Saint-jean-de-la-porte (AOC) — Wikipédia

Saint-jean-de-la-porte
Image illustrative de l’article Saint-jean-de-la-porte (AOC)
Vignobles à Saint-Jean-de-la-Porte.

Désignation(s) Saint-jean-de-la-porte
Appellation(s) principale(s) vin de Savoie
Type d'appellation(s) AOC-AOP
Reconnue depuis 1973
Pays Drapeau de la France France
Région parente vignoble de Savoie
Localisation Savoie
Climat tempéré continental à influence montagnarde
Ensoleillement
(moyenne annuelle)
1 980 heures par an[1]
Superficie plantée 12 hectares
Cépages dominants mondeuse R
Vins produits rouges
Production 700 hectolitres
Pieds à l'hectare minimum 8 000 pieds par hectare
Rendement moyen à l'hectare maximum 63 hectolitres par hectare

Le Saint-jean-de-la-porte[2], ou vin de Savoie Saint-jean-de-la-porte, est un vin rouge de Savoie. Le cru vin de Savoie Saint-jean-de-la-porte est une dénomination géographique au sein de l'appellation d'origine contrôlée vin de Savoie depuis 1973.

Histoire[modifier | modifier le code]

Antiquité[modifier | modifier le code]

Comme dans toute la vallée de l’Isère, la colonisation romaine développa la culture de la vigne , ce qui incita les riches patriciens à se faire construire ici leurs villae urbana[3].

Moyen Âge[modifier | modifier le code]

Les vins du cru sont en pleine renaissance dès le XIe siècle. Au XIIIe et XIVe siècle, leur qualité est bien assise et ils sont réservés aux tables des évêques et des comtes de Savoie, tant à Chambéry qu'à Turin[4].

Période moderne[modifier | modifier le code]

On sait qu'après l'occupation des troupes espagnoles de 1742 à 1748, la mondeuse qui jouxtait le château de Saint-Philippe fut rebaptisée Mondeuse des Maures (ce qui fut déformé en mondeuse de la mort)[4].

Au XVIIIe siècle, le vignoble appartenait à plusieurs propriétaires. Le premier était les Hospices de Chambéry. Quelques gros propriétaires extérieurs à la commune ont laissé trace de leurs noms comme les familles De Laravoire, Riverieux de Chambost, Decerteau et Jacquemet[4].

Au siècle suivant, les vignes couvrent l'ensemble du coteau jouxtant le village[5]. Le vin de Saint-Jean-de-la-Porte est en grande renommée. En 1807, le préfet Verboeilh proclame « la partie supérieure de cette commune est couverte de ses meilleurs vignobles ». Trente ans plus tard, ce même cru est toujours considéré comme « le plus exquis de la Savoie »[4].

Période contemporaine[modifier | modifier le code]

La crise du phylloxéra provoque la destruction du vignoble mais à la fin du XIXe siècle, les viticulteurs replantent de nouvelles vignes. La production du vignoble est relancée[5],[3].

Dégustation de l'AOC Saint-jean-de-la-porte

Après la fin de la Seconde Guerre mondiale, un effort vers la qualité prédomine, et la mondeuse reçoit la mention VDQS (Vin Délimité de Qualité Supérieure)[4]. Cette appellation AOVDQS Vin de Savoie est, dès 1952 suivie du nom Montmélian pour garantir la provenance des vins. Puis, le , l'INAO décrète le passage en AOC Savoie Saint-jean-de-la-porte[5],[4].

Le Vin de Savoie Saint-jean-de-la-porte possède de nos jours le label européen AOP (Appellation d'Origine Protégée)[6].

Géographie[modifier | modifier le code]

L’AOC Vin de Savoie saint-jean-de-la-porte est le dernier cru situé dans la Combe de Savoie quand on remonte vers Albertville[3].

Orographie[modifier | modifier le code]

Le vignoble, dont les parcelles sont disséminées sur plusieurs coteaux, s'étend au pied du massif des Bauges[5]. Ces coteaux sont tous situés sur la rive droite de l’Isère[3].

Géologie[modifier | modifier le code]

Ce terroir viticole est composé de sols d'alluvions, de moraines glaciaires, de cônes d’éboulis et de terrasses fluviales[6]. Les ceps sont essentiellement plantés sur des sols marneux[5].

Climat[modifier | modifier le code]

Ce terroir bénéficie d'un climat continental-montagnard, avec des influences océanique et méditerranéenne[6]. De plus dans cette région de montagne, l'ensoleillement est relativement important[5].

