Semi-Apollon — Wikipédia

Parnassius mnemosyne

Le Semi-Apollon (Parnassius mnemosyne) est une espèce d'insectes lépidoptères (papillons) de la famille des Papilionidae, de la sous-famille des Parnassiinae et du genre Parnassius.

Description[modifier | modifier le code]

Le Semi-Apollon est un papillon de taille moyenne, dont l'envergure va de 25 à 32 mm, au corps velu comme tous les papillons du genre Parnassius. Les ailes présentent sur un fond blanc des nervures noires très marquées et l'aile antérieure porte deux macules noires. L'apex est grisé et ce grisé est plus marqué en altitude chez les femelles. Le verso est identique.

Un semi-apollon en Slovénie. Juin 2022.

Chenille et chrysalide[modifier | modifier le code]

Les œufs, déposés vers juillet, peuvent éclore au cours de l'été ou attendre le printemps suivant.

Les chenilles sont noires à taches orange placées en lignes. Vers mai, elles donnent une chrysalide brune.

Chenille.

Biologie[modifier | modifier le code]

Accouplement[modifier | modifier le code]

La femelle fécondée est porteuse d'un sphragis volumineux, pièce cornée jaunâtre produite par le mâle qui la sécrète durant la copulation. Il empêcherait la femelle de s'accoupler à nouveau ultérieurement comme, les "obturateurs" d'épigyne chez certaines Araignées (Argyrodes). Un sphragis moins spectaculaire se rencontre chez d'autres Parnassiinae.

Selon certains auteurs, la femelle fécondée serait susceptible de striduler en raclant, au repos, le dessous des ailes postérieures étendues avec sa troisième paire de pattes tandis que les deux autres la fixent au support[1]. Le bruit ainsi produit serait perceptible jusqu'à une distance de 3 m.

Femelle de Semi-Apollon fécondée et portant un sphragis. Vue latérale droite. Ailefroide, Hautes Alpes.

Période de vol et hivernation[modifier | modifier le code]

L'hivernation se fait au stade d'œuf, plus rarement de chenille.

Plantes hôtes[modifier | modifier le code]

Les plantes hôtes sont des Corydalis, herbacées annuelles ou vivaces de la famille des Fumariacées, surtout Corydalis cava et Corydalis solida[2].

Écologie et distribution[modifier | modifier le code]

Son aire de répartition comprend toutes les montagnes d'Europe de la Scandinavie à l'Italie et la Grèce.

En France il est présent dans les Pyrénées, le Massif central et les Alpes[2],[3].

Biotope[modifier | modifier le code]

Il est inféodé aux prairies humides et aux bois clairs des montagnes vers 2 000 mètres.

Systématique[modifier | modifier le code]

L'espèce actuellement appelée Parnassius mnemosyne a été décrite par le naturaliste suédois Carl von Linné en 1758 sous le nom initial de Papilio mnemosyne[4]. L'épithète spécifique fait référence à Mnémosyne, déesse grecque de la mémoire.

Synonymes[modifier | modifier le code]

  • Papilio mnemosyne Linnaeus, 1758 — protonyme
  • Driopa mnemosyne Linnaeus, 1758
  • Paranassius mnemosyne var. ochracea Austaut, 1891 [5]
  • Papilio athene Stichel, 1908
  • Parnassius mnemosyne vernetanus[6].

