Alignements de Carnac — Wikipédia

Alignements de Carnac
Alignement de Kermario à Carnac.
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France
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Les alignements de Carnac forment un site d'alignements mégalithiques exceptionnel situé sur les communes de Carnac et de La Trinité-sur-Mer dans le département du Morbihan en Bretagne, la région de Carnac réunissant la plus forte concentration de mégalithes du monde[Note 1]. Constitués de menhirs et d'enceintes curvilignes associés à des tombes individuelles (tumulus ou tertres) ou collectives (dolmens) répartis sur plus de quatre kilomètres, ces alignements érigés vers 4 500 ans avant notre ère, sont les ensembles mégalithiques les plus célèbres et les plus impressionnants de cette période, avec près de 3 000 pierres levées[1].

Les menhirs sont protégés au titre des monuments historiques par plusieurs listes et arrêtés successifs, les premiers en 1889. En 1996, les sites mégalithiques de Carnac sont inscrits sur la liste indicative de l'UNESCO en vue d'une candidature d'inscription au Patrimoine mondial dans la catégorie culturelle.

Description[modifier | modifier le code]

Menhir de l'alignement de Kerlescan avec vasque prémégalithique et cannelures postmégalithiques dont le creusement bénéficie des effets d'une préparation de cette surface rocheuse affleurante par la météorisation superficielle pendant des dizaines de milliers d'années a minima[Note 2].

Contexte et localisation géographique[modifier | modifier le code]

Les alignements de Carnac se suivent sur environ 4 km, entre la baie de Plouharnel et la rivière de Trinité-sur-Mer. Ils marquent la jonction de deux territoires différents, l'un littoral au sud et l'autre continental au nord [2]. Ils comprennent notamment 2 733 menhirs, chiffre sans doute largement en deçà de ce qui existait au Néolithique[3]. Il est possible que les alignements aient atteint la rivière de Crac'h en se répartissant sur 8 kilomètres.

Le site des alignements associe 3 000 stèles (mais probablement plus initialement) sur des files plus convergentes que parallèles, lesquelles cheminent vers un espace considéré comme sacré, les enceintes[4]. Ces monuments sont imbriqués dans un paysage mégalithique constitué de menhirs isolés, de tumulus ou tertres dévolus à l'ensevelissement d'un individu au statut social important, de tombes à couloir incluses sous des cairns destinées à accueillir un petit groupe social, d'allées couvertes rassemblant les restes de presque toute une communauté[5]. « Ainsi, en plus des alignements, la commune de Carnac compte aujourd’hui 175 monuments mégalithiques. Les files de pierres et les enceintes sont incomplètes ou ont disparu[Note 3] mais la disposition générale reste encore compréhensible[6] ».

Composition des alignements[modifier | modifier le code]

Le site est actuellement divisé en quatre alignements le long de la RD 196 : Le Ménec, Kermario, Kerlescan et Le Petit Ménec. L'ensemble a une direction générale sud-ouest nord-est (N 65°)[7]. Dans chaque alignement, les menhirs sont placés par ordre croissant en direction de l'Ouest. Une enceinte curviligne de 71 menhirs précède l'alignement du Ménec distant de 240 mètres de l'alignement de Kermario, précédé lui d'un dolmen.

Les menhirs sont exclusivement formés de granite local, un granite d'anatexie à deux micas hétérogènes, comprenant des zones porphyroïdes[8].

Les alignements du Ménec[modifier | modifier le code]

Ces alignements constituent l'ensemble de menhirs le plus représentatif : 1 165 mètres de long sur 100 mètres de large pour 1 099 menhirs répartis sur 11 files. Les plus hautes pierres qui les composent atteignent 4 mètres. Les alignements du Ménec commencent au sud-ouest par une enceinte curviligne comprenant encore 71 blocs rescapés dont certains se faufilent entre les bâtiments du village du Ménec. Une enceinte très ruinée existe encore à l'est.

Les alignements du Ménec fait l’objet d’un classement au titre des monuments historiques depuis 1889[9].

Alignement du Ménec.

L'alignement de Kermario et le Manio[modifier | modifier le code]

Le géant du Manio.

Cet alignement est le plus connu et le plus fréquenté des alignements de Carnac. En effet, c'est ici que l'on trouve les plus gros menhirs. Il compte 10 lignes représentant un total de 982 menhirs. Il fait l’objet d’un classement au titre des monuments historiques depuis 1889[10].

