Charles Renard — Wikipédia

Charles Renard
Charles Renard vers 1884.
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Voir et modifier les données sur Wikidata (à 57 ans)
ParisVoir et modifier les données sur Wikidata
Nom de naissance
Louis-Marie-Joseph-Charles-Clément RenardVoir et modifier les données sur Wikidata
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Louis-Marie-Joseph-Charles-Clément Renard[1], né à Damblain (Vosges) le [2] et mort à Meudon le [3], est un militaire, ingénieur et inventeur français, aéronaute et pionnier de l'aviation. Son nom est passé à la postérité pour sa contribution à la standardisation des produits manufacturés grâce aux séries de Renard.

Biographie[modifier | modifier le code]

Fils d’un juge de paix, il réussit le concours d’entrée à l’École polytechnique en 1866, élève en 1866 à l'École d'application de l'artillerie et du génie et sort dans le corps du Génie[4]. Il participe à la guerre de 1870 dans le 3e régiment du génie puis fait partie de l'Armée de la Loire.

Aéronautique[modifier | modifier le code]

Animation de la Balance dynamométrique du Colonel Renard visant à mesurer le Coefficient de traînée des corps.

En , comme capitaine il est au dépôt des fortifications de Paris comme chef du dépôt de l'aérostation. Il devient colonel et directeur du centre aérostatique militaire de Chalais-Meudon et consacre toute sa vie à l'aérostation dirigeable, à l'aviation et à la Mécanique des fluides en général. Il fait aussi partie de nombre de sociétés comme membre du conseil de perfection du CNAM, président de la Commission permanente internationale de l'aéronautique, de l'Aéro-Club de France, de l'aéronautique club de France, présidait la Société française de navigation aérienne.

En 1870, il propose une normalisation des valeurs numériques utilisées en système métrique pour la construction mécanique, et particulièrement pour standardiser le diamètre des câbles. L'intervalle de 1 à 10 est divisé en 5, 10, 20 et 40. Ces séries de Renard en progression géométrique ont été adoptées en 1952 dans la norme ISO 3 de l'Organisation internationale de normalisation.

C'est en 1877 qu'il fonde l'Établissement central de l'aérostation militaire de Chalais-Meudon, qui devient le premier laboratoire d'essais aéronautiques au monde. En 1879, il sollicite de son ministère de tutelle l'établissement d'un hangar (le Hangar Y) nécessaire à la construction et au remisage des ballons et des dirigeables.

Le dirigeable électrique La France dans son hangar.
Le hangar Y en 2023.
1909, Grande Semaine d'aviation de la Champagne, le dirigeable colonel Renard.

C'est dans ce hangar que Charles Renard et Arthur Krebs construisent et mettent au point le dirigeable La France[5]. Le , avec une hélice motorisée par moteur électrique alimenté par pile, ce dirigeable réalise, au-dessus du plateau de Villacoublay, le premier vol en circuit fermé au monde. Il a duré 23 minutes pour un parcours de 8 km[6].

Plusieurs tentatives eurent lieu la même année :

  • le  : la tentative échoue pour cause de vent trop fort et panne moteur[7] ;
  • le  : un aller et retour vers Boulogne-Billancourt et un vol local[8].

En 1885, il mène avec son frère Paul et M. Duté-Poitevin, une campagne d'essais concluants, le dirigeable rentrant à son point de départ cinq fois sur sept[9].

Très inventif, il dépose nombre de brevets dans d'autres domaines dont celui d'un « train routier à traction continue » en 1903 qui conservera le nom de « train Renard ». Il encourage le capitaine Ferdinand Ferber dans ses essais d'aéroplane et l'accueille dans son centre.

Charles Renard est aussi l'inventeur du « moulinet Renard » qui permet la mesure de la puissance des moteurs rapides. Charles Renard invente aussi les engrenages à chevrons que André Citroën découvre aussi dans sa famille en Pologne et fait breveter avant d'en construire en série.

Comme colonel, il est le directeur de l’Établissement central de l'Aérostation militaire à Chalais à partir de 1879 en remplacement du colonel Laussedat. Face à des difficultés administratives qu'il estime entraver le développement de ses recherches, il meurt dans son laboratoire, 7 avenue de Trivaux, en 1905. Son corps est ramené à son domicile, au 1, avenue de l’Observatoire, dans le 6e arrondissement de Paris et ses obsèques ont lieu en l’église Saint-Sulpice de Paris[10]. L'hypothèse d'un suicide n'a jamais été confirmée.

Une partie de ses archives (lettres, textes de conférences, etc.) est conservée au musée d'art et d'histoire de Meudon

Publications[modifier | modifier le code]

  • Société de secours des amis des sciences. Conférence sur la navigation aérienne, faite par M. commandant Ch. Renard, dans la séance publique annuelle du 8 avril 1886 (1886)
  • Les Piles légères (piles chlorochromiques) du ballon dirigeable La France (1890) [lire en ligne] [PDF]
  • Notice sur les travaux scientifiques de M. Ch. Renard (1904)

Hommages[modifier | modifier le code]

Plaque commémorative dans le Hangar Y à Meudon.
Plaque commémorative à Meudon du centenaire de sa naissance.

Décorations[modifier | modifier le code]

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. « Ouvrage Funérailles de Louis-Marie-Joseph-Charles-Clément Renard, colonel du génie », sur Google Books (consulté le ).
  2. Son acte de naissance (no 43) dans le registre d'état civil de Damblain pour l'année 1847
  3. Son acte de décès (no 76) dans les registres de décès de Meudon pour l'année 1905
  4. Fiche sur le site de l’École polytechnique.
  5. « Le centenaire de la naissance de Charles Renard », Le Monde.fr,‎ (lire en ligne, consulté le )
  6. Carte voyage du ballon dirigeable La France août 1884 Carto-mondo.fr
  7. L'aérostat dirigeable électrique à hélice de MM. CH. Renard et Krebs : Deuxième expérience du 12 septembre 1884 - La Nature, 20 septembre 1884, site du Cnam
  8. Nouvelles expériences du 8 novembre 1884 - La Nature, deuxième semestre 1884, site du Cnam
  9. Carte voyage du ballon dirigeable La France septembre 1885 Carto-mondo.fr
  10. Journal des débats politiques et littéraires, 4e colonne, , sur Gallica.
  11. Christian Bernadat, Michèle & René Seignette, Philippe Pâris et al. (préf. Gérard Feldzer), Cent ans d'aéronautique au Val de Gally : histoire des terrains de la Plaine de Versailles, Bois d'Arcy, Saint-Cyr l'École, Beynes et Chavenay, Fontenay-le-Fleury (9 Pl. Jules-Guesde, 78330, Association Fontenay d'hier à aujourd'hui, , 183 p. (ISBN 978-2-9532964-0-2), p. 86-87
  12. « Vosges. Savez-vous pourquoi les frères Renard sont connus dans le secteur de Lamarche ? », sur www.vosgesmatin.fr (consulté le )
  13. Jean Bossu, « Quai Colonel Renard », dans Chronique des rues d'Épinal, vol. 3, Épinal, Jeune chambre économique, , p. 151-154.
  14. « Charles Renard et son oeuvre : photographies. | Service historique de la Défense », sur www.servicehistorique.sga.defense.gouv.fr (consulté le )
  15. Marie-Claire Coët et Bruno Chanetz, « Meudon, de l’aérostation à l’aérospatial », La revue pour l’histoire du CNRS, no 20,‎ (ISSN 1298-9800, DOI 10.4000/histoire-cnrs.6292, lire en ligne, consulté le )

Annexes[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]