Duché de Silésie — Wikipédia

Duché de Silésie
(pl) Księstwo śląskie

11381335

Drapeau Blason
Blason du duché de Silésie
Description de cette image, également commentée ci-après
Les duchés silésiens pendant les années 1249 à 1273 : Wrocław (en orange), Opole et Ratibor (jaune), Liegnitz (violet), Glogau (vert) et Opava (bleu)
Informations générales
Statut Duché
Capitale Wrocław
Religion Catholicisme
Histoire et événements
1138 Création du duché
1173 Premier partage du duché entre les fils de Ladislas le Banni
1249 Nouvelle partition entre les fils d'Henri II le Pieux
1335 Intégration au Royaume de Bohême
Duc de Silésie
(1er) 1138–1146 Ladislas II le Banni
(Der) 1311-1335 Henri VI le Bon (duc de Wrocław)

Entités précédentes :

Entités suivantes :

Les duchés silésiens (en rose) dans le cercle de Haute-Saxe.

Le duché de Silésie est un ancien duché médiéval, situé dans la région historique de Silésie, en Pologne. Wrocław en est la capitale. Le duché est issu du démembrement territorial du Royaume de Pologne après le décès du duc Bolesław III Bouche-Torse en 1138. À partir de l'année 1249, il se divisa en une pluralité de petites principautés. En 1327, le duché de Wrocław (ce qui reste du duché de Silésie) ainsi que la plupart des autres duchés gouvernés par la dynastie Piast de Silésie sont intégrés au Royaume de Bohême. L'acquisition est finalisée en 1335, lorsque le roi polonais Kazimierz III, par le traité de Trenčín, renonce à ses droits sur la Silésie en faveur du roi Jean Ier de Bohême.

En 1748, à l'issue de la guerre de Succession d'Autriche, le traité d'Aix-la-Chapelle reconnut l'annexion de la Silésie par la Prusse.

Géographie[modifier | modifier le code]

Le duché s'étend au sud ouest de la Pologne, sur le cours supérieur et central de l'Oder. Il était bordé au nord par le duché de Grande-Pologne et à l'est par le duché de Cracovie (Petite-Pologne). Au sud, il confinait avec le duché de Bohême et le margraviat de Moravie, gouvernés par la dynastie des Přemyslides, ainsi que, à l'ouest, avec la marche de Lusace (Basse-Lusace) et la Haute-Lusace.

Les principaux affluents de l'Oder dans la Silésie sont l'Olza, la Nysa Kłodzka, la Ślęza et la Bystrzyca. À l'extrême ouest, les rivières Bóbr et Kwisa devinrent la limite frontalière avec la Lusace. En outre, la Vistule prend sa source dans les Beskides de Silésie au sud-est. La frontière sud avec la Bohême et la Moravie est en plus grande partie parallèle à la crête de la montagne Sudètes jusqu'à la porte de Moravie, avec le point culminant de la Śnieżka (1 602 m) dans les monts des Géants.

Avec les séparations, les régions historiques de la Basse- (Wrocław) et Haute-Silésie (Opole) se développaient. Le territoire qui constituait l'ancien duché fait aujourd'hui partie de la République de Pologne, également avec de plus petits territoires en République tchèque et en Allemagne.

Histoire[modifier | modifier le code]

Depuis la fin du Xe siècle, le royaume de Pologne des premiers Piasts a dû batailler ferme avec les ducs de Bohême pour la suprématie en Silésie. Il faut attendre l'année 1137 pour qu'un traité de paix, par l'intermédiaire de l'empereur Lothaire III, fixe la frontière entre les deux états le long des Sudètes.

Création[modifier | modifier le code]

Pour éviter un conflit de succession, le duc Bolesław III, duc de Pologne depuis 1102, divise son duché en quatre provinces héréditaires (Mazovie, Cujavie, Grande-Pologne et Silésie), qu'il répartit entre ses quatre fils (Władysław, Bolesław, Mieszko et Henryk). Un cinquième duché, la province Seniorate (Petite-Pologne ou Duché de Cracovie), ayant pour capitale Cracovie, est réservé à l'aîné de ses fils, qui selon le principe du séniorat, devient duc princep de toute la Pologne. Le testament de Boleslas III Bouche-Torse marque ainsi le début du démembrement territorial de la Pologne (rozbicia dzielnicowego en polonais).

Ladislas II le Banni, l'ancêtre des Piast de Silésie (Chronica Polonorum du Vincent Kadlubek, 1205/07)

Étant l'aîné, Władysław reçoit la province seniorate, qui à sa mort devra revenir au senior de la dynastie Piast. Mais il reçoit également, à titre personnel et héréditaire, le duché de Silésie avec Wrocław pour capitale. Néanmoins, Władysław ne parvient pas à prendre le contrôle de toute la Pologne. En 1146, ses demi-frères le bannissent. Bolesław IV, (deuxième fils de Bolesław III), duc de Mazovie, devient duc princep.

