Xu Zhangrun — Wikipédia

Xu Zhangrun
Biographie
Naissance
Nationalité
Formation
Université en sciences politiques et droit du Sud-Ouest (en)
Melbourne Law School (en)
Université de Chine de sciences politiques et droit (en)Voir et modifier les données sur Wikidata
Activité
Autres informations
A travaillé pour
Université Tsinghua
Tsinghua University School of Law (en)Voir et modifier les données sur Wikidata
Distinction
National Ten Outstanding Young Jurists (d) ()Voir et modifier les données sur Wikidata

Xu Zhangrun (chinois traditionnel : 许章润 ; pinyin : Xǔ Zhāngrùn, né en ) est un juriste chinois. Il est professeur de droit constitutionnel à l'Université Tsinghua de Pékin et chercheur à l'Institut d'économie Unirule (en).

Formation[modifier | modifier le code]

Xu a passé sa licence à l'université de sciences politiques et juridiques du Sud-Ouest (en) et sa maîtrise à l'université de Chine de sciences politiques et juridiques (en). Il a obtenu son doctorat à l'Université de Melbourne[1].

Recherche[modifier | modifier le code]

Xu travaille sur la jurisprudence, la philosophie juridique occidentale, la théorie constitutionnelle et la relation entre le confucianisme et le droit.

Écrits[modifier | modifier le code]

En , Xu a publié un article, Peurs imminentes, espoirs immédiats, dans lequel il déplore les récents changements de politique du secrétaire général du Parti communiste Xi Jinping, dont la suppression de la limite de deux mandats pour un président chinois et la restauration d'un culte de la personnalité. Xu proposait de revenir à deux mandats, système de durée déterminée qui a perduré entre 1982 et 2018. Il notait également que la classe dirigeante avait enfreint quatre principes de base qui comprenaient la sécurité publique, le respect de la propriété privée, la tolérance de la liberté de vie de la population et le régime foncier de la politique gouvernementale[2].

Cet article, remarqué, est une rare expression de dissidence publique[3]. Il a été traduit en anglais par Geremie Barmé[4] et a reçu des commentaires de chercheurs occidentaux[5]. À la suite de sa parution, Xu a été suspendu, privé du droit d'enseigner, tandis que l'université entamait une procédure disciplinaire à son encontre[6]. L'article a amené les Chinois à discuter du récent changement. Certains le soutiennent, tandis que d'autres s'inquiètent de la sécurité de la vie du professeur Xu.

En , des amis ont signalé que les autorités avaient interdit à Xu de quitter le pays. Il a été empêché d'embarquer sur un vol pour le Japon lors d'un voyage autorisé et financé par l'Université Tsinghua[7].

En , Xu a publié l'article Alerte au virus : quand la fureur est plus forte que la peur[8], qui condamne la réponse du gouvernement chinois à l'épidémie de COVID-19[6],[9]. Xu condamne la façon dont le gouvernement a interdit la communication d'informations factuelles lors de l'épidémie et relie ce problème à un problème plus large de liberté d'expression en Chine. Après la publication de cet article, les proches de Xu n'ont pas pu entrer en contact avec lui pendant un certain temps[9]. Son compte sur WeChat a été suspendu et son nom a été effacé du réseau social Weibo[9]. Il aurait publié en un nouvel article où il dénonce « l’esthétique fasciste » du pouvoir chinois. Xu est assigné à résidence le .

Le , Xu a été arrêté par la police chinoise à son domicile de Pékin[10],[11],[12],[13] accusé d'avoir critiqué la réponse de la Chine à la pandémie de Covid-19. Il est libéré six jours plus tard, mais reste fallacieusement accusé[14],[15],[16],[17].

Publications[modifier | modifier le code]

  • Alerte virale. Quand la colère est plus forte que la peur, traduit du chinois par Jean-Philippe Béja, préface de Geremie Barmé, Éditions R & N, « Ars longa, vita brevis », 70 p., 2021, (ISBN 979-1096562282).

Références[modifier | modifier le code]

  1. (en) « Xu Zhangrun », Tsinghua University School of Law, Tsinghua University School of Law
  2. (ch) Wangyun, Shenhua et Anke, « 清华教授许章润吁恢复主席任期制 », Radio Free Asia,‎ (consulté le )
  3. (en) Chris Buckley, « As China's Woes Mount, Xi Jinping Faces Rare Rebuke At Home » (consulté le )
  4. (en) Barme, « Imminent Fears, Immediate Hopes — A Beijing Jeremiad », China Heritage (consulté le )
  5. (en) Catá Backer, « Law at the End of the Day: 孙晓义评许章润:我们当下的恐惧与期待/ Flora Sapio, Thoughts on Xu Zhangrun: Our current fears and expectations », Law at the End of the Day,‎ (consulté le )
  6. a et b (en) Chris Buckley, « A Chinese Law Professor Criticized Xi. Now He’s Been Suspended. », The New York Times, (consulté le )
  7. (en) « Chinese liberal icon vows to keep saying ‘what needs to be said’ », South China Morning Post, (consulté le )
  8. (en) Xu Zhangrun (trad. Geremie Barmé), « Viral Alarm: When Fury Overcomes Fear » [« Alerte au virus : quand la fureur est plus forte que la peur »], sur chinafile.com, (consulté le ).
  9. a b et c (en) Verna Yu, « ‘This may be the last piece I write’: now a Xi critic’s words ring true », sur The Guardian, (consulté le )
  10. Frédéric Lemaître, « L’intellectuel Xu Zhangrun arrêté à Pékin », sur lemonde.fr, Le Monde, (consulté le ).
  11. Zhifan Liu, « Chine : l'opposant Xu Zhangrun arrêté à Pékin », sur liberation.fr, Libération, (consulté le ).
  12. Sébastien Falletti, « Xi Jinping fait taire l’homme qui dénonçait son totalitarisme », sur lefigaro.fr, Le Figaro, (consulté le ).
  13. (en) « China Detains Law Professor Who Took On Party, Friends Say », The New York Times, (consulté le )
  14. « Chine. Le juriste et opposant Xu Zhangrun remis en liberté », sur ouest-france.fr, Ouest-France, (consulté le ).
  15. (en) « Xu Zhangrun: Outspoken professor freed after six days », BBC News, (consulté le )
  16. (en) Yew Lun Tian, Tony Munroe et William Mallard, « China releases professor who criticised President Xi, friends say », Reuters, (consulté le )
  17. Frédéric Lemaître, « L’intellectuel Xu Zhangrun, dissident chinois, a été libéré », sur lemonde.fr, Le Monde, (consulté le ).

Liens externes[modifier | modifier le code]