Yahne Le Toumelin — Wikipédia

Yahne Le Toumelin
Yahne Le Toumelin en 2020.
Biographie
Naissance
Décès
Voir et modifier les données sur Wikidata (à 99 ans)
TursacVoir et modifier les données sur Wikidata
Nom de naissance
Yahne Marie Solange Le Toumelin
Nationalité
Formation
Activités
Fratrie
Conjoint
Enfants
Autres informations
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Yahne Le Toumelin, née le à Paris et morte le à Tursac en Dordogne[1], est une nonne bouddhiste et artiste peintre française associée depuis la fin des années 1950 au surréalisme puis à l'art abstrait.

Biographie[modifier | modifier le code]

Enfance et formation[modifier | modifier le code]

Née à Paris, Yahne Le Toumelin grandit au Croisic en Loire-Atlantique aux côtés de son frère Jacques-Yves Le Toumelin. À l’âge de 10 ans, elle s’initie au dessin et réalise ses premières peintures à l’huile.

Admise aux Beaux-Arts de Paris en 1940, elle préfère intégrer l'académie de la Grande Chaumière[2]. Après trois années d’étude passées à l'académie, elle intègre l’atelier d’André Lhote où elle rencontre Henri Cartier-Bresson[3].

En 1942, elle rencontre Georges Gurdjieff chez qui elle fait la connaissance de René Daumal, Lanza del Vasto et Luc Dietrich[4].

Vie avec Jean-François Revel[modifier | modifier le code]

Chargée par Pierre Schaeffer et Jacques Copeau de réaliser des présentations radiophoniques d’œuvres artistiques au Studio d’essai de la RTF, Yahne Le Toumelin fait la connaissance de Jean-François Revel qui la demande en mariage à l'été 1945. En 1946 naît Matthieu Ricard.

Aux côtés de Jean-Paul Sartre, Simone de Beauvoir, Boris Vian, Orson Welles, Jean Cocteau et Juliette Gréco, elle apparaît en 1947 dans Le Désordre à vingt ans[5],[6] de Jacques Baratier qui peint un tableau de la faune hétéroclite de Saint-Germain-des-Prés au lendemain de la guerre.

De 1947 à 1948, le couple part s’installer à Tlemcen[7] en Algérie où Jean-François Revel est nommé professeur. En 1948, naît Ève Ricard.

De 1950 à 1952, Yahne Le Toumelin part s'installer à Mexico où Jean-François Revel est nommé professeur à l’Institut français d'Amérique latine (IFAL)[8].

À Mexico, elle se lie d’amitié avec Leonora Carrington qui deviendra « sa complice de toujours (…) et suivra, elle aussi, un parcours absolument décalé »[9].

En 1951, elle réalise une fresque géométrique de 60 m2 pour l’Institut français d’Amérique latine et peint des affiches de films pour le premier ciné-club du Mexique[10] où viennent Benjamin Péret, Luis Buñuel, Frida Kahlo, Diego Rivera ou Mario Vargas Llosa.

En 1952, Yahne Le Toumelin et Jean-François Revel se séparent.

Le surréalisme et André Breton[modifier | modifier le code]

En 1955, André Breton présente Yahne Le Toumelin dans sa galerie, À l’Étoile scellée.

De retour à Paris en 1956, elle rencontre l’artiste Georges Mathieu et se lie d’amitié avec Pierre Soulages et Zao Wou-Ki. En 1957, elle expose plus de 100 tableaux à la galerie Orsay et participe à l’édition du catalogue préfacé par André Breton.

André Breton rend hommage à son œuvre dans Le Surréalisme et la Peinture qui paraît chez Gallimard en 1965[11].

En 1959, Yahne Le Toumelin intègre la galerie René Drouin et, en 1961, expose dans une sélection intitulée « Essai pour la peinture de demain » présentée par Drouin[12] et Ileana Sonnabend à la galerie Marcelle Dupuis.

Bouddhisme et spiritualité[modifier | modifier le code]

Rangjung Rigpe Dorje, le 16e karmapa, et Freda Bedi au monastère de Rumtek au Sikkim.

En 1967, Yahne Le Toumelin ouvre le Centre d’Expression, une galerie située à Paris et présentée par André Fermigier dans une critique intitulée Trois raisons pour[13]. Quelques mois plus tard, elle part en Inde, se convertit au bouddhisme tibétain et prend les vœux de nonne au monastère de Rumtek, au Sikkim, auprès de Rangjung Rigpe Dorje, le 16e karmapa[2].

