93e régiment d'artillerie de montagne — Wikipédia

93e régiment d'artillerie de montagne
Image illustrative de l’article 93e régiment d'artillerie de montagne
Insigne régimentaire du 93e RAM
Image illustrative de l’article 93e régiment d'artillerie de montagne
Unité du 93e RAM à Chambéry le 10 novembre 2018.

Création
Pays Drapeau de la France France
Branche Armée de terre
Type Artillerie de Montagne
Rôle Artillerie
Effectif 900
Fait partie de 27e brigade d'infanterie de montagne de la 1re division
Garnison Varces-Allières-et-Risset, Quartier de Reyniès
Ancienne dénomination 1er régiment d'artillerie de montagne
Devise De roc et de feu
Inscriptions
sur l’emblème
Maroc 1912-1913
Champagne 1915
Dobro Polje 1918
AFN 1952-1962
Anniversaire 9 décembre
Guerres Seconde Guerre mondiale
Guerre d'Algérie
Guerre d'Afghanistan
Guerre du Sahel
Guerre d'Irak (2014-2017)
Décorations Croix de la Valeur militaire
une palme
Commandant Colonel Cédric Germa

Le 93e régiment d'artillerie de montagne, héritier des batteries alpines et du 1er régiment d'artillerie de montagne, est localisé à Varces-Allières-et-Risset, dans la banlieue de Grenoble, au quartier de Reyniès.

Dernier régiment d'artillerie de montagne français, il a pour spécificité d'être à même de déployer son matériel en haute montagne.

Création et dénominations[modifier | modifier le code]

Historique des garnisons, campagnes et batailles[modifier | modifier le code]

Entre-deux-guerres[modifier | modifier le code]

La nouvelle codification du attribue à l'artillerie de montagne les numéros 91 à 99[1]. Le , le 93e régiment d'artillerie de montagne reprend les traditions du 1er RAM. Il est le régiment d'artillerie de la 27e division alpine[2]. Le 93 s'installe au quartier Hoche à Grenoble.

De mai à décembre 1925, un État-major de groupe et la 1re batterie équipée de canons de 65 mm de montagne sont dirigés vers le Maroc pour être engagés dans des opérations dans le Rif. Les hommes du régiment reçoivent pour cette courte campagne une cinquantaine de citations dont treize à l'ordre de l'armée (quatre à titre posthume) et six à l'ordre du corps d'armée.

En 1938, une batterie antichar est créée au 93. Le 93e RAM dispose désormais de trois groupes équipés de 75M (pesants près de 650 kg et pouvant se décomposer en sept fardeaux) et de 155 C 1917, ainsi que d'une batterie antichar équipée de canons de 47[3].

Seconde Guerre mondiale[modifier | modifier le code]

En 1939-1940[modifier | modifier le code]

En 1939, à la suite du décret de mobilisation générale, le 93e RAM se dédouble pour former deux régiments : le 93e RAM et le 293e RALD (régiment d'artillerie lourde divisionnaire). Le 93 devient en le régiment d'artillerie divisionnaire de la 64e division, restée pour défendre la frontière des Alpes, au sein de l'armée des Alpes[2].

Mobilisé avec deux groupes de 75M (I et II/93e RAM) et un groupe de 105M (en) (III/93e RAM), le 93e RAM reçoit en mars 1940 un quatrième groupe, le V/93e RAM mis sur pied à Nîmes avec des 75M. Le 10 mai, le V/93e RAM devient le III/93e RAM et l'ex-III/93e RAM devient le XI/93e RAM et est envoyé au Levant[2]. Ce dernier groupe deviendra en novembre 1940 le I/RAML[4].

En octobre 1939, la batterie antichar du régiment et ses canons de 75/1897 hippomobiles rejoignent le 32e RAD. Une nouvelle batterie arrive le . Elle est rééquipée en mai de canons de 47[2].

