Rukarara — Wikipédia

Rukarara
Lukarara
Illustration
Cours d'eau dans le parc de Nyungwe.
Caractéristiques
Bassin collecteur Nyabarongo
· Altitude 2 428 m
Géographie
Pays traversés Drapeau du Rwanda Rwanda

La rivière Rukarara (ou "Lukarara") est un cours d'eau du district de Nyamagabe dans la province de l'Ouest du Rwanda. C'est la source la plus lointaine du Nil.

Géographie[modifier | modifier le code]

Le marais de Kamiranzovu dans le Parc national de la forêt de Nyungwe fournit un réservoir naturel pour le Rukarara.

La source du Rukarara est considérée comme étant la source globale du Nil. Ceci a été confirmé par une expédition en 2005/2006 en amont du fleuve qui a démontré que l'origine du Nil, la source la plus éloignée de son embouchure en Méditerranée, est localisée à 2° 16′ 55,962″ S, 29° 19′ 52,47″ E à une altitude de 2 428 m[1],[2].

Le Rukarara est le plus long des cours d'eau qui alimentent le Mwogo (en). Il reçoit les rivières Rubyiro et Nyirabugoyi.

Le Rukarara coule d'abord vers le sud et ensuite vers l'est, se vidant dans le Mwogo. Le Mwogo coule vers le nord, se mêlant avec le Mbirurume au sud de Bwakira pour devenir le Nyabarongo.

Le Nyabarongo devient la Kagera qui alimente le lac Victoria dont l'émissaire est le Nil Blanc.

Dans le cadre de son développement économique, afin d'accroître sa capacité énergétique, la centrale hydroélectrique Rukarara est construite en 2013 au confluent avec la rivière Rubyiro, avec l'appui de la Belgique[3].

Synthèse des affluents[modifier | modifier le code]

Nil

Littérature[modifier | modifier le code]

L'une des nouvelles de Ce que murmurent les collines est consacrée à cette rivière. Celle-ci aurait déterminé le parcours d'écrivaine de Scholastique Mukasonga[4]. Elle évoque un mythe remontant à la Rome antique : autour de cette source du Nil accueillant « une contrée originelle », les habitants seraient issus d'une « race quasi primordiale qui réenchanterait l’Afrique avilie par des activités industrielles et mercantiles ». Cette légende est reprise par les colons qui assignent les Tutsi à cette « race » en leur attribuant de prétendues caractéristiques physiques (grande taille, traits fins) les distinguant des Hutu alors même qu'il n'y a historiquement qu'un seul peuple[5]. Si l'acculturation est le thème principal de la nouvelle[6], l'autrice fait également part du mythe développé par les rwandais, sur un versant bien différent : celui des eaux sacrées qui guérissent comme le contait la mère de Scholastique Mukasonga à sa fille au fil de ses nombreuses histoires[7].

Sources[modifier | modifier le code]

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. Henri J. Dumont, The Nile: Origin, Environments, Limnology and Human Use, Springer, 2009, (ISBN 978-1-4020-9726-3), p. 2, consulté le 03/04/2013
  2. Philip Briggs et Janice Booth, Rwanda, Bradt Travel Guides. p. 154. (ISBN 978-1-84162-306-1). Consulté le 03/04/2013.
  3. « Rukarara II : une prouesse technique pour accroître la production d'électricité au Rwanda », sur Coopération technique belge,
  4. Lise Gauvin, « Retour aux sources rwandaises », sur Le Devoir, (consulté le )
  5. Aurélia Hetzel, « Noires, belles, et après ? Reines de Saba africaines, de l’Éthiopie au Rwanda », Revue de littérature comparée, Klincksieck, vol. 360, no 4,‎ , p. 503-524, spéc. p. 517 (DOI 10.3917/rlc.360.0503)
  6. Jean-Baptiste Harang, « Six murmures rwandais », Le Magazine Littéraire, no 544,‎ , p. 18
  7. Colette Braeckman, « Deux regards sur le Rwanda des souvenirs et des collines », Le Soir,‎ 31 mai / 1er juin 2014

Voir aussi[modifier | modifier le code]

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