Alexis Thomas — Wikipédia

Alexis Marius Thomas
Fonctions
député

(8 mois)
Gouvernement IVe République
Groupe politique non-inscrit
Biographie
Nom de naissance Alexis Marius Thomas
Date de naissance
Lieu de naissance Le Puy-en-Velay
Date de décès (à 65 ans)
Lieu de décès Eaubonne (Seine-et-Oise)
Conjoint marié
Enfants 1 enfant
Diplômé de Ecole spéciale des travaux publics
Profession Ingénieur;

Président du groupe de Lorraine (Moselle) de l'Union nationale des combattants (1930-1939), président général de l'UNC (1954-1962)

Distinctions Commandeur de la Légion d'honneur (1946), Croix de guerre 1914-1918, Croix de guerre 1939-1945
Résidence Moselle (jusqu'en 1939), Val-d'Oise

Alexis Thomas, né le au Puy (Haute-Loire) et mort le à Eaubonne (Val-d'Oise), a été un dirigeant d'une association d'anciens combattants, l'Union nationale des combattants (UNC), et un éphémère député français de la IVe République finissante, en 1958.

Biographie[modifier | modifier le code]

Alexis Thomas est issu d'une famille paysanne de Saint-Préjet-Armandon, en Haute-Loire[1].

En 1915, il est aspirant à l'École spéciale militaire de Saint-Cyr. Il est mobilisé en septembre de cette année au 146e régiment d'infanterie, est promu sous-lieutenant en . Blessé en avril 1916 dans la Meuse par un éclat d'obus, et blessé par balle en juillet de la même année, dans la Somme, il est invalide à 65 %, à la main droite notamment[2]. Le pourcentage est porté à 100 % en 1937. Il reçoit la croix de guerre ainsi que la croix de chevalier de la Légion d'honneur à titre militaire, en 1919. Il est lieutenant de réserve en 1923, puis capitaine en 1935[3].

Diplômé de l'École spéciale des travaux publics, il est ingénieur aux Ets De Wendel à Rosselange et à Moyeuvre-Grande, en Moselle[4]. Il fonde et préside une association d'anciens combattants à Rosselange en 1919[5], fonde et préside le groupement des mutilés de la vallée de l'Orne, devient en 1930 le président du groupe de Lorraine (de Moselle en fait) de l'Union nationale des combattants[6] (UNC), la deuxième plus importante fédération d'anciens combattants de l'entre-deux-guerres en France. Il est vice-président, puis président en [7] de l'Union départementale des associations d'anciens combattants et victimes de guerre de la Moselle, constituée en 1934[8]. Il accède au conseil d'administration de l'UNC en 1932[9], est élu assesseur à son bureau en 1934, à l'occasion du congrès national de Metz, qu'il a organisé[10], puis vice-président à partir de 1935. Ce qui lui permet d'être promu officier de la Légion d'honneur l'année suivante, au titre du ministère des pensions. Membre du bureau de la Confédération nationale des anciens combattants[11], il est élu en 1938 au conseil supérieur de l'Office des mutilés, anciens combattants et pupilles de la nation[12].

C'est en 1936 que débute[13] son engagement politique, contre le communisme. Il se présente aux législatives contre le communiste dissident Émile Béron, dans la circonscription de Thionville-Ouest, sans succès[14],[15]. Lors de l'assemblée générale de l'UNC d'Hayange, il présente en le programme d'action civique de l'UNC et demande le « ralliement de tous les bons Français ». Il présente ensuite sa candidature devant des délégués des anciens combattants de la circonscription. Elle est dirigée, devant la gravité de la situation intérieure et extérieure, contre les partis politiques et le député sortant. L'UNC de Moselle n'hésite pas alors à quitter le terrain de la simple action civique et à faire de la politique, contre « les luttes stériles des classes » (allusion au Front populaire) et pour « une République saine et disciplinée, une République des anciens combattants », même si Thomas se proclame indépendant et apolitique[16].

