Réseau routier de la Haute-Corse — Wikipédia

Cet article présente l'histoire, les caractéristiques et les événements significatifs ayant marqué le réseau routier du département de la Haute-Corse en France.

Au , la longueur totale du réseau routier du département de la Haute-Corse est de 4 467 km, se répartissant en 0 km d'autoroute, 331 km de routes nationales, 2 462 km de routes départementales et 1 674 km de voies communales. Il occupe ainsi le 90e rang au niveau national sur les 96 départements métropolitains quant à sa longueur et le 95e quant à sa densité avec 0,96 km par km2 de territoire.

Histoire[modifier | modifier le code]

Carte de Levasseur de la Corse

XVIIIe siècle[modifier | modifier le code]

De 1750 à 1784, l’ensemble du réseau routier français est pour la première fois cartographié à grande échelle (au 1/86400) par Cassini, à la demande de Louis XV. Cependant la Corse ne fut sous domination française qu'à partir de 1769 ; elle ne fut pas cartographiée par Cassini. On ne dispose donc pas de document officiel répertoriant les routes de Corse au XVIIIe siècle.

Il n’y a donc pas de carte de Cassini de la Haute-Corse

XIXe siècle[modifier | modifier le code]

L’Atlas national illustré réalisé par Victor Levasseur est un précieux témoignage du XIXe siècle, les cartes coloriées à la main sont entourées de gravures indiquant statistiques, notes historiques et illustrations caractéristiques des départements. Sur ces cartes sont représentées les routes, voies ferrées et voies d'eau. Par ailleurs, les départements sont divisés en arrondissements, cantons et communes.

À cette époque la Corse était constituée en un département unique.

XXe siècle[modifier | modifier le code]

Dans la première moitié du XXe siècle, la Corse, alors département, comptait deux mille kilomètres de routes nationales de deuxième catégorie (numéros compris entre 25 et 300) et de troisième catégorie (numéros supérieurs à 300).

Réforme de 1930[modifier | modifier le code]

Devant l'état très dégradé du réseau routier au lendemain de la Première Guerre mondiale et l'explosion de l'industrie automobile, l'État, constatant l'incapacité des collectivités territoriales pour remettre en état le réseau routier pour répondre aux attentes des usagers, décide d'en prendre en charge une partie. L'article 146 de la loi de finances du prévoit ainsi le classement d'une longueur de l'ordre de quarante mille kilomètres de routes départementales dans le domaine public routier national[1].

En ce qui concerne le département de la Corse, ce classement devient effectif à la suite du décret du [2].

Réforme de 1972[modifier | modifier le code]

En 1972, un mouvement inverse est décidé par l'État. La loi de finances du prévoit le transfert dans la voirie départementale de près de cinquante-trois mille kilomètres de routes nationales[3]. Le but poursuivi est[4] :

  • d'obtenir une meilleure responsabilité entre l'État et les collectivités locales en fonction de l'intérêt économique des différents réseaux ;
  • de permettre à l'État de concentrer ses efforts sur les principales liaisons d'intérêt national ;
  • d'accroître les responsabilités des assemblées départementales dans le sens de la décentralisation souhaitée par le gouvernement ;
  • d'assurer une meilleure gestion et une meilleure programmation de l'ensemble des voies.

Le transfert s'est opéré par vagues et par l'intermédiaire de plusieurs décrets publiés au Journal Officiel. Après concertation, la très grande majorité des départements a accepté le transfert qui s'est opéré dès 1972. En ce qui concerne le département de la Corse, le transfert est acté avec un arrêté interministériel publié au journal officiel le [5].

Le département de la Haute-Corse a été formé par division de la Corse le , en application de la loi du . Les routes nationales secondaires furent déclassées et incluses dans le réseau départemental. La division de la Corse en deux départements en 1976 ne modifia pas la numérotation de ces routes.

La loi no 01-428 du créant la Collectivité territoriale de Corse transféra à la CTC le patrimoine relatif au réseau routier national sur le territoire de la Corse, ainsi que la compétence en matière de gestion de ce réseau. Depuis cette date, les routes nationales situées en Corse ont conservé leur appellation, et quelques créations de routes nationales ont même eu lieu (route de l'Ostriconi notamment). La deuxième vague de déclassement de 2006 n'a pas concerné la Corse.

Caractéristiques du réseau[modifier | modifier le code]

Carte
Mortalité du transport routier par 100 000 habitants.
  • < 6
  • < 8
  • < 10
  • *
Sources:
  • Pour la France: calculé par l'ONISR, sur la mortalité de la période 2012-2016 et la population INSEE 2016, Site ONISR[6]
  • Pour l'Andorre, source: estimation OMS sur l'année 2013[7]
  • Pour les régions de Suisse et de l'UE, hors France, source: EUROSTAT (Victimes dans les accidents de la route par région NUTS 2 [tran_r_acci]) pour les années 2012-2016[8].


