Georges Wormser — Wikipédia

Georges Wormser
Illustration.
Fonctions
Président du Consistoire israélite de Paris

(4 ans)
Prédécesseur Robert de Rothschild
Successeur Alain de Rothschild
Biographie
Nom de naissance Georges Marcel Wormser
Date de naissance
Lieu de naissance Paris
Date de décès (à 90 ans)
Lieu de décès Paris
Sépulture Cimetière du Père-Lachaise
Nationalité Drapeau de la France Française
Père Lucien Wormser
Conjoint Lucie Beleys
Enfants 4 enfants : Nadine, André, Jean-Louis et Marcel
Famille Famille Wormser
Diplômé de École normale supérieure
Profession banquier
Distinctions Ordre national de la Légion d'honneur Officier de l'Ordre de la légion d'honneur
Croix de guerre 1914-1918 (France) Croix de guerre 1914-1918
Religion Judaïsme

Georges Wormser
Sépulture

Georges Wormser, né le à Paris et mort le dans la même ville est un homme politique, banquier et historien français, qui fut chef de cabinet de Georges Clemenceau et auteur d'une biographie de celui-ci.

Biographie[modifier | modifier le code]

Georges Marcel Wormser, né à Paris le dans une famille juive alsacienne (son oncle Gaston est secrétaire du baron Edmond de Rothschild)[1] et mort dans la nuit du 16 au [1], est ancien élève de l'École normale supérieure et agrégé de lettres[2],[3]. Il enseigne à Aurillac[3], Saint-Étienne et à Rennes[4]. Il est mobilisé en 1914[3], officier, il est deux fois blessé au front durant la Première Guerre mondiale[2]. On peut lire dans son dossier : « A vigoureusement entraîné sa compagnie au feu dans des circonstances particulièrement difficiles. Gravement atteint de plusieurs blessures »[3].

Il est membre du cabinet de Georges Clemenceau quand ce dernier est pour la seconde fois président du Conseil en novembre 1917. Puis, il est devenu son chef de cabinet, le 7 novembre 1919, en remplacement de Georges Mandel quand ce dernier choisit de se présenter à la députation[5]. Il est aussi secrétaire de la délégation française lors des négociations du traité de Versailles.

À la mort de Clemenceau étant l’un de ses plus proches collaborateurs[6] , il fut son exécuteur testamentaire[5] et il a toujours défendu sa mémoire[7]. Il fonde la société des amis de Georges Clemenceau dont il devient le président.

Il est chef de cabinet de Georges Mandel quand il est ministre des PTT de à .

Le général Mordacq écrit de lui dans le Ministère Clemenceau (T4) : « Quand le Président m'annonça son intention de prendre M. Wormser pour chef de cabinet, en remplacement de M. Mandel, et me demanda mon avis, je lui répondis aussitôt qu'il ne pouvait trouver mieux. C'était là ma conviction absolue. Ancien normalien, M. Wormser, au cours de la guerre, avait gagné ses galons d'officier au feu et avait fait plus que son devoir : il s'était conduit d'une façon particulièrement brillante. Son frère cadet, lui aussi, avait conquis ses grades de la même manière, mais un jour vint où, chargeant vaillamment à la tête de sa section, il tomba et ne se releva plus. J'avais eu M. Wormser au cabinet militaire en 1918. J'avais pu apprécier sa grande intelligence, son tact, ses sentiments élevés et, surtout, sa parfaite loyauté. Il n'était pas de ceux qui trahissent. Je pouvais répondre de lui à tous points de vue. Je fus donc des plus heureux de voir que M. Clemenceau avait fixé son choix sur lui. »

En 1936, il fonde la Banque d'Escompte qui deviendra plus tard la Banque Wormser Frères.

En 1961, il publie son ouvrage le plus célèbre La République de Clemenceau pour lequel il reçoit les félicitations du général de Gaulle : « Il n'est pas de meilleur moyen de servir sa mémoire que de faire connaître sa vie, son action, sa passion… »[8]

Il est président du Consistoire de Paris de 1949 à 1953[9] dont il souligne l'importance en déclarant : « Tout juif a, a eu, ou aura des relations avec le Consistoire. » Il a aussi été membre du comité central de l'Alliance israélite universelle[1] où il exprime son opposition au plan de partage de la Palestine[10]. Un peu plus tard, en 1952, lors de la création du mémorial du martyr juif inconnu, il s'oppose à ce projet, car, dit-il, « il est inadmissible de faire de la ségrégation raciale. Ce serait une grave erreur vis-à-vis des autres déportés qui ont été si nombreux. »[11]

Mais, en 1963 sa pensée évolue quand il publie Français, Israélites dont le sous-titre est Une doctrine, une tradition, une époque et qu'il souligne que cette conception du judaïsme datant de 1789 appartient au passé[12].

Il est inhumé au cimetière du Père-Lachaise (7edivision).

Publications[modifier | modifier le code]

  • Les Problèmes actuels de l'enseignement secondaire en Allemagne, Revue internationale de l'enseignement, tome 63, Champion, 1912 article disponible sur Persée.
  • Les Auteurs latins du programme, Delagrave, 1914.
  • La République de Clemenceau, Presses universitaires de France, 1961.
  • Français israélites : Une doctrine, une tradition, une époque, Éditions de Minuit, 1963.
  • Les Sondages de l'Allemagne en 1915 et 1916 en vue d'une paix séparée avec la France, Éditions Sirey, 1963.
  • Gambetta dans les tempêtes, Éditions Sirey, 1964.
  • Georges Mandel : l'homme politique, Paris, Plon, , 314 p.
  • Le Septennat de Poincaré, Fayard, 1977.
  • Clemenceau vu de près, Hachette Littérature, 1979.
  • Souvenirs d'un réescompteur, Sillage, 2009. Cet ouvrage a été terminé le 31 janvier 1973[5].

Distinctions[modifier | modifier le code]

Références[modifier | modifier le code]

  1. a b et c David Shapira, Jacob Kaplan 1895-1994: Un rabbin témoin du XXe siècle
  2. a et b Édouard Bonnefous, Avant l'oubli : la vie de 1900 à 1940, page 520, Editions Laffont Nathan, 1987
  3. a b c et d Etre professeur sous la troisième république. Les enseignants du lycée de Rennes entre 1870 et 1913. Etude prosopographique thèse de Manon Le Guennec (2016) p. 120
  4. Roger Berg, Histoire des Juifs à Paris de Chilpéric à Jacques Chirac, page 304
  5. a b et c Clemenceau chef de guerre par Jean-Jacques Becker (2012)
  6. Gérard Minart, « Clémenceau journaliste: 1841-1929, les combats d'un républicain pour la liberté et la justice », Harmattan, , p. 238
  7. Jean-Marcel Jeanneney, La disparition de Georges Wormser
  8. Georgette Elgey, « Histoire de la IVe République, la fin : La République des tourmentes, Volume 3 », Fayard
  9. « Calendrier du bicentenaire »
  10. Catherine Nicault, « L'Alliance au lendemain de la Seconde Guerre mondiale : ruptures et continuités idéologiques », sur Cairn.Info, p. 46
  11. Muriel Pichon, « Les Français juifs, 1914-1950: récit d'un désenchantement », Presses universitaires du Mirail, , p. 227
  12. en(en) Ernest Krausz et Gitta Tulea, « Starting the Twenty-First Century: Sociological Reflections & Challenges », Transaction Publishers, (ISBN 0-7658-0098-5), p. 208

Liens externes[modifier | modifier le code]