Il partage l'anticommunisme des dirigeants parisiens de l'UNC, Jean Goy et Georges Lebecq, qui souhaitent dès le mois de la formation d'un rassemblement national anti-révolutionnaire. Après les décrets de dissolution des ligues en juin par le nouveau gouvernement du Front populaire, ils estiment qu'il leur appartient de prendre la relève[17]. Thomas participe comme orateur au meeting organisé par l'UNC à Paris, salle Wagram, le , aux côtés de Jean Goy qui appelle au rassemblement pour barrer la route au communisme et souhaite rompre avec la neutralité qui était la ligne de l'UNC. Il y déclare : « Nous ne pouvons pas laisser notre pays aller à la débâcle. (...) Nous nous dressons contre la révolution qui monte pour dire: Vous ne passerez pas ! (...). Il est temps, il est grand temps d'agir »[18]. Au congrès départemental du groupe mosellan de l'UNC quelques jours auparavant, une motion de lutte contre le communisme avait été adoptée. Justifiée par la gravité des événements intérieurs et extérieurs, elle demandait une « action immédiate afin d'assurer la sécurité, le travail, la liberté dans l'ordre, dans le droit et la légalité », au lendemain des grèves de 1936, et de lutter contre « les champions des doctrines de haine et de désordre ». Thomas, fin , appelait déjà en Vendée au « rassemblement français sous les plis du drapeau tricolore »[19]. Ce rassemblement, que Goy baptise le « Rassemblement français », s'adresse à tous les groupements et partis anticommunistes. Il va végéter et s'avérer être un échec.

Thomas se fait le promoteur du rassemblement voulu par l'UNC, et sillonne la France en 1936-37 pour convaincre les sections locales de l'UNC et dénoncer les dangers du communisme[20],[21]. Il évoque aussi l'isolement de la France, dénonce le pacte franco-soviétique, et parle de l'Allemagne, qu'il prétend connaître après un séjour de plusieurs semaines dans ce pays, et qui l'a visiblement ébloui[22]. C'est qu'il est membre du Comité France-Allemagne[23], comme d'autres dirigeants de l'UNC. Pourtant, en 1935, il affirmait qu'il ne fallait « pas oublier que l'Allemagne est une caserne mystique pleine de dangers (et) qu'il y a chez elle une perpétuelle contradiction entre ses paroles et ses actes »[24].

En Moselle, les résolutions des sections de l'UNC et de la Relève (les jeunesses de l'UNC) restent cependant vagues et hésitantes à l'été 1936, alors que le Parti social français vient de se former et que des hommes politiques lancent le Front lorrain, qui entend rassembler les nationaux contre le communisme. Le , les dirigeants mosellans de l'UNC décident de lancer une série de conférences et de créer le « rassemblement immédiat de ceux qui veulent une république vraiment française et nationale ». Alexis Thomas adresse des directives à tous les présidents de section du département pour les convaincre de constituer des groupes locaux du Rassemblement français. Mais il a été assez peu suivi, à l'exception de quelques sections: Moyeuvre-Grande, Morhange, Woippy, Stiring-Wendel. En , les dirigeants de l'UNC de Moselle se réunissent à Metz afin de mettre au point ce Rassemblement français tant attendu. Mais des délégués font part de leurs réticences. Thomas propose que la question du Rassemblement français soit déconnectée de l'UNC de Moselle et que chaque membre et chaque section soit libre d'y adhérer. Mais là-encore, des réticences se font jour; la section messine refusant par exemple d'y adhérer considérant que la « question du rassemblement français est de nature à créer de regrettables divisions », et de nombreux adhérents refusent toujours de « faire de la politique ». Thomas continue quant à lui de fustiger le « communisme destructeur » et « la mainmise politique de certains clans sur la vie syndicale ». Il assiste à une réunion du Parti républicain national et social à Metz en pour écouter Pierre Taittinger et Jean-Louis Tixier-Vignancour[25]. En 1938, il se présente, encore sans succès, à une élection cantonale, dans le canton de Moyeuvre-Grande, contre un communiste[26]. En novembre, après la crise de Munich, il appelle à la formation d'un gouvernement « stable et fort, créé en dehors et au-dessus des partis (...) (qui devra) renforcer la défense nationale »[27].