Consistance du réseau[modifier | modifier le code]

Le réseau routier de Haute-Corse comprend quatre catégories de voies : les routes nationales appartenant au domaine public routier national et gérées par la collectivité territoriale de Corse[9], les routes départementales appartenant au domaine public routier départemental et gérées par le Conseil général de la Haute-Corse[10] et les voies communales[11] et chemins ruraux[12] appartenant respectivement aux domaines public et privé des communes et gérées par les municipalités. Le linéaire de routes par catégories peut évoluer avec la création de routes nouvelles ou par transferts de domanialité entre catégories par classement ou déclassement, lorsque les fonctionnalités de la route ne correspondent plus à celle attendues d'une route de la catégorie dans laquelle elle est classée. Ces transferts peuvent aussi résulter d'une démarche globale de transfert de compétences d'une collectivité vers une autre.

Au , la longueur totale du réseau routier du département de la Haute-Corse est de 4 467 km, se répartissant en 0 km d'autoroutes, 331 km de routes nationales, 2 462 km de routes départementales et 1 674 km de voies communales. Il occupe ainsi le 90e rang au niveau national sur les 96 départements métropolitains quant à sa longueur et le 95e quant à sa densité avec 0,6 km par km2 de territoire.

L'évolution du réseau routier entre 2002 et 2010 est donnée dans le tableau ci-après[13].

Évolution du réseau routier entre 2002 et 2010
Catégorie de route 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010
Routes nationales 331 331 331 331 331 331 331 331 331
Routes départementales 2 430 2 433 2 439 2 461 2 451 2 459 2 459 2 459 2 462
Voies communales 1 498 1 499 1 507 1 519 1 535 1 566 1 566 1 625 1 674
TOTAL 4 259 4 263 4 277 4 311 4 317 4 356 4 356 4 415 4 467

Routes nationales existantes[modifier | modifier le code]

La N 2197 à sa jonction avec la N 197 à Lozari

Anciennes routes nationales[modifier | modifier le code]

Réalisations ou événements récents[modifier | modifier le code]

  • Aménagements sur la RN 193 :
  • Construction de la route nouvelle de l’Ostriconi (RN 1197) (1998).
  • Rectifications de la RN 200 (ponts de Piedicorte, Fajo, Cursigliese).
  • Construction du nouveau pont d'Altiani (2011) pour préserver l'ouvrage génois existant classé Monument historique[14].
  • Construction d'une voie nouvelle à 2×2 voies sur dix kilomètres entre Borgo (RN 193) et Vescovato (RN 198) (en cours).

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. Jacques Borredon, Code de la voirie routière et textes annexes : explicitations et commentaires, Editions du Papyrus, , 645 p. (ISBN 978-2-87603-160-9 et 2-87603-160-4, lire en ligne) p.  22-23-87
  2. Fac-simile du décret signé par le Président de la République Gaston Doumergue, publié au Journal officiel en date du 6 juin 1931, classant une partie du réseau routier national dans le domaine public routier départemental, sur le site de Wikisara
  3. « Projet de loi relatif aux libertés et aux responsabilités locales - Chapitre 1 - la voirie », sur le site du Sénat (consulté le )
  4. Rapport sur le transfert du réseau de la voirie nationale secondaire dans la voirie départementale, Conseil général du Loiret, séance du 6 décembre 1972
  5. Fac-simile de l'arrêté interministériel publié au Journal officiel en date du 31 décembre 1972, déclassant une partie du réseau routier national dans le domaine public routier départemental, sur le site de Wikisara
  6. Bilan de l'accidentalité de l'année 2016, coll. « La sécurité routière en France » (ISBN 978-2-11-077397-5, lire en ligne [PDF])
  7. (en) « Road Safety : Estimated road traffic death rate (per 100 000 population), 2013 », sur World Health Organization
  8. « Victimes dans les accidents de la route par région NUTS 2 », [tran_r_acci]) pour les années 2012-2016, en tués par millions d'habitants, sur Eurostat
  9. Art. 123-1 du Code de la voirie routière
  10. Art. 131-1 du Code de la voirie routière
  11. Art. 141-1 du Code de la voirie routière
  12. Art. 161-1 du Code de la voirie routière
  13. Mémento de statistiques des transports, Chapitre 3 : Transports urbains et routiers, 1re partie : 3.3 Réseaux : 3.3.3 Routes départementales et voies communales par région et département, site du Ministère de l’Écologie, de l’Énergie, du Développement durable et de l’Aménagement du territoire / Économie et statistiques. Données au 31 décembre 2010.
  14. Notice no PA00099154, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Mérimée, ministère français de la Culture

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Sources[modifier | modifier le code]