Cet alignement est marqué par l'existence du moulin de Kermaux qui offre un point de vue sur les alignements. Enfin, l'étang de Kerloquet creusé au XIXe siècle a détruit une partie des alignements. Il sépare en deux l'alignement avec le Kermario d'un côté et le Manio de l'autre. Le site de Kerloquet, composé de 82 menhirs, fait l’objet d’un classement au titre des monuments historiques depuis le [11].

Non loin de cet alignement se trouve le quadrilatère du Manio qui est constitué de plusieurs blocs de granit de 1 mètre de hauteur placés jointivement. Ils délimitaient un tertre tumulaire. On trouve aussi le Géant du Manio qui se dresse à une hauteur de 6 mètres. L'ensemble fait l’objet d’un classement au titre des monuments historiques depuis 1900[12].

Alignements de Kermario.

L'alignement de Kerlescan et le petit Ménec[modifier | modifier le code]

Menhirs de l'alignement de Kerlescan.

Cet alignement contient 540 menhirs répartis sur 13 lignes et sur 3,50 hectares de surface. À son extrémité ouest, se trouve une enceinte curviligne de 39 menhirs. C'est l'alignement le mieux conservé. Il fait l’objet d’un classement au titre des monuments historiques depuis 1889[13].

L'alignement de Kerlescan se prolonge dans un bois situé au-delà de la route menant à la Trinité-sur-Mer avec le Petit Ménec (alignement dont la taille a été considérablement réduite au cours du XIXe siècle, rendant ses limites désormais difficiles à cerner), aujourd'hui restauré, et qui fait l’objet d’un classement au titre des monuments historiques depuis le [14].

Histoire[modifier | modifier le code]

Façonnement du paysage mégalithique[modifier | modifier le code]

Carte topographique représentant l'Europe au dernier maximum glaciaire[Note 4] : la baie de Quiberon se transforme en un paysage de vallées creusées par des rivières qui atteignent des rivages marins éloignés de 80 km par rapport à leur position actuelle, et qui est occupé par des marais d'eau saline ou d'eau douce[15].

Au Néolithique, pendant près de 3 000 ans, une civilisation agricole et maritime façonne un paysage mégalithique sur les rives du Morbihan qui ont à cette époque un aspect différent de celui du littoral actuel : alors que l'océan s'est retiré environ 120 mètres au-dessous de son niveau actuel au dernier maximum glaciaire (ce qui positionne le trait de côte à environ 80 km de distance par rapport au littoral actuel), le réchauffement climatique postglaciaire induit une remontée du niveau marin, comme en témoignent les monuments mégalithiques immergés, ce qui entraîne le débordement des vallées et le dépôt de sables et d'argiles marines, noyant les vallées de la baie de Quiberon très envasée. Au Ve millénaire av. J.-C., ce niveau se situe à environ 7 m en dessous du niveau actuel, permettant aux populations de bénéficier d'une large plaine littorale plus ou moins soumise au phénomène des marées, et qui recouvre ou exonde d'immenses vasières[16]. Le climat, relativement similaire à celui d'aujourd'hui, favorise la recolonisation de la région par des espèces végétales tempérées et par la forêt décidue composée principalement de chênes, d'aulnes et de noisetiers. Les défrichements forestiers entrepris par les agriculteurs-éleveurs néolithiques sont utilisés pour la culture d'espèces végétales domestiques non indigènes (blé et orge) et de l'élevage du mouton, inconnu des biotopes régionaux, ce qui est à l'origine de la formationde landes régressives. Cette mise en place d'une économie de production précède de peu la sédentarisation qui voit les sociétés néolithiques d'agriculteurs-éleveurs édifier les premières architectures de pierre connues en Europe occidentale. Au gré de ces changements majeurs, les architectures mégalithiques participent à une organisation rationnelle de l'espace de vie et la structure du territoire habité[17].

Les alignements et les personnages de haut rang enterrés dans les tumulus géants carnacéens autour du golfe du Morbihan, s'inscrivent ainsi dans une civilisation agricole et maritime fortement hiérarchisée et dotée d'une grande puissance d'échange grâce à la richesse probablement produite par l'extraction et la production de sel marin dans une baie très protégée, de faible profondeur[Note 5]. Cette production de sel permet, grâce au développement en Europe de routes commerciales, des importations à longue distance de biens d'apparat (haches, herminettes et ciseaux en roches précieuses[Note 6], polies et repolies, d'origine alpine ; collier de perles et de pendeloques en variscite, d'origine ibérique)[18].

