La Mort de Cléopâtre — Wikipédia

THE DEATH OF CLEOPATRA Pierre-Joseph Mousset

La Mort de Cléopâtre est un sujet classique dans la peinture et dans une moindre mesure dans la sculpture. Il représente les derniers instants de Cléopâtre VII, reine d'Égypte, qui se suicide à Alexandrie durant l'été 30 av. J.-C. après sa défaite à Actium.

Le thème de la mort de Cléopâtre est très représenté dans l'art depuis le Moyen Âge. Une des plus anciennes représentations se trouve sur un manuscrit de Boccace, conservé à la British Library : Cléopâtre se fait mordre la poitrine par deux serpents au milieu d'un paysage verdoyant. Selon Christian-Georges Schwentzel, « Le contact entre la poitrine dénudée et les serpents accentue la dimension érotique du suicide, associant de manière cruelle et sadique Eros et Thanatos, la sexualité et la mort »[1]. Ce thème connaît ensuite de nombreux développements au cours des siècles suivants.

Chez Domenico Beccafumi (vers 1486-1551), la reine semble se délecter de la morsure du serpent. Michel-Ange innove en représentant un serpent d'une grosseur remarquable qui s'enroule autour du buste de Cléopâtre. Dans l'œuvre d'Artemisia Gentileschi, la mort de Cléopâtre illustre « l'abandon de la femme à son sort de victime, sans espoir de secours ni de rédemption » [2]. On retrouve une cruauté comparable, au XVIIe siècle, dans la peinture de Guido Cagnacci, Sebastiano Mazzoni ou Jacques Blanchard.

En 1838, Eugène Delacroix inaugure un style de représentation mélancolique de la mort de Cléopâtre qu'on retrouve encore dans une aquarelle de Gustave Moreau (1887). La présence du serpent met aussi la mort de Cléopâtre en lien avec le personnage d'Ève dans la Bible.

Tableaux[modifier | modifier le code]

Sculptures[modifier | modifier le code]

Musique[modifier | modifier le code]

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. Schwentzel 2014, p. 230.
  2. Schwentzel 2014, p. 233.
  3. Les peintres du XVIIIe siècle se plaisent à figurer une reine fragile et endeuillée, se penchant avec sollicitude sur le cadavre d'Antoine, ou bien ornant de fleurs son tombeau. Turchi choisit, lui, de composer « autour d'Antoine agonisant une « descente de croix » où Cléopâtre joue le rôle de Marie ». Cf Christiane Ziegler, Reines d'Égypte. D'Hétephérès à Cléopâtre, Somogy, , p. 29.

Annexes[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • Christian-Georges Schwentzel, Cléopâtre, la déesse-reine, Payot, , 352 p.
  • (de) Kleopatra. Die Ewige Diva, catalogue d'exposition, Bonn, Kunst- und Ausstellungshalle der Bundesrepublik Deutschland, 2013, 336 p.
  • (de) Martin Quenehen, Cléopâtre, la déesse mortelle du Nil, émission diffusée sur France Culture le 11 avril 2015. Lien : www.franceculture.fr/emission-une-vie-une-oeuvre-cleopatre-la-deesse-...

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Sur les autres projets Wikimedia :