Lotissement Violet — Wikipédia

Le lotissement Violet est un vaste lotissement de 105 hectares dans l'actuel XVe arrondissement de Paris. Il est créé par les entrepreneurs Léonard Violet et Alphonse Letellier à partir de 1824, sur un terrain agricole dépendant de l'ancienne commune de Vaugirard. Ce lotissement forme à partir de 1830 la commune de Grenelle, annexée en 1860 à Paris.

Histoire[modifier | modifier le code]

Limites de l'ancienne commune de Grenelle, avant son annexion à Paris en 1859, reportées sur un plan moderne.

En 1824, Léonard Violet et Alphone Letellier, alors conseillers municipaux de l'ancienne commune de Vaugirard, achètent la quasi-totalité de l'ancienne ferme de Grenelle, qui leur est vendue par César Ginoux pour 980 000 francs[1],[2]. En 1826, Violet et Letellier constituent une société, au capital de 3 600 000 francs, pour exploiter cette vaste superficie, qui correspond à environ un tiers de l'actuel XVe arrondissement de Paris[2]. Ils forment ainsi la Société des terrains et batiments de Grenelle, qui distribue des actions au public[3].

Letellier et Violet lotissent cet ensemble, traçant en plein champ, selon un plan orthogonal, des rues qui portent leur nom : rue Letellier, rue Violet, rue Fondary (un autre associé)[2]. En plus de laisser son nom à la rue Letellier, au cœur du quartier qu'il a contribué à créer, Alphonse Letellier donne également son prénom à une voie privée du même quartier, la rue Alphonse, ouverte en 1832[4]. Les bâtiments sont construits par la Compagnie des entrepreneurs[5].

Le lotissement est développé entre 1820 et 1830. Le nouveau quartier comporte un réseau de voies jugées « modernes » se coupant à angle droit. Les promoteurs aménagent de nombreux parcs et places, pour aérer le quartier et le rendre plus agréable à vivre. La population de ce lotissement, appelé le lotissement Violet ou Beaugrenelle ou Grenelle, augmente surtout à partir de 1830, année où il est séparé de la commune de Vaugirard, sous le nom de commune de Grenelle. Cette commune est finalement rattachée à Paris en 1860[2].

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. « Jean-Léonard Violet et le nouveau village de Grenelle », résumé d'un article de Michel Périn in Bull. Soc. hist. & arch. du XVe arrt de Paris, no 41.
  2. a b c et d Lola Gonzalez-Quijano, « Le système réglementariste dans les communes annexées: Le cas de Grenelle (1842-1914) », Histoire urbaine, vol. n° 49, no 2,‎ , p. 55 (ISSN 1628-0482 et 2101-003X, DOI 10.3917/rhu.049.0055, lire en ligne, consulté le ).
  3. Isabelle Backouche, La trace du fleuve. La Seine et Paris (1750-1850), Paris, éditions de l'EHESS, coll. « En temps & lieux » (no 65), , 430 p. (ISBN 978-2-7132-2543-7), p. 353-354.
  4. Gutave Pessard, Nouveau dictionnaire historique de Paris, Paris, , 1693 p. (lire en ligne), p. 23.
  5. Dominique Lesbros, Promenades dans les villages de Paris, Paris, Parigramme, (ISBN 978-2-84096-832-0, lire en ligne).

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Articles connexes[modifier | modifier le code]