Élections générales espagnoles de 1977 — Wikipédia

Élections générales de 1977
350 sièges du Congrès des députés
(Majorité absolue : 176 sièges)
207 sièges du Sénat
le
Type d’élection élection parlementaire
Corps électoral et résultats
Population 36 079 654
Inscrits 23 583 762
Votants 18 590 130
78,83 % en augmentation 5,9
Votes exprimés 18 324 333
Votes nuls 265 797
Union du centre démocratique – Adolfo Suárez
Voix 6 310 391
34,44 %
Députés élus 165
Sénateurs élus 106
Parti socialiste ouvrier espagnol – Felipe González
Voix 5 371 866
29,32 %
Députés élus 118
Sénateurs élus 47
Parti communiste – Santiago Carrillo
Voix 1 709 890
9,33 %
Députés élus 20
Sénateurs élus 5
Alliance populaire – Manuel Fraga
Voix 1 504 771
8,21 %
Députés élus 16
Sénateurs élus 2
Parti socialiste populaire-Unité socialiste – Enrique Tierno Galván
Voix 816 582
4,46 %
Députés élus 6
Sénateurs élus 4
Parti arrivé en tête, par province.
Carte
Composition du Congrès des députés
Diagramme
Président du gouvernement
Sortant Élu
Adolfo Suárez
UCD
Adolfo Suárez
UCD

Les élections générales espagnoles de 1977 se sont tenues le , afin d'élire les trois cent cinquante députés et les deux cent sept sénateurs de la législature constituante espagnole.

Contexte[modifier | modifier le code]

Le , le général Francisco Franco, chef de l'État depuis 1939, à la tête d'un régime autoritaire, meurt après une longue agonie.

Il est remplacé par Juan Carlos Ier de Borbón y Borbón, marquant ainsi le rétablissement formel de la monarchie en Espagne. Le souverain conserve d'abord le dernier président du gouvernement de Franco, Carlos Arias Navarro, avant de le remplacer, le , par Adolfo Suárez, avec qui il entreprend de liquider le franquisme et d'engager le pays vers un retour à la démocratie. Le suivant, les Cortes franquistes votent la loi pour la réforme politique (Ley para la Reforma Política), qui entérine la fin du régime et prépare les élections constituantes. La loi est ratifiée le mois suivant par référendum, à plus de 94 % des voix, et promulguée au début de l'année 1977. Les principaux partis politiques, dont le Parti socialiste ouvrier espagnol (PSOE) et le Parti communiste d'Espagne (PCE), sont légalisés le , tandis que le parti unique, la Phalange espagnole traditionaliste et des Juntes de l'offensive nationale syndicaliste (FET de las JONS) est dissous le .

Principaux partis[modifier | modifier le code]

Formation Idéologie Chef de file
Union du centre démocratique
Unión de Centro Democrático
Centrisme
Démocratie chrétienne, libéralisme
Adolfo Suárez
(Président du gouvernement)
Parti socialiste ouvrier espagnol
Partido Socialista Obrero Español
Centre gauche
Social-démocratie, progressisme
Felipe González
Parti communiste espagnol
Partido Comunista de España
Gauche
Communisme, républicanisme
Santiago Carrillo
Alliance populaire
Alianza Popular
Droite
Conservatisme, monarchisme, démocratie chrétienne
Manuel Fraga

Résultats[modifier | modifier le code]

Congrès des députés[modifier | modifier le code]

Parti Voix % Élus
Union du centre démocratique (UCD) 6 310 391 34,44 166
Parti socialiste ouvrier espagnol (PSOE) 5 371 866 29,32 118
Parti communiste d'Espagne (PCE) 1 709 890 9,33 19
Alliance populaire (AP) 1 504 771 8,21 16
Unité socialiste-Parti socialiste populaire (PSP-US) 816 582 4,46 6
Pacte démocratique pour la Catalogne (es) (PDPC) 514 647 2,81 11
Parti nationaliste basque (EAJ/PNV) 296 193 1,62 8
Indépendants 29 834 0,16 1
Union du centre et Démocratie chrétienne de Catalogne (es) 172 791 0,94 2
Gauche républicaine de Catalogne-Front démocratique des gauches (es) 149 954 0,79 1
Gauche basque 61 417 0,34 1
Candidature du centre indépendant aragonais 37 183 0,20 1
Autres 1 614 611 8,69 0
TOTAL (participation : 78,83 %) 18 590 130 100,00 350

Sénat[modifier | modifier le code]

Parti Sénat
Union du centre démocratique (UCD) 106
Parti socialiste ouvrier espagnol (PSOE) 47
Parti communiste d'Espagne (PCE) 1
Parti socialiste unifié de Catalogne 4
Socialistes catalans 4
Parti socialiste populaire 4
Parti socialiste de Catalogne-Congrès (es) 3
Convergence démocratique de Catalogne 2
Alliance populaire (AP) 2
Unité socialiste-Parti socialiste populaire (PSP-US) 2
Pacte démocratique pour la Catalogne (es) (PDPC) 1
Parti nationaliste basque (EAJ/PNV) 1
Alliance libérale (es) 1
Gauche républicaine de Catalogne 1
Force pour l'unité des socialistes basques (es) 1
Gauche démocratique (es) 5
Gauche basque 1
Candidature du centre indépendant aragonais 1
Assemblée majorquienne (es) 1
Indépendants 19
TOTAL (participation : 78,83 %) 207

Analyse[modifier | modifier le code]

Au total 83 formations sont présentes sur le territoire national. L’une d’entre elles, Candidature Andaluza de Izquierda (Candidature andalouse de gauche), n’obtient aucune voix[1].

L'UCD, coalition politique centriste fondée en , remporte clairement ce premier scrutin démocratique, en dépassant les 30 % des voix que le PSOE rate de justesse. Les centristes de Suárez, artisan de la démocratisation, échouent pourtant à remporter la majorité absolue au Congrès des députés, et l'obtiennent de peu au Sénat. Territorialement, ils l'emportent dans l'immense majorité des provinces, les socialistes s'imposant en Andalousie et les provinces valenciennes. À gauche, justement, le PSOE du jeune Felipe González l'emporte sans difficulté sur le PCE du vétéran Santiago Carrillo, qui n'arrive en tête nulle part. Les partis régionalistes, notamment en Catalogne et au Pays basque, totalisent 7 % des voix et 25 sièges. Enfin, AP, qui réunit d'anciens franquistes sous la direction de l'ancien ministre du Tourisme et de l'Information, Manuel Fraga obtient 16 sièges avec 8 % des voix[2],[3].

Conséquences[modifier | modifier le code]

Du fait de la victoire de l'UCD, le roi Juan Carlos Ier a confirmé Adolfo Suárez dans ses fonctions, qui a alors formé son deuxième gouvernement, le premier reposant sur une majorité démocratique depuis plus de quarante ans.

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. Campuzano 2011, p. 75
  2. Les partis régionaux sont proportionnellement mieux représentés, la circonscription électorale de référence étant la province.
  3. Campuzano 2011, p. 76

Annexes[modifier | modifier le code]

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • Francisco Campuzano, La transition espagnole : entre réforme et rupture (1975-1986), Paris, PUF, , 1re éd., 180 p. (ISBN 978-2-13-059119-1)

Liens externes[modifier | modifier le code]