Augustin Bonnetty — Wikipédia

Augustin Bonnetty
Naissance
Décès
(à 80 ans)
ParisVoir et modifier les données sur Wikidata
Nationalité
française
École/tradition
Principaux intérêts
écrivain et philosophe français
Œuvres principales

Augustin Bonnetty, né à Entrevaux le et mort à Paris le , est un penseur et écrivain français qui a fondé et édité la revue Annales de philosophie chrétienne de 1830 jusqu'à sa mort.

Biographie[modifier | modifier le code]

Annales de philosophie chrétienne

Jeunesse[modifier | modifier le code]

En 1815, Bonnetty entre au séminaire de Digne et étudie pour la prêtrise. Après avoir terminé ses études philosophiques et théologiques, étant donné qu'il était trop jeune pour être ordonné prêtre, il se rend à Marseille comme précepteur. Il sent bientôt que sa mission était d'utiliser la science et la philosophie dans la défense de l'Église et décide de rester laïc. En 1825, il se rend à Paris afin de poursuivre ses études[1].

Fondateur des Annales de philosophie chrétienne[modifier | modifier le code]

Cinq ans plus tard, avec l'aide de l'abbé Savornin et du docteur Bayle, il fonde les Annales de philosophie chrétienne (premier numéro le ) qu'il dirigera jusqu'à sa mort[2]. Son objectif principal était de montrer les liens entre la science et la religion, et aussi de montrer comment les différentes sciences ont contribué à la démonstration du christianisme.

En 1838, il prend également la direction d'une autre revue intitulée L'Université catholique fondée deux ans plus tôt par Philippe Gerbet, Antoine de Salinis, Casimir de Scorbiac et Charles Forbes de Montalembert. En effet cette revue menaçait sinon de décliner[2]. Devenu l'unique propriétaire de cette revue en 1846, il suspend sa publication, en 1855, pour se consacrer exclusivement aux Annales.

La revue a une portée encyclopédique et n’est pas destinée au grand public. Augustin Bonnetty souhaite que le nombre d'abonnés se maintienne entre 600 et 800, il s'adresse avant tout à une élite[3].

Pensée philosophique[modifier | modifier le code]

Augustin Bonnetty a été marqué par les écrits de Félicité de Lamennais, auteur notamment de l'Essai sur l'indifférence en matière de religion (1817). Les écrits de Félicité de Lamennais ont influencé sa pensée[4]. Puis il a consacré toute sa vie à justifier et à développer l'idée selon laquelle le christianisme est une croyance universelle, en lien avec la philosophie du sens commun modernisée par les penseurs de l'époque[Note 1].

Parmi les traits principaux des « Annales », il y avait la tentative de montrer l'universalité d'une révélation primitive reconnaissable jusque dans les mythes et les fables de toutes les nations[5]. A la fois Catholique et scientifique, il souhaite contribuer à démontrer que les découvertes de la science confirment la doctrine catholique et que la croyance n'empêche pas d'être instruit, de raisonner de façon scientifique. Il étudie les langues orientales et l’anthropologie[3].

La préoccupation principale de Bonnetty était la philosophie de l'histoire.

« On commence à comprendre comment toute religion dans son ensemble repose sur la tradition : sur l'histoire, c'est-à-dire non sur le raisonnement. Il faut aussi reconnaître que si depuis quelque temps le christianisme et l'influence bienfaisante de l'Église sur les destinées de peuples sont mieux appréciés, cela est dû aux découvertes historiques, et surtout aux progrès de ce domaine de la science historique qui porte le nom de Philosophie de l'Histoire. »[6]

Bonnetty n'a cessé de souligner la nécessité de donner une place honorable aux sciences humaines dans le programme des études ecclésiastiques. Dans un but apologétique, il conseille également l'étude d'écrivains modernes anti-chrétiens ou anti-catholiques comme Benjamin Constant ou Claude-Henri de Rouvroy, comte de Saint-Simon[7].

Mort[modifier | modifier le code]

Il meurt le 26 mars 1879, âgé de plus de 80 ans[2].

Notes et références[modifier | modifier le code]

Notes[modifier | modifier le code]

  1. La philosophie du sens commun, aussi qualifiée de traditionalisme, est étudiée par de nombreux intellectuels du XIXe siècle, voir l'article sur la congrégation de Saint-Pierre pour plus de détails

Références[modifier | modifier le code]

  1. Robert Jacquin 1955, p. 137.
  2. a b et c Robert Jacquin 1955, p. 138.
  3. a et b Sébastien Charléty 2018, p. 206-207.
  4. Matthieu Brejon de Lavergnée, « Mythes politiques et analyse de réseaux : la Congrégation à Paris sous la Restauration », Histoire & mesure, vol. XXIV,‎ , p. 157-188 (lire en ligne)
  5. Jérôme Rousse-Lacordaire, « La cabale au service du christianisme au XIXe siècle : le chevalier Drach et le Père Perrone », Revue des sciences philosophiques et théologiques, vol. 96,‎ , p. 703 à 749 (lire en ligne)
  6. Bernard Reardon, Liberalism and Tradition: Aspects of Catholic Thought in Nineteenth-Century France (Cambridge: Cambridge University Press, 1975), p. 113-115.
  7. Augustin Bonnetty - Catholic Encyclopedia article

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • Robert Jacquin, « Un vulgarisateur du cardinal Mai : Augustin Bonnetty », Revue des sciences religieuses, nos 29-2,‎ , p. 137-145 (lire en ligne).
  • Jean-Tranquille-Bienvenu Dedoue, Augustin Bonnetty, fondateur des "Annales de philosophie chrétienne", sa vie, ses travaux, ses vertus, ses derniers moments, Paris, bureau des Annales, (BNF 30309387, lire en ligne).
  • Sébastien Charléty, Histoire de la monarchie de Juillet, Perrin, , chap. 3 (« La défaite des doctrines et des partis révolutionnaires. (1832-1836) »).

Liens externes[modifier | modifier le code]