Pintade — Wikipédia

Numididae

Les pintades sont des oiseaux de l'ordre des Galliformes et de la famille des Numididae (parfois placée dans celle des Phasianidae), originaires d'Afrique, au plumage foncé pointillé de blanc, qui se nourrissent de graines ainsi que de vers, fourmis, araignées, tiques[1]. Certaines sont domestiquées. Elles sont appréciées comme volailles d’ornement et surtout pour leur chair.

Étymologie[modifier | modifier le code]

Le substantif féminin[2],[3],[4] pintade (prononcé [pɛ̃tad][3]) est un emprunt[2],[3] au portugais pintada[2],[3],[4], proprement « (oiseau) peint »[2],[3], lui-même féminin du participe passé du verbe pintar (« peindre »)[2],[3],[4], verbe issu du latin vulgaire *pinctare, variante de *pictare, lui-même issu du latin classique pictus, participe passé de pingere (« peindre »)[3].

Elle fut appelée « poule de Numidie » chez les Romains, « poule de Turquie » à la chute de l'Empire byzantin, « poule du Pharaon » ou « poule d'Inde » au XVe siècle avant de devenir un siècle plus tard en Espagne « pintado » – qui signifie « bien fardée ». Aristote lui donne le nom de « Meleagris », dont le terme est conservé dans le nom scientifique de la pintade de Numidie - numida meleagris.

En égyptien ancien, le hiéroglyphe correspondant à la pintade est 𓅘 (transcrit : nḥ).

Histoire[modifier | modifier le code]

La principale pintade domestique Numida meleagris est l'un des nombreux animaux que les Égyptiens anciens ont tenté de domestiquer. L'oiseau est parfois représenté sur des reliefs, fresques et peintures égyptiennes représentant des scènes de basse-cour et de chasse.

Importée de l'antique Numidie par les Grecs et les Romains qui l'utilisaient comme offrande aux dieux et l'élèvent en basse-cour, elle est nommée au Moyen Âge Beç tavuğu soit « poule d'Inde » dans l'Empire Ottoman (qui s'étendait alors sur l'Afrique du Nord, l'Europe du Sud-Est et le Proche-Orient).

Après que les vénitiens en aient ramené en Occident, « poule du pharaon » et « pintade ». Elle est introduite au XVe siècle en France qui est le premier pays occidental à sélectionner des pintades en vue de les élever, ce qui en fait en 2010 le premier producteur mondial avec ses régions d'élevage des Pays de la Loire, du Grand Sud-Ouest, de Rhône-Alpes et de la Région Centre[5].

Le nom de Meleagris que lui attribue Aristote provient du fait que, dans la mythologique grecque, la Pintade est le résultat de la métamorphose des sœurs de Méléagre en oiseaux. Selon cette légende, Artémis, déesse de la chasse, aurait changé ses sœurs en Pintades après la mort de leur frère Méléagre, roi de Calydon, pour alléger leur peine et, en dépit de ses efforts, leurs pleurs incessants laissèrent de petites tâches blanches sur le plumage gris.

Description[modifier | modifier le code]

Les sources spécialisées[6],[7] font état d'un oiseau grégaire, terrestre et dodu, de taille moyenne (de 40 à 72 cm), à petite tête pourvue d'une caroncule et à queue courte et pendante. De larges zones de peau nue ornent le cou et la tête ; la plupart des espèces portent une crête ou un casque ossifié. La Pintade commune Numida meleagris possède une crête cornée sur la tête et des barbillons violets. La principale pintade domestique Numida meleagris. Elle garde de ses origines sauvages l'instinct de se percher et un caractère craintif. Elle est élevée pour sa chair, principalement en France, premier pays producteur de pintades, où elle est considérée comme domestique. L'élevage de pintades se nomme la « méléagriculture ».

Pintades Numida meleagris et pintadons.

Ce gallinacé est omnivore : il se nourrit de verdure, de baies, de graines, d'insectes et autres petits invertébrés, de petits vertébrés (souris, jeunes serpents, grenouilles…). Bien qu'il soit capable de voler, il est essentiellement coureur.

La pintade pond aux alentours de 12 à 15 œufs. Au bout de 27 à 28 jours d'incubation, l'éclosion a lieu. Les deux parents et parfois d'autres pintades participent à l'élevage des pintadons.

La pintade « cacabe » ou criaille.

Habitat[modifier | modifier le code]

Les pintades sauvages vivent en Afrique, au sud du Sahara, où elles occupent une large variété d'habitats, depuis la forêt pluviale dense jusqu'au semi-désert. Des populations férales (retournées à l'état sauvage) existent sur l'île d'Haïti, dans les Caraïbes.

Liste des genres et espèces[modifier | modifier le code]

D'après la classification de référence (version 5.1, 2015) du Congrès ornithologique international (ordre phylogénique) :

Tissu africain « pintade » (Musée des tropiques, Amsterdam).

La pintade dans la culture[modifier | modifier le code]

Le 25e jour du mois de messidor (des moissons) du calendrier républicain / révolutionnaire français est dénommé « jour de la pintade », généralement chaque 13 juillet du calendrier grégorien[8]. Des tissus africains figurant des pintades ou à petits motifs blancs sur fond noir sont surnommés « pintade ». L'écrivain Jules Renard la décrit comme « bossue de la cour au crâne chauve et à la queue basse » qui « ne rêve que plaies à cause de sa bosse »[9].

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. (en-US) Allie Layos, « Guinea Fowl: Reasons Why You Need One on Your Farm », sur Wide Open Pets, (consulté le )
  2. a b c d et e « Pintade », dans le Dictionnaire de l'Académie française, sur Centre national de ressources textuelles et lexicales [consulté le 23 novembre 2016].
  3. a b c d e f et g Informations lexicographiques et étymologiques de « pintade » dans le Trésor de la langue française informatisé, sur le site du Centre national de ressources textuelles et lexicales [consulté le 23 novembre 2016].
  4. a b et c Entrée « pintade », sur Dictionnaires de français en ligne, Larousse [consulté le 23 novembre 2016].
  5. Fernand Cousteaux, « Quand la pintade devient chapon », sur La Dépêche,
  6. « Guinea Fowl - Missouri », sur Cub Creek Science and Animal Camp (consulté le )
  7. Josep del Hoyo et al. (en) Handbook of the Birds of the World tome 2 : New World Vultures to Guinea Fowl Lynx publ., 1994, (ISBN 84-87334-15-6).
  8. Ph. Fr. Na. Fabre d'Églantine, Rapport fait à la Convention nationale dans la séance du 3 du second mois de la seconde année de la République Française, p. 28.
  9. Louis Laloy, Deborah Priest, Debussy, Ravel et Stravinski, L'Harmattan, (lire en ligne), p. 275

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]

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