Élections générales espagnoles de 2011 — Wikipédia

Élections générales espagnoles de 2011
350 sièges du Congrès des députés
(Majorité absolue : 176 sièges)
208 sièges du Sénat
Type d’élection Élections générales
Corps électoral et résultats
Inscrits 35 779 491
Votants 24 666 441
68,94 % en diminution 4,9
Votes blancs 333 461
Votes nuls 317 555
Parti populaire – Mariano Rajoy
Voix 10 866 566
44,63 %
en augmentation 4,7
Députés élus 186 en augmentation 32
Sénateurs élus 136 en augmentation 35
Parti socialiste – Alfredo Pérez Rubalcaba
Voix 7 003 511
28,76 %
en diminution 15,1
Députés élus 110 en diminution 59
Sénateurs élus 54 en diminution 42
IU-LV – Cayo Lara
Voix 1 686 040
6,92 %
en augmentation 3,2
Députés élus 11 en augmentation 9
Sénateurs élus 1 en stagnation
Résultats par circonscription
Carte
Président du gouvernement
Sortant Élu
José Luis Rodríguez Zapatero
PSOE
Mariano Rajoy
PP

Les élections générales espagnoles de (en espagnol : Elecciones generales de España de 2011, désignées sous le numéronyme 20-N) se tiennent le dimanche de manière anticipée, afin d'élire les 350 députés et 208 sénateurs de la Xe législature des Cortes Generales.

Le scrutin est organisé avec cinq mois d'avance sur le terme de la IXe législature. Il se tient dans le contexte d'une crise économique majeure et voit le président du gouvernement José Luis Rodríguez Zapatero, issu du Parti socialiste et au pouvoir depuis , se retirer de la vie politique. Six mois auparavant, les élections municipales et des parlements autonomes ont donné une large victoire au Parti populaire, qui s'est imposé dans des bastions historiques de la gauche.

Les résultats montrent une déroute historique des socialistes conduits par l'ancien ministre de l'Intérieur Alfredo Pérez Rubalcaba, largement devancés par les conservateurs du chef de l'opposition Mariano Rajoy. Ils marquent également une forte progression des partis du centre droit et de droite, qui remportent ensemble la majorité des suffrages exprimés, une première depuis .

Un mois plus tard, Mariano Rajoy est effectivement investi président du gouvernement et forme l'exécutif le plus réduit de l'histoire post-franquiste. En , Alfredo Pérez Rubalcaba prend la succession de José Luis Rodríguez Zapatero au secrétariat général du Parti socialiste après avoir défait l'ex-ministre de la Défense Carme Chacón lors du congrès socialiste.

Contexte[modifier | modifier le code]

Lors des élections générales du 9 mars 2008, le Parti socialiste ouvrier espagnol (PSOE) de José Luis Rodríguez Zapatero, au pouvoir depuis 2004, infligeait une nouvelle défaite au Parti populaire (PP) de Mariano Rajoy, sans toutefois atteindre la majorité absolue des sièges au Congrès des députés. Réinvesti président du gouvernement au second tour de scrutin en avril, Zapatero présente ensuite un gouvernement majoritairement féminin[1] principalement préoccupé par les questions de société.

Toutefois, l'Espagne est rapidement victime des conséquences de la crise qui frappe alors l'économie mondiale. L'effondrement des secteurs bancaires et immobiliers, sur lesquels le pays avait bâti sa croissance, entraîne une forte récession et une montée en flèche du niveau de chômage jusqu'à 20 % de la population active, du jamais vu depuis quinze ans[2],[3]. Après avoir pris des mesures destinées à relancer l'économie nationale, le chef du gouvernement procède à un remaniement au cours duquel il remplace son ministre de l'Économie, Pedro Solbes, par Elena Salgado[4]. Cette année-là, le PSOE perd les régionales en Galice[5] et les élections européennes[6].

À la suite de la crise de la dette publique grecque, en 2010, la majorité des pays de l'Union européenne adopte des plans d'austérité budgétaire. Alors que la crise s'étend à l'ensemble de la zone euro, le gouvernement de Zapatero annonce un plan de rigueur prévoyant la baisse du traitement des fonctionnaires, un réhaussement de l'âge légal de départ à la retraite[7]. Il procède dans le même temps à plusieurs réorganisations de l'administration publique, afin d'en réduire les coûts, et fait voter la loi relative à l'économie durable (LES), censée changer le modèle de développement économique espagnol[8].

