Galinsoga parviflora — Wikipédia

Galinsoga parviflora, le Galinsoge à petites fleurs, est une espèce de plante à fleurs de la famille des Asteraceae, originaire d'Amérique du Sud. On la connait aussi sous les noms « herbe piment » ou « sournette blanche »[1].

En espagnol, elle est connue sous le nom de guasca en Colombie, et de mielcilla au Costa Rica, et en allemand sous le nom de Franzosenkraut (herbe aux Français)[2]. Le nom anglais de gallant soldiers est un jeu de mots sur Galinsoga [3]. En portugais elle est appelée picão-branco[4].

Cette espèce diploïde a 16 chromosomes (2n = 2x = 16)[5].

Nomenclature et étymologie[modifier | modifier le code]

L’espèce a été décrite et nommée Galinsoga parviflora par le botaniste espagnol Antonio José Cavanilles en 1794 dans Icones et Descriptiones Plantarum 3(2): 41–42, pl. 281.

Le nom de genre Galinsoga est dédié à Mariano Martinez Galinsoga, directeur du Jardin botanique royal de Madrid au XVIIIe siècle. Ce genre fut créé en 1794 par Ruiz et Pavon dans l’édition de 1794 de Florae Peruvianae, et Chilensis Prodromus 110, pl. 24.

L’épithète spécifique parviflora, parviflorus, est un nom de latin botanique composé de deux étymons, parvus « petit » et flos « fleur ».

Synonymes[modifier | modifier le code]

Plants of the World Online donne 20 synonymes (non valides)[6], dont ceux-ci:

  • Galinsoga acmella Steud.
  • Galinsoga calva Sch.Bip.
  • Galinsoga hirsuta Baker
  • Sabazia microglossa DC.

Description[modifier | modifier le code]

Appareil végétatif[modifier | modifier le code]

Port général de la plante.

Galinsoga parviflora est une plante herbacée annuelle, sensible aux gelées. Elle croît jusqu'à 60 cm de haut environ (exceptionnellement jusqu'à 1,2 m). Ses tiges poilues, généralement étalées, sont souvent ramifiées à la base. Les feuilles entières, ovales à pointe aigüe, dentées, opposées ont un pétiole très court.

Cette espèce est très peu velue, contrairement à Galinsoga quadriradiata à laquelle elle ressemble beaucoup[7].

Appareil reproducteur[modifier | modifier le code]

Les fleurs sont groupées en capitules de petite taille, terminaux ou axillaires, comprenant de 15 à 50 fleurons (fleurs tubulées) jaunes au centre, ornés de 3 à 8 (habituellement cinq) fleurs extérieures ligulées blanches. Les floraisons se succèdent de mai à octobre dans l'hémisphère nord. Les bractées de l’involucre sont persistantes[8].

Les graines sont des akènes de 2 mm de long environ (y compris l'aigrette)[9]. Le pappus (ou aigrette) des akènes périphériques est absent ou à 5-10 écailles laciniées de 0,5–1 mm. Les akènes discaux de 1,3–2,5 mm, glabres ou strigeux ; aigrette absente ou de 15-20 écailles grises, parfois blanches, linéaires, obtuses ou aiguës de 0,5-2 mm[8].

Le poids de 1000 graines est de 0,267 g. On compte en moyenne 26 graines par capitule, mais une plante peut en porter de 2000 à 15 000, voire bien plus, plusieurs floraisons se succédant sur le même pied jusqu'au premières gelées. Ces graines peuvent subsister dans le sol et rester viables de deux à cinq ans. En l'absence totale de dormance, elles peuvent germer immédiatement après leur maturité[10].

Les ligules blanches de la périphérie font moins de la moitié du diamètre du disque.

Distribution et habitat[modifier | modifier le code]

Selon Plants of the World Online, cette espèce est originaire d’Argentine, Chili, Bolivie, Brésil du Sud, Pérou, Équateur, Venezuela, Mexique, Équateur, Costa Rica[6].