Alexis Thomas est mobilisé en , au 199e régiment d'infanterie de forteresse. Il est blessé par l'éclat d'une bombe en , et démobilisé en août. Sous l'Occupation, il est délégué à Vichy du Comité d'organisation de l'industrie cinématographique puis le 31 décembre 1941 représentant général en zone non-occupée de ce comité d'organisation[28], sous les ordres notamment de Robert Buron. Il est décoré de la francisque par le régime de Vichy (n° 2285).

Promu commandeur de la Légion d'honneur en 1946, il succède en 1954 à Alfred de Pontalba à la présidence de l'Union nationale des combattants. Partisan de l'Algérie française, il est vice-président de l’Union pour le salut et renouveau de l'Algérie française (USRAF) de Jacques Soustelle[29]. Il affirme sa « volonté tenace: maintenir l'Algérie française »[30]. En , il gagne Alger pour participer à une cérémonie d'anciens combattants devant le monument aux morts ; ils font le serment de « s'opposer par tous les moyens à toute mesure qui menacerait l'intégrité du territoire et l'unité française »[31]. En juin de la même année, au congrès de Lille de l'UNC, une motion proclame que l'Algérie est une portion du territoire français et qu'on ne saurait, sans trahir, envisager son détachement de la France. Elle s'élève avec force « contre la campagne de calomnies organisée à l'égard de notre armée et de nos administrateurs, qui portent avec héroïsme le poids des combats nécessaires à la pacification et au rétablissement de l'ordre, étape préliminaire indispensable aux réformes politiques, sociales et économiques dont tous les Français reconnaissent la nécessité ». Abjure le gouvernement de « réprimer avec énergie, sans équivoque et de quelque côté qu'elles viennent, toutes les menées antinationales », proclame enfin « la nécessité d'une campagne immédiate énergique pour montrer à l'étranger que la France n'a jamais fait de discrimination raciale et peut être justement fière de son action, de ses administrateurs et de son armée »[32]. En mars 1958, Thomas et le général Georges Revers conduisent des anciens combattants près de l'Hôtel de Matignon et demandent au gouvernement et au Parlement de « s'opposer à tout abandon en Afrique du Nord (...) et de restaurer l'État »[33].

Il se présente en à une élection législative à Paris, dans la deuxième circonscription de la Seine (Ier, IIe, VIIIe, XVIe, XVIIe et XVIIIe arrondissements), afin de succéder au leader communiste décédé Marcel Cachin, à un moment où la IVe République est contestée et où la guerre d'Algérie attise les passions politiques. Outre les candidats de gauche, il doit affronter sur sa droite les nationalistes du Front national des combattants de Jean-Marie Le Pen, qui lui oppose un Kabyle musulman, Ahmed Djebbour, pour mettre ses actes en conformité avec ses discours (démontrer aux Algériens qu'ils sont Français et qu'un musulman peut être élu à Paris). Il regrette que Thomas « soit un homme que ni son âge ni ses activités ne désignent pour être un symbole de l'avenir ». Ce dernier affronte sur sa gauche un gaulliste, ancien ministre, le général Pierre Billotte, soutenu par d'autres gaullistes tel Jacques Debû-Bridel, qui déplore « l'escroquerie » que représente la candidature de Thomas et le soutien que lui apportent certains gaullistes comme Jacques Soustelle ou les Républicains sociaux[34]. Thomas est appuyé par la majeure partie de la droite parisienne, au nom du combat pour l'Algérie française : les poujadistes, le Centre national des indépendants et paysans (CNIP) et sa fédération parisienne dirigée par Pierre Taittinger, les modérés du Rassemblement des gauches républicaines, le Centre républicain, le Parti républicain social de la réconciliation française, etc.[35]. L'UNC le soutient aussi, mais souligne le caractère apolitique de sa candidature. Celle-ci a provoqué des polémiques, qui se chevauchent : à propos de son passé avant la guerre et sous l'Occupation, et au sujet de l'Algérie française qu'il défend.

