Roger Martin (écrivain) — Wikipédia

Roger Martin
Description de l'image RogerMartin.jpg.
Alias
Kenneth Ryan
Naissance (74 ans)
Activité principale
Romancier, écrivain, homme politique, directeur de collection, professeur de français
Distinctions
Auteur
Langue d’écriture Français
Genres
Roman policier, roman noir, roman historique, scénario de bande dessinée

Roger Martin est un écrivain et un homme politique français, né le à Ronchin.

Il est l’auteur d'une trentaine d’ouvrages et de plusieurs centaines d’articles dans divers journaux et magazines.

Biographie[modifier | modifier le code]

Jeunesse et engagement[modifier | modifier le code]

Il a deux ans lorsque ses parents, enseignants, s’installent à Aix-en-Provence. Il y vit jusqu’en 1974, fréquentant le lycée Mignet jusqu'en 1re. Il adhère aux Jeunesses communistes à 14 ans. Il les quitte en 1967 pour rejoindre les Jeunesses communistes révolutionnaires (devenues plus tard la Ligue communiste révolutionnaire). Sa critique en mai 68 de certaines orientations de son organisation lui vaut d’être rétrogradé du rang d’observateur à celui de sympathisant. Il trouve l'Union des Étudiants Communistes et adhère au Parti communiste français.

Il suit des études d’anglais, puis de lettres modernes, sanctionnées par un CAPES ; en 1974, il est nommé[Quoi ?] à Mont-Saint-Martin (Meurthe-et-Moselle), ville limitrophe de Longwy.

Politique et polar[modifier | modifier le code]

En 1977, il est élu maire-adjoint communiste de cette ville de 11 000 habitants. Une commission municipale à la culture voit le jour. Il travaille à sauver l’église romane de la ville. Pendant 15 ans, la municipalité, en collaboration avec les Monuments de France, multiplie des travaux. La « vieille église » est restaurée.

Il crée les Rencontres policières de Mont-Saint-Martin, inaugurées par un Didier Daeninckx et qui accueillent en quinze ans des auteurs de romans policiers et de cinéma noir. Parallèlement, Roger Martin a créé un fanzine, Hard-Boiled Dicks, qui compte 50 à 100 pages selon les livraisons ; 22 numéros paraissent, consacrés à des auteurs américains (Elmore Leonard, Chester Himes, Joseph Hansen, etc.) ou européens (Manuel Vasquez Montalban, Giorgio Scerbanenco, Paul Berna).

Il devient directeur de deux collections successives, Étiquette Noire, qui publie une trentaine de titres, puis L’Instant noir qui publie les romans d’Émile Gaboriau.

Il publie également des articles dans diverses revues spécialisées, 813, Thriller, Encrage, Asphalte, L'Almanach du Crime, L’Année du polar et tient la chronique policière, Haut les mains et bas les masques, au journal L'Humanité.

En 1987, ses critiques à l’égard de la politique du Parti communiste, suivies de son soutien à Pierre Juquin, lui font quitter le parti. Maintenu sur sa liste par le maire, il est néanmoins rétrogradé et perd sa position de « dauphin ». Il abandonne sa chronique à L'Humanité et se consacre davantage à ses travaux. À la demande de Suzanne Beaufils, codirectrice des éditions Fleuve noir, il s'est lancé peu avant dans une série sur le Ku Klux Klan, sous le pseudonyme de « Kenneth Ryan ».

Après un roman noir chez Calmann-Lévy, Skinheads en 1988, et un texte pour enfants, il publie chez le même éditeur en 1989 un document intitulé AmeriKKKa : Voyage dans l’Internationale néo-fasciste, qui connaît deux rééditions.

Retour en Provence-Alpes-Côte d'Azur[modifier | modifier le code]

En 1992, Roger Martin quitte la Lorraine pour le Vaucluse, en Provence-Alpes-Côte d'Azur, où il est nommé au collège de Pernes-les-Fontaines. Il publie alors un western picaresque, Mémoires de Butch Cassidy, et une enquête, L’Affaire Peiper. Elle retrace la mystérieuse disparition du colonel SS Joachim Peiper, « héros » de la Bataille des Ardennes et criminel de guerre patenté, et déclenche une avalanche de lettres et coups de téléphone anonymes de menaces. En , il est roué de coups à Épinal par des agresseurs qui ne seront pas retrouvés, mais dont le journaliste de La Liberté de l'Est, Dominique Leroy, affirme qu’ils venaient de la base militaire de la ville.

Signataire de l’« Appel des 250 », qui voit la naissance de Ras l’Front, il milite dans ce mouvement à Carpentras avant que la venue de Jean-Marie Le Pen dans la ville, le , le conduise à diriger un rassemblement antifasciste régional plus large, Le Sursaut. Il réintègre au même moment le Parti communiste français dont il sera le candidat aux législatives de 1997, obtenant 11 % des suffrages.