La 64e DI fait face à l'invasion italienne de juin 1940 en combattant dans le secteur fortifié du Dauphiné, ainsi que dans le secteur défensif du Rhône. Le I/93e RAM est en Ubaye et le III/93e RAM dans le Queyras. Les soldats français arrêtent les troupes italiennes et conservent la plupart de leurs positions, en n'ayant que de très faibles pertes en hommes et en matériel. L'armée des Alpes fait également face à la menace allemande sur le Rhône, notamment la 13e division motorisée allemande. Le II/93e RAM, relevé début juin de ses positions dans le Briançonnais par le XI/2e RAM, s'installe donc face aux Allemands autour de Lus-la-Croix-Haute[2]. L'armée des Alpes est considérée comme invaincue au moment du cessez-le-feu et son commandant, le général Olry, écrit dans l'ordre du jour du  : "Ceux qui ont fait cela ont le droit d'en être fiers"[3].

Le 93e RAM est dissous le . Ses éléments sont rattachés au 2e régiment régional d'artillerie de la 14e région basée à Grenoble (Armée de Vichy)[2].

En 1944-1945[modifier | modifier le code]

En 1945, le 93 est divisé et ses éléments sont répartis dans les alpes pour soutenir la division[Laquelle ?]. À compter du la 7e batterie du régiment, l'une des batteries de réserve, tient deux pièces de 75M (en)prêtes à tirer sur le Mont-Fréty, où les Allemands sont postés. Les 8 et 9 avril, les pièces françaises tirent sur la position allemande, le but étant de détruire le téléphérique de ravitaillement. C'est ainsi les combats d'artillerie les plus hauts d'Europe, à près de 3 600 m d'altitude[5].

L'après-guerre[modifier | modifier le code]

De 1940 à 1954, il change plusieurs fois d'appellation et redevient, le [Quand ?], le I/93e RAM. C'est avec cette appellation que le I/93e RAM séjourne à l'issue de la Seconde Guerre mondiale à Innsbruck, en Autriche, dans le cadre des forces françaises d'occupation. En 1949, le régiment possède différents canons : des 105 HM2, des 75 de montagne (en) et des 65 de montagne[3].

Le , un avion canadien qui transportait 52 pèlerins de retour de Rome et ses six membres d'équipage s'écrase sur la partie sommitale de l'Obiou. Il n'y a pas de survivant. Dès le lendemain matin, la section d'observateurs de haute montagne (SOHM) du 93e RAM est réquisitionnée pour assister les secours[3].

Jusqu'en 1954, de nombreux cadres du régiment partent servir en Indochine où le 105HM2 est utilisé pour appuyer les troupes françaises, dans les opérations au Tonkin en particulier[3].

Guerre d'Algérie[modifier | modifier le code]

Le , le II/93e RAM est créé pour partir en Algérie, où il devient le groupe d'artillerie organique de la 27e division d'infanterie alpine (DIA). Un autre élément, le CI-I/93e RAM reste à Grenoble. C'est un centre d'instruction (CI) créé le et qui incorpore les recrues pour le IIe groupe en Algérie. Un troisième élément avec des canons de 155 est dirigé vers la Tunisie et devient le III/28e RA[3].

Depuis 1962[modifier | modifier le code]

Le , la 27e DIA est dissoute. Le 93e RAM devient le régiment d'artillerie de la 27e division alpine, qui se compose des 6e, 7e, 13e et 27e bataillons de chasseurs alpins, ainsi que du 4e régiment de chasseurs[3].

En 1976, le 93e RAM et le 6e BCA s'installent dans des nouveaux locaux à Varces, qui offrent toutes les infrastructures sportives, militaires et de loisirs nécessaires à l'entrainement et à la cohésion d'une armée moderne. Le , le quartier est baptisé Quartier de Reyniès en souvenir du quartier grenoblois détruit[3].

En 1984, le 93e RAM est toujours équipé des canons 105 HM2, tractés par des camions GMC. Le régiment est responsable de la défense aérienne de sa division avec des half-tracks M16, équipés de quatre mitrailleuses. Tous ces matériels sont alors obsolètes[6].

