Kalisz — Wikipédia

Kalisz
Calisch
Blason de Kalisz
Héraldique
Drapeau de Kalisz
Drapeau
Kalisz
Hôtel de ville.
Administration
Pays Drapeau de la Pologne Pologne
Région Grande-Pologne
District Powiat de Kalisz
Maire Krystian Kinastowski
Code postal 62-800 à 62-821
Indicatif téléphonique international +(48)
Indicatif téléphonique local 62
Immatriculation PK
Démographie
Population 107 140 hab. (2008)
Densité 1 543 hab./km2
Population de l'agglomération 357 349 hab.
Géographie
Coordonnées 51° 46′ 00″ nord, 18° 05′ 00″ est
Altitude 144 m
Superficie 6 942 ha = 69,42 km2
Localisation
Géolocalisation sur la carte : Pologne
Voir sur la carte topographique de Pologne
Kalisz
Géolocalisation sur la carte : Pologne
Voir sur la carte administrative de Pologne
Kalisz
Géolocalisation sur la carte : Voïvodie de Grande-Pologne
Voir sur la carte administrative de Voïvodie de Grande-Pologne
Kalisz
Liens
Site web www.kalisz.pl

Kalisz Kalisz [Note 1] est une ville de Pologne qui compte 110 000 habitants (au ). La ville est chef-lieu du district de Kalisz (powiat) dans la voïvodie de Grande-Pologne.

Situation géographique[modifier | modifier le code]

Kalisz est située sur la Prosna, en Grande-Pologne. La ligne ferroviaire reliant Ostrów Wielkopolski à Łódź passe par la ville. Kalisz se trouve au carrefour de la route Łęknica-Dorohusk et de la route Oleśnica-Koszalin.

Histoire[modifier | modifier le code]

Kalisz est souvent qualifiée de « plus vieille ville de Pologne » parce qu’elle était déjà mentionnée au IIe siècle par Ptolémée qui parlait de Calisia, une ville située sur la route de l’ambre, qui partait de l’Empire romain pour rejoindre les rivages de la mer Baltique. Certains historiens contestent l’association entre Calisia et Kalisz[1].

Charte de Boleslas le Pieux autorisant la ville de Kalisz à prélever une taxe de 25% sur les cargaisons de sel, parchemin. Document probablement faux réalisé autour de 1300.

Au IXe siècle, Kalisz est un bourg, avec un fort dans lequel réside un castellan. Ce fort sera agrandi au Xe siècle. En 1106, Boleslas III le Bouche-Torse s’empare du fort qui était contrôlé par son rival Zbigniew. Avec Poznań et Gniezno, Kalisz est alors un des centres les plus importants de Grande-Pologne. Elle devient le siège d’un gouverneur (castellan) en 1136. En 1139, les premiers Juifs commencent à s’installer à Kalisz. À la suite du démembrement féodal de la Pologne, la ville devient la capitale d’un duché en 1190. En 1233, Henri Ier le Barbu détruit l’ancien fort dans sa guerre contre Ladislas Odonic. Il fait reconstruire la ville et un nouveau fort.

Boleslas le Pieux accorde les privilèges urbains (droit de Magdebourg) à Kalisz vers 1257. Le , la communauté juive de Kalisz est la première à être gratifiée par Boleslas le Pieux de statuts particuliers, calqués sur les droits des Juifs du Saint Empire : liberté de culte, statut juridique distinct (permission de commercer et de pratiquer l’usure) et protection ducale (Charte de Kalisz). Après la réunification des territoires polonais par Ladislas Ier le Bref, Kalisz devient le chef-lieu d’une voïvodie (1314). En 1343, Casimir III le Grand conclut le premier traité de Kalisz avec les Teutoniques.