Premier partage[modifier | modifier le code]

En 1163, les trois fils de Władysław, soutenus par l'empereur Frédéric Barberousse, rentrent en Pologne et obligent Bolesław IV à restaurer leur patrimoine. En 1173, après dix ans de règne en commun, ils finissent par se partager le duché de Silésie :

À la mort de Bolesław en , Henryk Ier son dernier fils survivant hérite de toutes ses terres. Il entre bientôt en conflit avec ses parents Piast et avec ses voisins allemands. En 1202, il doit faire face à l'invasion de son oncle Mieszko Ier, qui n'est toujours pas satisfait du partage de 1173 et qui a annexé le territoire de Iaroslav d'Opole. Ce territoire restera la propriété des descendants de Mieszko Ier.

En 1206, Henryk Ier trouve un accord avec Władysław III, grand-duc de Pologne, et échange le territoire de Lubusz contre la région de Kalisz en Grande-Pologne. Le plan est remis en cause quand Władysław III perd le seniorat et que Lubusz est occupée par les troupes de Konrad II, margrave de Lusace. À la mort du margrave en 1210, Henri Ier récupère Lubusz, mais à partir de 1221, il doit encore défendre son territoire contre les attaques de Louis IV, landgrave de Thuringe.

En 1230, à la mort de son cousin le duc d'Opole, Kazimierz Ier, fils de Mieszko Ier, Henryk agit en tant que protecteur de ses neveux mineurs. C'est donc lui qui gouverne l'ensemble de la Silésie. En 1232, il devient grand-duc de Pologne, et à sa mort en 1238, son fils Henryk II lui succède. La volonté de Bolesław III de rassembler toute la Pologne semble enfin se réaliser.

La famille d'Henri Ier et Edwige de Silésie (Vita beatae Hedwigis, 1353)

En 1239, Henri II abandonne la régence de la Haute-Silésie à son cousin Mieszko II. Il doit à nouveau défendre Lubusz, cette fois contre les forces des margraves de Brandebourg. En 1241, il donne Lubusz à son frère Mieszko. Les espoirs d'une réunification de la Pologne sous la coupe des Piast de Silésie s'envolent avec le début des invasions mongoles et la mort d'Henryk II, en 1241, à la bataille de Legnica.

Fragmentation[modifier | modifier le code]

Son fils aîné, Bolesław II le Chauve, ne parvient à conserver la suprématie que quelques mois et c'est Konrad Ier de Mazovie qui lui succède comme duc de Pologne. Conrad sera à son tour évincé deux ans plus tard au profit de Bolesław V le Pudique. À la mort de Mieszko, en 1242, Bolesław II récupère Lubusz. En 1247, il est contraint par la noblesse de partager le pouvoir avec son frère Henri III le Blanc. Cette collaboration ne dure pas. L’année suivante, les deux frères scindent le duché en deux parties. Bolesław s’approprie la région de Glogau et de Liegnitz, qui devient sa capitale, créant ainsi le Duché de Liegnitz. Il laisse la région de Breslau à Henryk, créant ainsi le duché de Breslau. La guerre entre les deux frères semble inévitable. Pour financer son armée, Bolesław II cède Lubusz à l'archevêque de Magdebourg, tandis que Henryk s'allie avec le margrave de Misnie. La guerre n’aura pourtant pas lieu, car leur jeune frère Conrad II de Głogów, avec l'aide de Przemysl Ier de Grande-Pologne, s’attaque à Bolesław, qu'il vainc en 1251. Bolesław lui cède alors le duché de Glogau.

Le morcellement du duché de Silésie se poursuit au cours des générations suivantes et accompagne le morcellement de la Pologne (en). En 1270, Henri IV, fils d'Henryk III le Blanc, hérite de son oncle Władysław, archevêque de Salzbourg, et reçoit le duché de Breslau. En 1288, il devient même duc de Pologne. Henryk IV décède en 1290 sans descendance. Son cousin Henryk V le Gros, fils aîné de Bolesław II le Chauve lui succède. Il parvient à rassembler les duchés de Breslau et de Liegnitz. Mais à sa mort 1296, ses possessions sont de nouveau partagées entre ses fils.

En 1327, Henryk VI le Bon, second fils d'Henri V le Gros, sous la pression de la noblesse de Wrocław, fait allégeance à Jean Ier de Bohême. En échange de l'usufruit la région de Kłodzko ainsi qu’une rente confortable, Henryk VI signe même, en 1335, un acte d'héritage par lequel il laisse tous ses territoires à Jean Ier de Bohême. Il décède trois mois plus tard. La même année, Kazimierz III de Pologne, n'ayant lui non plus pas d'enfant, renonce par le traité de Trenčín à tous ses droits sur la Silésie au profit du royaume de Bohême.

Cartes[modifier | modifier le code]

Les cartes suivantes illustrent le morcellement du duché de Silésie en une vingtaine de petits duchés indépendants.

Sources[modifier | modifier le code]