Élections générales espagnoles de 1920 — Wikipédia

Élections générales espagnoles de 1920
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Les élections générales espagnoles de 1920 sont les élections à Cortès tenues en Espagne le dimanche 19 décembre 1920, au suffrage universel masculin. Il s'agit des 18es élections sous l’égide de la Constitution de 1876, les 19es et avant-dernières de la Restauration.

Comme lors de toutes les élections de cette période, elles donnent la majorité au parti nouvellement nommé au gouvernement, en l'occurrence le Parti conservateur, gouvernement présidé par Eduardo Dato. Le résultat était en effet en grande partie déterminé à l'avance (« encasillado ») grâce à la fraude électorale systématique réalisée via le réseau de caciques déployé sur tout le territoire. En effet, dans le régime politique de la Restauration, les gouvernements changeaient avant les élections et non après, comme c'est normalement le cas dans un régime parlementaire[1],[2],[3].

Les élections sont marquées par l'extrême faiblesse du système politique et les grands troubles sociaux dus à la guerre du Rif et aux émeutes de Barcelone . Le Parti libéral était dirigé par Manuel García Prieto .

La majorité conservatrice permet aux principaux dirigeants de ce parti d'occuper les principales magistratures de l'État. José Sánchez Guerra a été nommé président du Congrès des députés et Joaquín Sánchez de Toca y Calvo a été président du Sénat .

Entre 1920 et 1921, la violence anarchiste s'intensifie à Barcelone, ce qui conduit à la répression militaire du général Severiano Martínez Anido, gouverneur militaire de la ville, et enfin, à l' assassinat du président Dato le 8 mars 1921 . Dato sera remplacé par Manuel Allendesalazar, un conservateur cervista, qui abandonne le gouvernement en juillet de la même année en raison du « désastre » d'Anoual . Un gouvernement de concentration nationale est alors formé, regroupant les conservateurs, les libéraux de Romanones et la Lliga Regionalista, et dirigé par Antonio Maura, dont le but est de s'occuper du problème au Maroc. José Sánchez Guerra forme un nouveau gouvernement en mars 1922 avec le soutien de la majorité des conservateurs et des mauristes avec la Lliga, mais il est finalement démis de ses fonctions sur ordre du roi Alphonse XIII après qu'il a autorisé le Congrès à enquêter sur le résultat du dossier Picasso, qui attribue la débâcle militaire au général Berenguer. Le roi nomme ensuite García Prieto président et autorise la convocation de nouvelles élections afin de donner une majorité parlementaire aux libéraux.

Composition du Congrès après les élections[modifier | modifier le code]

Élections générales en Espagne, 13 décembre 1920
Parti/faction sièges leader
Parti conservateur 216 Eduardo Dato
Conservateurs 153
Conservateurs cervistas 22 Juan de la Cierva y Peñafiel
Conservateurs mauristes 19 Antonio Maura
conservateurs datistas 18 Eduardo Dato
conservateurs indépendants 4
Parti libéral 121 Manuel García Prieto
démocrates libéraux 62 Manuel García Prieto
libéraux 30 Álvaro de Figueroa (Romanones)
gauche libérale 20 Santiago Alba Bonifaz
libéraux agraires 5 Rafael Gasset Chinchilla
libéraux d'Alcalá-Zamora 4 Niceto Alcalá-Zamora
Ligue régionaliste 15 Francesc Cambó
Parti réformiste 9 Melquíades Álvarez
Parti républicain radical 4 Alejandro Lerroux
Parti socialiste ouvrier espagnol 4 Pablo Iglesias
Communion nationaliste basque 1
Parti catholique traditionaliste 1 Juan Vázquez de Mella
Agrariens 1
Parti intégriste 1 Manuel Senante
divers républicains 9 Francesc Layret



Francesc Macià
Autres, indépendants ou indéfinis 23
postes vacants 32
Total 437

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. (es) Feliciano Montero (Vol. XI. de Historia de España), La Restauración. De la Regencia a Alfonso XIII, Madrid, Espasa Calpe, , 57 p. (ISBN 84-239-8959-3), « La Restauración (1875-1885) » :

    « El rey era el que de hecho, mediante el decreto de disolución de Cortes, concedido a la persona designada para formar gobierno, posibilitaba el ascenso o el descenso del poder a los distintos líderes y formaciones políticas. Por su supuesto, al hacerlo no actuaba caprichosamente, sino de acuerdo con unas reglas del juego… Pero en todo caso esta forma de acceso [al poder] subvertía la lógica de una práctica parlamentaria. No eran las Cortes las que provocaban crisis políticas y hacían cambiar gobiernos, pues cada partido gobernante se fabricaba una mayoría parlamentaria suficiente, mediante elecciones fraudulentas. Las crisis ministeriales parciales o totales, las alternativas en el ejercicio del poder (el turno), se decidían entre las altas esferas políticas (la elite) al margen del Parlamento, sobre la base de la iniciativa monárquica… »

  2. (es) Carmelo Romero Salvador (préf. Ramón Villares), Caciques y caciquismo en España (1834-2020), Madrid, Los Libros de la Catarata, , 72 p. (ISBN 978-84-1352-212-8) :

    « Lo que en mayor medida distingue al caso español… [es] el hecho de que la acción gubernamental determinó que el partido que convocaba las elecciones las ganara siempre, y que ello quedase normalizado e institucionalizado a raíz del pacto entre los dos partidos mayoritarios que, desde 1881 y durante más de cuarenta años, decidieron alternarse en el poder. »

  3. (es) José Varela Ortega (préf. Raymond Carr), Los amigos políticos. Partidos, elecciones y caciquismo en la Restauración (1875-1900), Madrid, Marcial Pons, , 493 p. (ISBN 84-7846-993-1) :

    « Era el gobierno el que fabricaba las Cortes, no al contrario; y quien hacía las elecciones nunca las perdía. »

Annexes[modifier | modifier le code]

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]