Siège de Kehl (1796-1797) — Wikipédia

Siège de Kehl (1796-1797)
Description de cette image, également commentée ci-après
La forteresse de Kehl en 1788
Informations générales
Date octobre 1796 – 10 janvier 1797
Lieu Kehl, Bas-Rhin, France
Casus belli Déclaration de Pillnitz
Issue Victoire autrichienne
Changements territoriaux rive droite du Rhin
Belligérants
Drapeau de la France République française Drapeau du Saint-Empire Saint-Empire
armée de Condé
Commandants
Moreau en chef de l'armée de Rhin-et-Moselle
Louis Desaix à Kehl et Jean Charles Abbatucci à Huningue
Karl Aloys zu Fürstenberg Maximilien de Baillet-Latour
Forces en présence
140 000 hommes 40 000 hommes
Pertes
inconnu inconnu

Première Coalition

Batailles

Coordonnées 48° 34′ 30″ nord, 7° 48′ 18″ est
Géolocalisation sur la carte : Allemagne
(Voir situation sur carte : Allemagne)
localisation
Géolocalisation sur la carte : Bade-Wurtemberg
(Voir situation sur carte : Bade-Wurtemberg)
localisation

Le siège de Kehl qui se déroule d' au voit la ville prise par l'armée autrichienne[1].

Les prémices[modifier | modifier le code]

Après une longue campagne et l'arrivée d'un hiver rigoureux, le général Moreau propose un armistice à l'archiduc Charles si le Rhin était pris comme frontière et les deux têtes de ponts, Kehl et Huningue, restaient aux mains françaises.

Ordre de bataille français[modifier | modifier le code]

Sur un total de 40 bataillons, 15 étaient en service quotidien sur la rive droite.
Six bataillons ont défendu les fortifications de Kehl même, trois des retranchements, trois des îles Ehrlen et trois de l'île de Kinzig. Une réserve, de six bataillons, était campée sur la rive gauche du Rhin.

Ordre de bataille autrichien[modifier | modifier le code]

  • 1re colonne sous le commandement des majors généraux Burger et Terzi (en)
    • Régiment l'Archiduc Anton (1 bataillon)
    • Régiment d'Olivier Wallis (2 bataillons)
    • Régiment de Kaunitz (2 bataillons)
    • Régiment d'Alton (3 bataillons)
    • Régiment Nr. 56, Joseph Colloredo (1 bataillon)
    • Régiment de Gemmingen (1 bataillon)
    • Régiment de Kaiser (1 bataillon)
    • Grenadiers de Retz (1 bataillon)
    • Grenadiers de Reisinger (1 bataillon)
    • Grenadiers de Dietrich (1 bataillon)
    • Grenadiers de Pitsch (1 bataillon)
  • 2e colonne
    • Corps de Gyulay (2 bataillons)
    • Régiment No. 3, Archiduc Charles (3 bataillons)
    • Régiment de Franz Kinsky (2 bataillons)
    • Régiment de Karl Schröder (2 bataillons)
    • Régiment de Grand Duc de Toscane (2 bataillons)
    • Régiment de Michael Wallis (1 bataillon)
    • Régiment de Wenceslas Colloredo (1 bataillon)
    • Régiment de Ligne (1 bataillon)
  • 3e colonne sous ordres du lieutenant général Riesch et des majors généraux Baillet-Latour et Sebottendorf
    • Armée des émigrés (2 bataillons)
    • Régiment Nr. 28, Wartensleben (3 bataillons)
    • Régiment d'Esclavons (1 bataillon)
    • Régiment de Hohenlohe (2 bataillons)
    • Régiment de Wenckheim (1 bataillon)
    • Régiment de Gemmingen (1 bataillon)
    • Grenadiers de Candiani (1 bataillon)
    • Grenadiers de Szenassi (1 bataillon)
    • Grenadiers d'Albsaltern (1 bataillon)
    • Grenadiers de Bydeskuty (1 bataillon)

Le siège[modifier | modifier le code]

La nuit du 21 au 22 novembre, les Autrichiens ouvrent une tranchée sur la rive droite de la Kintzig. Les Français passant par l'île Erhlen-Rhine attaquent en deux colonnes : la première longeant le fleuve, avec Lecourbe, la seconde sur Sundheim avec Decaen.

