Jean-Pierre-Marie Jazet — Wikipédia

Jean-Pierre-Marie Jazet
Peint par Charles Landelle (collection privée)
Naissance
Décès
(à 83 ans)
Yerres
Nationalité
Français
Activité
Graveur aquafortiste, à l'aquatinte et à la manière noire
Maître
Lieu de travail

Jean-Pierre-Marie Jazet, né le à Paris, mort à Yerres le et inhumé à Paris le , est un graveur aquafortiste, à l'aquatinte et à la manière noire.

Biographie[modifier | modifier le code]

L'élève de Debucourt[modifier | modifier le code]

Jean-Pierre-Marie Jazet est le fils de Jean-Marie Jazet, vérificateur des bâtiments de la couronne, mortellement blessé en 1793 par l'explosion d'un canon alors qu'il servait dans l'artillerie de la Garde Nationale [1]. Sa mère est Jeanne Marquant, sœur de Suzanne Marquant, seconde épouse du peintre et graveur Philibert-Louis Debucourt [2],[1].

Après le décès de son père, Jean-Pierre-Marie Jazet qui a donc cinq ans, est élevé par son oncle par alliance Debucourt qui fait de lui, l'un de ses meilleurs élèves [1].

Pour l'exercice de son art, Jazet apprend et utilise différentes techniques de gravure : l'eau-forte, le burin, l'aquatinte et la gravure au pointillé [3].

Jean-Pierre-Marie Jazet compose principalement la nuit [1]. Il réalise tout d'abord de nombreux sujets dans le genre de ceux chers à son oncle et les vend à des marchands d'estampes pour aider financièrement sa mère. Plus tard, et toujours fidèle à son maître, il l'accompagne jusqu'à la fin de ses jours : Debucourt, qui ne peut plus travailler, a dépensé des sommes considérables et son neveu l'aidera à terminer paisiblement sa vie [1].

Le graveur[modifier | modifier le code]

Jean-Pierre-Marie Jazet commence à exposer en 1817 [1].

Sa période faste débute deux ans plus tard avec notamment, des gravures comme le Sacre de Napoléon d'après Jacques-Louis-David, le Portrait en pied du général Lassalle d'après Antoine-Jean Gros, Le bivouac du colonel Moncey d'après Horace Vernet et la Distribution des récompenses du salon de 1824 d'après François-Joseph Heim. Ses nombreuses gravures, et particulièrement celles réalisées d'après les œuvres d' Horace Vernet, les sujets sur les scènes de la vie de Napoléon Ier et de l'Empire, puis ses régulières participations dans les salons lui assurent une forte notoriété [3],[4].

Pour vendre les estampes tirées des matrices qui constituent son fonds et maintenir sa présence sur un marché de l'art en pleine expansion, Jean-Pierre-Marie Jazet est tout d'abord son propre éditeur, installé à Paris au 71, faubourg Saint-Martin puis au 7, rue de Lancry [3]. Il publie ensuite chez Aumont & Cie et avec Charles Bance. À partir du moment où son gendre Théodore Vibert s'associe avec Adolphe Goupil, il se fait éditer quasi exclusivement par la maison Goupil Vibert & Cie, puis Goupil & Cie au décès de Théodore Vibert, en 1850. La politique commerciale et la présence à l'international de ce marchand d'art parisien lui permet une large diffusion hors de France [3],[5],[6],[7].

Considéré pendant des années comme l'un des meilleurs graveurs français [1], il expose pour la dernière fois au salon de 1865 après une production considérable, principalement effectuée à l'aquatinte [1],[3]. La critique du début du XXe siècle estime que Jazet a porté cette technique à un tel niveau de perfection qu'il a fini par en perdre son expression naturelle. Ses dernières œuvres sont parfois qualifiées d'une faiblesse regrettable [1].

Vie privée[modifier | modifier le code]

Jean-Pierre-Marie Jazet se marie avec Félicité Moreau [2]. Ses deux fils Alexandre-Jean-Louis, né le et Eugène-Pontus, né le 1er mai 1816 sont eux-aussi graveurs [1]. Sa fille Louise-Georgina, née le , épouse Théodore Vibert. Ils sont les parents de Jean-Georges Vibert et d'Alice Vibert qui épouse Étienne-Prosper Berne-Bellecour [8].

Récompense et distinction[modifier | modifier le code]

  • Médaille de 2e classe, 1819 [9]

Galerie[modifier | modifier le code]

Références[modifier | modifier le code]

  1. a b c d e f g h i et j E. Bénézit, Dictionnaire critique et documentaire des peintres, sculpteurs, dessinateurs & graveurs de tous les temps et de tous les pays, Paris, Ernest Gründ Éditeur, , tome second : p. 716.
  2. a et b État-civil de la ville de Yerres.
  3. a b c d et e Fondation Custodia, « Les Marques de Collections de Dessins & d'Estampes: L.4741 », sur www.marquesdecollections.fr (consulté le )
  4. Bazar parisien, ou choix annuel des premiers manufacturiers, fabricans, artistes, mécaniciens et inventeurs de Paris, Paris, (lire en ligne), p. 302.
  5. Edmond de Granges, Dictionnaire du commerce et des marchandises, Paris, Librairie de L. Hachette et Cie ([https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k6209218v/f82.item.r= https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k6209218v/f85.item.r= lire en ligne]), p. 1068 et 1071.
  6. Agnès Penot, La maison Goupil, galerie d'art internationale au XIXe siècle, Le Kremlin-Bicêtre, Mare & Martin, 2016.
  7. Jacques Verger (dir.), La forme des réseaux : France et Europe (Xe – XXe siècle), Paris, Editions du Comité des travaux historiques et scientifiques, 2017.
  8. État-civil de la ville de Paris, 9e et 17e arrondissements.
  9. « Salons 1673-1914, salons.musee-orsay.fr »
  10. « Base Léonore »

Liens externes[modifier | modifier le code]

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