Fouilles archéologiques[modifier | modifier le code]

Le plan de Murray Vicars, en 1832, recensant aussi des mégalithes de Erdeven, Plouharnel, La Trinité-sur-Mer et l'Île-aux-Moines.
L'emprise du plan de Murray Vicars sur un fond de carte actuel.

Ce n'est qu'à partir de 1750 que l'on s'intéresse aux alignements de Carnac et que les premières hypothèses sont émises. Le comte de Caylus en 1764 pense que les mégalithes datent d'avant l'époque des Gaulois et des Romains. F. de Pommereul en 1790 émet l'hypothèse d'une origine celte qui va pendant de nombreuses années envaser les réflexions archéologiques sur les mégalithes Des publications autour de Carnac ont inspiré de nombreux hommes célèbres à cette époque :

Les fouilles en 1881 de l'archéologue James Miln puis en 1920 de son assistant Zacharie Le Rouzic, à l'origine du musée de préhistoire à Carnac, introduisent de nouvelles interprétations fondées sur l'archéologie. Ils tentent de vérifier les origines de ces pratiques liés aux cultes, c’est-à-dire à la vénération de quelqu'un ou de quelque chose. Ces deux savants participent également à la remise en valeur du site dégradé par les pratiques agricoles (monolithes placés dans les talus, comme constaté par Miln[20]), le pâturage, le brûlis et l'écobuages des landes dans un but de fertilisation, ou le tracé des routes, car la majorité des pierres ont été renversées ou déplacées. Le vandalisme officiel a également participé à cette dégradation puisque de nombreuses pierres ont été prélevées pour construire l'église de Carnac à partir de 1629 et le phare de Belle-Île-en-Mer à partir de 1826[21]. Ces archéologues en font relever une grande partie en les marquant d'une petite pastille de ciment rouge à leur base, pour signaler les menhirs non en position originelle[22]. « Seuls demeurent les plus gros monolithes, formant les amorces des lignes reconstituées depuis, sans scrupule, par extrapolation. Certaines files seraient parfaitement fantaisistes, inventées de toutes pièces ». Le préhistorien Pierre-Roland Giot, chercheur au CNRS, qui fait autorité, parle de "restauration abusive", relevant que désormais seuls 36 % des menhirs sont à leur stricte place et situation originelle[20].

Pendant l'Occupation certains archéologues allemands s'intéressent aux alignements de Carnac y voyant un signe de l'« indo-germanisation » de la région par des populations extérieures venues du nord par la mer. Une mission est envoyée sur place en automne 1940 et réalise avec l'aide de la Luftwaffe des relevés topographiques du secteur[23]. Ces recherches, organisées par l'Institut archéologique allemand, sont directement chapeautées par Alfred Rosenberg un des idéologues du parti nazi. À la suite de ces études le tumulus associé aux menhirs de Kerlescan est fouillé entre 1941 et 1942. Le cours de la guerre interrompt ensuite les recherches[24].

Lors de fouilles préventives réalisées au au parc Belann où la ville de Carnac a un projet immobilier, des traces d'habitations néolithiques sont mises au jour, ce qui suggère que les constructeurs de ces alignements habitaient à proximité immédiate des mégalithes[25].

Destructions liées à l'exploitation agricole, urbanistique et de carrière du lieu[modifier | modifier le code]

« Les peulvens de Karnac font un effet immense. Ils sont innombrables et rangés en longues avenues. Le monument tout entier, avec ses cromlechs qui sont effacés et ses dolmens qui sont détruits, couvrait une plaine de plus de deux lieues. Maintenant on n’en voit plus que de la ruine. »

— Victor Hugo, Lettres à Adèle, 12 août 1834.

Route départementale longeant l'alignement du Ménec.

Tout au long du XIXe siècle et au début du XXe siècle, les alignements de Carnac servent de réserve de pierre permettant la construction locale : clôtures des champs, phares, maisons, canaux, routes, chemins de fer[26]… Une enquête, réalisée dans les années 1850, cherche à déterminer si le phare de Belle-île-en-mer est réalisé en pierres de Carnac, mais ses résultats ne sont pas concluants[26]. En 1898, le dolmen de Rogarte est détruit afin d'en récupérer les pierres[26].

Le fort développement agraire de l'époque aboutit à la mise en culture des champs de menhirs de Carnac, où des blocs de granit sont alors déplacés ou débités pour faciliter l'exploitation des terres[26].

