TRF1 — Wikipédia

TRF1
Image illustrative de l’article TRF1
Canon TRF1 de 155 déployé par le 93e régiment d'artillerie de montagne a Djibouti en 2010.
Caractéristiques de service
Utilisateurs Drapeau de la France France
Drapeau de Chypre Chypre
Drapeau de l'Arabie saoudite Arabie saoudite
Drapeau du Sénégal Sénégal
Drapeau du Maroc Maroc
Drapeau de l'Ukraine Ukraine
Production
Concepteur GIAT Industrie puis Nexter
Année de conception 1979
Production 105
Caractéristiques générales
Équipage 8 hommes
Longueur 12,27 m
18,3 m avec le tracteur TRM
Largeur 3,09 m
Hauteur 1,79 m
Masse au combat 10,8 tonnes
19 tonnes avec le TRM 10000
Armement
Armement principal Canon de 155 mm
Armement secondaire Mitrailleuse de 12,7 mm[N 1]
Mobilité
Moteur Groupe motopropulseur
Transmission VP 11 en liaison avec VAB préparation des tirs sur fréquence "téléaffichage"
Vitesse sur route 8 km/h
Chronologie des modèles

Le canon tracté de 155 mm Tr F1 est une pièce d'artillerie sol-sol française. Il fut produit par le Groupement Industriel des Armements Terrestres (GIAT) devenu GIAT-industries après la privatisation de juillet 1990 et ensuite Nexter]. En 2006, l'armée de terre française en a reçu 105 au total, 50 CN-155-TR-F1 à GMP essence (moteur Citroën GS 1300 cc militarisé) qui seront rénovés au standard CN-155-TF-F1 D après réception d'une deuxième tranche de 55 CN-155-TR-F1 D.

Canon de calibre 155 mm destiné à équiper les régiments d’artillerie des divisions d'infanterie et des divisions légères blindées, il peut se déplacer seul grâce à son groupe motopropulseur (8 km/h). Son chargement est semi-automatique, manuel pour les douilles combustibles chargées en gargousses selon besoin et mise à poste automatique des obus (masse 44 à 47 kg environ).

Conception[modifier | modifier le code]

Vue de la culasse juste après le tir d'un obus en 2013. Il est à chargement manuel.

Il est présenté lors du salon de l'armement de Satory de 1979 et destiné alors à remplacer les obusiers BF-50 de l'armée de terre[1].

Fabrication[modifier | modifier le code]

Il a été étudié, expérimenté et fabriqué en série à l'Établissement d'études de Fabrications d'Armement de Bourges (EFAB) par le groupement industriel des armements terrestres GIAT créé en 1971 par Michel Debré alors ministre de la Défense sous Georges Pompidou de 1984 à 1990, puis Centre de Bourges (CBO du groupe Giat industries SA à partir de juillet de cette dernière année, avant que ne soit créé Nexter en 2006. A noter que différents établissements du GIAT ont contribué à la production dont les deux principaux étaient : - l'Atelier de construction de Tarbes (ATS) pour l'affût et le châssis non roulant (dont les flèches) - l'Atelier de construction de Roanne (ARE) pour la maîtrise d'œuvre du GMP assurant la servitude de la batterie (mise en batterie et sortie, pointage) et l'étude et la production de la transmission hydrostatique et ses trains de roulement pour la propulsion autonome. A noter que l'ARE était maître dans la réalisation de matériels à transmission hydrostatique (l'équipe du prototype de l'AMX-10 hydro reçut le prix Chanson pour les performances obtenues mais qui restèrent sans suite).

Caractéristiques[modifier | modifier le code]

Équipage et véhicule tracteur[modifier | modifier le code]

D'après le site du ministère de la défense, l'équipage est de sept hommes : un chef de pièce, un chargeur, deux pourvoyeurs, deux artificiers et un conducteur-tracteur de pièce[2]. Le chargement de l'obus est semi-automatique[3].

Le transport et l'approvisionnement en munitions se font à partir de camions TRM 10000 qui emportent, outre l’équipage de la pièce, 56 coups complets, dont 24 en casiers[3],[4]. Le véhicule tracteur possède une mitrailleuse M2 circulaire comme arme de défense[3].

Performances[modifier | modifier le code]

Le canon peut tirer tous les types de munitions de calibre 155 mm. La longueur du canon est de 39 calibres (6,045 m) divisée par diamètre de l'obus de calibre (155 mm à douille combustible[3], mais la munition normale est l'obus explosif. Avec cette munition, la portée est de 24 km mais elle peut atteindre 30 km avec des munitions à portée étendue[2]. La cadence de tir rapide est de trois coups en 15 secondes[2] et celle prolongée de 6 coups en 1 minute. Le tube du CN-155-TR-F1 D est prévu pour être utilisé jusqu'à 3 000 coups[5].(10 000 à charge minimale, potentiel pour l'ensemble des composants de l'ensemble bouche à feu - culasse)

La mise en batterie prend moins de 5 min. Le champ de tir horizontal est de 445 mil à gauche et 675 mil à droite tandis que le champ de tir vertical va de 90 à 1 170 mil[2]. Le pointage est hydraulique et le canon peut faire des tirs directs[3].