En 1998, paraît donc Main basse sur Orange (Une ville à l'heure lepéniste) aux éditions Calmann-Lévy. Ce document-pamphlet est l’occasion d’une nouvelle vague de menaces. Jacques Bompard et André-Yves Beck expédient à l’éditeur une lettre recommandée annonçant qu’ils vont porter plainte pour diffamation et faire interdire le livre. Au cours de près de 100 conférences autour de l’ouvrage, dont une à Orange même, Roger Martin réitère ses annonces. Aucune plainte ne suivra.

Début , Roger Martin fait partie des 47 enseignants qui renvoient leurs Palmes académiques pour protester contre la casse de l’école publique. Il publie dans L’Humanité du sa lettre[1] à Luc Châtel, qui ne lui répond pas.

En 2012, il soutient Jean-Luc Mélenchon, candidat du Front de gauche à l'élection présidentielle, appelant à voter pour lui dans un appel signé par 100 auteurs de polar [2]. Toujours en 2012, il est le candidat du Front de Gauche dans la 3e circonscription de Vaucluse. Il obtient presque 8 % des suffrages et appelle à barrer la route à la candidate du Front national, Marion Maréchal-Le Pen, qui ne devra son élection qu'au maintien au second tour de la candidate socialiste, pourtant désavouée par les instances nationales de son parti. Violemment mis en cause à plusieurs reprises par l'extrême-droite, il est victime d'attaques à gauche au second tour.

En 2014, il participe avec le Parti communiste, mais contre la position du Parti de Gauche, à la campagne pour empêcher que Carpentras ne vote pour la Ligue du Sud et le FN.

Roman noir et bande dessinée[modifier | modifier le code]

En 2000, il s'est lancé, pour les éditions du Seuil, dans le récit des aventures d’Héléna Rénal, condamnée pour meurtre puis innocentée des années plus tard et qui fonde l’« Agence du dernier recours » qui vient en aide à des victimes d’erreurs judiciaires.

Parallèlement, il crée une série BD, AmeriKKKa, avec le concours du dessinateur Nicolas Otéro,chez l'éditeur Emmanuel Proust éditions qui présente les faits du Ku Klux Klan et des néo-nazis. Neuf volumes sont parus jusqu'en 2014[Quand ?], le dernier étant Cauchemar Californien, 12 ans après la publication du premier tome, Les Canyons de la Mort, en 2002.

L’œuvre met en scène les péripéties d’un couple d’agents de l’AKN (Anti Klan Network), Steve Ryan et Angela Freeman, enquêtant à travers différents états américains au fil de la série afin de démanteler plusieurs réseaux fascistes, principalement le Ku Klux Klan.

Depuis 2005, Roger Martin est de nouveau chroniqueur à L’Humanité où il anime une chronique littéraire.

En 2008, il publie un roman noir, Jusqu’à ce que mort s’ensuive. En 2011, chez le même éditeur, il publie Les Ombres du souvenir.

Le Ku Klux Klan n'a pas cessé de l'intéresser. Pour l'édition Oskar, il écrit en 2011, deux romans pour la jeunesse, Des ombres dans la nuit, et Les cagoules de la terreur.

L'année 2013 voit la publication d'une nouvelle œuvre, Dernier convoi pour Buchenwald. Ce récit est suivi de la publication dans la collection des Romans de la colère (Oskar-Osaka) de L'Honneur perdu du commandant K..

Œuvre[modifier | modifier le code]

Romans[modifier | modifier le code]

  • 1985 : KKK (sous le pseudonyme de Kenneth Ryan), Fleuve noir
  • 1986 : Guerre au Klan (sous le pseudonyme de Kenneth Ryan), Fleuve noir
  • 1987 : Opération Rio Grande (sous le pseudonyme de Kenneth Ryan), Fleuve noir
  • 1988 : Skinheads, Calmann-Lévy. Réédit.augmentée de huit nouvelles sous le titre Skinheads et autres récits noirs, éditions Mélis, 2009
  • 1989 : Opération Chien Rouge, éd. Caribéennes
  • 1992 : Contes de l’évasion ordinaire, éd. La Brèche
  • 1994 : Les Mémoires de Butch Cassidy, éd. Dagorno
  • 1996 : Le GAL, l’égout (« Le Poulpe »), éd. Baleine ; rééd. Le Seuil/Baleine, 2000
  • 1997 : Mort clandestine, éd. de la Voûte
  • 1999 : Une affaire pas très catholique, Seuil, « Points » no 671
  • 2000 : Un chien de sa chienne, Seuil, « Points » no 717
  • 2001 : Quai des désespoirs, Seuil, « Points » no 911
  • 2008 : Jusqu’à ce que mort s’ensuive, Le Cherche midi ; rééd. Pocket, 2013
  • 2010 : Les Ombres du souvenir, Le Cherche midi (ISBN 978-2-7491-1497-2)
  • 2013 : Dernier convoi pour Buchenwald, Le Cherche midi (ISBN 978-2-7491-2308-0)
  • 2013 : L'Honneur perdu du commandant K, Oskar
  • 2016 : Il est des morts qu'il faut qu'on tue, Le Cherche midi (ISBN 978-2-7491-3524-3)
  • 2016 : avec Mako (illustrateur), Les docks assassinés, l'affaire Jules Durand, Les Éditions de l'Atelier, 2016, (ISBN 978-2-7082-4481-8)
  • 2018: Le Rêve brisé: il y a cinquante ans tombait Martin Luther King, De Borée (coll. Histoire & Documents) (ISBN 978-2-8129232-0-3)