Les restructurations des Armées[modifier | modifier le code]

En 1999, après la dissolution de la 27e division d'infanterie de montagne et la création de la 27e brigade d'infanterie de montagne, le 93e RAM reste le seul régiment stationné en Isère[3].

Le , le régiment baptise ses unités élémentaires du nom d'un massif alpin voisin (les batteries prennent le nom de Vercors, Oisans, Belledonne, Cerces, Maurienne, Chartreuse, Chambaran et Taillefer)[3].

En 2007, sur décision du chef d'État-major de l'Armée de terre, une seconde unité de réserve est créée au régiment[3].

En août 2009, le 93 perd une batterie de tir sol-sol au profit d'une batterie sol-air : cette nouvelle batterie arrive du 57e RA de Bitche.

En 2010, la batterie des opérations devient la batterie de renseignement brigade : la BRB.

Au , avec la création de la base de défense de Grenoble - Annecy - Chambéry basée au quartier de Reyniès à Varces, le 93 perd sa batterie d'administration et de soutien (BAS). Le , le 93 perd sa deuxième unité de réserve.

Le régiment aujourd'hui[modifier | modifier le code]

Vidéo de présentation du régiment en 2014.

Avec les restructurations de 2011 à 2023, le régiment compte dans ses rangs près de 1000 militaires et civils.

Missions[modifier | modifier le code]

Subordonné de la 27e brigade d'infanterie de montagne de la 1re division, il participe avec celle-ci aux différentes missions de maintien de la paix dans le monde.

Les projections se font à la fois dans le métier d'artilleur, et en unité PROTERRE (Projection, pour accomplir des missions principalement de Protection, de Professionnels de l'Armée de terre). Théâtres d'opération : République de Côte d'Ivoire, Kosovo, Tchad, Martinique, Nouvelle-Calédonie, Guyane, Djibouti, Liban, Centrafrique, Afghanistan, Sahel.

Organisation[modifier | modifier le code]

Le 93e RAM est constitué des unités suivantes :

  • 1 batterie de commandement et de logistique (BCL)
  • 1 batterie d'acquisition et de surveillance (BAS)
  • 3 batteries de tir sol-sol (B1-B2-B4)
  • 1 batterie sol-air (B3)
  • 2 batteries de réserve opérationnelle (B5 et B6)

Matériels[modifier | modifier le code]

Un TRF1 du 5e RIAOM armé par une batterie du 93e RAM à Djibouti en 2010.

Par le passé doté de canons de 105 mm tracté (105 HM2) puis de 155 mm modèle tracté (155 TRF1) et de mortiers de 120 mm (MO 120 RT), il est progressivement équipé de canons CAESAR. En 2009, avec la création de sa batterie sol-air, le 93 s'équipe de missiles à très courte portée MISTRAL. Sa batterie de renseignement brigade est équipée de DRAC, les drones de renseignement au contact.

Traditions[modifier | modifier le code]

Devise[modifier | modifier le code]

Devise du régiment : De roc et de feu

  • Batterie de commandement et de logistique (Batterie Chartreuse) : Servir et combattre
  • Batterie d'acquisition et de surveillance (Batterie Oisans) : La liberté ou la mort
  • 1re batterie de tir sol/sol (Batterie Vercors) : Citius Altius Fortius
  • 2e batterie de tir sol/sol (Batterie des Écrins): D'hommes et de volonté.
  • 3e batterie de tir sol/air (Batterie Belledonne) : Il n'y a de richesses que d'hommes
  • 4e batterie de tir sol/sol (Batterie des Cerces) : Unguibus et rostro
  • 5e batterie de réserve opérationnelle (Batterie Trièves) : Semper altius servire
  • 6e batterie de réserve opérationnelle (Batterie Taillefer) : Ultra Montes Servire

Insignes[modifier | modifier le code]

Étendard du régiment[modifier | modifier le code]

Revers du drapeau du 93e RAM.

Il porte, cousues en lettres d'or dans ses plis, les inscriptions suivantes[7],[8] :

Décorations[modifier | modifier le code]

Le , l’étendard du 93e RAM a été décoré de la croix de la Valeur militaire avec palme, pour son engagement en Afghanistan de 2008 à 2011.

