Liste des intendants des Îles-du-Vent de l'Amérique ou de la Martinique — Wikipédia

Intendants des Îles-du-Vent de l'Amérique ou de la Martinique
Image illustrative de l’article Liste des intendants des Îles-du-Vent de l'Amérique ou de la Martinique
Blason du Royaume de France.

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Portait anonyme de Michel Bégon vers 1700 (musée de la Marine)

Création /
Mandant Royaume de France
Abrogation /
Premier titulaire Jean-Baptiste Patoulet
Dernier titulaire Louis-François Dubuc
Résidence officielle Hôtel de l'Intendance, Saint-Pierre

Les intendants de police, justice et finances sont créés en 1635 par un édit de Louis XIII, à la demande de Richelieu pour mieux contrôler l'administration locale. La faible population des colonies françaises d'Amérique ne justifie pas d'intendants et c'est pourquoi il n'y a pas de Généralité dans les îles françaises d'Amérique.

Pourtant, Jean-Baptiste Colbert propose le de nommer un intendant de police, justice et finances des îles d'Amérique[1]. Le siège de l'intendance est situé à Saint-Pierre, sur l'île de la Martinique.

La Guadeloupe est occupée par les Anglais en 1759 et la Martinique le . L'administration française est de retour sur les îles après le traité de Paris signé le . L'intendant n'est de retour que le . Reprenant le principe de l'administration anglaise qui avait séparé les deux îles, le règlement du maintient cette séparation. Entre 1763 et 1768, les deux îles ont une administration indépendante. Il y a donc à cette date deux intendants. En 1764, le gouvernement de l'île de Sainte-Lucie est réuni à celui de la Martinique.

Le , la Guadeloupe est rattachée à la Martinique suivant l'ordonnance du roi du , mais elle retrouve en 1775 une administration séparée.

En 1789, à la mort de l'intendant Foulquier, la Guadeloupe est rattachée à la Martinique.

Liste des intendants des Îles-du-Vent de l'Amérique puis de la Martinique[modifier | modifier le code]

