Michel Cournot — Wikipédia

Michel Cournot
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journaliste et écrivain
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Michel Cournot est un écrivain, journaliste, critique cinématographique et réalisateur français né le à Paris et mort le dans la même ville[1].

Biographie[modifier | modifier le code]

Né de Jean Cournot et d’une mère au foyer, il est élève au lycée Louis-le-Grand avant de poursuivre ses études à la faculté de lettres de Paris. Il est issu d'une fratrie de neuf enfants[2].

Alors qu'il est lycéen, il participe à la manifestation du 11 novembre 1940 sur les Champs-Elysées et se retrouve incarcéré pendant plusieurs semaines[3]. Puis à sa sortie il suit des études de lettres, et enseigne le latin et le grec à l'École alsacienne entre 1943 et 1944. Il est ensuite rédacteur d'ordonnances au ministère de l'agriculture et à la Compagnie générale transatlantique[2].

Après une rencontre avec Pierre Lazareff, Michel Cournot entame sa carrière journalistique à France-Soir où il revient après un passage à L'Express. Il est aussi documentariste avec Le Premier Spectateur, making-of du film Les Espions[4].

Dès le lancement du journal en 1964, il entre au Nouvel Observateur comme critique cinématographique. En concurrence avec Robert Benayoun, ancien de France Observateur et soutenu par André Breton, il est choisi grâce à l’intercession d’Henri Michaux auprès de Jean Daniel.

Il réalise en 1968 le film Les Gauloises bleues où il impose, dans le premier rôle, son épouse l'actrice Nella Bielski, alors que la production préfère Annie Girardot, plus connue, et sur le nom de qui il est plus facile de financer un film[5]. Le film est pris en sélection officielle au festival de Cannes 1968. Il est soutenu par Gilles Jacob, à l'époque critique de cinéma, qui a pu le voir avant le festival et qui titre en une des Nouvelles littéraires  : « L'Année Cournot. » Mais le festival est définitivement interrompu par les événements de Mai 68 avant que Les Gauloises bleues ait été projeté[5]. Quelques mois plus tard, à sa sortie, Les Gauloises bleues remporte un maigre succès d'estime mais n'obtient aucun succès commercial. Le film est accueilli par des moqueries, comme en témoigne par exemple l'article du Canard enchaîné avec son titre « Les Gauloises bleues… fumeuses » ; certains auteurs de cinéma, notamment Michel Audiard qu'il attaquait en tant que critique, ne se privent pas de le tourner en dérision[6]. Le film, à l'image soignée, témoigne pourtant d'une grande poésie, dans la veine de jeunes cinéastes de l'époque, comme Philippe Garrel[7].

Michel Cournot passe en 1969 aux rubriques littéraires du Nouvel Observateur où, comme Mona Ozouf, Claude Roy ou France Huser, il est en adéquation avec les jugements de Jean Daniel en ce domaine. Pour ce dernier, son « style insolite et limpide exprime toujours une idée inattendue » dans des articles qui sont autant de « chefs-d’œuvre d’honnêteté, de culture, de discernement[8] ».

Il soulève l’admiration autant que l’indignation du lectorat par le caractère très tranchant dans ces jugements de ces critiques cinématographiques. Personnage « insupportable de prétention intellectuelle, d’arrogance et de violence dans ses jugements », il apparaît alors avec Maurice Clavel comme la véritable star du journal, arbitre du bon goût cinématographique pour les uns et « clown absolu[9] » pour les autres. Gilles Jacob le décrit comme un critique d'une grande liberté, aimant la poésie et la Russie, et n'hésitant pas à revenir plusieurs fois sur des cinéastes dont il appréciait l'œuvre, tels que Jean-Luc Godard, Claude Lelouch ou José Varela[5]. Il écrit qu'il a « inventé un style de journalisme moderne, fait de mots simples et d'expressions familières, d'allusions à tout ce qui lui traversait la tête, le poisson rouge de sa concierge, une cascade dans la montagne ou une jeune fille en robe claire dans un bois de bouleaux. L'émotion passait[5]. »

Il quitte Le Nouvel Observateur en 1973 pour une place de critique dramatique au Monde[7].

Michel Cournot meurt en des suites d'un cancer[7]. Il est inhumé au cimetière d'Ars-en-Ré.

Il a été marié à Marie-Madeleine Marquès et à Nella Bielski. Il a eu trois fils, Jean-François (photographe), Pierre (avocat) et Ivan (médecin).[réf. nécessaire]

Il a été le compagnon de l'actrice Martine Pascal[10].

Œuvre[modifier | modifier le code]

  • Martinique, collection Métamorphoses, Gallimard, 1949
  • Le Premier Spectateur, Gallimard, 1957
  • Les Enfants de la justice, Gallimard, 1959
  • Michel Cournot, Histoire de vivre, Paris, Maeght, , 110 p. (ISBN 2-86941-245-2)
  • Au cinéma, Leo Scheer, 2003
  • De livre en livre, Gallimard, 2012[11]

Distinctions[modifier | modifier le code]

Décorations[modifier | modifier le code]

Hommages[modifier | modifier le code]

En 2017, Grégory Gadebois incarne Cournot dans le film Le Redoutable de Michel Hazanavicius[13].

Notes[modifier | modifier le code]

  1. Relevé des fichiers de l'Insee
  2. a et b Brigitte Salino, « Michel Cournot, critique et écrivain », sur lemonde.fr, (consulté le )
  3. [archives] Michel Cournot, « Il était une fois… Les résistants du 11 novembre 1940 », Le Monde,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  4. « La mort de Michel Cournot », sur nouvelobs.com, (consulté le )
  5. a b c et d Gilles Jacob, La vie passera comme un rêve, Robert Laffont, , 385 p., p. 139-141
  6. Audiard par Audiard, éditions René Chateau.
  7. a b et c Mathilde la Bardonnie, « Cournot, Calme bleu », sur liberation.fr, (consulté le )
  8. « J'aime, j'estime, j'admire... », sur L'Obs, (consulté le )
  9. Entretien de Bernard Guetta avec François Kraus le 25 mai 2004.
  10. « La mort de Michel Cournot », L'Obs,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  11. Jérôme Garcin, « Michel Cournot, le liseur », sur nouvelobs.com,
  12. Archives des nominations et promotions dans l'ordre des Arts et des Lettres.
  13. Thomas Sotinel, « Cannes 2017 : Le Redoutable », clichés de « JLG » en mai », Le Monde, 22 mai 2017 (consulté le 7 juin 2017)

Liens externes[modifier | modifier le code]