En 2011, Zapatero fait savoir qu'il ne sera pas candidat à sa succession aux prochaines élections générales[9], ce qui n'empêche pas le PP de remporter largement les élections régionales et locales du 22 mai avec plus de dix points d'avance au niveau national, les socialistes perdant leurs fiefs des Asturies, de Castille-La Manche et d'Estrémadure[10]. Deux mois plus tard, il annonce la tenue de législatives anticipées, convoquées avec quatre mois d'avance sur le calendrier prévu.

Mode de scrutin[modifier | modifier le code]

L'Espagne dispose d'un parlement bicaméral, les Cortes Generales, composé d'une chambre basse, le Congrès des députés (Congreso de los Diputados), et d'une chambre haute, le Sénat (Senado). Les députés comme les sénateurs sont élus pour quatre ans[11]. Le scrutin pour leur renouvellement se tient 54 jours après la publication du décret de convocation des électeurs au Bulletin officiel de l'État (BOE)[12].

Pour le Congrès des députés[modifier | modifier le code]

Le Congrès des députés est composé de 350 sièges pourvus au scrutin proportionnel plurinominal à listes fermées dans 52 circonscriptions correspondant aux 50 provinces du pays ainsi qu'aux villes autonomes de Ceuta et de Melilla. Le nombre de députés qui leur est alloué est variable en fonction de leur population, avec néanmoins un minimum de deux sièges par province, à l'exception des villes autonomes qui n'ont chacune en tout qu'un seul siège et pour laquelle les élections se tiennent donc de facto au scrutin uninominal majoritaire à un tour[13].

Après décompte des voix, les sièges sont répartis selon la méthode d'Hondt dans chacune des circonscriptions. Ne peuvent prétendre à la répartition des sièges que les listes ayant franchi le seuil électoral de 3 % des suffrages exprimés. Dans la pratique, ce seuil se révèle plus élevé dans les circonscriptions ayant peu de sièges à pourvoir. Il est ainsi en réalité de 25 % dans les provinces ne comptant que trois sièges. Le vote blanc est reconnu et comptabilisé comme suffrage exprimé, ce qui élève légèrement le seuil réel par rapport à un système classique où ils ne sont pas reconnus[13].

Pour le Sénat[modifier | modifier le code]

Le Sénat est composé de 266 sénateurs dont 208 élus au scrutin direct, les 58 restants étant élus par les parlements des 17 communautés autonomes[14].

Les sénateurs élus par la population le sont au scrutin majoritaire plurinominal dans 59 circonscriptions plurinominales correspondant aux provinces du pays et à Ceuta et Melilla, à l'exception des deux communautés autonomes archipélagiques. Les principales îles des archipels des Baléares et des Canaries sont en effet dotées de leurs propres circonscriptions. Il y a ainsi quatre sénateurs pour chacune des 47 provinces de la péninsule, trois sénateurs pour les îles de Grande Canarie, Majorque et Tenerife, deux sénateurs respectivement pour Ceuta et Melilla, et un sénateur pour les îles de Minorque, Fuerteventura, La Gomera, Ibiza-Formentera, El Hierro, Lanzarote, et La Palma[14].

Les assemblées législatives des communautés autonomes désignent aussi des sénateurs, à raison d'un de droit par communauté, plus un siège supplémentaire par tranche d'un million d'habitants. Le nombre est de ce fait variable en fonction de l'évolution démographique. Il était de 58 en [14]. Ces élections indirectes ont lieu pour chaque assemblée communautaire peu après leurs renouvellements, et ne coïncident donc pas nécessairement avec les élections au scrutin populaire.

