Virginie Gautreau — Wikipédia

Virginie Gautreau
Photo de Virginie Gautreau vers 1878, l'année de son mariage.
Biographie
Naissance
Décès
Sépulture
Nom de naissance
Virginie Amélie Avegno GautreauVoir et modifier les données sur Wikidata
Nationalité
Activités
Parentèle
Virginie de Ternant (en) (grand-mère)Voir et modifier les données sur Wikidata

Virginie Gautreau née Avegno le à La Nouvelle-Orléans, Louisiane, aux États-Unis et morte le à Paris, est une mondaine parisienne connue de la fin du XIXe siècle qui posa pour plusieurs tableaux.

Elle est surtout connue pour être le sujet du Portrait de Madame X, tableau de John Singer Sargent qui crée le scandale au salon des artistes de 1884.

Biographie[modifier | modifier le code]

Famille[modifier | modifier le code]

Virginie Amélie Avegno naît dans une famille de planteurs francophones possédant la plantation Parlange à New Roads[1] près de La Nouvelle-Orléans[2]. Son père est Anatole Placide Avegno (3 juillet 1835 – 7 avril 1862) et sa mère est Marie Virginie de Ternant, famille d'aristocrate français. Sa grand-mère est Virginie de Ternant (en), fondatrice de la plantation.

Pendant la guerre de Sécession, son père Anatole Avegno (d'origine italienne) est tué à la bataille de Shiloh en 1862[3]. En 1866, elle perd son frère d'une fièvre congestive[3].

Départ en France[modifier | modifier le code]

En 1867, elle accompagne sa mère qui s'installe en France et s'introduisent toutes les deux dans les salons parisiens.

Virginie est vite remarquée pour sa beauté dans les milieux mondains parisiens bien que son origine américaine puisse être un obstacle[4].

En août 1878[4], elle épouse Pierre Gautreau, banquier parisien, deux fois plus âgé qu'elle[3] et figure de la « bonne société » parisienne de l'époque. De cette union naît une fille : Louise (1879–1911).

Portrait de Madame X[modifier | modifier le code]

Madame X (1884)
John Singer Sargent
Metropolitan Museum of Art

Un tableau beaucoup plus petit et plus intime, Madame Gautreau porte un toast, a été réalisé un an plus tôt en 1882 et a été offert par John Singer Sargent à la mère de Madame Gautreau[5].

Virginie Gautreau n'a pas commandé Le Portrait de Madame X. John Singer Sargent l'a poursuivie pour obtenir cette chance[1], contrairement à la plupart de ses portraits, pour lesquels c'était les clients qui le sollicitaient[6]. Sargent a écrit à l'une de leurs connaissances communes :

« J'ai grand désir de peindre son portrait et j'ai raison de croire qu'elle le permettra et s'attend à ce que quelqu'un propose un tel hommage à sa beauté. … Vous pouvez lui dire que je suis l'homme d'un prodigieux talent »[7]

Pour l'un et l'autre, ce portrait représente une prise de risque et une chance de percer dans la haute société mondaine de Paris ou dans le milieu artistique parisien[1],[3]. L'ascension sociale de Virginie Gautreau, en dépit de sa fortune, est en effet entravée par ses origines[3]. Au cours de l'été 1883, Virginie Gautreau écrit à Emma Marie Allouard-Jouan, une amie commune du peintre, qu'elle est ravie du tableau[4].

Celui-ci est présenté au salon des artistes de 1884 et crée le scandale[3]. Sa mère exige alors que le tableau soit retiré du salon[3]. Devant ces réactions, Virginie Gautreau retire son soutien pour l'œuvre[4].

Fin de vie[modifier | modifier le code]

Il semble qu'alors les relations mondaines de Virginie Gautreau s’éloignent d'elle[3] bien que les points de vue diffèrent sur le sujet[4]. Elle vit séparée de son mari[3]. En février 1885[8], le New York Times parle de sa beauté comme d'une « perfection plastique »[4]. Elle se lance ensuite dans le théâtre en 1887 et continue une vie sociale jusqu'en 1902[4].

Elle commande deux tableaux d'elle à Antonio de La Gandara et Gustave Courtois[9], eux aussi exposés aux salons des artistes (en 1891 pour Courtois[9]) mais ils ne reçoivent pas l'accueil espéré[3].

Dans la littérature[modifier | modifier le code]

La vie de Virginie Gautreau inspire le livre I Am Madame X de Gioia Diliberto, parut en 2004[1].

Références[modifier | modifier le code]

  1. a b c et d (en) Gioia Diliberto, I Am Madame X, Simon and Schuster, (ISBN 978-0-7432-4566-1, lire en ligne)
  2. New Orleans parish Birth Records 1859
  3. a b c d e f g h i et j (en) Jason Farago, « Who was the mysterious Madame X in Sargent’s portrait? », sur www.bbc.com (consulté le )
  4. a b c d e f et g (en-GB) Elizabeth L. Block, « Virginie Amélie Avegno Gautreau: Living Statue », Nineteenth-Century Art Worldwide, vol. 17, no 2,‎ (DOI 10.29411/ncaw.2018.17.2.4, lire en ligne, consulté le )
  5. (en) « Madame Gautreau drinking », sur Musée Isabella Gardner (consulté le )
  6. « Madame X (Madame Pierre Gautreau) », sur www.metmuseum.org (consulté le )
  7. (en) Stanley Olson, John Singer Sargent: His Portrait, New York, St. Martin’s Press, (ISBN 0-312-44456-7), p. 102
  8. (en) « The Beauty of Mme Ferry: Paris Letter to the London Truth », The New York Times,‎ , p. 3
  9. a et b « Madame Gautreau - Gustave Courtois | Musée d'Orsay », sur www.musee-orsay.fr (consulté le )

Liens externes[modifier | modifier le code]

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