Moutiers-au-Perche — Wikipédia

Moutiers-au-Perche
Moutiers-au-Perche
Le village vu de l'église Notre-Dame du Mont-Harou.
Administration
Pays Drapeau de la France France
Région Normandie
Département Orne
Arrondissement Mortagne-au-Perche
Intercommunalité Communauté de communes Cœur du Perche
Maire
Mandat
Pascal Bouvier
2020-2026
Code postal 61110
Code commune 61300
Démographie
Gentilé Monastérien
Population
municipale
375 hab. (2021 en diminution de 10,93 % par rapport à 2015)
Densité 11 hab./km2
Géographie
Coordonnées 48° 28′ 38″ nord, 0° 50′ 49″ est
Altitude Min. 143 m
Max. 237 m
Superficie 33,61 km2
Type Commune rurale
Aire d'attraction Commune hors attraction des villes
Élections
Départementales Canton de Bretoncelles
Législatives Deuxième circonscription
Localisation
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Moutiers-au-Perche
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Moutiers-au-Perche

Moutiers-au-Perche est une commune française, située dans le département de l'Orne en région Normandie, peuplée de 375 habitants[Note 1].

Géographie[modifier | modifier le code]

Climat[modifier | modifier le code]

En 2010, le climat de la commune est de type climat océanique dégradé des plaines du Centre et du Nord, selon une étude du CNRS s'appuyant sur une série de données couvrant la période 1971-2000[2]. En 2020, Météo-France publie une typologie des climats de la France métropolitaine dans laquelle la commune est exposée à un climat océanique altéré et est dans la région climatique Normandie (Cotentin, Orne), caractérisée par une pluviométrie relativement élevée (850 mm/a) et un été frais (15,5 °C) et venté[3]. Parallèlement le GIEC normand, un groupe régional d’experts sur le climat, différencie quant à lui, dans une étude de 2020, trois grands types de climats pour la région Normandie, nuancés à une échelle plus fine par les facteurs géographiques locaux. La commune est, selon ce zonage, exposée à un « climat contrasté des collines », correspondant au Pays d'Ouche et au Perche et bénéficiant d’un caractère continental affirmé avec des précipitations atténuées et des amplitudes thermiques fortes[4].

Pour la période 1971-2000, la température annuelle moyenne est de 10,4 °C, avec une amplitude thermique annuelle de 14,1 °C. Le cumul annuel moyen de précipitations est de 761 mm, avec 12 jours de précipitations en janvier et 8,1 jours en juillet[2]. Pour la période 1991-2020 la température moyenne annuelle observée sur la station météorologique la plus proche, située sur la commune de La Loupe à 12 km à vol d'oiseau[5], est de 11,0 °C et le cumul annuel moyen de précipitations est de 718,0 mm[6],[7]. Pour l'avenir, les paramètres climatiques de la commune estimés pour 2050 selon différents scénarios d’émission de gaz à effet de serre sont consultables sur un site dédié publié par Météo-France en novembre 2022[8].

Urbanisme[modifier | modifier le code]

Typologie[modifier | modifier le code]

Moutiers-au-Perche est une commune rurale, car elle fait partie des communes peu ou très peu denses, au sens de la grille communale de densité de l'Insee[Note 2],[9],[10],[11]. La commune est en outre hors attraction des villes[12],[13].

Occupation des sols[modifier | modifier le code]

L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de la base de données européenne d’occupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des territoires agricoles (65 % en 2018), une proportion identique à celle de 1990 (65,4 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante : prairies (45,3 %), forêts (34,1 %), terres arables (19,7 %), zones urbanisées (0,9 %)[14]. L'évolution de l’occupation des sols de la commune et de ses infrastructures peut être observée sur les différentes représentations cartographiques du territoire : la carte de Cassini (XVIIIe siècle), la carte d'état-major (1820-1866) et les cartes ou photos aériennes de l'IGN pour la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[Carte 1].