Liste chronologique des Intendants des Îles-du-Vent de l'Amérique ou de la Martinique
Début Fin Nom
1679 1682 Jean-Baptiste Patoulet (?-1695)
Commissaire de la Marine à Pentagouët en Acadie en 1671, contrôleur de la Marine à Rochefort en 1673, puis commissaire-général à Rochefort en 1676. Il occupe ensuite la même fonction à Brest. Intendant à Dunkerque en 1683.
Michel Bégon
Commissaire-général de la Marine. Il est reçu à la Martinique le . Il est nommé intendant des galères le . Entre son départ pour la France en et l'arrivée de son successeur, le , l'interim est assuré par M. Le Vassor, doyen du conseil de la Martinique.
Gabriel Dumaitz de Goimpy
Seigneur de Goimpy. Il est un oncle de François-Louis du Maitz de Goimpy
Commissaire-général des Galères à Marseille en 1680. Il est reçu à la Martinique le .
François-Roger Robert (?-)
En 1688, il suit à Rome M. de Lavardin, ambassadeur. En 1689 il est nommé commissaire-général de la Marine à Toulon. Il est reçu à la Martinique le . Il est nommé intendant à Dunkerque le , puis intendant de la Marine en Bretagne le . Conseiller du roi en ses conseils.
Jean-Jacques Mithon de Senneville (1669-1737)
Après le départ de François-Roger Robert, il assure l'intérim. Il est commissaire de la Marine ordinaire aux Îles françaises de l'Amérique, et subdélégué à l'intendance des dites îles.
Plusieurs intendants sont nommés successivement mais ne viennent pas prendre leur poste :
  • en 1702 : M. Bigot de Gatines,
  • le  : M. de Croizet,
  • le  : M. Dugay
1716 Nicolas-François Arnoul de Vaucresson (?-1726)
Chevalier de Vaucresson, fils de Nicolas Arnoul et frère de Pierre Arnoul.
Commissaire ordinaire de la Marine à Brest puis au Havre-de-Grâce, en 1682, commissaire de la Marine à Rochefort en 1688, commissaire-général à Marseille en 1696. Il est reçu à la Martinique le . Il est nommé intendant des Galères en 1719
À son départ de la Martinique, en 1716, il est remplacé par M. Pierre de Marseille, doyen du Conseil supérieur de la Martinique et subdélégué par le roi à l'intendance de justice et police des Îles françaises du Vent de l'Amérique
1716 1717 Louis-Balthazar de Ricouart (?-1749)
Comte d'Hérouville et de Villeroy
Ancien chevalier de Malte, conseiller au Parlement de Metz en 1709. Il est intendant de l'escadre commandée par Duguay-Trouin à la prise de Rio de Janeiro, en 1711. Il arrive à la Martinique le , en même temps que le marquis Antoine d'Arcy de la Varenne, nommé gouverneur de la Martinique et des îles du Vent. Ils sont tous les deux arrêtés par les habitants des îles révoltés contre des droits nouveaux et renvoyés en France sur le Gédéon, arrivés à La Rochelle début , intendant général de justice, police, finances et fortifications de la marine en Flandre, Artois et Picardie, à Dunkerque le , intendant à Rochefort en 1738 et lieutenant du roi au Havre-de-Grâce.
1717 1717 Eli Pain
Assure l'intérim de la fonction.
1717 1718 Charles Mesnier
Conseiller du Roi, commissaire ordonnateur de la Marine, subdélégué à l'intendance des îles-du-Vent.
1718 Constant de Sylvecane (?-)
Il meurt de la fièvre jaune sur l'île.
1719 1723 Charles Bénard (1622-1738)
Commissaire de la Marine, contrôleur du port de Rochefort.
1723 1728 Charles-François Blondel de Jouvancourt
1728 Jacques Pannier, seigneur d'Orgeville (1680-1739)
Conseiller au Parlement de Metz en 1720, ministre du roi à Cologne en 1723, conseiller du roi en ses conseils, maître des requêtes ordinaire de l'Hôtel du roi.
1744 César-Marie de La Croix (1690-1747)
Maître ordinaire en la Chambre des comptes de Paris, secrétaire de la Chambre du roi, maître d'hôtel de la dauphine, mère de Louis XV, en 1707, commissaire général de la Marine en 1729, nommé en intendant des îles du Vent et de la Martinique.
1749 Jean Louis Albert de Ranché
Commissaire de la Marine.
1755 Charles-Martin Hurson
Conseiller au Parlement de Paris le , intendant à Toulon de 1760 à 1772.
1759 Antoine Lefebvre de Givry
fils de Casimir Lefebvre de Givry, commissaire-général et premier commis au Conseil de la Marine
écuyer, conseiller du roi, commissaire-général de la marine, il reçoit sa commission d'intendant des îles du Vent à Versailles le .
Paul-Pierre Lemercier de la Rivière (1719-)[2]
