Pagi de la Bourgogne transjuranne — Wikipédia

Carte de la Bourgogne transjuranne (en vert) vers 1000.

Les pagi sont des divisions territoriales héritées de la conquête romaine et caractéristiques de l'administration carolingienne.

Contexte général[modifier | modifier le code]

En l’an 800, Charlemagne instaure un ordre nouveau où dignitaires laïcs et évêques doivent être soumis au pouvoir central[1]. Le fonctionnaire impérial ou comte palatin est doté d’amples pouvoirs administratifs sur un pagus, terme qui désigne une subdivision d'anciens territoires héritée de l'occupation romaine. Si l'Église maintient l'unicité de ses diocèses, les anciennes civitas se retrouvent alors partagées entre plusieurs comtes régnant parfois sur plusieurs pagi qui peuvent eux-mêmes être redivisés en plus petites entités : centaine, vicaria et ban. Les pays de Bourgogne se retrouve aussi divisé en pagi gouvernés par des comtes ou évêques. La liste alphabétique qui suit ne concerne que la Bourgogne transjuranne.

En Suisse[modifier | modifier le code]

Aventicum (actuellement Avenches) est le premier centre politique, religieux et économique de l'Helvétie romaine. Puis apparaissent successivement Noviodunum (Nyon), Lausonium (Lausanne), Eburodunum (Yverdon-les-Bains) et Urba (Orbe)[2].

En France[modifier | modifier le code]

Territoires des Allobroges concédés aux Burgondes par Aetius vers 443, ces pagi font partie du grand comté de Genève ou pagus major genevensis avec Genève pour capitale sous le règne de Charlemagne[6]. On y distingue :

  • L’Albanensis (Albanais) comprend les territoires d'Albens, de Rumilly, d'Annecy, de Talloires et la vallée de Faverges. L’édification d’une citadelle à Rumilly date des romains. Le pays est ensuite occupé au Ve siècle par les Burgondes puis les Francs au VIe siècle. Sous Charlemagne le « pagus albanensis », plus important que l'Albanais d'aujourd'hui, est un des cinq pagus major de la Sapaudia. En novembre 879, Boson V de Provence fait donation à l'abbaye de Tournus de plusieurs communes de l'Albanais, dont « curtem Caldatis » (hameau de Chaux), « curtem que Verilico » (hameau de Vergloz), « curtem Tudesio » (Thusy) et « villam Ariaco indominicatam » (Héry-sur-Alby) ;
  • le Caputlacensis (Chablais) regroupait a son origine 30 communes au « sommet du Léman" de part et d'autre du Rhône. L'abbaye de Saint-Maurice d'Agaune y est fondée en 515 par saint Sigismond à l'emplacement d'un ancien sanctuaire érigé par Théodore premier évêque du Valais. Au XIe siècle Amédée III de Savoie, au nom d'un droit de gouvernement datant de Conrad le Salique, s'empare du Chablais, de la vallée d'Aoste et s'octroie le titre de « duc de Chablais »[7]. En 1128, il agrandit son domaine y en ajoutant la région s'étendant de l'Arve à la Dranse d'Abondance, formant ainsi le « nouveau Chablais » avec Saint-Maurice d'Agaune pour capitale, les princes de Savoie occupant les châteaux de Chillon et de Ripaille ;
  • le Falcinensis (Faucigny) dépend jusqu’au IVe siècle de la province Viennoise. L'Arve était alors navigable jusqu'à hauteur de Thyez où a été identifié un vicus pourvu d'un embarcadère[8]. La civilisation gallo-romaine a aussi laissée en Faucigny d'autres vestiges de temples et d'inscriptions[9]. Au IIIe siècle le Faucigny semble épargné des incursions des Alamans[10]. Au siècle suivant la basse vallée (allobroge) passe à la cité de Genève tandis que la haute vallée (ceutrone) est rattachée au Valais[10]. À partir du IVe siècle, la région passe sous domination burgonde à travers le royaume de Sapaudia puis aux Mérovingiens. Sous Gontran, elle devient frontière avec la Lombardie ;
  • le pagus Genevensis ou genevois français situé entre l'Albanais à l'ouest et le Faucigny à l'est survit au Ve siècle à la fin de la pax romana (premier royaume de Bourgogne ) et son existence est attestée dès l'époque du royaume des Burgondes avec des limites ambigues entre un pagus Genevensis major dont l'étendue couvrait la totalité du diocèse de Genève, et un pagus Genevensis minor limité aux possessions des comtes de Genève[11]. Il devient sous Charlemagne le comitatus Genevensis. Au XIe siècle Gérold est le premier à porter le titre de comte de Genève au milieu du XIe siècle[12]. Dix-sept de ses descendants règnent sur le comté de Genève[13]. Des différends entre les comtes et les évêques de Genève au sujet des droits féodaux, la nomination des évêques, la frappe des monnaies s’achèvent au bénéfice des évêques : Seyssel en 1124, à Saint-Simon en 1156, à Aix-les-Bains en. Au XIIe siècle, le comte quitte Genève au profit du pouvoir de l'évêque, Humbert de Grammont, et établit sa capitale politique à Annecy-le-Neuf [14].

