Sihem Habchi — Wikipédia

Habchi
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Biographie
Naissance
(48 ans)
Constantine
Nationalité
Française
Formation
Activité

Encyclopédiste

Militante pour les droits des femmes

Sihem Habchi, née le à Constantine en Algérie, est une militante féministe française engagée dans la lutte contre la précarité et l'exclusion. Elle est présidente de l'association Ni putes ni soumises (NPNS) entre et .

Dans le cadre de la primaire présidentielle socialiste de 2011, elle est porte-parole d'Arnaud Montebourg. Elle est membre du Collège de la Haute autorité de lutte contre les discriminations et pour l'égalité (HALDE) à partir de jusqu'en 2011 [1].

Biographie[modifier | modifier le code]

Études[modifier | modifier le code]

Sihem Habchi suit un parcours scolaire et universitaire dont les fondamentaux sont la linguistique et le multimédia. Elle obtient un diplôme d'études supérieures spécialisées (DESS) Cheffe de projet multimédia - Ingénierie de formation à l'Université Pierre-et-Marie-Curie en 2001.

Elle mène un travail de recherche au Laboratoire de recherche Éthique, Santé et Politique de l'Université Paris 5 René Descartes depuis , après avoir obtenu en 2012 un master sur la prise en charge des victimes et des auteurs de violences.

Carrière[modifier | modifier le code]

Après avoir enseigné le français langue étrangère (FLE) auprès d'un public composé essentiellement de femmes en réinsertion, elle se lance dans la production multimédia, et oriente sa recherche vers la pédagogie et le multimédia en direction des enfants. Depuis , elle s'engage au côté de l'association Aurore auprès des personnes en grande précarité et dirige plusieurs centres d'hébergement d'urgence au sein de l'association. Elle ouvre le à l'hôpital Hôtel-Dieu un centre d'hébergement d'urgence pour femmes sortant de la maternité sans solution d'hébergement[2].

La militante fait part de son expertise auprès des entreprises et des institutions, sur le leadership des femmes, l'éthique et l'autonomisation. Elle défend également l'audit de droits humains dans la complaisance sociale, avec un focus sur la place des femmes comme créatrices de richesses et de valeurs. Elle participe en collaboration avec l'organisation indépendante d'audit Mazars aux débats et aux ateliers de travail organisés lors du deuxième Forum mondial des droits de l'Homme au Maroc, en [3]. De septembre à , elle intervient au sein du programme Agir lancé par Éthique formations à la Maison d’arrêt de Fleury-Mérogis, afin de promouvoir les valeurs de la République et la laïcité auprès de jeunes détenus[réf. nécessaire].

Psychanalyse[modifier | modifier le code]

En 2016, elle contribue à l'organisation d'un colloque de psychanalyse à Tunis pour le comité Freud, en collaboration avec Youssef Seddik. Il s'intitule Les printemps arabes entre effacement et inscription, et est organisé en partenariat avec l'Institut français et l'IRMC[4].

Ni putes ni soumises[modifier | modifier le code]

Sihem Habchi est présidente de l'association Ni Putes Ni Soumises entre 2007 et 2011. Après avoir travaillé pendant quatre ans sur la promotion de l'autonomie des femmes des quartiers, elle reste à la fin de son mandat en 2011 membre du conseil d'administration[5].

Débuts[modifier | modifier le code]

Le , elle participe à la marche de Vitry-sur-Seine organisée à la suite de l’affaire Sohane Benziane, le meurtre d'une jeune femme brûlée vive dans un local de poubelles de la cité Balzac. Cette première marche permet de briser l’omerta. Plus de trente mille personnes défilent derrière la banderole « Ni putes ni soumises » lors de la Journée internationale des droits des femmes.[réf. nécessaire]

Militant contre l'intolérance et les discriminations, Sihem Habchi revendique son rôle d'« agitatrice ». Elle rejoint Fadela Amara et le mouvement Ni putes ni soumises en . Sous les traits des « Mariannes d’aujourd’hui » exposées sur le fronton de l’Assemblée nationale du au , Sihem Habchi prend place parmi les quatorze visages de femmes, pour valoriser l'image d'une génération multiculturelle. Cette exposition a été hautement symbolique en termes d'identification aux valeurs républicaines d'égalité et de sororité. Des portraits grandeur nature de jeunes filles « black blanc beur » rendent ainsi hommage à Marianne, citoyenne d’élite et rebelle.

Réalisations[modifier | modifier le code]

Elle propose ses compétences pour la réalisation de l'ouvrage Le guide du respect (Le Cherche Midi, 2005), diffusé par Ni putes ni soumises et produit en 200 000 exemplaires. La marche permet de recueillir des milliers de témoignages de jeunes filles et jeunes garçons en souffrance.

En , Sihem Habchi occupe la position de vice-présidente du mouvement Ni putes ni soumises. Elle est chargée du pôle multimédia, du lien avec les collectifs associatifs et des relations internationales.

En février et , elle participe, pendant le débat national sur la laïcité, au Tour de France républicain, afin de décentraliser ce même débat, confiné jusque-là dans des sphères politiques, médiatiques et intellectuelles. Elle anime plus de cent réunions publiques, devant des salles de près de cent mille personnes, malgré des menaces verbales ou physiques.