Carte en couleurs présentant l'occupation des sols.
Carte des infrastructures et de l'occupation des sols de la commune en 2018 (CLC).

Toponymie[modifier | modifier le code]

Le nom de la localité est attesté sous la forme Moutiers-Saint-Laumer en 1762[15], puis Moutiers en 1793[16].

En toponymie moutiers, issu du latin monasterium, « monastère », désigne sous cette forme plurielle un duo d'églises[17]. En Normandie, ce toponyme est présent dans Moutiers-au-Perche, Les Moutiers-en-Auge, Les Moutiers-en-Cinglais et Les Moutiers-Hubert.
La forme Moitiers est présente dans Les Moitiers-en-Bauptois et Les Moitiers-d'Allonne. La commune est au cœur de la région naturelle du Perche.

Le gentilé est Monastérien[18].

Histoire[modifier | modifier le code]

Origines[modifier | modifier le code]

Moutiers-au-Perche, d'abord appelé Corbion au temps des Romains — d'où le nom de Corbionne pour la rivière qui le traverse — a abrité au VIe siècle la plus ancienne communauté monastique du Perche, fondée par saint Laumer, ermite venu de Chartres à la fin du VIe pour évangéliser les habitants de la forêt qui couvrait le Perche[19],[20]. Les communautés villageoises qui peuplaient les clairières étaient jusque-là « guidées » par des druides. On retrouve quelques pierres levées dans les environs, vestiges de la culture druidique.

Héritière du saint local, l'abbaye de Corbion est cependant détruite en l'an 873 à la suite des raids vikings[21], à la suite de quoi les moines se dispersèrent entre l'Auvergne et Blois, où ils fondèrent la prestigieuse abbaye Saint-Laumer dont dépendra le village jusqu'à la Révolution[19].

Depuis la Révolution[modifier | modifier le code]

Politique et administration[modifier | modifier le code]

Liste des maires
Période Identité Étiquette Qualité
(avant 1985[22]) mars 2001 Pierre Garel    
mars 2001 En cours Michel Garnier[23] SE Responsable de site ERDF
Les données manquantes sont à compléter.

Le conseil municipal est composé de onze membres dont le maire et deux adjoints[23].

Démographie[modifier | modifier le code]

L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations légales des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[24]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2007[25].

En 2021, la commune comptait 375 habitants[Note 3], en diminution de 10,93 % par rapport à 2015 (Orne : −3,37 %, France hors Mayotte : +1,84 %). Moutiers-au-Perche a compté jusqu'à 1 610 habitants en 1846.

Évolution de la population  [ modifier ]
1793 1800 1806 1821 1836 1841 1846 1851 1856
1 4531 5751 5421 5311 5911 5591 6101 5121 560
1861 1866 1872 1876 1881 1886 1891 1896 1901
1 5021 4971 4401 3861 2721 2151 2131 1121 049
1906 1911 1921 1926 1931 1936 1946 1954 1962
1 055992797807748684656640590
1968 1975 1982 1990 1999 2006 2007 2012 2017
550532525507506452444434390
2021 - - - - - - - -
375--------
De 1962 à 1999 : population sans doubles comptes ; pour les dates suivantes : population municipale.
(Sources : Ldh/EHESS/Cassini jusqu'en 1999[16] puis Insee à partir de 2006[26].)
Histogramme de l'évolution démographique

Économie[modifier | modifier le code]

Lieux et monuments[modifier | modifier le code]