Dans les années 1950, une route départementale (la RD 196) longeant les alignements est créée, perturbant les niveaux archéologiques et déplaçant les files les plus méridionales[26].

Candidature d'inscription au patrimoine mondial de l'UNESCO[modifier | modifier le code]

Le , les sites mégalithiques de Carnac sont inscrits sur la liste indicative de l'UNESCO en vue d'une candidature d'inscription au patrimoine mondial dans la catégorie culturelle[27].

En 2007 est créé le Comité scientifique de Carnac, sous la présidence d'Yves Coppens, qui est chargé de valider le territoire à labelliser entre la ria d'Étel et la presqu'île de Rhuys[28].

L’association Paysages de mégalithes, créée en 2013 par le conseil départemental du Morbihan, porte le projet d’inscription des mégalithes de Carnac et des rives du Morbihan au patrimoine mondial de l’UNESCO. Outre Carnac, 26 autres communes du golfe du Morbihan sont concernées[29] avec un total de 397 sites. Le dossier de candidature doit être déposé courant 2023 auprès des autorités françaises qui ne peuvent présenter à l'UNESCO qu'un seul projet par an. Si la candidature est validée, la décision de l'UNESCO ne sera pas prise avant 2025[30],[31] .

Interprétations du site[modifier | modifier le code]

Folklore et légendes[modifier | modifier le code]

Saint Cornély est représenté dans une niche de la façade de l'église paroissiale de Carnac, flanquée de deux tableaux sur lesquels sont naïvement peints deux bœufs et les mégalithes. Il étend sa protection sur les animaux du pays.

Les alignements appartiennent au folklore de la région de Carnac où ils ont suscité diverses superstitions, légendes et interprétations fantaisistes très anciennement et parfois généralement accréditées[32]. Ces pierres seraient ainsi réputées pour abriter un trésor à leur pied, mais que toute personne cherchant à l'obtenir mourrait[33].

La légende de saint-Cornély rapportée par l'abbé Buléon en 1899 dans les Annales de Bretagne raconte ainsi la mésaventure des soldats romains poursuivant Cornély, pétrifiés et transformés en menhirs par celui-ci[26]. Des traditions locales ont opéré une attraction paronymique pour inventer une parenté entre Cornely, saint protecteur du bétail et la divinité gauloise cornue Cernunnos, voire Carnac[34]. Une ancienne pierre boiteuse, située près du village de Luffang, à Crach, serait aussi un soldat pétrifié, mais en retard par rapport au reste de l'armée car boiteux[33]. La nuit de Noël, ces pierres vont boire dans les ruisseaux, écrasant humains et bêtes sur leurs passages[35]. Recueillie en 1864, cette légende était très populaire parmi les enfants de Carnac, au point qu'ils aillent, tous les jeudis, la raconter aux touristes visitant la région, jusqu'à ce qu'un arrêté municipal pris dans les années 1960 interdise cette pratique[33].

Le menhir de Krifol, au nord de l'alignement du Ménec, fait aussi l'objet d'une légende : il serait le corps, changé en pierre de Minour Krifol : des versions en font un jeune homme très riche, changé en pierre par Dieu pour le punir de ses dépenses inconsidérées quand d'autres en font un soldat déserteur[33]. Dans tous les cas, son âme errait autour de la pierre, et il est dangereux de s'y promener la nuit[33].

Longtemps qualifié d'antiquités gauloises, l'écrivain André-François Boureau-Deslandes voit dans ces pierres, en 1732, des vestiges du Déluge[36].

Hypothèses scientifiques[modifier | modifier le code]

La celtomanie s'est nourrie des représentations fantasmatiques et romantiques qui voyaient les druides pratiquer des sacrifices humains à des fins divinatoires. Illustration de la forêt de Carnac, avec la pleine lune permettant de distinguer, à l'arrière-plan, un alignement (Les Mystères de Paris d'Eugène Sue, 1851).

L'alignement de Kermario, vraisemblablement contemporain de Kerlescan, semble construit sur le tertre du Manio qui est daté de - La construction des alignements semble légèrement postérieure, ceux-ci dateraient donc du milieu du IVe millénaire (fin du Néolithique moyen)[37].