Partis et candidats[modifier | modifier le code]

Formation Idéologie Chef de file Résultats en 2008
Partis présents au niveau national
Parti socialiste ouvrier espagnol
Partido Socialista Obrero Español
Centre gauche
Social-démocratie, progressisme
Alfredo Pérez Rubalcaba[15] 43,87 % des voix
169 députés
95 sénateurs
Parti populaire
Partido Popular
Droite
Conservatisme, libéralisme, démocratie chrétienne
Mariano Rajoy[16] 39,94 % des voix
154 députés
101 sénateurs
Gauche unie
Izquierda Unida
Gauche
Républicanisme, écosocialisme, néocommunisme
Cayo Lara[17] 3,77 % des voix
2 députés
0 sénateurs
Partis présents au niveau régional
Convergence et Union
Convergència i Unió
Centre droit
Catalanisme, libéralisme, démocratie chrétienne
Josep Antoni Duran i Lleida[18] 3,03 % des voix
10 députés
4 sénateurs
Parti nationaliste basque
Euzko Alderdi Jeltzalea-Partido Nacionalista Vasco
Centre
Nationalisme basque, démocratie chrétienne
Josu Erkoreka 1,19 % des voix
6 députés
2 sénateurs

Campagne[modifier | modifier le code]

La campagne a été ouverte à 00h00 le vendredi 4 novembre, et a pris fin à 24h00 le vendredi 18 novembre[19].

Thèmes et faits marquants[modifier | modifier le code]

Sondages[modifier | modifier le code]

Intentions de vote

Résultats[modifier | modifier le code]

Congrès des députés[modifier | modifier le code]

Résultats des élections législatives espagnoles de 2011[20],[21]
Parti Voix % +/- Sièges +/-
Parti populaire[n 1] (PP) 10 866 566 44,63 en augmentation 4,52 186 en augmentation 32
Parti socialiste ouvrier espagnol (PSOE) 7 003 511 28,76 en diminution 15,11 110 en diminution 59
Gauche unie[n 2] (IU) 1 686 040 6,92 en augmentation 3,00 11 en augmentation 9
Union, progrès et démocratie (UPyD) 1 143 225 4,70 en augmentation 3,51 5 en augmentation 4
Convergence et Union (CiU) 1 015 691 4,17 en augmentation 1,14 16 en augmentation 6
Amaiur (Amaiur) 334 498 1,37 en augmentation 1,05 7 en augmentation 7
Parti nationaliste basque (EAJ/PNV) 324 317 1,33 en augmentation 0,14 5 en diminution 1
Gauche républicaine de Catalogne (ERC) 256 985 1,06 en diminution 0,10 3 en stagnation
Equo (eQuo) 216 748 0,89 Nv 0 en stagnation
Bloc nationaliste galicien (BNG) 184 037 0,76 en diminution 0,07 2 en stagnation
Coalition canarienne-Nouvelles Canaries (CC-NC) 143 881 0,59 en diminution 0,24 2 en stagnation
Coalition Compromís-Equo (Compromís–Q) 125 306 0,51 en augmentation 0,39 1 en augmentation 1
Parti animaliste contre la maltraitance animale (PACMA) 102 144 0,42 en augmentation 0,25 0 en stagnation
Forum des Asturies (FAC) 99 473 0,41 Nv 1 en augmentation 1
Sièges en blanc (EB) 97 673 0,40 en augmentation 0,38 0 en stagnation
Partido Andalucista (PA) 76 999 0,32 en augmentation 0,05 0 en stagnation
Plateforme pour la Catalogne (PxC) 59 949 0,25 Nv 0 en stagnation
Parti régionaliste de Cantabrie (PRC) 44 010 0,18 Nv 0 en stagnation
Geroa Bai (GBai) 42 415 0,17 en diminution 0,07 1 en stagnation
Pour un monde plus juste (PUM+J) 27 210 0,11 en augmentation 0,02 0 en stagnation
Parti communiste des peuples d'Espagne (PCPE) 26 254 0,11 en augmentation 0,03 0 en stagnation
41 autres partis (moins de 0,10 % chacun) 138 493 0,57 - 0 en stagnation
Vote blanc 333 461 1,37 en augmentation 0,26
Suffrages exprimés 24 348 886 98,71
Votes blancs et invalides 317 555 1,29
Total 24 666 441 100 - 350 en stagnation
Abstentions 11 113 050 31,06
Inscrits / participation 35 779 491 68,94

Résultats par communauté autonome[modifier | modifier le code]