Les relevés suivants ont été effectués à l'aéroport de Chambéry - Savoie à 234 m d'altitude :

Relevé météorologique sur la période 1981-2010 (records depuis 1973)
Mois jan. fév. mars avril mai juin jui. août sep. oct. nov. déc. année
Température minimale moyenne (°C) −1,4 −0,7 2,1 5,1 9,7 12,8 14,7 14,2 11 7,4 2,5 −0,2 6,5
Température moyenne (°C) 2,2 3,6 7,4 10,7 15,3 18,7 21,1 20,4 16,5 12,1 6,3 3,1 11,5
Température maximale moyenne (°C) 5,8 7,9 12,6 16,3 20,8 24,6 27,4 26,6 22 16,7 10,1 6,4 16,5
Record de froid (°C)
date du record
−19
07-01-1985
−14,4
05-02-2012
−10,3
02-03-2005
−4,6
13-04-1986
−1,4
06-05-1979
2,8
05-06-1975
5,4
08-07-1978
5
30-08-1986
1
30-09-1995
−4,3
31-10-1997
−10,8
27-11-2005
−13,5
30-12-1976
−19
07-01-1985
Record de chaleur (°C)
date du record
17,9
02-01-2003
20,5
07-02-2001
25,1
26-03-2006
29,5
28-04-2012
32,7
25-05-2009
36,1
25-06-2003
38,8
07-07-2015
38,8
11-08-2003
32
14-09-1987
29
02-10-1985
23,3
06-11-1997
22,7
18-12-1989
38,8
Ensoleillement (h) 77,7 104,4 156,7 172,8 202,5 234 260,1 232,5 176,3 121,4 71,2 60,6 1 870,3
Précipitations (mm) 102,6 91,5 100 92,2 104,2 94,8 86,6 91,7 111,8 122,6 105 118 1 221
Source : Météo France
Diagramme climatique
JFMAMJJASOND
 
 
 
5,8
−1,4
102,6
 
 
 
7,9
−0,7
91,5
 
 
 
12,6
2,1
100
 
 
 
16,3
5,1
92,2
 
 
 
20,8
9,7
104,2
 
 
 
24,6
12,8
94,8
 
 
 
27,4
14,7
86,6
 
 
 
26,6
14,2
91,7
 
 
 
22
11
111,8
 
 
 
16,7
7,4
122,6
 
 
 
10,1
2,5
105
 
 
 
6,4
−0,2
118
Moyennes : • Temp. maxi et mini °C • Précipitation mm

Vignoble[modifier | modifier le code]

Présentation[modifier | modifier le code]

Administrativement, son aire de production se limite à la commune de Saint-Jean-de-la-Porte[5],[6]. Pourtant, de la révolution de 1789 jusqu'au milieu du XXe siècle, le vignoble s'étendait sur l'ensemble du coteau où sont implantés les trois villages de Montlambert[4].

Encépagement[modifier | modifier le code]

Ce cru est un vin de mono-cépage, puisque seule la mondeuse noire est autorisée[6],[5].

Techniques culturales et réglementaires[modifier | modifier le code]

Vignes de mondeuse N conduite en taille courte

Si la densité minimale de plantation des vignes est fixée par décret à 5 000 pieds/ha, il existe des vignes à 6 000 pieds/ha qui permettent d'utiliser un tracteur vigneron ainsi que des vignes plantées à 8 000 pieds/ha qui nécessitent un tracteur enjambeur[7].

La taille guyot simple est généralisée (12 bourgeons au maximum) mais la taille courte est possible (8 bourgeons au maximum). Il est à signaler que cette dernière est obligatoire maintenant sur les mondeuses plantées après 1980[7].

Vinification[modifier | modifier le code]

Dégustation d'un saint-jean-de-la-porte lors d'une fête des vins

L’appellation d’origine contrôlée Savoie Saint-Jean-de-la-Porte est réservée aux seuls vins tranquilles rouges[5].

Terroirs et vins[modifier | modifier le code]

L’unique cépage « profite d'un terroir propice à la mise en valeur de ses atouts[3]. ». Mais a prédominance de la mondeuse N est passée par de nombreux aléas. Lors de la campagne de 1994, le vignoble de Saint-Jean-de-la-Porte était d'environ 75 hectares dont 15 seulement planté en mondeuse[4]. En 2005, il passa à 20 hectares produisant 1 200 hectolitres par an en moyenne de vin rouge[3]. Actuellement sa superficie est 12 hectares, ce qui correspond à une production de vin annuelle de 700 hectolitres[5].

Gastronomie[modifier | modifier le code]

Ce vin rouge dégage des arômes de violettes et de petits fruits rouges spécifiques à la mondeuse. De plus, à l'agitation, on perçoit des notes plus poivrées et d'autres plus intenses de baies sauvages[3].

La température idéale de service de ce vin est à 17° et son potentiel de garde se situe entre 2 et 6 ans. Il s'accorde heureusement avec des gibiers, viandes en sauces, fromages, gratin dauphinois, etc.[5].

Notes et références[modifier | modifier le code]

Voir aussi[modifier | modifier le code]

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Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]