Le système peut franchir des pentes de 60 % et des gués de 1,20 m de profondeur[2].

En service[modifier | modifier le code]

Un TRF1 du 3e régiment d'artillerie de marine lors d'un exercice de tir en Allemagne en 2013[6].
Canon TRF1 de 155 exposé à Paris en 2005. Son immatriculation indique qu'il est rentré en service en 1992.

Le TRF1 est initialement mis en place au 11e régiment d'artillerie de marine et au 68e régiment d'artillerie au cours des années 1989-1990.

18 pièces[7] furent servies par le 11e RAMa lors de la première guerre du Golfe et appuyèrent les combats de la division Daguet en tirant 1 640 obus[8].

Un total de 105 unités est livré à l'armée de terre française alors que l’objectif initial, avant l'éclatement du Bloc de l'Est, était de 180 tubes.

La version export porte la désignation CN-155-TR-G1 E pour la version à gmp essence et CN-155-TR-G1 D pour la version à gmp diesel. La version export se distingue sur différents points de la version EMAT, notamment par une chambre au standard OTAN au lieu de l'EMAT autorisant une bonne interopérabilité d'emploi des munitions US. Livraisons neuves produites par client :

- Chypres qui a reçu 12 CN-155-TR-G1 E - La SANG (Garde Nationale) saoudienne qui a reçu 28 CN-155-TR G1 D

En 2013, cinq régiments des forces françaises en sont toujours équipés : le 11e régiment d'artillerie de marine, le 93e régiment d'artillerie de montagne, le 35e régiment d'artillerie parachutiste, le 3e régiment d'artillerie de marine ainsi que le 5e régiment interarmes d'outre-mer de Djibouti.

Il est progressivement remplacé par le système Camion équipé d'un système d'artillerie « Caesar » et, en 2016, il n'en reste que 12 en service[9] dans le 5e régiment interarmes d'outre-mer de Djibouti. Les quatre derniers TRF1 du 5e RIAOM sont retirés du service en avril 2022[10].

Début septembre 2022, pour faire face à l'invasion russe, l'Ukraine achète via l'entreprise S2M equipment un lot de TRF1[11]- ayant servi dans l'Armée française. Cette vente a lieu avec l'aide du Ministère des Armées français[12]. Au moins six avec des camions Renault TRM 10000 ont été livrés[13].

Opérateurs[modifier | modifier le code]

Notes et références[modifier | modifier le code]

Notes[modifier | modifier le code]

  1. Sur le tracteur TRM 10000

Références[modifier | modifier le code]

  1. « Canon 155mm TR F1 Montpellier 2000 : Maquetland.com :  : Le monde de la maquette », sur maquetland.com (consulté le ).
  2. a b c d et e « Canon 155 TRF1 », sur defense.gouv.fr, (consulté le )
  3. a b c d et e « TRF1 », ARTI « Équipements d’aujourd’hui et de demain dans l'artillerie »,‎ (ISSN 1639-9870)
  4. Henri-Pierre Grolleau, Les matériels de l’armée de Terre, Rennes, Marines Éditions, 127 p. (ISBN 978-2-35743-029-7), p. 90
  5. « L'artillerie française - (Quelques possibles) tendances pour demain en opérations 3/3 », sur http://mars-attaque.blogspot.com/, (consulté le ).
  6. Quentin Michaud, « Le 3e RAMa à l’exercice Combined Endeavor 2013 », (consulté le ).
  7. « La participation militaire française à la guerre du Golfe », Cahiers du Centre d'études d'histoire de la défense, no 21,‎ , p. 51 (lire en ligne).
  8. Erwan Bergot, Opération Daguet : Les Français dans la guerre du Golfe, Presse de la Cité, , 273 p. (ISBN 978-2-258-03443-3), p. 237
  9. François Lamy, « N° 3115 Avis de M. François Lamy sur le projet de loi de finances pour 2016 (n° 3096) », sur Assemblée nationale, (consulté le ).
  10. a et b « La seconde vie des TRF1 français commence en Ukraine (actualisé) », sur lignesdedefense.blogs.ouest-france.fr (consulté le )
  11. « Guerre en Ukraine, en direct : la France envisage de livrer de nouveaux canons Caesar à l’Ukraine », sur Le Monde, (consulté le ).
  12. Jean-Dominique Merchet, « Après les Caesar, la France va fournir de nouveaux canons à l’Ukraine », sur lopinion.fr, .
  13. (en) « TRF1 155mm howitzers are already used by the Ukrainian army in combat- here seen towed by a Renault TRM 10000 truck in the vicinity of Bakhmut », sur Ukraine Weapons Tracker, (consulté le ).

Voir aussi[modifier | modifier le code]

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Liens internes[modifier | modifier le code]