Des réunions électorales de Thomas sont perturbées par Le Pen et ses militants. À la salle Pleyel notamment. Thomas y donne une réunion, entouré par des élus de droite (Soustelle, Jacques Isorni, Édouard Frédéric-Dupont, Bernard Lafay, Antoine Pinay, Jean-Paul David, Pierre de Léotard, Jean-Louis Vigier, Georges Laffargue, etc.). Ces élus évoquent l'Algérie française. Soustelle affirme que « si nous cédons sur l'Algérie, il n'y aura plus de limites au déclin de la France » et critique le régime; le sénateur Laffargue fustige quant à lui la « trahison intérieure » et les « intellectuels fatigués », dont certains « sont largement (des) invertis ». Mais Pinay est empêché de parler, Thomas ne peut terminer son discours car des militants nationalistes s'emparent de la scène et Le Pen du micro. Un militant nationaliste lance : « Qu'est-ce que tu faisais en 1940 ? ». La police fait ensuite évacuer la salle[36]. C'est lors d'une autre réunion de Thomas, également perturbée par Jean-Marie Le Pen, que ce dernier sera blessé à l'œil le 28 mars 1956, rue Damrémont. Il laissera croire par la suite qu'il a sacrifié un œil au cours d'une bagarre pour défendre Djebbour[37].

Ce sont le général Billotte[38], Debû-Bridel, d'autres anciens résistants et le Parti communiste qui mettent surtout en cause son passé[39]. Dans une réunion électorale, Debû-Bridel, ancien résistant gaulliste, s'interroge : « Comment un homme comme Jacques Soustelle, qui fut le plus proche collaborateur du général de Gaulle, peut-il aujourd'hui soutenir celui qui a reçu la francique n° 2 285 des mains du maréchal Pétain ? »[40]. Dix-sept personnalités de la résistance, gaullistes de gauche, démocrates-chrétiennes ou de gauche, parmi lesquelles Gilberte Brossolette, Debû-Bridel, Léo Hamon, le général Brouillac, Francisque Gay, Henry Torrès, Jean Pierre-Bloch, Daniel Meyer ou Yvon Morandat, écrivent dans un appel :

« Considérant qu'un homme dont le comportement du point de vue national a été discutable ne saurait dignement représenter la souveraineté nationale et que toute autorité lui manquerait pour l'exprimer, nous dénonçons au peuple de Paris Alexis Thomas, ancien membre du comité France-Allemagne, ancien président de la Légion française des combattants en Moselle [alors que les Allemands n'ont jamais accepté cette Légion en zone occupée, et a fortiori en Moselle annexée ], collaborateur intime du collaborateur Jean Goy, titulaire de la francisque n° 2285, écarté en 1946 de toute fonction dirigeante au sein des organismes d’anciens combattants[41] »