  • Église Notre-Dame du Mont-Harou, monument remarquable, en partie XIIe, en partie XVIe, classée au titre des Monuments historiques depuis le [27]. Ses gargouilles sont de dimensions surprenantes. Elle abrite plusieurs œuvres classées à titre d'objets dont des peintures murales du XVIe et une fresque du XIIe sur la voûte de la sacristie, une Vierge à l'Enfant d'inspiration florentine, un grand retable en pierre polychrome daté de 1664, un orgue (XVIe et XVIIe, avec buffet d'orgue de 1716).. Le porche présente des chapiteaux corinthiens et des petites ouvertures romanes. Le clocher carré du XVIe est terminé par un dôme XVIIIe.
  • Manoir de Beaubuisson. Demeure privée du XVe siècle.
  • Château de Guilbault, du XIXe siècle.
  • Vestiges de l'ancien monastère à gauche de la mairie : ancienne tour en grison et ancienne ferme du prieuré à droite de la mairie.
  • Chemin du Gué de Culoiseau qui depuis le centre du bourg passe devant l'église, gravit le mont Harou et sa forêt, traverse le lieudit Culoiseau (anciennes belles demeures XVIIe).
  • Chemin dit de la Guillaumette, chemin creux remarquable qui vient du bois de Voré, passe derrière le val du Domaine de La Louveterie, ancien logis du XVIIe (actuellement maison d'hôtes), puis l'Hôtel Grosset (hameau avec une belle demeure du XVIe), ancien lavoir et pont muletier au-dessus de la Corbionne.

Activité et manifestations[modifier | modifier le code]

Personnalités liées à la commune[modifier | modifier le code]

  • Eugène Lavieille (1820-1889) a peint à Moutiers-au-Perche, Bretoncelles, et dans les environs (notamment le Libérot, hameau de Moutiers)[28] :
    • Le Vieux Pommier de Beaubuisson; Moutiers-au-Perche (Orne).
    • Moutiers-au-Perche; Beaubuisson; matin, effet de neige.
    • Matinée d'automne ; les prés de Moutiers-au-Perche (Orne).
    • La Ferme du chemin des Coulineries; Moutiers-au-Perche ; effet de neige.
    • Les Pommiers en fleurs à Beaubuisson ; Moutiers-au-Perche (Orne).
    • Les Derniers Rayons; Moutiers-au-Perche (Orne) ; automne.
    • La Maison de Jean le Guenilleux, dit la Misère, au Libéro (Orne) ; nuit.
    • Entrée de la forêt de Voré au Libéro (Orne); automne. Esquisse du tableau du Salon de 1882, acquis par l'État. (Musée d'Orléans)
    • Masures du plateau du Libéro (Orne); nuit.
  • Marthe Bracquemond (1898-1973), musicienne, organiste, compositrice (entre autres de musiques de films), connue sous les noms de Marthe Angot ou Marthe Henriod-Bracquemond, petite fille des artistes Félix et Marie Bracquemond, est morte à Moutiers-au Perche[29].

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Notes et références[modifier | modifier le code]

Notes[modifier | modifier le code]

  1. Population municipale 2021.
  2. Selon le zonage des communes rurales et urbaines publié en novembre 2020, en application de la nouvelle définition de la ruralité validée le en comité interministériel des ruralités.
  3. Population municipale légale en vigueur au 1er janvier 2024, millésimée 2021, définie dans les limites territoriales en vigueur au 1er janvier 2023, date de référence statistique : 1er janvier 2021.

Cartes[modifier | modifier le code]

  1. IGN, « Évolution comparée de l'occupation des sols de la commune sur cartes anciennes », sur remonterletemps.ign.fr (consulté le ).

Références[modifier | modifier le code]