Elles doivent revenir après une contre-attaque de l'archiduc qui arriva en personne avec des renforts et qui forcèrent les colonnes françaises à se retirer; mais celles-ci emmenaient 9 pièces de canon et plusieurs centaines de prisonniers. Elles doivent revenir après une contre-attaque, l'affaire fut chaude et Desaix et Latour eurent un cheval tué sous eux.

Le , les Autrichiens prennent par un coup de force l'île aux bois, défendue par trois cents hommes, et la redoute bonnet de prêtre. Le village de Kehl tombe dans la nuit du 9 au 10.

À partir du 20 décembre, il y a plusieurs tentatives pour détruire le pont par des brûlots et autres machines incendiaires. Le temps très pluvieux ralentit les travaux d'approche mais rend aussi impossible la mise à feu des fougasses qui avaient été préparées pour les destructions des ouvrages tels que les ouvrages à cornes, devant la Kintzing ou les trous de loup. Ce dernier ouvrage est enlevé par une attaque sous les ordres du général Staader le premier janvier.

Le , les Autrichiens ayant réussi à pénétrer dans l'ouvrage à cornes de l'ile d'Erlenrhin, dépendant du camp retranché, le général Lecourbe, à la tête du 1er bataillon de la 93e demi-brigade de deuxième formation, débarqua dans l'ile, et renvoya son pont volant pour bien montrer qu'il fallait vaincre ou mourir, puis il se précipita sur l'ennemi, qui fut chassé de l'ouvrage et de l'ile. Mais le 5, lorsque cette position se trouva complètement isolée par les progrès des travaux des Autrichiens, le général en chef, ne voulant pas sacrifier inutilement les braves qui étaient chargés de sa défense, en ordonna l'évacuation.

Les assiégeants occupèrent de suite ce poste important.

Dans la nuit du 5 au 6, les Autrichiens attaquèrent la seconde ligne de retranchements du camp. Le combat fut vif et meurtrier ; tous les ouvrages furent emportés, et les assaillants pénétrèrent dans le chemin couvert, où des travailleurs se logèrent aussitôt.
Après cette journée décisive, les Autrichiens, maîtres du camp retranché, enveloppaient le fort de Kehl par trois attaques, et plusieurs de leurs batteries enfilaient déjà les ponts de communication avec la rive gauche du Rhin.
Moreau ne voulut pas exposer la garnison à un assaut, pour la défense d'un point qui n'avait plus rien de sa première importance, et évacua Kehl en vertu d'une convention signée le . Le général Desaix conclut une reddition pour le 10 janvier à 16 heures.

Il avait fallu à l'ennemi, pour s'emparer de cette ville protégée par des retranchements informes et inachevés, 50 jours de tranchée ouverte. Il avait perdu plus de 5 000 hommes, consommé autant d'artillerie et de munitions qu'en eût exigé le siège d'une place de premier rang.

Les conséquences[modifier | modifier le code]

Les Autrichiens et les émigrés de Condé ont alors la possibilité de regrouper plus de forces dans le siège de Huningue. Jusque-là le général Abbatucci menait une défense heureuse devant les 20 000 hommes de troupe autrichienne. Lors d'une sortie il est blessé le pour décéder le 2 décembre, la place est alors sous le commandement de Dufour, elle doit se rendre le 5 février.

Mémoire[modifier | modifier le code]

Le nom de cette bataille est gravé sur le pilier nord de l'Arc de triomphe de l'Étoile.

Bibliographie[modifier | modifier le code]

Notes et références[modifier | modifier le code]