Tour de la BRI — Wikipédia

Tour de la BRI
BIZ-Turm
BIZ TURM
Histoire
Architecte
Martin Burckhardt (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Architecture
Style
Matériau
Patrimonialité
Bien culturel suisse d'importance nationale (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Étages
19Voir et modifier les données sur Wikidata
Administration
Propriétaire
Banque des règlements internationaux
Localisation
Pays
Suisse
Division administrative
Bâle-Ville
Adresse
Centralbahnplatz 2, Basel
Coordonnées
Carte

La BIZ-Turm ou Tour de la Banque des règlements internationaux en français est le siège de la Banque des règlements internationaux, haut de 69,5 mètres à Bâle. Elle a été conçue par l'architecte Martin Burckhardt et sa construction a duré de 1972 à 1977. Elle est aujourd'hui un des symboles de la ville de Bâle dont elle a été jusqu'en 2003, le troisième plus grand bâtiment de la ville.

En raison de différents traités et accords internationaux, le bâtiment a un statut particulier au regard du droit international[1]. Il est aujourd'hui le siège administratif de la Banque des règlements internationaux qui l'utilise également régulièrement pour des événements et conférences internationales.

Fonction et statut administratif[modifier | modifier le code]

La Tour de la BRI sert en premier lieu de siège administratif et de site principal. La BRI possède également un autre site à Bâle à Aeschenplatz conçu par Mario Botta. Au sous-sol on peut y trouver les archives de la Banque des règlements internationaux qui figurent sur la liste des biens figurant dans l'Inventaire suisse des biens culturels d'importance nationale et régionale pour le Canton de Bâle-Ville. Tous les deux mois, la Tour de la BRI sert de lieu de rencontre entre le FMI et les Banques centrales. Ces échanges sont un des piliers de la discussion sur la stabilité financière mondiale[2]. Plus de 5000 personnes participent chaque années aux événements de la BRI. De ces échanges, ont pu naître des textes législatifs comme les accords Bâle 3.

À l'instar d'autres organisations internationales comme le Fonds monétaire international ou l'Organisation des Nations unies, la BRI jouit d'un statut particulier. La source de ce statut se trouve dans l'Accord entre le Conseil fédéral suisse et la Banque des Règlements Internationaux en vue de déterminer le statut juridique de la Banque en Suisse du 10 février 1987[3]. Cet accord découle lui-même d'un accord du 20 janvier 1930 conclu à la conférence de La Haye[4]. En conséquence les fonctionnaires jouissent de l'immunité diplomatique et le bâtiment lui-même jouit d'un statut spécial semblable à celui d'une ambassade. Les autorités suisses ne peuvent y pénétrer que sur autorisation du Président général de la banque ou du directeur Général de la banque.

Histoire[modifier | modifier le code]

Origines[modifier | modifier le code]

Bâle fut choisie comme siège de la Banque des règlements internationaux en 1930. Initialement la banque a loué le Savoy hostel Univers et le Grand hôtel d'abord pour deux ans. Cet arrangement censé être provisoire finit par se solder par l'achat des hôtels qui finirent par rester le siège jusqu'au début des années 1970[5]. Le manque de place conduisit la Banque à confier à l'architecte Martin Buckhardt le soin de concevoir un bâtiment sur le terrain de 3300 mètres appartenant alors à la banque[5]. Mais le terrain était trop petit et la Banque fit alors l'acquisition d'un terrain de 7500M2 près de la gare centrale. En 1969 Martin Buckhardt soumit trois projets et le conseil d'administration vota la version d'une tour cylindriques de 82 mètres avec 24 étages. En raison de l'opposition du comité de protection du patrimoine de la ville de Bâle qui craignait l'impact sur le paysage historique de la ville, à la hauteur dut être réduite à 69,5 mètres et 20 étages[6].

Construction[modifier | modifier le code]

Lors d'un référendum en 1971, 69% des votants approuvèrent le design et les travaux purent être lancés. Une fosse d'excavation de 15 mètres dût être creusée et la pose de la première pierre eut lieu le 14 mai 1973. Le premier conseil d'administration eut lieu le 19 avril 1977 et l'inauguration officielle eut lieu le 9 mai[6].

Depuis l'inauguration[modifier | modifier le code]

En raison de l'élargissement de ses compétences et de l'augmentation conséquente du personnel, la BRI lança en 1997 un concours d'architecture international pour le réaménagement du bâtiment. Ce concours fut remporté par l'architecte Toyō Itō qui prévoyait deux tours jumelles. Ce projet ne vit néanmoins jamais le jour[6]. À la place la BRI acquit en 1998 le bâtiment conçu par Mario Botta situé à Aaschenplatz initialement occupé par l'UBS. Ce bâtiment moderne composé de 6 étages supérieurs et de 6 étages en sous-sol, ainsi que la villa néobaroque voisine furent largement transformés par la BRI après l'achat.