Jeunesse[modifier | modifier le code]

  • 1988 : Le Piège d’Alexandre, coll. Souris noire, Syros
  • 2011 : Les Ombres de la nuit, (KKK no 1) Oskar édition
  • 2011 : Les Cagoules de la terreur, (KKK no 2) Oskar édition

Enquêtes[modifier | modifier le code]

  • 1988 : AmeriKKKa, voyage en Amérique fasciste, Calmann-Lévy ; rééd. revue et augmentée sous le titre AmeriKKKa, Voyage dans l'Internationale néo-fasciste (1995)
  • 1994 : L’Affaire Peiper, éd. Dagorno
  • 1998 : Main basse sur Orange : Une ville à l’heure lepéniste, Calmann-Lévy

Essais[modifier | modifier le code]

  • 1984 : Le Livre d’or de l’Humanité, éd. Encre
  • 1985 : Œuvres complètes de Claude Tillier, Slatkine, 3 volumes
  • 1986 : Panorama des maîtres du polar étranger, éd. de l’Instant
  • 1993 : Georges Arnaud : Vie d’un rebelle, Calmann-Lévy ; rééd. revue et augmentée aux éditions À plus d’un titre (2009)
  • 2005 : L'Empire du mal, dictionnaire iconoclaste des États-Unis, Le Cherche midi

Bandes dessinées[modifier | modifier le code]

  • 2002 : Les Canyons de la mort (AmeriKKKa no 1), Hors Collection, E.P. éditions (2004)
  • 2003 : Les Bayous de la haine (AmeriKKKa no 2), Hors Collection, E.P. éditions (2004)
  • 2003 : Les Neiges de l’Idaho (AmeriKKKa no 3), E.P. éditions
  • 2003 : Cent Tueurs dans la plaine (La Légende de Cassidy no 1), E.P. éditions[3]
  • 2004 : Les Aigles de Chicago (AmeriKKKa no 4), E.P. Éditions
  • 2005 : Le Syndicat des pilleurs de trains (La Légende de Cassidy no 2), E.P. éditions
  • 2005 : Les Commandos de Philadelphie (AmeriKKKa no 5), E.P. éditions
  • 2007 : Atlanta, cité impériale (AmeriKKKa no 6), E.P. éditions
  • 2010 : Objectif Obama (AmeriKKKa no 7), E.P. éditions
  • 2012 : Les Milices du Montana (AmeriKKKa no 8 ), E.P. éditions
  • 2014 : Cauchemar californien (AmeriKKKa no 9), E.P. éditions

Recueils et anthologies[modifier | modifier le code]

  • 1985 : Nouvelles noires, vingt-quatre nouvelles d’Apollinaire à Villiers de l’Isle Adam, éd. Encre
  • 1987 : Récits noirs de l’Antiquité, avec Claude Leroy, éd. de l’Instant
  • 1987 : Black Label, 12 nouvelles noires, éd. de L’Instant
  • 1991 : Une saison d’enfer, éd. Messidor
  • 1999 : Requiem pour un muckraker : 22 nouvelles noires en hommage à Marvin H. Albert, 1924-1996, éd. Baleine
  • 2000 : La Dimension policière, Librio no 349
  • 2001 : Corse noire, Librio no 444
  • 2004 : 36 Nouvelles noires pour l’Humanité, éd. Hors Commerce
  • 2010 : Corse noire, éd. Albiana (revue et augmentée)

Radio[modifier | modifier le code]

Distinctions[modifier | modifier le code]

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. L'Humanité, 17 février 2011
  2. « Le polar avec Mélenchon », placeaupeuple2012.fr.
  3. Olivier Maltret, « Cas qu'y dit ? », BoDoï, no 68,‎ , p. 16.
  4. Palmarès trophées 813 page 110
  5. Prix Sang d'encre 2008

Annexes[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • « Roger Martin, un militant PCF visé par des menaces racistes », sur l'Humanité,
  • Charlotte Rotman, « Carpentras Dans la gueule du loup », journal Libération,‎
  • AKEMPFF, « bande-dessinée Roger Martin, l'esprit de Klan », journal La Provence,‎
  • Pierre Penin, « "Il venait pour me mettre une raclée" », journal Sud Ouest,‎
  • Philippe Pivion, « Résister dans l'enfer de Buchenwald Dernier convoi pour Buchenwald », journal l'Humanité,‎
  • Martine Quinette, « Roger Martin ouvre de nouveaux placards de l'Histoire », journal La Provence,‎

Liens externes[modifier | modifier le code]