Villes créées par Vauban — Wikipédia

Vauban (1633-1707)
Vauban (1633-1707)

Neuf villes fortifiées ont été créées, ex nihilo, par Vauban entre 1679 (Longwy), et 1699 (Neuf-Brisach). Elles se trouvent à proximité de la frontière orientale et méridionale de la France métropolitaine.

Certaines d'entre-elles ferment des trouées existantes, comme Huningue, ou ont été créées après la cession d'une autre place (cas de Neuf-Brisach remplaçant Breisach).

Plan des villes[modifier | modifier le code]

Leur tracé varie avec le terrain et l'époque de leur construction, mais elles ont en commun la fusion d'un projet militaire et d'un autre, urbanistique. Ces villes ont été, pour Vauban, l'occasion de modéliser des bâtiments militaires : hôtel du gouverneur, pavillon des officiers, casernes, magasins à poudre et aux vivres, arsenal, écuries, manège. Dans une trame de rues à angles droits, les infrastructures civiles et militaires se mêlent : place d'armes, casernes, casemates, église, habitations…

L'enceinte de ces villes est soit entièrement nouvelle, comme à Mont-Dauphin, Fort-Louis, Neuf-Brisach… soit remaniée à partir de fortifications existantes (cas de Longwy, Huningue, Sarrelouis).

Une ville est dite nouvelle si elle a été érigée ex nihilo ; à ce titre, Phalsbourg qui a repris la structure de rues et une trentaine de bâtiments de l'ancienne agglomération, en partie détruite lors de la Guerre de Trente Ans, ne fait pas « officiellement » partie de ces villes nouvelles[1] ; elle est toutefois mentionnée ci-dessous.

Liste des villes[modifier | modifier le code]

Mont-Louis[modifier | modifier le code]

Mont-Louis est créée pour marquer la nouvelle frontière avec l'Espagne (traité des Pyrénées 1659) en fermant le carrefour de trois vallées : Cerdagne, Capcir et Conflent.

Mont-Louis vue aérienne
Mont-Louis

Patrimoine mondial de l'UNESCO[2].

Longwy[modifier | modifier le code]

La place de Longwy est construite sur l'emplacement d'une forteresse de Lorraine pour protéger les frontières du Nord-Est en contact avec les Pays-Bas Espagnols.

Longwy porte de France
Longwy porte de France
  • Plan : hexagonal à un côté plus long (sur la Chiers)
  • Travaux : 1679-1684

Patrimoine mondial de l'UNESCO[2].

Phalsbourg[modifier | modifier le code]

Tout comme Longwy, la place de Phalsbourg est construite à l'emplacement d'une petite cité de Lorraine afin de contrôler l'accès à la plaine d'Alsace. Certains bâtiments de l'ancienne ville, non détruits lors de la guerre de Trente Ans, ayant été réutilisés, ainsi que la trame des rues, elle n'est parfois pas considérée comme une ville nouvelle.

Phalsbourg porte d'Allemagne
Phalsbourg porte d'Allemagne
  • Plan : hexagonal barlong
  • Travaux : 1680-1688

Sarrelouis[modifier | modifier le code]

Sarrelouis est créé pour servir de capitale à une province nouvellement conquise et en remplacement d'une ville du Duché de Lorraine sans rôle défensif (Vaudrevange). Le décret est pris en 1680.

Sarrelouis ancien plan
Sarrelouis ancien plan
  • Plan : hexagonal à un côté plus long (sur la Sarre)
  • Travaux : 1680-1683 (première phase)

Huningue[modifier | modifier le code]

Huningue est construite pour protéger la Haute-Alsace et le pont de Bâle sur le Rhin.

Huningue au XVIIe siècle
Huningue au XVIIe siècle

Fort-Louis[modifier | modifier le code]

Fort-Louis est construit pour verrouiller le Rhin et protéger Strasbourg. La ville s'est appelée Fort-Vauban, entre 1793 (création des communes) et 1818.

Fort-Louis carte cassini
Fort-Louis carte Cassini
  • Plan : plan à quatre côtés
  • Travaux : 1687- 1697[3]

Mont-Royal[modifier | modifier le code]

Mont-Royal est construit en aval de Trèves, près de Traben[3].

Mont-Royal
Mont-Royal

La place est détruite après le traité de Ryswick (1697).

Mont-Dauphin[modifier | modifier le code]

Le site deviendra la commune de Mont-Lyon (orthographié Mont-Lion), en 1793, pour redevenir Mont-Dauphin en 1814.

Mont-Dauphin est construite pour protéger le Dauphiné contre les incursions du duc de Savoie (à la suite d'un raid et de pillages en 1692).

Mont-Dauphin, une rue de la ville
Mont-Dauphin, une rue de la ville
  • Plan : irrégulier, utilise la configuration du terrain
  • Travaux : 1693 à 1708 (première phase)

Patrimoine mondial de l'UNESCO[2].

Saint-Louis de Brisach[modifier | modifier le code]

Saint-Louis-de-Brisach, a été conçue comme complémentaire à Vieux-Brisach, à la suite du rattachement de celle-ci à la France en 1648. La ville fut d'abord un ensemble de constructions faites de rondins ou de planches couvertes de chaume, d'où son appellation : Ville de paille.

Saint-Louis de Brisach, en haut à droite

Plan : hexagonal

Travaux : Entre 1671 et 1682.

Neuf-Brisach[modifier | modifier le code]

Neuf-Brisach est construite pour remplacer la place forte de Brisach, perdue après le traité de Ryswick (1697).

Neuf-Brisach vue aérienne
Neuf-Brisach vue aérienne
  • Plan : octogonal
  • Travaux : fortifications 1699 à 1702, ville neuve « au fil du temps »

Patrimoine mondial de l'UNESCO[2].

Devenir des villes nouvelles[modifier | modifier le code]

La plupart de ces villes trouveront difficilement leur équilibre démographique et économique. Deux d'entre-elles (Mont-Royal et Saint-Louis de Brisach) seront rasées à la suite des décisions des traités de paix, et la Sarre, avec Sarrelouis, retournera à l'Allemagne.

Mont-Dauphin et Neuf-Brisach sont toujours enfermées dans leurs enceintes de même que les cœurs de ville de Mont-Louis et Longwy ; Huningue a été démantelée en 1815, et Fort-Louis a conservé sa structure originelle au centre des vestiges de ses fortifications.

Quatre villes font partie des sites majeurs de Vauban inscrits en 2008 au patrimoine de l'humanité : Longwy (ville neuve), Mont-Dauphin (place forte), Mont-Louis (citadelle et enceinte) et Neuf-Brisach (ville neuve).

Sources[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • Martin Barros, Nicole Salat et Thierry Sarmant, Vauban - L’intelligence du territoire, Paris, Nicolas Chaudun et Service historique de l'armée, 2006. Préface de Jean Nouvel. 175 p., (ISBN 2-35039-028-4)
  • Bénédicte de Wailly, Mont-Dauphin, chronique d'une place forte du roi, Éditions du Net, 2014

Notes[modifier | modifier le code]

  1. Le Réseau des sites majeurs la fait toutefois figurer
  2. a b c et d Réseau des sites majeurs de Vauban inscrits à l'UNESCO, lien du 14/07/2009
  3. a et b Martin Barros, Nicole Salat et Thierry Sarmant, Vauban - L’intelligence du territoire, Nicolas Chaudun et Service historique de l'armée, p. 87

Annexes[modifier | modifier le code]

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Articles connexes[modifier | modifier le code]