Sévère-sur-Indre, Huriel, La Chapelaude,
  • Pharmacies à Soumans, Sainte-Sévère-sur-Indre,
  • Hôpitaux à Pouligny-Notre-Dame, Montluçon, Néris-les-Bains.

Cultes[modifier | modifier le code]

Sports[modifier | modifier le code]

  • Boussac accueille l'arrivée de la 1re étape du Tour du Limousin 2010, le mardi 17 août.
  • Boussac voit le passage du tour de France le 9 juillet 2011.
  • Boussac a organisé en les 23 et 24 septembre 2006 la manche finale du Championnat du Monde d'Enduro (WEC) avec l'aide du Moto Club Boussaquin.
  • Les 1er et 2 mai 2010, la première manche du Championnat d'Europe d'Enduro (EEC se déroula en terre Boussaquine.

Économie[modifier | modifier le code]

Entreprises et commerces[modifier | modifier le code]

Agriculture[modifier | modifier le code]

  • Élevage de vaches laitières et volailles[36].
  • Éleveurs de bovins.
  • Agriculteurs.

Tourisme[modifier | modifier le code]

Commerces[modifier | modifier le code]

Culture locale et patrimoine[modifier | modifier le code]

Lieux et monuments[modifier | modifier le code]

Maison, 24 place Gambetta[41].
  • Maison à tourelles[42] et sa Pietà[43].
  • Château de Boussac[44].
  • Ancienne tour de l'enceinte médiévale.
  • Immeuble (bureaux et logements des fonctionnaires de la perception et du service vicinal).
  • Maison du XVe siècle avec puits.
  • Pont roman sur la petite Creuse[45].
  • Monument aux morts[46] : Conflits commémorés : Guerres 1914-1918 - 1939-1945.
  • La vallée de la Petite-Creuse, au pied du château.

Personnalités liées à la commune[modifier | modifier le code]

La statue de Pierre Leroux.

Héraldique[modifier | modifier le code]

Les armoiries de Boussac se blasonnent ainsi :

D'azur aux trois gerbes d'or liées de gueules[47].

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]

Sur les autres projets Wikimedia :

Boussac. Le patrimoine de la commune sur www.pop.culture.gouv.fr/

Notes et références[modifier | modifier le code]

Notes et cartes[modifier | modifier le code]

  • Notes
  1. Selon le zonage des communes rurales et urbaines publié en novembre 2020, en application de la nouvelle définition de la ruralité validée le en comité interministériel des ruralités.
  2. Population municipale légale en vigueur au 1er janvier 2024, millésimée 2021, définie dans les limites territoriales en vigueur au 1er janvier 2023, date de référence statistique : 1er janvier 2021.
  • Cartes
  1. IGN, « Évolution comparée de l'occupation des sols de la commune sur cartes anciennes », sur remonterletemps.ign.fr (consulté le ).
  2. « Cartographie interactive de l'exposition des sols au retrait-gonflement des argiles », sur infoterre.brgm.fr (consulté le ).

Références[modifier | modifier le code]

Notes[modifier | modifier le code]

Références[modifier | modifier le code]