Comme tout alignement mégalithique les explications pour tenter de justifier les constructions sont apportées par les nombreuses théories du mégalithisme. Le marquis Christophe-Paul de Robien, dans sa Description historique, topographique et naturelle de l'Ancienne Armorique ou Petite Bretagne rédigée vers 1753-1755, y voit des stèles funéraires[38]. Hypothèse rejetée car aucune dépouille n'y réside[39]. Compte tenu de la présence de nombreux dolmens dans les environs, ainsi que de deux cromlechs[40], du tumulus Saint-Michel, la fonction symbolique et sacrée a souvent été proposée : culte phallique voire ophiolâtrique au milieu du XIXe siècle[41] (culte druidique du serpent en raison des alignements franchement sinueux)[42] ; rassemblement des druides de l'Armorique et de l'île Britannique selon La Tour-d'Auvergne en 1805[36] ; culte solaire ou du zodiaque évoquée par le celtomane Jacques Cambry au début du XIXe siècle[43]. Maudet de Penhouët émet en 1826[Note 7] la première hypothèse astronomique[36]. Ces dernières théories résultent d'un idéologie qui s'est développée à la fin du XVIIIe siècle, la celtomanie, mélange de mysticisme folklorique, de tradition littéraire et du renouveau des études historiques engendré par le développement de l'archéologie, idéologie qui régnera jusqu'à la fin du XIXe siècle[44]. D'autres théories ont depuis vu le jour : calendrier marquant les cycles agricoles[45], réponse propitiatoire face à la montée des océans[46].

Pierre Méreaux, qui a passé 30 ans à étudier les alignements sur le terrain, émet une hypothèse sismographique en 1992[47]. Il avance que les dolmens étaient plutôt sûrement utilisés comme instruments sismiques primitifs, la Bretagne étant une région sismiquement active. En particulier, il soutient que la Bretagne aurait été encore plus sismiquement active à l'époque, en raison de l'afflux d'eau avec le retrait des glaces. Il présente aussi des corrélations entre l'emplacement et l'orientation des menhirs, et ceux des lignes de failles sismiques. Ses études démontrent que l'équilibre entre les grosses pierres sur les points délicats agirait comme un détecteur de tremblement de terre efficace: «les lourdes tables de ces monuments, avec leur vertigineux porte-à-faux, devaient diantrement balancer sur leurs trois pattes, aux moindres chocs. En fait de station d'observation sismique, on ne ferait guère mieux de nos jours."[48]

Cependant, l'hypothèse privilégiée par la communauté scientifique a longtemps été, selon Jean-Michel Bonvalet, historien chargé d'actions éducatives et culturelles à la Maison des mégalithes de Carnac, celle du temple préhistorique. Mais l'organisation de ce temple correspond « sans doute à une restauration sauvage, non documentée, du début du XIXe siècle. Des gens ont remis des pierres en place. Et on sait que, quand on restaure quelque chose, c'est souvent orienté : on lui donne l'aspect de ce que l'on croit. Les gens étaient persuadés qu'ils restauraient un "temple gaulois"[39] ». L'hypothèse actuelle, selon Serge Cassen, directeur de recherche CNRS, repose sur une autre façon de regarder ces alignements : « L'idée, très simple, est de dire que les espaces entre les pierres ont autant de sens que les pierres elles-mêmes. On serait là face à des aménagements de passage, des … "pierres seuil" qui matérialiseraient un passage. Et on traverse comme on traverse une frontière[39] ».

Si le mystère persiste, les alignements, formes de pierres non jointives de taille croissant essentiellement d'est en ouest, correspondant en tout cas à une théâtralisation de l'espace[49].

Destination touristique[modifier | modifier le code]

Plan à l'extérieur de la maison des mégalithes, montrant les principaux monuments mégalithiques du site.
La maison des mégalithes à Carnac et son cinéma, baptisé l'archéoscope.

C'est à partir de la seconde moitié du XVIIIe siècle que l'engouement pour le site mégalithique de Carnac prend naissance, puis durant tout le XIXe siècle. Des auteurs romantiques comme Victor Hugo, Guy de Maupassant, Stendhal ou Jules Michelet racontent leurs voyages et réalisent à cette occasion des estampes[50]. L'arrivée du chemin de fer dans la seconde moitié du XIXe siècle favorise le développement du tourisme en Bretagne, ces mégalithes intéressant un public désormais plus large que celui des antiquaires et en particulier l’intelligentsia parisienne[51].

Entre 1937 et 1953 est créée la « route des alignements » qui longe ceux-ci au plus près. Cet aménagement qui passe même entre les files de menhirs et en détruit certaines, suscite de nombreux conflits en lien avec le développement touristique[52]. Le surpiétinement d'un million de visiteurs dans les années 1970 est responsable des dégradations alarmantes du fragile couvert végétal, ce qui entraîne des mesures de préservation du site[53].

