Marcel Herrand — Wikipédia

Marcel Herrand
Description de l'image Marcel Herrand 1939.jpg.
Nom de naissance Marcel Herrand
Naissance
Paris 8e, France
Nationalité Française
Décès (à 55 ans)
Montfort-l'Amaury, Seine-et-Oise, France
Profession Acteur
Films notables Les Enfants du paradis

Marcel Herrand (Paris 8e, Montfort-l'Amaury, )[1] est un acteur, metteur en scène et directeur de théâtre français.

Il est particulièrement connu pour ses rôles de « méchants » : Lacenaire, le dandy assassin du boulevard du Crime dans Les Enfants du paradis de Marcel Carné, Fantômas (1947), Don Salluste dans Ruy Blas ou encore le policier Corentin dans Les Chouans d'après Balzac.

« Il émanait de lui un charme, une séduction qui sont ceux du traître élégant et raffiné de tout bon mélodrame[2]. »

Biographie[modifier | modifier le code]

Tombe de Marcel Herrand au cimetière Voltaire de Suresnes.

Élève du Conservatoire Maubel[3], il travaille sa diction avec Germaine Albert-Birot[4] et déclame des poèmes aux manifestations organisées par la revue SIC[3]. Il est ainsi repéré pour jouer le rôle du mari dans le « drame surréaliste » de Guillaume Apollinaire, Les Mamelles de Tirésias, en 1917. Cinq jours avant la création de la pièce, le père du jeune acteur meurt dans un accident de la circulation, Herrand manque de se désister. Il joue finalement son rôle, supplié par Pierre Albert-Birot, le metteur en scène, et Apollinaire, qui se déclare prêt à monter lui-même sur la scène pour sauver la pièce[5].

Il participe à la soirée dadaïste du Cœur à Barbe en 1921, en lisant des poèmes qu'il a choisis d'Apollinaire, Jacques Baron, Jean Cocteau, Paul Éluard, Philippe Soupault et Tristan Tzara. La présence de Cocteau provoque la colère d'Éluard, qui tente de saboter la soirée. Celle-ci marque la rupture entre Éluard et les futurs surréalistes d'une part et Dada[6].

Il dirige le « Rideau de Paris » avec Jean Marchat avant de succéder à Georges Pitoëff à la direction du théâtre des Mathurins en 1939. En 1952 il assure la direction du festival d'Angers[7],[8].

En 1953, il se sait atteint d'un grave cancer. Il met toutefois en scène les adaptations théâtrales de La Dévotion de la croix de Pedro Calderón de la Barca et Les Esprits de Pierre de Larivey, toutes deux signées Albert Camus, pour le festival d'Angers. Mais il meurt sans pouvoir achever les toutes dernières répétitions. Albert Camus lui-même le remplace. Les deux spectacles, dédiés à sa mémoire, connaîtront un grand succès.

Il est inhumé au cimetière Voltaire de Suresnes[9].

Théâtre[modifier | modifier le code]

En tant que comédien[modifier | modifier le code]

En tant que metteur en scène[modifier | modifier le code]

Filmographie[modifier | modifier le code]

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. Acte de naissance no 1983 (p. 17) avec mention marginale du décès, Registre des naissances de l'année 1897, Mairie du 8e, sur le site des Archives numérisées de Paris.
  2. Jean Tulard, Dictionnaire du cinéma : Les Acteurs, coll. Bouquins, Robert Laffont, Paris, 2007
  3. a et b Marie-Louise Lentengre, Pierre Albert-Birot, l'invention de soi, Jean-Michel Place, 1993, p. 118
  4. « C'était elle [Germaine Albert-Birot] qui avait, au temps des Mamelles de Tirésias formé Marcel Herrand, qui monta pour la première fois sur une scène dans le rôle du mari » — Pierre Albert-Birot, Autobiographie & Moi et Moi, Troyes, Librairie Bleue, , 120 p. (ISBN 2-86352-052-0), p. 42
  5. Lentengre, p. 121
  6. [Dachy 2005b] Marc Dachy, Dada, La révolte de l'art, Paris, Gallimard / Centre Pompidou, (ISBN 2-07-031488-X)
  7. Jacques Bonnot, « Vers un renouveau culturel angevin », Annales de Bretagne, vol. 74, no 3,‎ , p. 459-463 (DOI 10.3406/abpo.1967.4580).
  8. « L’historique du Festival d’Anjou », sur Festivzl d’Anjou - EPCC Anjou Théâtre (consulté le ).
  9. Philippe Landru, « Suresnes (92) : nouveau cimetière », sur landrucimetieres.fr, (consulté le )

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]