. Ces 17 personnalités, à l'exception de Gilberte Brossolette qui ne veut pas se prêter à une « opération électorale »[42], cherchent en vain à mettre en place une candidature d'union de la gauche. 58 élus parisiens dénoncent en retour ces attaques, ainsi que la candidature du général Billotte. Quant à Thomas, il évoque des « accusations sectaires » et rétorque qu'il s'agit d'une « campagne d'infamie dirigée ou inspirée par les communistes ». Qu'il a effectivement été mandaté par l'UNC pour faire partie du comité France-Allemagne parce qu'il habitait Metz et qu'il parlait l'allemand, que ce comité avait été fondé « afin de rencontrer des anciens combattants allemands, pour les amener à nos conceptions de la liberté et de la paix » [les anciens combattants français n'ont en fait pas attendu le CFA pour discuter avec leurs homologues d'outre-Rhin] et que les associations d'anciens combattants ont quitté le CFA début 1938 [en réalité début 1939] lorsqu'elles ont vu « le véritable visage de leurs interlocuteurs ». Que les communistes ont cherché à la Libération à le déshonorer et à l'exclure du monde combattant mais qu'il a pu fournir des attestations, notamment de son ancien chef Robert Buron et d'un colonel des Forces françaises de l'intérieur (FFI) avec qui il aurait été en relation constante. Quant à Jean Goy, il aurait été déchu de sa présidence lors d'une réunion clandestine de l'UNC en . Enfin, il souligne à raison que le gouvernement l'a fait commandeur de la Légion d'honneur en 1946[43].

Alexis Thomas arrive en tête au premier tour (125 298 voix, contre 69 135 pour le candidat communiste, 29 079 pour le candidat socialiste, 26 021 pour Billotte, 9 730 pour Djebbour) et est élu au second avec 57 % des suffrages exprimés[44]. Candidat aux élections législatives de dans la septième circonscription de la Seine (IXe arrondissement) sous l’étiquette « Union nationale républicaine et sociale », il n'est cependant pas réélu ; il est devancé par le candidat gaulliste, René Moatti, et une candidate indépendante.

Il demeure président de l'UNC jusqu'à son décès début 1962. L'UNC a accueilli favorablement le retour du général de Gaulle. Une motion du congrès de Bordeaux en souligne que « le maintien de l'unité française doit être le premier objectif des Français conscients des dangers de division et des luttes fratricides qui nous menacent », et fait appel « à tous les anciens combattants comme à tous les Français, ceux de la métropole, ceux de l'Algérie et de l'Union française, pour que se confirme cette volonté d'unité dans la légalité affirmée à plusieurs reprises ces derniers jours, tant à Alger qu'à Paris »[45]. Le mois suivant, alors que le général de Gaulle a été investi par l'Assemblée nationale, l'UNC appelle les anciens combattants, de la métropole, d'Algérie et des territoires d'outre-mer, « à se ranger dans le calme et avec discipline derrière un gouvernement de salut national, présidé par le général de Gaulle, seul capable aujourd'hui d'éviter les luttes fratricides et de rénover la République »[46]. Elle fait campagne pour le référendum du 28 septembre 1958, appelant « à voter et à faire voter oui pour qu'une majorité massive rende possible la rénovation nationale »[47]. Il donne une conférence de presse en septembre 1958 au siège de l'UNC pour faire connaitre sa position favorable, aux côtés de dirigeants d'autres associations comme André Voisin, Brigitte Luc, présidente de la fédération nationale des femmes, le syndicaliste catholique André Malterre[48]. En 1959, l'UNC affirme vouloir apporter « tout son concours au gouvernement » mais demande le rétablissement de la retraite du combattant[49].

Thomas et l'UNC demeurent partisans de l'Algérie française. Lors du 36e congrès de l'UNC à Angers en , il affirme : « Les hommes qui sont ici sont des vainqueurs. Ils ne toléreront jamais ni les abandons ni les trahisons. Ils se dressent toujours contre les calomniateurs de l'armée française. Ces vainqueurs, pour que l'Europe se fasse, sont prêts à faire taire leurs ressentiments légitimes et à tendre la main à leurs ennemis d'hier. Ils sont sûrs qu'à l'heure du choix l'Algérie choisira la solution la plus française »[50]. Il dénonce en octobre les signataires du Manifeste des 121, exigeant « des sanctions impitoyables contre les inconscients et surtout contre les traîtres »[51]. Avec d'autres associations d'anciens combattants (Rhin et Danube, les Anciens de la 2e D. B., Flandre-Dunkerque, les Anciens des Forces françaises libres, les Anciens du corps expéditionnaire français d'Italie), l'UNC appelle ses adhérents à manifester à Paris, dans le calme et le silence, contre ce manifeste[52]. Le 37e congrès de 1961, à Caen, presse « les autorités responsables de la politique de la France de tenir compte de l'angoisse profonde des populations d'Algérie, de témoigner à celles-ci la sollicitude et la chaleur humaine que l'on doit à des compatriotes et de contribuer par le contact, par l'explication, par la recherche d'une sécurité réelle des personnes et des biens, par la sauvegarde des intérêts légitimes de la France, a la création d'un climat nouveau de confiance et d'unité »[53].

