Henri Gérin-Lajoie — Wikipédia

Henri Gérin-Lajoie
Henri Gérin-Lajoie, 1894
Fonctions
61e bâtonnier du Québec
Bâtonnier de Montréal (1928-1929)
Biographie
Naissance
Décès
(à 76 ans)
Montréal, Québec, Canada
Sépulture
Nationalité
Formation
Activité
Famille
Père
Mère
Joséphine-Henriette Parent
Fratrie
Léon Gérin, Auguste Gérin, Antoinette Gérin-Lajoie et Gabrielle Gérin-Lajoie
Conjoint
Enfant
Marie Gérin-Lajoie, Henri Gérin-Lajoie, Alexandre Gérin-Lajoie, Léon Gérin-Lajoie
Parentèle
Paul Lacoste (beau-frère)
Alexandre Lacoste (beau-père)
Marie-Louise Globensky (en) (belle-mère)
Justine Lacoste-Beaubien (belle-sœur)
Thaïs Lacoste-Frémont (belle-sœur)Voir et modifier les données sur Wikidata
Autres informations
Organisation
Religion
Titres honorifiques
Conseiller de la reine
signature de Henri Gérin-Lajoie
Signature

Henri Gérin-Lajoie (, Québec, Canada-Est, Province du Canada - , Montréal, Québec, Canada) est un avocat québécois. Il a été bâtonnier du Québec.

Origine et formation[modifier | modifier le code]

Mariage d'Henri Gérin-Lajoie et Marie Lacoste, 11 janvier 1887.

Fils aîné d'Antoine Gérin-Lajoie, journaliste, avocat, écrivain et fonctionnaire, et de Joséphine-Henriette Parent, Henri Gérin-Lajoie est un membre de la famille Gérin-Lajoie, une influente famille canadienne française qui s'est beaucoup illustrée sur la scène politique, juridique et sociale du Québec[1],[2]. Quatre autres enfants naîtront du couple formé par Antoine et Joséphine : Léon Gérin, Auguste Gérin, Antoinette Gérin-Lajoie et Gabrielle Gérin-Lajoie[1],[3]. L'année de naissance d'Henri Gérin-Lajoie, 1859, coïncide à l'année où son père, qui occupe alors le poste de bibliothécaire adjoint de l’Assemblée législative de la province du Canada, déménage de Toronto à Québec en raison du déplacement de la capitale de la Province du Canada tous les quatre ans entre les deux villes[4]. Des trois fils d'Antoine Gérin-Lajoie, seul Henri a conservé le « Lajoie » dans son nom de famille, les deux autres s'étant limités à « Gérin » seulement[5].

En 1878, Henri Gérin-Lajoie obtient d'abord un baccalauréat ès arts de l'Université d'Ottawa avant d'obtenir un autre baccalauréat, cette fois en droit, de l'Université Laval à Québec en 1881[6]. Gérin-Lajoie est admis au Barreau du Québec la même année que celle de l'obtention de son diplôme[7].

Carrière professionnelle[modifier | modifier le code]

Henri Gérin-Lajoie pratique le droit à Montréal, où il a notamment entamé son parcours professionnel dans l'étude Kavanagh, Lacoste et Lajoie, en partenariat avec Henry John Kavanagh et Paul Lacoste[6]. Spécialiste des lois de la finance et des banques, Henri Gérin-Lajoie est un des fondateurs de la Banque provinciale du Canada, devient membre du conseil d'administration de cette même institution en 1927 avant d'en devenir le président en 1935[6]. Un petit coup d'éclat survient au Barreau du Québec 1928 lorsque Rodolphe Monty, conjointement bâtonnier du Barreau de Montréal et bâtonnier du Québec, meurt subitement le 1er décembre 1928[8]. La fonction de bâtonnier du Barreau de Montréal est revenu à Henri Gérin-Lajoie qui, succinctement, parvient également à se faire élire à titre de nouveau bâtonnier du Québec en décembre 1928, lui permettant de compléter le bâtonnat de 1928-1929[9],[10]. Il reçoit en avril 1929 le titre de docteur en droit de l'Université d'Ottawa avant de s'associer quelques mois plus tard aux avocats Gélinas et MacNaughton de Montréal[6]. Au cours de sa vie, Henri Gérin-Lajoie a aussi été membre du conseil d'administration de l'hôpital Notre-Dame de Montréal et de l'hôpital Sainte-Justine et membre du Canadian Club et de l'Alliance française[6].

Vie privée et décès[modifier | modifier le code]

Henri Gérin-Lajoie, 1929.

En 1884, Henri Gérin-Lajoie fait la rencontre de Marie Lacoste, fille d'Alexandre Lacoste et de Marie-Louise Globensky[11]. Celle-ci développe une vive estime pour lui et apprécie le milieu libéral duquel il provient[11]. Le 11 janvier 1887, Henri Gérin-Lajoie, 27 ans, épouse Marie Lacoste, 19 ans, à la cathédrale Saint-Jacques de Montréal[12],[13]. La cérémonie, présidée par Louis-Delphis-Adolphe Maréchal, vicaire général de l'archidiocèse, voit Alexandre Lacoste agir à titre de témoin pour sa fille tandis que c'est Étienne Parent, l'oncle d'Henri Gérin-Lajoie, qui l'a été pour son neveu[14]. Marie Lacoste, qui deviendra éventuellement féministe, réformatrice sociale, conférencière, éducatrice et auteure, est aussi appelée à devenir une pionnière du mouvement pour le droit des femmes au Québec[11],[15]. Autodidacte et bilingue, Marie Lacoste épluchera abondamment les imposantes bibliothèques de son père et de son époux, tous les deux des avocats, affutant davantage ses opinions sur la condition juridique déplorable des femmes et de leur statut d'infériorité[16],[17]. Marie Lacoste met d'ailleurs comme condition de mariage à Henri Gérin-Lajoie d'être libre de pouvoir travailler à l'amélioration du sort des femmes, ce à quoi il a consenti en ajoutant : « pourvu que vous ne négligiez pas vos obligations de famille »[18].