Par décision du ministre des armées en date du 30 mai 2022, le 93e régiment d'artillerie de montagne est cité à l'ordre de la division. Cette citation comporte l'attribution de la croix de la Valeur militaire avec étoile d'argent[9].

Fêtes du régiment[modifier | modifier le code]

La Sainte-Barbe (4 décembre) : sainte patronne des artilleurs (et de tous les métiers associés au feu)

La Saint-Bernard (20 août) : saint patron des alpins

Liste des chefs de corps[modifier | modifier le code]

  • 1939 - 1940 : colonel de Werbier d'Antigneul[10]
  • 1940 : chef d'escadron Moureton[10]
  • 1973-1974 Lieutenant Colonel Lebègue
  • 1983 - 1985 : colonel Yves Thollot
  • 1985 - 1987 : colonel Pierre-Jacques Costedoat
  • 1987 - 1989 : colonel Jean Claverie
  • 1989 - 1991 : colonel Jean-Claude Rougelot (président de l'amicale des anciens du 93e RAM)
  • 1991 - 1993 : colonel Michel de Guillebon de Resnes
  • 1993 - 1995 : colonel Christian Raviart
  • 1995 - 1997 : colonel Jean Coulloume-Labarthe
  • 1997 - 1999 : colonel Bruno Lassalle
  • 1999 - 2001 : colonel Bernard Amrhein
  • 2001 - 2003 : colonel Georges German
  • 2003 - 2005 : colonel Gilles Lillo
  • 2005 - 2007 : colonel Patrick Gournay
  • 2007 - 2009 : colonel Roland Margueritte
  • 2009 - 2011 : colonel Eric Mauger
  • 2011 - 2013 : colonel François-Yves Le Roux
  • 2013 - 2015 : colonel Xavier Renard
  • 2015 - 2018 : colonel Patrice de Camaret
  • 2018 - 2020 : colonel Joan Guiguet
  • 2020 - 2022 : colonel Cyril Iordanow
  • 2022 - : colonel Cédric Germa

Personnalités ayant servi au sein du régiment[modifier | modifier le code]

Sources et bibliographie[modifier | modifier le code]

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. « Regroupement des unités d'artillerie », Revue d'artillerie,‎ , p. 95-101 (lire en ligne)
  2. a b c d e et f Jacques Sicard, « La 64e division d'infanterie et ses insignes », Militaria Magazine, no 160,‎ , p. 39-46
  3. a b c d e f g h i j et k Historique du 93e régiment d'artillerie de montagne "De roc et de feu" de 2009
  4. (en) Alexis Mehtidis, « Armée du Levant-French Army of the Levant 1920-1946-Notes on its organisation and orders-of-battle », [non publié],‎ (lire en ligne, consulté le )
  5. Bernard Amrhein, « 9 avril 1945 : le Duel d’artillerie le plus haut d’Europe ! », sur heatrum-belli.com, (consulté le ).
  6. Stéphane Ferrard, « La 27e division alpine », Gazette des Armes, no 126,‎ , p. 33-37 (lire en ligne)
  7. Décision no 12350/SGA/DPMA/SHD/DAT du 14 septembre 2007 relative aux inscriptions de noms de batailles sur les drapeaux et étendards des corps de troupe de l'Armée de terre, du service de santé des armées et du service des essences des armées, Bulletin officiel des armées, no 27, 9 novembre 2007
  8. Arrêté relatif à l'attribution de l'inscription AFN 1952-1962 sur les drapeaux et étendards des formations des armées et services, du 19 novembre 2004 (A) NORDEF0452926A Michèle Alliot-Marie
  9. « Bulletin officiel des décorations, médailles et récompenses n°02 du 25 mars 2024 - Légifrance », sur www.legifrance.gouv.fr (consulté le )
  10. a et b Service historique de l'Armée, Les grandes unités françaises : historiques succincts (en), Impr. nationale, (lire en ligne), p. 748

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]