Du XIVe au XVIIe siècle, la ville devient un centre économique et culturel de plus en plus important. Elle devient un lieu de marchés. De nombreux drapiers et menuisiers s’installent dans la ville. Au XVe siècle, l’université de Cracovie y crée une filiale. En 1574, des Jésuites s’installent à Kalisz. Ils y ouvrent un collège en 1584. La ville devient également un centre religieux important avec l’installation des Frères tchèques. L’imprimerie se développe au XVIIe siècle.

Parade militaire russo-prussienne à Kalisz en 1835.

À partir de la seconde partie du XVIIe siècle, les guerres contre la Suède et les épidémies provoquent le déclin de la ville. En 1706, la bataille de Kalisz (de) oppose les Suédois aux Russes et Saxons, chacun appuyé par une faction de la noblesse polonaise. En 1792, un grand incendie ravage la ville. L’hôtel de ville et le château sont détruits. En 1793, après le deuxième partage de la Pologne, la ville est annexée par la Prusse. Un théâtre est construit en 1801.

En 1807, Kalisz devient le chef-lieu d’un département du duché de Varsovie dépendant de l'Empire français et du royaume de Saxe. Le , l'armée russe du général Wintzingerode remporte la seconde bataille de Kalisz sur les Franco-Polono-Saxons du 7e corps. Le , la Russie et la Prusse y concluent un accord secret, le second traité de Kalisz, par lequel la Prusse abandonne l'alliance de Napoléon Ier pour se joindre à la Sixième Coalition[2]. En 1815, la ville est incorporée dans le royaume du Congrès sous tutelle russe. Durant l'été 1835, des grandes manœuvres réunissent à Kalisz (Kalisch) les troupes russes et prussiennes[3].

Le gouvernement de Kalisz (en russe : Калишская губерния, en polonais : Gubernia kaliska) est une division administrative de l’Empire russe, située dans le royaume de Pologne, avec pour capitale la ville de Kalisz. Créé en 1837 à partir de la voïvodie de Kalisz, le gouvernement existe jusqu’en 1844, lorsqu'il est rattaché au gouvernement de Varsovie. Recréé en 1867, le gouvernement subsiste jusqu’en 1917. À la fin du XIXe siècle, la ville connaît un développement spectaculaire des industries légères, en particulier du textile. En 1902, la ligne ferroviaire reliant Kalisz à Varsovie est mise en service. À cette époque, la ville comporte, en plus de ses habitants polonais, une importante minorité allemande.

Kalisz après le bombardement de 1914, carte postale allemande.

Au début de la Première Guerre mondiale, la ville, qui compte 68 000 habitants dont une moitié de catholiques et un tiers de Juifs, est située sur la première ligne du front russo-allemand. Évacuée par les forces russes, elle est occupée le par les territoriaux silésiens du général Remus von Woyrsch puis, les 7 et , par des uhlans et fantassins saxons : ce passage est marqué par une série d'exactions. Le , le commandant allemand impose à la ville une contribution arbitraire de 50 000 roubles. Les 7 et , en invoquant des tirs de franc-tireurs, les Allemands procèdent à une série d'exécutions. Les commissions d'enquête créées par le gouvernement russe, puis, en 1919, polonais, ne pourront faire la lumière sur les circonstances du drame[4]. En privé, certains responsables russes estiment que la fusillade avait probablement été causée par des réservistes russes venus de Łask qui traversaient la ville pendant la nuit sans savoir qu'elle était aux mains des Allemands. Ceux-ci, pour punir la population supposée complice des francs-tireurs, évacuent la ville et la soumettent à un violent bombardement (de), entraînant la fuite d'au moins 50 000 habitants. Les autorités allemandes reconnaissent avoir causé 11 morts parmi les civils, d'autres sources parlent de 100 tués et un prêtre local dit en avoir enterré 500. Par la suite, cet épisode sera exploité par la propagande russe et polonaise anti-allemande, avec la production d'un film, Krwawe dni Kalisza (« La destruction de Kalisz »), tourné à Varsovie[5], [6]. Le gouverneur russe de Piotrków demande qu'on lui envoie des troupes et une cour martiale pour enfermer les habitants d'origine allemande ou juive, soupçonnés de s'être réjouis de la destruction de Kalisz[7]. La population de la ville tombe à 5 000 habitants.