Elle a été introduite en Amérique du Nord, Europe, certains pays d’Afrique, Turquie, Iran, Pakistan, Inde, Birmanie, Biélorussie, Ukraine, Ouzbékistan, Turkménistan, Corée, Japon, Australie (pour la liste complète voir POWO[6]).

Galinsoga parviflora est répandue dans toutes les régions chaudes (tropicales et tempérées) du monde. C'est une rudérale et adventice, qui pousse souvent en mélange avec l'espèce Galinsoga quadriradiata, également originaire d'Amérique du Sud et très proche morphologiquement. En France sa résistance à certains herbicides (tels le propyzamide) lui a permis de proliférer dans les cultures maraîchères[11]. C'est une adventice courante et localement importante en Afrique tropicale[12]. Cette plante, qui se plait dans les sols riches en éléments nutritifs et bien drainés, est considérée en Afrique comme un bon indicateur de la fertilité des sols.

Galinsoga parviflora fut introduite aux jardins botaniques royaux de Kew en provenance du Pérou en 1796, et de là se diffusa dans le milieu naturel en Grande-Bretagne[10]. Selon d'autres sources, elle aurait pénétré en Europe sous forme de graines envoyées par les botanistes espagnols Ruiz et Pavón aux herbiers de Paris et Madrid en 1794. C'est aujourd'hui une adventice cosmopolite, parfois consommée comme légume ou condiment.

Utilisation[modifier | modifier le code]

alimentaire[modifier | modifier le code]

Les feuilles sont comestibles. En Colombie, on utilise la plante comme condiment, sous la forme de feuilles séchées, pour aromatiser une soupe locale, l'ajiaco. C'est aussi un ingrédient entrant dans la composition de certaines salades.

médicinale[modifier | modifier le code]

En Afrique, les feuilles de galinsoga sont utilisées, notamment, pour calmer les piqûres d’orties et traiter les inflammations de la peau[12]. Au Brésil, où la plante est appelée Picão branco, elle est considérée comme digestive et serait très utilisée en cas de maux d'estomac et autres troubles de l'appareil digestif[13].

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. « Galinsoga parviflora », EPPO Plant Protection Thesaurus (consulté le ).
  2. (en) « Tridax parviflora (Galinsoga parviflora) in Profile »
  3. (en) Richard Mabey, Weeds: In Defense of Nature's Most Unloved Plants, Ecco/HarperCollins, , 324 p. (ISBN 9780062065469).
  4. (pt) « Picão branco », Université de Delhi, département de botanique, (consulté le ).
  5. (en) M. C. Gopinathan et C. R. Babu, « Cytogenetics of Galinsoga parviflora Cav. and G. Ciliata (Raf.) Blake, and their natural hybrids (Asteraceae) », Agro Link (consulté le ).
  6. a b et c (en) Référence POWO : Galinsoga parviflora Cav.
  7. Nathalie Machon (sous la direction de), Sauvage de ma rue, Guide des plantes sauvages des villes de la région parisienne, Diffusion Seuil, Muséum National d’Histoire naturelle, Le Passage édition, , 256 p.
  8. a et b (en) Référence Flora of China : Galinsoga parviflora Cavanilles
  9. Galinsoga parviflora, HYPPA, INRA Malherbologie - 2007, consulté le 26 septembre 2010.
  10. a et b (en) W. Bond, G. Davies, R. Turner, « The biology and non-chemical control of Gallant Soldiers (Galinsoga parviflora Cav.) », Garden Organic (HDRA), (consulté en )
  11. (fr) Philippe Jauzein, Flore des champs cultivés, Paris, INRA / Sopra, , 898 p. (ISBN 2-7380-0594-2, lire en ligne), p. 199
  12. a et b (fr) « Galinsoga parviflora Cav. », Fiche de Protabase. PROTA (Plant Resources of Tropical Africa / Ressources végétales de l’Afrique tropicale), Wageningen, Pays Bas (consulté le )
  13. (pt) « Fitoterapia », Instituto Ahau (consulté le ).

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]

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