Sources[modifier | modifier le code]

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. L'Auvergnat de Paris, 15 novembre 1958
  2. L'Ouest-Eclair, 26 septembre 1936 ( photographie de Thomas )
  3. Cf. son dossier de la Légion d'honneur
  4. Henri Temerson, op. cit., Dossier de la Légion d'honneur
  5. L’Auvergnat de Paris, 8 mars 1958
  6. L’Auvergnat de Paris, 8 mars 1958. Ce groupe a été fondé par l'avocat René Castin, ancien bâtonnier, décédé le . Le groupe lorrain revendique 17 000 membres en 1934, répartis en 120 sections : Jean-François Colas, op. cit., vol. II, p. 378
  7. « Le meeting de Metz »La Voix du combattant, 26 novembre 1938, Le Lorrain, 21 mai 1938
  8. Président en 1934 : abbé Pioche, président de l'AGMG, vice-présidents : Thomas (UNC), Me Mallet (UNC et DRAC), Bolich (Engagés volontaires), Chappel (Combattants d'Orient). Secrétaire général : Jules Cocheteux (président du Poilu de France, conseiller municipal). Secrétaire général adjoint : Paul Durand (Malgré-Nous)
  9. L’Auvergnat de Paris, 8 mars 1958
  10. L'Ouest-Eclair, 13 mai 1934
  11. Le Combattant des Deux-Sèvres, janvier 1938, L'Œuvre, 2 décembre 1938
  12. Le Combattant d'Ille-et-Vilaine, janvier 1938
  13. En 1932, il a participé cependant à plusieurs réunions électorales lors des législatives, non selon lui en tant que président de l'UNC mais en tant que simple citoyen. Le groupe de Lorraine ne recommanda ni ne soutint aucune candidature, et Thomas a refusé de se présenter afin de ne créer aucune division. Il a néanmoins combattu la candidature d'Emile Béron, et appelé à voter pour son adversaire : Jean-François Colas, op. cit., vol. II, p. 383
  14. Le Libérateur du Sud-Ouest : organe régional du Parti populaire français, 14 janvier 1937, Journal de Sélestat, 27 avril 1936
  15. Jean-François Colas, op. cit., vol. III, Annexe IV, Les élections législatives en Lorraine dans les années 1930 : résultats : 8 817 voix pour Béron au second tour, contre 8 694 pour Thomas, qui a cependant eu plus de voix au premier tour (5 081 voix) que l'URD Joseph Paté (2 741) et qu'un candidat franciste (875)
  16. Jean-François Colas, op. cit., vol. III, p. 383, Journal des débats, 26 mars 1936
  17. Philippe Machefer, L'union des droites, le PSF et le Front de la liberté, 1936-1937, Revue d'histoire moderne et contemporaine, janvier-mars 1970, René Rémond, Pierre Renouvin, (dir.), Léon Blum chef de gouvernement 1936-1937, PFNSP, 1981, p. 144-145
  18. Le Combattant des Deux-Sèvres, août 1936, La Voix du combattant, 25 juillet 1936
  19. La Voix du combattant, 11 juillet 1936
  20. Chris Millington, From Victory to Vichy: Veterans in Interwar France, Oxford University Press, 2012, p. 187
  21. Le Libérateur du Sud-Ouest : organe régional du Parti populaire français, 14 janvier 1937, Le Combattant d'Ille-et-Vilaine, février 1937, La Voix du combattant, 2 janvier 1937