Conseiller au Parlement de Paris en 1747, il travaille à la réconciliation entre le parlement et la cour. Il rencontre François Quesnay en 1757 et s'intéresse aux colonies françaises d'Amérique en 1758. Avec l'appui de Mme de Pompadour, il obtient de ;Choiseul le poste d'intendant des Îles-du-Vent où il arrive le . Il doit faire face au conflit avec les Anglais et l'opposition des négociants français qui reprochent à ses réformes d'avoir rompu le pacte colonial en permettant le commerce avec des produits anglais moins coûteux. Les Anglais prennent le contrôle de la Martinique en 1762 ce qui l'oblige à quitter l'île le . Il publie en un « Mémoire sur la Martique »[réf. nécessaire] dans lequel il conseille de conserver les îles à sucre plutôt que le Canada, ce qui est fait avec le traité de Paris. En , Choiseul le nomme intendant de la Martinique. Sa politique de réforme entraîne une nouvelle révolte des colons qui obtiennent sa révocation. Il quitte la Martinique, malade, en . En 1767, retiré de la vie publique, il publie L'Ordre naturel et essentiel des sociétés politiques. Physiocrate, groupe qu'Adam Smith nomme la secte des Économistes, ami de Diderot et conseiller de l'impératrice Catherine II. Il s'est intéressé aux relations entre l'économie et la politique à l'origine de l'économie politique. En 1779, le ministre de la marine et des colonies Sartine crée un comité de législation des colonies dans lequel il nomme La Rivière. Sartine remplacé par de Castries comme ministre de la marine et des colonies propose une réforme qui va déclencher la colère des planteurs. Dans ses écrits, le point de vue économique conduit La Rivière à défendre la ségrégation et un despotisme éclairé. Pendant la Révolution, il est membre du club Massiac. La révolution à Saint-Domingue lui fait perdre les terres qu'il y possédait. En France, il perd son titre de noblesse, ses rentes et la pension qu'il avait obtenue en 1776. Le il accepte sa nomination comme commissaire aux colonies proposée par le ministre Fleurieu, mais son état de santé l'oblige à renoncer.
1764 1764 Jean-Baptiste Guignard (1717-1787)
Subdélégué général de l'intendant des îles-du-Vent, commission accordée le .
1764 1771 Louis de Thomassin de Peynier (1705-1794)
Seigneur de Peynier
Intendant de la Martinique, il est nommé intendant des Îles du Vent d'Amérique en 1768. L'intendant de la Guadeloupe, Jean-Louis-Honoré d'Hesmivy, baron de Moissac, est relevé et il meurt en 1769 à la Guadeloupe[3].
1771 1777  Philippe-Athanase (de) Tascher (d'une famille distincte des Tascher de La Pagerie, son père s'appelait Martin Däscher)
Président à mortier au Parlement de Metz.
1777 1779  Antoine-Bernard d'Eu de Montdenoix
écuyer, conseiller du Roi en ses conseils, commissaire général de la Marine en 1768, intendant par intérim, il est nommé ordonnateur de la Guadeloupe, Marie-Galante et dépendances en 1780.
1779 1783  Louis de Thomassin de Peynier
  Jacques Petit de Viévigne
Seigneur de Viévigne. Fils d'Émilien Petit, conseiller de Port-au-Prince, qui a publié, en 1771, Droit public ou gouvernement des colonies et, en 1778, Dissertation sur le droit des colonies françaises, espagnoles et anglaises d'après les lois des trois nations comparées entre elles. Jacques Petit de Viévigne publie, en 1767 et 1772, Code de la Martinique
Juge de la juridiction de Saint-Pierre de la Martinique le , intendant par intérim.
  Eugène Joseph Stanislas Foullon d'Escotiers ( -)
fils de Foullon de Doué, frère de Joseph Pierre François-Xavier Foullon de Doué, intendant à Moulins (1788-1789)
Conseiller au Châtelet le , conseiller à la cour des Aides de Paris du à , maître des requêtes le , intendant de la Guadeloupe le , il assure l'intérim de l'intendant de la Martinique du au .
1789  Jean-François Foulquier (?-1789)
Conseiller au Parlement de Toulouse.
  Eugène Joseph Stanislas Foullon d'Escotiers (-)
Il est destitué par l'assemblée coloniale et embarqué sur un bateau partant pour Bordeaux en septembre. Il est rétabli par décret le jusqu'à la suppression des fonctions d'intendant des colonies le
Louis-François Dubuc (-)
En 1814, Louis XVIII le nomme intendant de la Martinique et le fait chevalier de l'ordre royal et militaire de Saint-Louis. Il se rend dans l’île le et garde son poste jusqu’en 1817, date de la suppression des intendants coloniaux[4].

Notes et références[modifier | modifier le code]

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • Auguste Lacour, Histoire de la Guadeloupe (1635-1789), Volume 1, première édition : Basse-Terre (Guadeloupe), 1855, réimpression en 1979 Texte
  • Gérard Marion, L'administration des finances en Martinique, 1679-1790, L'Harmattan, Paris, 2000 (ISBN 2-7475-0048-9) Extraits
  • Léo Elisabeth, La société martiniquaise aux XVIIe et XVIIIe siècles 1664-1789, KARTHALA Éditions, Paris, 2003 (ISBN 2-84586-228-8) ; p. 526 Extraits
  • Louis de La Roque,Edouard de Barthélemy, Catalogue de la noblesse des colonies et des familles anoblies ou titrées sous l'Empire, la Restauration et le gouvernement de Juillet, Paris, 1865 Texte

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]