En 1918, Kalisz fait partie de la Pologne ressuscitée. La ville est reconstruite et compte 89 000 habitants à l’aube de la Seconde Guerre mondiale. De 1939 à 1945, la ville est occupée par les Allemands et annexée par le Reich. Les Allemands y construisent un camp de concentration pour les enfants polonais. L’extermination des 30 000 Juifs de Kalisz, les exactions des Nazis et les expulsions font tomber la population de la ville à 43 000 habitants à la fin de la guerre.

La ville réintègre la Pologne en 1945 puis elle est reconstruite. En 1992, le diocèse de Kalisz est créé. La ville reçoit Jean-Paul II le .

Économie[modifier | modifier le code]

  • Production de pianos (Calisia).
  • Production de dentelles et tissus (Wistil, Haft)
  • Production de machines et de moteurs (PZL)
  • Production de concentrés alimentaires (Winiary)
  • Industries textiles (Runotex, Polo)
  • Industries alimentaires (Kaliszanka, Hellena)

Culture, architecture et monuments[modifier | modifier le code]

Théâtre[modifier | modifier le code]

  • Le théâtre Wojciech Bogusławski

Musée[modifier | modifier le code]

  • Le musée régional

Architecture[modifier | modifier le code]

Le sanctuaire Saint-Joseph.
  • Église Saint-Stanislas (fondée en 1257), de style gothique, intérieur baroque
  • Église Saint-Stanislas-et-Saint-Adalbert (fondée en 1595), de style baroque
  • Cathédrale Saint-Nicolas (gothique – néogothique, intérieurs baroques) avec une chapelle Art nouveau)
  • Église Saint-Joseph, de style baroque
  • Église Notre-Dame de l’Annonciation (fondée en 1607), de style baroque
  • Église Saint-Joseph-et-Saint-Pierre-d’Alcantara, de style rococo

Cinéma[modifier | modifier le code]

Le film de Frédéric Fonteyne, Tango libre, a été tourné en grande partie dans la prison de Kalisz

Personnalités nées à Kalisz[modifier | modifier le code]

Personnalités mortes à Kalisz[modifier | modifier le code]

Cimetières[modifier | modifier le code]

Jumelages[modifier | modifier le code]

La ville de Kalisz est jumelée avec[8] :

Notes et références[modifier | modifier le code]

Notes[modifier | modifier le code]

  1. En allemand : Kalisch ; en grec ancien Καλισία / Calisia ; en latin Calisia ; en russe : Калиш ; en hébreu : קאַליש.

Références[modifier | modifier le code]

  1. CALIS est inscrit sur la borne romaine datée de 1151, à Konin
  2. Roger Dufraisse in Jean Tulard (dir.), L'Europe de Napoléon, Horvath, 1989, p. 485.
  3. J. Corréard, Journal des sciences militaires, 2e série, tome XIV, Paris, Corréard Jeune,
  4. Alexandre Sumpf, La Grande Guerre oubliée: Russie, 1914-1918, Paris, Perrin, coll. « Tempus » (no 670), 2014, p. 245-247.
  5. Joshua A. Sanborn, Imperial Apocalypse: The Great War and the Destruction of the Russian Empire, Oxford University Press, 2014, p. 55-57 [1]
  6. Piotr Szlanta, Poland, 1914-1918 Online-International Encyclopedia of the First World War, 8 octobre 2014 [2]
  7. Joshua A. Sanborn, Imperial Apocalypse: The Great War and the Destruction of the Russian Empire, Oxford University Press, 2014, p. 55 [3]
  8. Miasta partnerskie

Liens externes[modifier | modifier le code]

Sur les autres projets Wikimedia :