Quatre enfants naîtront de l'union entre Gérin-Lajoie et Lacoste. L'aînée, Marie Gérin-Lajoie (1890-1971), féministe, pionnière du travail social au Québec, fondatrice de l’Institut Notre-Dame-du-Bon-Conseil et également une figure marquante de la défense des droits des femmes au Québec, est la première femme au Québec à recevoir un baccalauréat ès arts[19],[20]. Henri Gérin-Lajoie (1892-1976, le père de Paul Gérin-Lajoie) et Alexandre Gérin-Lajoie (1893-1969) suivront les traces de leur père et deviendront eux aussi des avocats[16],[21],[22]. Léon Gérin-Lajoie (1895-1959) deviendra quant à lui médecin, enseignant et vice-doyen de l'Université de Montréal[16],[23].

Le 3 mai 1936, Henri Gérin-Lajoie est grièvement blessé lorsqu'il est percuté par une automobile sur la rue Elmwood tout près de la résidence familiale dans le quartier Outremont, à Montréal[6],[24]. Il décède des suites de ses blessures quelques jours plus tard le 7 mai 1936 à l'âge de 76 ans[6],[24]. Il est inhumé le 9 mai suivant dans la tombe réservée à sa famille au cimetière Notre-Dame-des-Neiges de Montréal[12].

Pierre tombale de la famille Gérin-Lajoie au cimetière Notre-Dame-des-Neiges.

Hommages et distinctions[modifier | modifier le code]

Titre honorifique[modifier | modifier le code]

Titre de civilité[modifier | modifier le code]

Galerie[modifier | modifier le code]

Ouvrage[modifier | modifier le code]

  • Henri Gérin-Lajoie et Marc Stein, Supplément au Code de Procédure Civile annoté de la Province de Québec. Contenant la jurisprudence complète depuis la publication du Code de Procédure Civile Annoté Gérin-Lajoie et suivi des Règles de Pratique des tribunaux de la Province de Québec et d'un Index des causes rapportées au Supplément, Montréal, Wilson & Lafleur Éditeurs, 1934, XII,1475 pages.

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. a et b « Généalogie Antoine Guerin », sur www.nosorigines.qc.ca (consulté le )
  2. « Famille Gérin-Lajoie », sur sites.ustboniface.ca (consulté le )
  3. « Antoinette Gérin-Lajoie »
  4. « Biographie – GÉRIN-LAJOIE, ANTOINE – Volume XI (1881-1890) – Dictionnaire biographique du Canada », sur www.biographi.ca (consulté le )
  5. François Lesieur Desaulniers, Les vieilles familles d'Yamachiche, Canada, C.O. Beauchemin, , 590 p., p. 105
  6. a b c d e f et g « Advitam - Bibliothèque et Archives nationales du Québec », sur advitam.banq.qc.ca (consulté le )
  7. « 1920 à 1929 | Barreau de Montréal », sur www.barreaudemontreal.qc.ca (consulté le )
  8. Pierre Beullac, Edouard Fabre Surveyer & Maréchal Nantel, Le Centenaire du Barreau de Montréal, 1849-1949, Montréal, (lire en ligne), p. 19
  9. « 1920 à 1929 | Barreau de Montréal », sur www.barreaudemontreal.qc.ca (consulté le )
  10. a et b Le Barreau du Québec, « Bâtonnier du Québec », sur Le Barreau du Québec (consulté le )
  11. a b et c « Biographie – LACOSTE, MARIE (Gérin-Lajoie) – Volume XVII (1941-1950) – Dictionnaire biographique du Canada », sur www.biographi.ca (consulté le )
  12. a et b « Généalogie Henri Guerin », sur www.nosorigines.qc.ca (consulté le )
  13. « Marie Gérin-Lajoie: une femme d'avant-garde - Vie familiale », sur www.banq.qc.ca (consulté le )
  14. « Registre de la paroisse St-Jacques-le-Mineur de Montréal du 11 janvier 1887 M.8 Henri GÉRIN LAJOIE et Marie LACOSTE »
  15. « Marie Gérin-Lajoie, une première de classe à la défense des démunis », sur Le Devoir (consulté le )
  16. a b et c « Henri Gérin-Lajoie (senior), C.R. et avocat - ArchivesCanada », sur archivescanada.accesstomemory.ca (consulté le )
  17. (en) Manon Tremblay, « Quebec Women and Legislative Representation », sur ubcpress.ca
  18. Mère Marie Gérin-Lajoie, Son rosaire, Canada, La Bonne Parole, , p. 14
  19. « Marie (Josephine Louise) Gérin-Lajoie », sur geni_family_tree (consulté le )
  20. « Marie Gérin-Lajoie | l'Encyclopédie Canadienne », sur www.thecanadianencyclopedia.ca (consulté le )
  21. « Henri Gerin-Lajoie », sur geni_family_tree (consulté le )
  22. « Alexandre Gerin-Lajoie », sur geni_family_tree (consulté le )
  23. « Leon Gerin-Lajoie », sur geni_family_tree (consulté le )
  24. a et b « Henri Gérin-Lajoie », sur geni_family_tree (consulté le )

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Droit[modifier | modifier le code]