En Italie[modifier | modifier le code]

Partages de la Francie à la fin du IXe siècle[modifier | modifier le code]

Après le décès de Lothaire le à Prüm[15] et le premier partage de son royaume la Bourgogne se trouve redivisée trois fois en quatre décennies.

Partages de la Bourgogne[modifier | modifier le code]

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. « La Bourgogne », sur lumiere-du-moyen-age.e-monsite.com (consulté le )
  2. Histoire du canton de Vaud, Volume 1
  3. Daniel Castella, Aventicum, une capitale romaine, Avenches, Association Pro Aventico, , 127 p. (ISBN 978-2-9701023-0-4), p. 9-10
  4. « Aventicum.org - Histoire », sur www.aventicum.org (consulté le )
  5. (Werner Meyer, « Châtelard » dans le Dictionnaire historique de la Suisse en ligne, version du .)
  6. Adolphe Gros 1935, p. 24.
  7. Claude Genoux, Histoire de Savoie depuis la domination romaine jusqu'à nos jours, F. Saillet (réimpr. 1997 (La Fontaine de Siloé)) (1re éd. 1852), 480 p. (lire en ligne), p. 93.
  8. Rémy B. et Bertrandy F., Inscriptions latines de Haute-Savoie, Université de Savoie, 1995 (Bibliothèque des Études Savoisiennes ; Tome 3)
  9. Pierre Broise, « Antiquités gallo-romaine en Faucigny », Bulletin de la Société d'Histoire et d'Archéologie de Genève, no XVIII,‎ , p. 230.
  10. a et b Pierre Broise, « Antiquités gallo-romaine en Faucigny », Bulletin de la Société d'Histoire et d'Archéologie de Genève, no XVIII,‎ , p. 231
  11. Joseph Dessaix 1858, tome II, p. 73
  12. Léon Ménabréa 1866, p. 5.  [lire en ligne]
  13. Paul Guichonnet 2010, DHS
  14. Christian Regat 1999, p. 20
  15. Généalogie de Lothaire Ier sur le site de la Fondation pour la généalogie médiévale.

Bibliographie[modifier | modifier le code]

Document utilisé pour la rédaction de l’article : document utilisé comme source pour la rédaction de cet article.

  • François Demotz, La Bourgogne, dernier des royaumes carolingiens (855-1056). Roi, pouvoirs et élites autour du Léman, Lausanne, Société d’histoire de la Suisse romande, , 764 p. (ISBN 978-2-940066-06-3) . Document utilisé pour la rédaction de l’article
  • Adolphe Gros (préf. J.Désormaux), Dictionnaire étymologique des noms de lieu de la Savoie, Belley, imprimerie Chaduc, , 630 p. (ASIN B00F1U2RVY) . Document utilisé pour la rédaction de l’article
  • Thérèse Leguay et Jean-Pierre Leguay, Histoire de la Savoie, Paris, Éditions Jean-paul Gisserot, , 128 p. (ISBN 978-2-87747-804-5, lire en ligne). Ouvrage utilisé pour la rédaction de l'article.
  • Robert Parisot, Le royaume de Lorraine sous les Carolingiens (843-923), Lausanne, A. Picard et fils, , 820 p. (ISBN 978-5-519-12837-7) . Document utilisé pour la rédaction de l’article
  • Christian Regat et François Aubert, Châteaux de Haute-Savoie : Chablais, Faucigny, Genevois, Cabèdita, , 193 p. (ISBN 978-2-88295-117-5), p. 20.