  1. En Creuse, quel est le risque sismique ?
  2. « Observatoire régional sur l'agriculture et le changement climatique (ORACLE) en Nouvelle-Aquitaine. » [PDF], sur haute-vienne.chambre-agriculture.fr, (consulté le ), p. 2.
  3. « Zonages climatiques en France métropolitaine. », sur pluiesextremes.meteo.fr (consulté le ).
  4. Daniel Joly, Thierry Brossard, Hervé Cardot, Jean Cavailhes, Mohamed Hilal et Pierre Wavresky, « Les types de climats en France, une construction spatiale », Cybergéo, revue européenne de géographie - European Journal of Geography, no 501,‎ (DOI 10.4000/cybergeo.23155, lire en ligne, consulté le )
  5. « Station Météo-France « Boussac_sapc » (commune de Bonnat) - fiche climatologique - période 1991-2020 », sur donneespubliques.meteofrance.fr (consulté le ).
  6. « Station Météo-France « Boussac_sapc » (commune de Boussac) - fiche de métadonnées. », sur donneespubliques.meteofrance.fr (consulté le ).
  7. « Climadiag Commune : diagnostiquez les enjeux climatiques de votre collectivité. », sur meteofrance.fr, (consulté le ).
  8. « Typologie urbain / rural », sur observatoire-des-territoires.gouv.fr (consulté le ).
  9. « Commune rurale-définition », sur le site de l’Insee (consulté le ).
  10. « Comprendre la grille de densité », sur observatoire-des-territoires.gouv.fr (consulté le ).
  11. « Base des aires d'attraction des villes 2020. », sur insee.fr, (consulté le ).
  12. Marie-Pierre de Bellefon, Pascal Eusebio, Jocelyn Forest, Olivier Pégaz-Blanc et Raymond Warnod (Insee), « En France, neuf personnes sur dix vivent dans l’aire d’attraction d’une ville », sur insee.fr, (consulté le ).
  13. « CORINE Land Cover (CLC) - Répartition des superficies en 15 postes d'occupation des sols (métropole). », sur le site des données et études statistiques du ministère de la Transition écologique. (consulté le ).
  14. a b et c « Les risques près de chez moi - commune de Boussac », sur Géorisques (consulté le ).
  15. BRGM, « Évaluez simplement et rapidement les risques de votre bien », sur Géorisques (consulté le ).
  16. « Dossier départemental des risques majeurs de la Creuse », sur creuse.gouv.fr (consulté le ), chapitre Risque inondation.
  17. « Retrait-gonflement des argiles », sur le site de l'observatoire national des risques naturels (consulté le ).
  18. « Liste des cavités souterraines localisées sur la commune de Boussac », sur georisques.gouv.fr (consulté le ).
  19. « Cartographie du risque radon en France. », sur le site de l’IRSN, (consulté le ).
  20. Eugène Hubert, Cartulaire des seigneurs de Châteauroux (919-1789), Châteauroux, Badel, 1931
  21. a et b Des villages de Cassini aux communes d'aujourd'hui sur le site de l'École des hautes études en sciences sociales.
  22. D'après Eugène Hubert, ibid. ; Gaspard Thaumas de la Thaumassière, Histoire du Berry, Bourges, 1689 (Laffite reprints, 1976).
  23. « Louise-Françoise-Armande de Rilhac de Boussac et son mari François-Jean-Baptiste de Carbonnières », sur Geneanet, arbre de Michel Janssens.
  24. 2 vol., Guéret, 1814-1815
  25. Bernard Moreau, Marianne bâillonnée : les républicains de l’Indre et le coup d’État du 2 décembre 1851, Chaillac : Points d’Æncrage, 2002. 109 p., (ISBN 2-911853-05-9), p. 11.
  26. La légende est connue de George Sand qui la rapporte dans son roman Jeanne : voir George Sand, Jeanne, édition critique originale établie par Simone Vierne, Grenoble, Presses universitaires de Grenoble — Association pour l'étude et la diffusion de George Sand, 1978, chapitre X, p. 132 et la note de Simone Vierne no 45 page 133 distinguant le légendaire de l'historique.
  27. Les comptes de la commune
  28. Chiffres clés Évolution et structure de la population. Dossier complet
  29. L'organisation du recensement, sur insee.fr.
  30. Calendrier départemental des recensements, sur insee.fr.
  31. Fiches Insee - Populations légales de la commune pour les années 2006, 2007, 2008, 2009, 2010, 2011, 2012, 2013, 2014, 2015, 2016, 2017, 2018, 2019, 2020 et 2021.
  32. Établissements d'enseignements
  33. Lycées de la Creuse
  34. Professionnels et établissements de santé
  35. Église catholique de l'Est-Creuse
  36. Élevage de vaches laitières et volailles
  37. Hébergement et restauration
  38. Commerces et services
  39. Dagard, le premier employeur privé de la Creuse, racheté par son principal concurrent Purever), La Montagne, 20 avril 2018
  40. Notice no PM23000478, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Palissy, ministère français de la Culture autel, 2 gradins d'autel, tabernacle, retable et ses 2 statues d'anges portant des instruments de la Passion (autel secondaire sud)
  41. « Immeuble (bureaux et logements des fonctionnaires de la perception et du service vicinal) », notice no PA00100018, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Mérimée, ministère français de la Culture
  42. « Maison des tourelles, rue de la Cure », notice no PA00100019, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Mérimée, ministère français de la Culture
  43. Notice no PM23000038, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Palissy, ministère français de la Culture groupe sculpté (petite nature) : Vierge de Pitié
  44. « Château », notice no PA00100017, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Mérimée, ministère français de la Culture
  45. « Pont ancien », notice no PA00100020, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Mérimée, ministère français de la Culture
  46. Monument aux morts
  47. L'Armorial des villes et des villages de France