En , elle organise une démonstration intitulée La Révolution du cœur[14].

En 1969, Maurice Béjart demande à Yahne Le Toumelin de composer une fresque de 300 m2 et les costumes pour Les Vainqueurs.

Installée à Darjeeling en Inde, elle cesse de peindre de 1969 à 1975. En 1985, l'artiste s’installe en Dordogne et effectue une retraite bouddhique traditionnelle de trois ans, trois mois et trois jours au Centre de Chanteloube à Saint-Léon-sur-Vézère[15].

En 1989, Yahne Le Toumelin réalise le Voile du Radeau de la Méduse pour les décors d'Hommage à la Révolution de Maurice Béjart au Grand Palais, à Paris.

À partir de 2000, elle peint dans son atelier installé en Dordogne.

Œuvre[modifier | modifier le code]

Du surréalisme à l'abstraction lyrique, Yahne Le Toumelin a couvert plusieurs courants artistiques à travers son œuvre.

Salons et expositions[modifier | modifier le code]

Publication[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • « Le Piéton de Paris », critique d’art, Le Nouvel Observateur, 1952
  • André Breton, Le Surréalisme et de la Peinture, Paris, Gallimard, 1965
  • XXe siècle – Nouvelle série – XXXVIe Année, n° 42,
  • Collectif, Cahier Luc Dietrich, Cahier douze sous la direction de Frédéric Richaud, 1998
  • René Passeron, Les Femmes surréalistes, Paris, Jean-Michel Place, 1999
  • Henri Behar, Les Pensées d'André Breton : guide alphabétique, Centre de recherches sur le surréalisme, Paris, CNRS/L'Âge d'Homme, 2000
  • René Passeron, L’Histoire du surréalisme, Pierre Terrail, 2001
  • Stéphane Arguillère, Matière vivante. Regard sur le peintre Yahne Le Toumelin, Paris, Pauvert, 2001
  • Stephen Harris, The Art of Losing Oneself wthout Getting Lost, Surrealism Center, Manchester University-Tate Modern, 2004
  • Keith Aspley, Historical Dictionary of Surrealism, 2010
  • Frédérique Jourdaa, Mère de l’abstraction, la peintre bouddhiste Yahne Le Toumelin de retour dans la lumière, en dernière page d'Ouest France du 12 octobre 2022[16]

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. « La peintre Yahne le Toumelin, mère du moine bouddhiste Matthieu Ricard, est décédée en Dordogne », sur ici, par France Bleu et France 3, (consulté le )
  2. a et b Sophie Solère, Yahne Le Toumelin : peindre l’unique lumière, Bouddha News, 31 juillet 2020
  3. Le bon plaisir et renseignement généreux d’Henri Cartier-Bresson, INA (Radio France Culture - réf. HD3248 - 17 min 05 s : Yahne Le Toumelin, peintre) en ligne.
  4. Collectif, Cahier Luc Dietrich, (ISBN 978-2-86853-304-3), cahier 12 (sous la dir. de Frédéric Richaud).
  5. « Le Désordre à vingt ans », sur jacques-baratier.org.
  6. « Le désordre a vingt ans de Jacques Baratier », sur collections.forumdesimages.fr.
  7. « Fonds Jean-François Revel de la Bibliothèque nationale de France », bnf.fr.
  8. « Réponse au discours de réception de Jean-François Revel à l'Académie Française ».
  9. « L'abstraction lyrique », sur rireduciel.com.
  10. « Réponse au discours de réception de Jean-François Revel », sur academie-francaise.fr (consulté le ).
  11. André Breton, Le Surréalisme et la peinture, Gallimard, (lire en ligne).
  12. Benezit, Dictionnaire des Artistes, Oxford.
  13. André Fermigier, « Trois raisons pour », Nouvel Observateur,‎ (lire en ligne).
  14. Emission : Art actualité / Collection : RTF / ORTF / N° de notice : CAF94056059 / Durée : 13 min 46 s / Ina.fr, .
  15. Emmanuelle Pirat, (Entretien) Matthieu Ricard : Science de la méditation, CFDT, 10 février 2017.
  16. https://www.ouest-france.fr/culture/mere-de-l-abstraction-la-peintre-bouddhiste-yahne-le-toumelin-de-retour-dans-la-lumiere-f3861104-4960-11ed-8da3-410856ccb182.

Annexes[modifier | modifier le code]

Filmographie[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]