  22. L'Ouest-Eclair, 26 septembre 1936 : « L'Allemagne ? (...) On est porté à croire que c'est un bagne. Il est vrai que la liberté pour le Français est assez spéciale : critiquer. A tort et à travers: vive la liberté ! Nous avons la conviction de l'asservissement de l'Allemand. C'est faux. Nous en concluons que l'hitlérisme brutal et dur n'est pas viable justement parce qu'il est autoritaire. C'est faux. Le peuple allemand - le Volk - ne souffre pas. Il est libre, mais il interprète autrement que nous la liberté. Sa passion à lui, c'est la discipline. (...) Les programmes sociaux ont eu des résultats : ils ont réduit de 7 à 1 million le nombre de chômeurs. (... ) L'organisation allemande est devenue une mécanique merveilleuse : il suffit de visiter les usines. A l'heure des repas, patrons, ingénieurs et ouvriers mangent dans le même réfectoire, les mêmes plats. C'est essentiel ». Il fait d'ailleurs allusion aux rencontres que le Comité France-Allemagne a permis: « Les gens les mieux accueillis en Allemagne sont les Français. (...) Dans un somptueux hôtel berlinois siège la société Allemagne-France. Sous ses auspices, de hautes personnalités rêvent à un rapprochement. (...) J'ai parlé à M. Von Ribbentrop (qui a déclaré) : En Allemagne rien ne s'oppose à un rapprochement avec la France. Mais en France  ? Nous ne demandons absolument rien à votre pays. (...) Ce qui nous inquiète, c'est le pacte avec les soviets. Ces gens-là sont nuisibles (...) ». Il faut en conclure que « nous nous écartons d'un peuple de 60 millions d'habitants, d'un peuple qui ne demande qu'à s'entendre avec nous : grave erreur diplomatique ». Une de ses conférences début 1937 semble moins positive à l'égard de l'Allemagne : La Voix du combattant, 2 janvier 1937
  23. La Voix du combattant, 11 septembre 1937 : photographie (Thomas, Henry Rossignol et Henri Pichot à Berlin)
  24. Le Combattant d'Ille-et-Vilaine, juillet 1935
  25. Jean-François Colas, op. cit., T. I, p. 207-209, T. II, p. 406
  26. Le Temps, 28 février 1938
  27. La Voix du combattant, 5 novembre 1938
  28. L'Effort, 7 octobre 1941, Les Annuaires des temps nouveaux, 1942, Le Sémaphore de Marseille, 8 février 1942
  29. Henry Coston, Partis, journaux et hommes politiques d'hier et d'aujourd'hui, Lectures françaises, décembre 1960, p. 320
  30. Alexis Thomas, « L'Union nationale des combattants devant le problème algérien », La Vérité sur l'Algérie, n° 11, mars 1957, cité par Georgette Elgey, Histoire de la IVe République, Volume V: La fin. La République des tourmentes, Fayard, 2008
  31. algerie-francaise.org: serment du 7 juillet 1957, Edmond Jouhaud, Ô mon pays perdu: de Bou-Sfer à Tulle, Fayard, 1969, p. 549, Pierre Montagnon, La France Coloniale: Retour à l'Hexagone, Pygmalion, 1990
  32. Le Monde, 4 juin 1957
  33. La Croix, 21 mars 1958
  34. Le Monde, 12 mars 1958