Édifié au début des années 1990 au Ménec, un bâtiment en béton armé tient lieu depuis 2003 d’accueil, de librairie-boutique et de centre d’interprétation au site de Carnac, géré par le Centre des monuments nationaux. Cette Maison des mégalithes de 700 mètres carrés s’est avérée au fil des années peu fonctionnelle pour accueillir convenablement les 700 000 visiteurs annuels[54]. Le , après 18 mois de travaux et avec un investissement de 3,5 millions d'euros concernant son réaménagement intérieur complet, la Maison des mégalithes rouvre ses portes[55]. L'offre culturelle de cette maison est complétée en 2011 par l'installation de deux nouveaux points d'information dans des chalets en bois à Kermario et au Ménec[56].

En , l'état lance son programme de restauration : le site est fermé au public car le sol est dégradé par le surpiétinement et les tracteurs utilisés pour le débroussaillage dans les années 1980. La pose d'un grillage métallique vert d’environ un mètre de hauteur, jugé inesthétique, est planté dans de grands blocs de béton[57]. Permettant de clôturer le site afin de réguler la surfréquentation touristique et l'érosion anthropique (disparition des traces de piétinement des visiteurs, réduction du déchaussement des mégalithes menacés de basculement), il est associé à un programme de revégétalisation[53]. Ce programme de préservation suscite une polémique, l'association Menhirs libres et des élus locaux y voyant une privatisation du site qui masque la face cachée du projet, une lourde opération d'aménagement et d'exploitation massive du tourisme[58]. Cette association de Carnac dénonce les expropriations dont certains habitants sont menacés et au premier chef la présidente de Menhirs libres, Céline Mary[Note 8], dont l'habitation est au cœur des alignements de Kermario (avec l'urbanisation croissante au XIXe siècle, de nombreuses maisons se sont en effet construites à l'intérieur du site mégalithique)[58]. À l'extérieur est aménagé un parcours piétonnier. En saison estivale, afin de prévenir les risques de dégradations humaines, les sites sont accessibles uniquement par les visites commentées avec un guide culturel de la Maison des mégalithes et qui comptabilisent moins de 30 000 personnes par an[59]. Ces visites se font sur l’un ou l’autre site par souci de protection environnementale, la jauge ne dépassant pas les 400 personnes par jour[59]. Cependant, le site est de nouveau en libre accès d'octobre à mars, en raison du climat et du nombre limité de visiteurs. Cette protection permet d'éviter les déchaussements des menhirs (bloqués dans des fosses de calage de petites pierres sur une quarantaine de centimètres depuis le niveau du sol), de préserver le sous-sol archéologique, et la restauration de la végétation[53].

En 1991 est ressorti le projet de construire une zone touristique autour du site de Carnac, via des travaux qui prévoyaient de dévier une route et de détruire des habitations[60]. Le sénateur-maire de Carnac, Christian Bonnet, imagine de construire, à l'instar de Lascaux 2, une réplique en béton des alignements, pour y gérer le flux de touristes[20]. Cependant, cette idée d'exploitation économique du site historique connaît une forte opposition de la part des riverains[61] et d'une association, Menhirs libres fondée en 1993 par Yannig Baron et Guy Mary, du fait notamment de l'expropriation d'une dizaine de familles d'agriculteurs habitant à proximité du site.

Le local commercial installé en bordure des alignements de Kermario est occupé 41 jours par le collectif « Holl-A-Gevret » (« tous ensemble »), dont Menhirs Libres fut membre. Le jour suivant leur expulsion du lieu, les militants organisent une manifestation de soutien à la dernière famille d'agriculteurs encore présente sur le site, bien qu'expropriée. Celle-ci est sévèrement réprimée par une compagnie de gardes mobiles. Plusieurs personnes sont blessées dans les rangs des manifestants et dans celui des gendarmes[62].

Finalement, du fait de son illégalité reconnue par le tribunal administratif de Nantes, ce projet touristico-culturel qualifié de « Menhirland » par ses opposants, est officiellement abandonné en 2003 par Jean-Jacques Aillagon, alors Ministre de la Culture[63].

Mouton au milieu des alignements de Kermario.

Depuis 1995, le centre des Monuments nationaux a mis en place un élevage de moutons indigènes de la race Lande de Bretagne assurant l'entretien du site (afin de limiter la repousse des espèces végétales)[59].