En , le mouvement Ni putes ni soumises accueille des femmes du monde entier (Arabie saoudite, Allemagne, Pays-Bas, États-Unis, Maroc, Algérie, etc.) venues témoigner de la nécessité d'être solidaires. Son rôle de vice-présidente chargée des relations internationales a permis la création de comités NPNS en Espagne, en Suède, en Suisse, au Maroc et en Belgique.

À l’occasion de la Journée internationale des droits des femmes, le , le mouvement NPNS, associé à un collectif d’associations de terrains et de personnalités, lance l'appel Pour un nouveau combat féministe, pour promouvoir l’égalité, la laïcité et la mixité, et assurer l'émancipation des individus. Cet appel dénonce aussi le communautarisme allié au particularisme culturel qui, au nom d’une relative liberté de choix, entraîne l'asservissement et l'enfermement.

En 2006, Sihem Habchi participe à l’élaboration de la Maison de la mixité, inaugurée le de cette même année en présence du président de la République Jacques Chirac.

En 2007, grâce à son intervention à New York en tant que vice-présidente de Ni putes ni soumises, le mouvement obtient un statut consultatif à l'Organisation des Nations unies, ce qui lui permet d’être une interlocutrice privilégiée sur la scène internationale.

Une présidence troublée[modifier | modifier le code]

Le , elle est élue présidente de Ni putes ni soumises par le Conseil national du mouvement, malgré les contestations internes des comités. Elle remplace ainsi Fadela Amara, nommée secrétaire d'État chargée de la politique de la Ville dans le gouvernement François Fillon (2).

En , quelques jours après son élection au poste de présidente de Ni putes ni soumises, Sihem Habchi est nommée par Bernard Accoyer, président de l'Assemblée nationale, au Collège de la Haute Autorité de lutte contre les discriminations et pour l'égalité (HALDE). Elle est également membre du comité diversité de France Télé.

Sihem Habchi se rend au Pakistan afin de soutenir l'ex-ministre Nilofar Bakhtiar, menacée de fatwa. Depuis 2007, Sihem Habchi a rencontré des femmes victimes de l'obscurantisme dans le monde : Ayaan Hirsi Ali, Naeema Moghul, Nawal Saadawi et Taslima Nasrin [réf. nécessaire].

Le , Sihem Habchi adresse une lettre à Nicolas Sarkozy, pour lui demander de faire de la lutte contre les violences faites aux femmes la grande cause nationale. Afin de formaliser cette demande, le mouvement Ni putes ni soumises initie un collectif d'associations.

Le , Sihem Habchi soutient le débat parlementaire qui s'ouvre sur la question de la burqa et voit dans la burqa « le symbole de l'oppression sur les femmes par ceux qui luttent contre la mixité »[6].

En , l'association connaît une grève importante, impliquant huit salariés sur neuf[7]. Une lettre anonyme accuse Sihem Habchi de favoriser ses proches et d'abuser des fonds de l'association[8]. Sihem Habchi est alors contrainte de démissionner en 2017[9].

Politique[modifier | modifier le code]

En , elle rejoint l'équipe d'Arnaud Montebourg lors des primaires organisées par le Parti Socialiste (PS) en vue de l’élection présidentielle de l'année suivante.

Distinction[modifier | modifier le code]

Le , elle est nommée chevalier de l'ordre national du Mérite pour ses activités professionnelles et associatives en matière de Politique de la ville[10].

Publications[modifier | modifier le code]

  • Sihem Habchi et Roland Castro, Nous sommes des millions à être seuls : Pour en finir avec l'égoïsme ordinaire, , 120 p. (ISBN 2358690384)
  • Sihem Habchi et Roland Castro, Ni voilée ni violée, éditions David Reinharc, .
  • Sihem Habchi, "Toutes libres. Rebelles et insoumises, exigeons l'impossible !" aux éditions Pygmalyon chez Flammarion, .

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. Décret du 21 août 2007 portant nomination d'un membre de la Haute Autorité de lutte contre les discriminations et pour l'égalité - Mme Habchi (Sihem) (lire en ligne)
  2. Julien Duffé, « Paris : à l’Hôtel-Dieu, un toit pour les mères sans abri qui sortent de maternité », sur leparisien.fr, .
  3. « Forum mondial des droits de l'Homme 2014, Maroc »(Archive.orgWikiwixArchive.isGoogleQue faire ?), sur fmdh-2014.org (consulté le ).
  4. « Accueil / IFT », sur institutfrancais-tunisie.com (consulté le ).
  5. Je suis Charlie, « Ni putes, ni soumises, ni subventionnées », sur Charlie Hebdo, (consulté le ).
  6. « Port de la burqa : des députés réclament un débat », L'Obs,‎ (lire en ligne, consulté le )
  7. « Grève à Ni Putes Ni Soumises », Europe1,‎ (lire en ligne, consulté le )
  8. « Scandale à Ni Putes Ni Soumises ? », L'Obs,‎ (lire en ligne, consulté le )
  9. « Ni Putes Ni Soumises: contestée, la présidente doit démissionner le 19 novembre », LExpress.fr,‎ (lire en ligne, consulté le )
  10. Décret du 11 novembre 2010 portant promotion et nomination (lire en ligne).

Liens externes[modifier | modifier le code]