Le nombre de réunion ne fit qu'augmenter en passant à 300 par an avec 9000 participants et d'autres possibilités de développement sont à l'étude.

Description[modifier | modifier le code]

Situation géographique[modifier | modifier le code]

La Tour se situe au nord-est de la Centralbahnplatzes, un carrefour important de Bâle, on y trouve en effet au sud la Gare de Bâle CFF. Le terrain du bâtiment est délimité par la Heumattenstrasse à l'ouest, la Centralbahnstrasse au sud et la Gartenstrasse à l'ouest. Le terrain entier est une propriété de la BRI. Au nord on y trouve la Nauenstrasse un axe fort entre l'ouest et l'est de Bâle. On y trouve également 5 lignes du Tramway de Bâle ce qui en fait un pôle important de correspondance.

À proximité immédiate de la tour BIZ se trouvent le poste 2, l'hôtel Schweizerhof, le bâtiment administratif de la Basler Versicherung et le Strassburger Denkmal.

Réactions[modifier | modifier le code]

La Tour de la BRI emblème de l'architecture des années 1970 a laissé sa trace dans l'horizon bâlois. La Tour de la BRI est un des rares gratte-ciels de plus de 100 m à Bâle avec la Messeturm (Bâle) et la Roche Tower (bâtiment 1) et est visible à plusieurs kilomètres à la ronde. La presse locale eut un accueil favorable et la Tour de la BRI devint un nouvel emblème de la ville. Le Basler Zeitung a pu en parler comme "une création incontestablement impressionnante et "une forme pure grâce à ses lignes concaves". Le bâtiment a également attiré une attention internationale.

Le Tageswoche a pu juger que le bâtiment créait une atmosphère calme et réservée et que l'idée de base de « l'architecture végétale » a été mise en œuvre harmonieusement dans le choix du matériau, de la texture et de la couleur[7].

Dans une rétrospective de 2003, le magazine Architektur & Technik a jugé que l'emplacement près de la gare CFF était bien choisi car il a pu donner un élan important. En effet, un certain nombre de bâtiments d'importance urbaine, tels que la maison Peter Merian ont été construits près de la gare et ont pu donner un élan important au quartier[8].

La construction de la tour BIS a directement affecté l'hôtel Hilton d'en face, ouvert en 1975, fermé en 2015 et démoli en 2016. La palette de couleurs de l'hôtel a été adoptée en consultation directe avec le bureau d'architecture Burckhardt und Partner.

D'autres nouveaux bâtiments dans les années 1970, comme le nouveau bâtiment du siège de la Société de Banque Suisse (aujourd'hui le bâtiment UBS) sur Aeschenplatz, ont choisi les mêmes matériaux de construction que le BIS pour la conception de la façade.

Dans un contexte de critique envers le monde de la finance globale où la BRI joue un rôle clé, la tour BRI est souvent présentée et décrite comme la « Tour de Bâle". On a pu faire des associations avec la tour de Babel symbole cette fois ci de l'orgueil et de la lutte de pouvoir dans le monde financier. Néanmoins ceci est plus dû au rôle de la BRI elle-même qu'au bâtiment lui-même[9].

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. (de) Philipp Löpfe, « Der exklusivste Club der Welt und seine dunkle Vergangenheit », Basler Zeitung,‎ (ISSN 1420-3006, lire en ligne, consulté le )
  2. « Deutsche Bundesbank - Bank für Internationalen Zahlungsausgleich », sur web.archive.org, (consulté le )
  3. « Accord entre le Conseil fédéral suisse et la Banque des Règlements Internationaux en vue de déterminer le statut juridique de la Banque en Suisse »
  4. « Fedlex », sur www.fedlex.admin.ch (consulté le )
  5. a et b « Doppelzertifizierung für das neue Verwaltungsgebäude der Max Frank Gruppe », Bauphysik, vol. 38, no 3,‎ , p. 134–134 (ISSN 0171-5445, DOI 10.1002/bapi.201690020, lire en ligne, consulté le ).
  6. a b et c (en) « The BIS's Basel buildings », sur bis.org, (consulté le )
  7. « Was man früher noch sehen konnte: die Bank für Internationalen Zahlungsausgleich (BIZ) von innen | TagesWoche », sur web.archive.org, (consulté le )
  8. « Zwei Gesamtausgaben », dans Jacob Burckhardt, Brill | Fink, (lire en ligne), p. 209–212
  9. (de) Ellen Brown, « Der Turmbau zu Basel: Geheimpläne für eine globale Währung »,