Dans la fiction[modifier | modifier le code]

Les alignements de Carnac sont un des lieux de tournage en extérieur du film, réalisé par Abel Gance, Le Roman d'un jeune homme pauvre, sorti en 1935.

Dans Astérix en Hispanie de Goscinny et Uderzo, c'est Ordralfabétix qui projette de créer les alignements de Carnac.

Les alignements de Carnac ont également servi de source d'inspiration à Junichi Masuda pour les jeux vidéo Pokémon X et Pokémon Y[64]. La ville fictive de Cromlac'h possède également son alignement de menhirs.

Les alignements de Carnac sont également représentés dans un album de la série Michel Vaillant, La Nuit de Carnac (1990), notamment dans le contexte d'une bataille entre des Chouans et des Bleus.

Dans Le Scrameustache de Gos, ils sont le théâtre de plusieurs aventures, notamment dans Le Magicien de la Grande Ourse et Le Cristal des Atlantes. Dans le premier, un menhir emprisonnant un personnage maléfique, Falzar, est ajouté aux alignements ; dans le second, ils servent de moyen de propulsion à la soucoupe spatiale des héros[65].

Voir aussi[modifier | modifier le code]

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Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • Christine Boujot et Emmanuelle Vigier, Carnac et environs : architectures mégalithiques, Éd. du Patrimoine-Centre des monuments nationaux, cop. 2012 (ISBN 978-2-7577-0206-2 et 2-7577-0206-8, OCLC 805058016, lire en ligne)* Jean-Pierre Mohen, Les alignements de Carnac, temples néolithiques, Paris, 2000, 64 p.
  • Lionel Pirault et Cécile Talbo, Diagnostic archéologique : commune de Carnac. Parcelles 40 AC, 71 AC, 134 AC, 86 M, 84 M, --, éd. par le Service régional de l'archéologie de Bretagne, Rennes, 1995, 61 p., avec une bibliogr. générale p. 40-53 du pdf (en ligne).
  • Pierre-Roland Giot, Les alignements de Carnac, Rennes, , 32 p. (lire en ligne)
  • John Bathurst Deane (en), « Observations on Dracontia », dans Archaeologia : Or Miscellaneous Tracts Relating to Antiquity, 25, Londres, 1834, p. 188-229 et aussi « plate XX », après la p. 202 : Murray Vicars, « Plan of the Dracontium of Carnac. Surveyed April 1832 » (en ligne).

Autres monuments autour de Carnac[modifier | modifier le code]

Le menhir géant de Kerdeff vers 1908 (dessiné par Joseph Déchelette).

Proches de Carnac, de nombreux autres monuments de cette période se distinguent par une topographie, une géographie ou une géologie différentes :

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]

Notes et références[modifier | modifier le code]

Notes[modifier | modifier le code]

  1. Dans le cadre du projet d'inscription au patrimoine mondial de l'UNESCO, Christian Obeltz, correspondant du Laboratoire de Recherche Archéologie et Architecture de l'Université de Nantes, a réalisé un inventaire des monuments mégalithiques de la région de Carnac (près de 1 000 km2 entre la presqu'île de Quiberon à l'extrémité Est du golfe du Morbihan) : elle compte plus de 500 sites mégalithiques et 14 500 menhirs. Cf Serge Cassen (dir.), Carnac. Récit pour un imagier, LARA, , p. 21.
  2. « Les observations indiquent que les effets de la météorisation sont très irréguliers à la surface d’un même menhir. L’ablation ne peut donc être évaluée qu’en fonction des types de processus en cause. La désagrégation, par endroits nulle, a atteint 20 à 40 mm par millénaire sur les sommets des menhirs. La desquamation, elle aussi très inégale, a pu atteindre 10 mm par millénaire. Les cannelures et les vasques les plus profondes mesurent respectivement 15 et 24 cm, témoignant d’évidements localisés de 10 à près de 50 mm par millénaires ». Cf Dominique Sellier, « Utilisation des mégalithes comme marqueurs de la vitesse de l'érosion des granites en milieu tempéré: enseignements apportés par les alignements de Carnac (Morbihan) », Zeitschrift für Geomorphologie, vol. 41, no 3,‎ , p. 319-356 (DOI 10.1127/zfg/41/1997/319)
  3. Il ne reste plus de trace des enceintes de Kermario et du Petit Ménec qui ont probablement été détruites. Cf Anne Belaud de Saulce, Les alignements de Carnac, éditions du Patrimoine, , p. 5.
  4. Les eaux sont à cette époque stockées dans les glaciers des calottes nord-européennes
  5. Extraction dans des aménagements de type piégeage d'eau de mer, bassins d’évaporation installés sur les côtes rocheuses, sablons lavés à l'eau douce afin d'en récolter la saumure soumise à une évaporation naturelle (sel solaire) ou bien artificielle (sel ignigène) par cuisson et/ou au moulage d'une galette de sel. Cf Serge Cassen, Olivier Weller, « Idées et faits relatifs à la production des sels marins et terrestres en Europe, du VIe au IIIe millénaire=Joaquina Soares », dans Prehistory of Wetlands. Landscapes of salt. Setúbal, Setúbal Arqueológica, , p. 255-304, Serge Cassen, Pierre Arnaud de Labriffe, Loïc Ménanteau, « Sels de mer, sels de terre. Indices et tests de fabrication sur les rivages d'Europe occidentale, du troisième millénaire », Cahiers d'archéologie de l'Université de Navarre, no 12,‎ , p. 9-49
  6. Néphrite, chloromélanite, jadéitite, l’omphacitite, éclogite, serpentinite, etc.
  7. « À Carnac les pierres furent placées par milliers de toutes formes comme autant de symboles d'astres fixés au ciel ».
  8. « La détermination de la famille Mary lui vaut d'être comparée aux Gaulois d'Astérix dans un article qu'Armor Magazine lui consacre, intitulé « Les menhirs font de la résistance » ». Cf. Nathalie Dugalès, Ibid.