  1. « Géoportail (IGN), couche « Limites administratives » activée ».
  2. a et b Daniel Joly, Thierry Brossard, Hervé Cardot, Jean Cavailhes, Mohamed Hilal et Pierre Wavresky, « Les types de climats en France, une construction spatiale », Cybergéo, revue européenne de géographie - European Journal of Geography, no 501,‎ (DOI 10.4000/cybergeo.23155, lire en ligne, consulté le )
  3. « Zonages climatiques en France métropolitaine. », sur pluiesextremes.meteo.fr (consulté le )
  4. GIEC normand, Le climat en Normandie : présentation et évolution, , 18 p. (lire en ligne), p. 2
  5. « Orthodromie entre Moutiers-au-Perche et La Loupe », sur fr.distance.to (consulté le ).
  6. « Station Météo-France « La Loupe_sapc » (commune de La Loupe) - fiche climatologique - période 1991-2020 », sur donneespubliques.meteofrance.fr (consulté le )
  7. « Station Météo-France « La Loupe_sapc » (commune de La Loupe) - fiche de métadonnées. », sur donneespubliques.meteofrance.fr (consulté le )
  8. « Climadiag Commune : diagnostiquez les enjeux climatiques de votre collectivité. », sur meteofrance.fr, (consulté le )
  9. « Typologie urbain / rural », sur observatoire-des-territoires.gouv.fr (consulté le ).
  10. « Commune rurale - définition », sur le site de l’Insee (consulté le ).
  11. « Comprendre la grille de densité », sur observatoire-des-territoires.gouv.fr (consulté le ).
  12. « Base des aires d'attraction des villes 2020. », sur insee.fr, (consulté le ).
  13. Marie-Pierre de Bellefon, Pascal Eusebio, Jocelyn Forest, Olivier Pégaz-Blanc et Raymond Warnod (Insee), « En France, neuf personnes sur dix vivent dans l’aire d’attraction d’une ville », sur insee.fr, (consulté le ).
  14. « CORINE Land Cover (CLC) - Répartition des superficies en 15 postes d'occupation des sols (métropole). », sur le site des données et études statistiques du ministère de la Transition écologique. (consulté le ).
  15. Jean-Joseph Expilly, Dictionnaire géographique, historique et politique des Gaules et de la France, Chez Desaint & Saillant, (lire en ligne), p. 661
  16. a et b Des villages de Cassini aux communes d'aujourd'hui sur le site de l'École des hautes études en sciences sociales.
  17. René Lepelley, Noms de lieux de Normandie et des îles Anglo-Normandes, Paris, Bonneton, , 223 p. (ISBN 2-86253-247-9), p. 155.
  18. « Moutiers-au-Perche. La bienvenue aux nouveaux habitants », sur le-perche.fr, Le Perche (consulté le ).
  19. a et b Noël Mars, Histoire du Royal Monastère de Saint-Lomer de Blois de l'Ordre de Saint-Benoît, recueillie fidèlement des vieilles chartes du même monastère, Manuscrit de la Bibliothèque publique de Blois, 1646, republié en 1869 textuellement avec notes, additions et tables d'Alexandre Dupré (lire en ligne)
  20. (en-US) ajeyaseelan, « St. Lomer, or Laudomarus, Abbot », sur Collection at Bartleby.com, (consulté le ).
  21. L'abbaye et le prieuré de Moutiers-au-Perche (ancien Corbion), vol. X, Société historique et archéologique de l'Orne, (lire en ligne)
  22. « Le record de la plus longue saucisse tient toujours », sur ouest-france.fr, Ouest-France (consulté le ).
  23. a et b Réélection 2014 : « Moutiers-au-Perche (61110) - Municipales 2014 », sur elections.ouest-france.fr, Ouest-France (consulté le ).
  24. L'organisation du recensement, sur insee.fr.
  25. Calendrier départemental des recensements, sur insee.fr.
  26. Fiches Insee - Populations légales de la commune pour les années 2006, 2007, 2008, 2009, 2010, 2011, 2012, 2013, 2014, 2015, 2016, 2017, 2018, 2019, 2020 et 2021.
  27. « Église », notice no PA00110873, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Mérimée, ministère français de la Culture.
  28. « Catalogue de tableaux et études de Eugène Lavieille,... », sur Gallica, (consulté le ).
  29. « Marthe Angot-Bracquemond », sur presencecompositrices.com, Association présences féminines (consulté le ).

Liens externes[modifier | modifier le code]

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