  35. « Quinze candidatures dans le secteur de Paris », Le Monde : Déclaration du CNIP : « Pour démontrer la volonté inébranlable des Français de défendre l'Algérie et les droits de la France, souhaitons que les partis nationaux apportent leur soutien à un candidat d'union. C'est en fonction de ces objectifs que le Centre des indépendants de la Seine, M. Jacques Féron et M. Jacques Isorni, députés indépendants du deuxième secteur de Paris, apporteront leur soutien ». Centre républicain (Bernard Lafay) : « En désignant M. Thomas pour siéger au Parlement, Paris donnera au pays, à l'Union française et au monde, la preuve de sa volonté de ne pas abandonner l'Algérie, et de sa foi inébranlable en l'avenir de la France ». Les républicains sociaux : « [Le centre national se félicite] qu'ait été déposée au nom des anciens combattants une candidature unique strictement apolitique... et invite les électeurs républicains sociaux à voter massivement pour un candidat d'union ». L'U.F.F. " poujadiste " : « Depuis le premier jour, en accord avec Pierre Poujade, le comité national et le groupe Union et fraternité française ont approuvé sans réserve le choix d'un candidat apolitique. M. Alexis Thomas nous parait remplir parfaitement ces conditions ». La Gauche démocratique et le R.G.R. : « M. Legaret s'est volontairement retiré devant la candidature d'union de M. Alexis Thomas qui, au-dessus des partis, se présente sous le signe de la sauvegarde de l'Algérie française ». Cf. aussi Le Monde, 5 mars 1958
  36. « M. Le Pen et ses commandos empêchent M. Pinay de parler à la salle Pleyel », Le Monde, 12 mars 1958, La Croix, 12 mars 1958
  37. Philippe Cohen, Pierre Péan, op. cit., Gilles Bresson, Christian Lionet, Le Pen, Le grand livre du mois, 1994, p. 194-196, « Jean-Marie Le Pen: Indochine-Algérie: les rendez-vous manqués », site de L'Express, 12 mars 1992 (erreur de date et ce ne serait pas Thomas qui l'aurait apostrophé)
  38. « L'élection partielle de Paris », Le Monde, 10 mars 1958 : mêmes accusations que celles portées par le 17 personnalités de la résistance
  39. La France nouvelle, 27 mars 1958, La Nouvelle Critique, 1er avril 1958, Droit et liberté, mars 1958
  40. « Le général Billotte renouvelle ses attaques contre M. Thomas », Le Monde, 14 mars 1958
  41. « La candidature de M. Thomas », Le Monde, 13 mars 1958
  42. Le Monde, 26 mars 1958
  43. « M. Alexis Thomas répond aux accusations portées contre lui », Le Monde, 11 mars 1958, « M. Thomas répond au communiqué des dix-sept personnalités de la Résistance », Ibid., 17 mars 1958
  44. L’Auvergnat de Paris, 5 avril 1958, La Bourgogne républicaine, 31 mars 1958
  45. Le Monde, 20 mai 1958
  46. Le Monde, 2 juin 1958
  47. Le Monde, 23 juillet 1958, Ibid., 19 septembre 1958
  48. La Croix, 24 septembre 1958
  49. Le Monde, 12 mai 1959, Le Monde, 8 janvier 1959, Le Monde, 23 février 1959
  50. « Le congrès de l'UNC a pris position sur l'Algérie », Le Monde, 31 mai 1960. Cf. aussi « Un appel de l'UNC aux anciens combattants d'Algérie », Le Monde, 19 février 1960
  51. Le Monde, 7 octobre 1960
  52. « Six associations d'anciens combattants manifesteront lundi place de l'Étoile pour protester contre les " 121" », Le Monde, 1er octobre 1960, « Deux à trois mille manifestants ont tenté de se rendre devant l'Élysée », Ibid., 3 octobre 1960, Ibid., 5 octobre 1960 : d'autres associations ont rejoint la manifestation ainsi que des élus comme Jean-Marie Le Pen et des jeunes militants d'extrême droite.
  53. « Trois congrès d'anciens combattants », Le Monde, 16 mai 1961.