Références[modifier | modifier le code]

  1. Datation des charbons de bois au carbone 14 et des tessons de poteries par thermoluminescence. Cf. Jean Danzé, Le secret des menhirs, La Découvrance Éditions, , p. 43.
  2. D. Sellier, Analyse morphologique des marques de la météorisation des granités à partir de mégalithes morbihannais. L'exemple de l'alignement de Kerlescan à Carnac, Revue archéologique de l'ouest, tome 8, 1991. p. 83-97.
  3. Joël Cornette, La Bretagne, une aventure mondiale, Tallandier, , p. 47.
  4. Anne Belaud de Saulce, Les alignements de Carnac, éditions du Patrimoine, , p. 5.
  5. Christine Boujot et Emmanuelle Vigier, Carnac et environs : architectures mégalithiques, Éd. du Patrimoine-Centre des monuments nationaux, , p. 63
  6. Les alignements de Carnac. Carnet de visite sur le site dédié à l'accessibilité du Centre des Monuments Nationaux, 2020, p.2-3
  7. Les mégalithes dans leur environnement géomorphologique dans la région de Carnac (voir légende en A). Cf Yannick Lageat, Dominique Sellier et Charles R. Twidale, « Mégalithes et météorisation des granites en Bretagne littorale, France du nord-ouest », Géographie physique et Quaternaire, vol. 48, no 1,‎ , p. 109 (lire en ligne)
  8. Jean Cogné, Schistes cristallins et granités en Bretagne méridionale. Le domaine de l'Anticlinal de Cornouaille, Mémoires pour servir à l'explication de la Carte géologique détaillée de la France, Imprimerie Nationale, 1960, 382 p.
  9. Notice no PA00091074, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Mérimée, ministère français de la Culture
  10. Notice no PA00091076, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Mérimée, ministère français de la Culture
  11. Notice no PA00091126, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Mérimée, ministère français de la Culture
  12. Notice no PA00091138, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Mérimée, ministère français de la Culture
  13. Notice no PA00091075, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Mérimée, ministère français de la Culture
  14. Notice no PA00091123, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Mérimée, ministère français de la Culture
  15. Christine Boujot et Emmanuelle Vigier, Carnac et environs : architectures mégalithiques, Éd. du Patrimoine-Centre des monuments nationaux, , p. 13
  16. Christine Boujot et Emmanuelle Vigier, Carnac et environs : architectures mégalithiques, Éd. du Patrimoine-Centre des monuments nationaux, , p. 15
  17. Anne Belaud de Saulce, Les alignements de Carnac, éditions du Patrimoine, , p. 4.
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  19. Voire la notice du peintre dans la Biographie universelle ancienne et moderne de Louis-Gabriel Michaud (1843, tome 21, p. 150).
    Monumens celtiques de Carnac, de Locmariaker Sra, faisant suite à ceux de l'atlas des siècles de la monarchie française, Jean-Baptiste-Joseph Jorand, Paris, Engelmann, 1830 (en ligne).
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