Taxinomie[modifier | modifier le code]

Il existe un sous genre : Driopa. Le nom complet est Parnassius (Driopa) mnemosyne (Linnaeus, 1758)

Liste de sous-espèces
Parnassius mnemosyne adamellicus
  • Parnassius mnemosyne adamellicus
  • Parnassius mnemosyne arioovistus (Fr.)
  • Parnassius mnemosyne balcanica (Bryk & Eisner, 1930)
  • Parnassius mnemosyne batavus (Fr.)
  • Parnassius mnemosyne bucharanus (Bryk, 1912)
  • Parnassius mnemosyne caucasia (Verity, 1911)
  • Parnassius mnemosyne craspedontis [Fruhstorfer, 1909]
  • Parnassius mnemosyne falsus (Pagenstecher, 1911)
  • Parnassius mnemosyne giganteus (Staudinger, 1886)
  • Parnassius mnemosyne hartmanni Stndfs. — dans les Alpes
  • Parnassius mnemosyne hassicus (Pag.)
  • Parnassius mnemosyne hercynianus
  • Parnassius mnemosyne leonhardiana (Fruhstorfer, 1917)
  • Parnassius mnemosyne nivalis (Grose-Smith, 1908)
  • Parnassius mnemosyne nubilosus (Christoph, 1873)
  • Parnassius mnemosyne ochraceus (Austaut, 1891)
  • Parnassius mnemosyne orientalis (Verity, 1911)
  • Parnassius mnemosyne parnassia (Bryk, 1932)
  • Parnassius mnemosyne problematicus (Bryk, 1912)
  • Parnassius mnemosyne talboti Bryk, 1932)
  • Parnassius mnemosyne ucrainicus (Bryk & Eisner, 1932)
  • Parnassius mnemosyne ugrjumovi (Bryk, 1914)
  • Parnassius mnemosyne uralka (Bryk, 1921)
  • Parnassius mnemosyne valentinae (Sheljuzhko, 1943)
  • Parnassius mnemosyne weidingeri (Bryk & Eisner, 1932)[7]

Le Semi-Apollon et l'Homme[modifier | modifier le code]

Noms vernaculaires[modifier | modifier le code]

  • en français : le Semi-Apollon, nom qui fait référence à l'Apollon, le plus connu des Parnassius, qui tient lui-même son nom du dieu grec de la lumière et des arts, Apollon.
  • en anglais : clouded Apollo
  • en allemand : Schwarzer Apollo
  • en espagnol : blanca de Asso

Protection[modifier | modifier le code]

Parnassius mnemosyne est inscrit sur la liste des insectes strictement protégés de l'annexe 2 de la Convention de Berne[8]. C' est une espèce protégée inscrite sur la liste des insectes strictement protégés de l'annexe IV de la Directive Habitats du Conseil de l'Europe concernant la conservation des habitats naturels ainsi que de la faune et de la flore sauvages du et en France est sur la liste rouge des insectes de France métropolitaine (arrêté du abrogeant l'arrêté du fixant la liste des insectes protégés sur le territoire français métropolitain)[2].

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. (en) Jobling, B., « On the stridulation of the females of Parnassius mnemosyne L. », Proceedings of the Royal Entomological Society of London (A), vol. 11,‎ , p. 66-68
  2. a b et c lepinet
  3. INPN
  4. Linnaeus, C., 1758: Systema naturae per regna tria naturae, secundum classes, ordines, genera, species, cum characteribus, differentiis, synonymis, locis. Editio Decima, Reformata. Tomus I. Laurentii Salvii, Stockholm. 824 pp. page 465
  5. Austaut, 1891; Naturaliste 13 : 180
  6. INPN taxonomie
  7. butterfly corner
  8. annexe2 de la convention de Berne

Annexes[modifier | modifier le code]

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Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]

Références taxonomiques[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • Tristan Lafranchis, Les papillons de jour de France, Belgique et Luxembourg et leurs chenilles, Biotope, coll. « Parthénope », , 448 p. (ISBN 978-2-9510379-2-2).
  • Pro Natura — Ligue Suisse pour la Protection de la Nature, Les papillons de jour et leurs biotopes : Espèces • Dangers qui les menacent • Protection. Volume 1, , 516 p. (ISBN 978-3-85587-403-3).
  • M.Chinery et P.Leraut Photoguide des papillons d'Europe Delachaux et Niestlé (ISBN 2-603-01114-6).